RTL poursuit sa visite des familles françaises : au cœur de la crise politique, les débats continuent de crisper et de questionner dans ce moment de clarification. Pour ce cinquième épisode, Valentin Boissais nous emmène à Rueil-Malmaison, dans une famille franco-algérienne qui ne cache pas son inquiétude à l'approche des élections Législatives. Dans la famille de Shenda et Nordine, trois générations se sont réunies autour de la table, et ici le vote est acté Front populaire, car ce qui inquiète c'est l'accession possible au pouvoir du RN en juillet prochain.
Regardez RTL Evènement avec Valentin Boissais du 21 juin 2024.
Regardez RTL Evènement avec Valentin Boissais du 21 juin 2024.
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00:00Et RTL continue bien sûr de vous faire vivre cette crise politique en vous donnant la parole, à vous les électeurs, suite de notre série au coeur des familles françaises, épisode 5 ce matin.
00:13Et on vous emmène donc à Rueil-Malmaison, près de Paris, dans une famille franco-algérienne. Bonjour Valentin Boisset.
00:18Bonjour à tous.
00:19Dans la famille de Chenda et Nordine, trois générations se sont réunies autour de la table. Ici, le vote est acté, ce sera front populaire, car ce qui inquiète c'est de voir le Rassemblement National accéder au pouvoir.
00:30Oui, il suffit ici que je prononce un seul nom autour de la table pour que le débat s'engage.
00:35Bardella, Premier ministre.
00:37Moi, personnellement, c'est une peur.
00:39Malheureusement, de ma bouche, ça va être très dur à entendre, de parents immigrés. Je m'attends à ce que le RN passe.
00:45Non, c'est pas possible. Je veux même pas y penser parce que c'est...
00:48J'ai la nationalité française, M. Bardella, et je la changerai pas.
00:52Nordine, descendant d'immigrés algériens et Chenda, le craignent. Le fils, Sofiane aussi. Il a d'ailleurs décortiqué le programme du RN.
00:59La baisse de la TVA à 5,5% dans un deuxième temps, le retour à la retraite à 62 ans dans un deuxième temps.
01:05Je suis d'accord avec Sofiane. Retraite, non. TVA, non. Non, non, non, non. C'est du mensonge.
01:12Il y a le programme, d'un côté, et il y a les origines du parti. Cette fois, c'est Henriette, la grand-mère, qui prend la parole. Tout le monde se tait.
01:19Le Pen, le père, il a tué je sais pas combien d'Algériens. Moi, je ne peux pas l'oublier. La famille Le Pen a du sang sur les mains.
01:28Une inquiétude presque viscérale. Mais au-delà des idées, il y a aussi l'état du pays.
01:32Et ça, Nordine veut en parler. Il s'inquiète de ce qui pourrait se passer dans les rues si le RN gagnait.
01:37Si ça explose, c'est ça qui me fait peur. Il va y avoir des actes de vandalisme, de racisme.
01:42On est en train de se réveiller, sortir du lit en disant « Ah, faudrait peut-être aller voter ».
01:46Tout le monde s'en prend au Front National, mais il fallait le faire avant. Comment le faire ? C'est arrêter de leur donner raison.
01:51Qu'au bout d'un moment, si tout le monde arrêtait la connerie, parce qu'il y en a qui en font, parce que lui, il s'en sert.
01:57Face à leurs inquiétudes, cette famille finira par se réunir derrière l'Union de la Gauche.
02:02L'Union de la Gauche qui a d'ailleurs poussé le fils, Sofiane, 24 ans, à s'engager. Et ce, pour la toute première fois en politique.
02:08Oui, un primo-engagement à 24 ans. L'étudiant s'est mobilisé d'abord sur les réseaux sociaux.
02:13En fait, après la dissolution, juste après, c'est vrai que ça a été un peu un choc. Tout de suite, j'ai appelé sur mes réseaux sociaux à faire l'Union de la Gauche.
02:20D'un engagement numérique, ce dernier se transforme en engagement matériel, puisqu'il doit partir en vitesse après le rendez-vous familial.
02:27Je vais participer au tractage, par exemple, de ma circonscription. Je vais participer à la campagne.
02:31Le papa, on ne sait pas vraiment si cet engagement le ravit ou non, car Nordine fait partie des déçus de la gauche.
02:38C'est sa façon de penser, chacun a une façon de penser. Que ce soit l'époque de gauche, que ce soit l'époque de droite, c'est des menteurs, c'est des gens à qui on ne peut plus avoir confiance.
02:47Je ne vote pas Front National et Rennes, je ne le voterai jamais, mais c'est un petit peu le message qu'est en train de faire passer les Français et les Françaises.
02:55Je suis moi-même en colère.
02:57Quoi qu'il en soit, la campagne éclair que l'on vit en ce moment semble pousser certains citoyens à renouer avec la politique.
03:04Alors Valentin, faire gagner la gauche, c'est une chose, mais ont-ils eu une préférence pour le nom du futur Premier ministre ?
03:09Alors justement, c'est sur ce point qu'il y a le plus de débats dans cette famille.
03:13Qu'est-ce que vous trouvez à Glucksmann ?
03:15Le socialiste est le premier nom mis sur la table.
03:17Et vous le voyez Premier ministre Glucksmann ?
03:19Non, pas du tout.
03:20Qui ?
03:21Glucksmann.
03:22Je trouve qu'il a l'air honnête en tout cas.
03:23Il a apporté son soutien à Sarkozy en 2007.
03:25Moi personnellement, je ne vois aucunement Mélenchon, complètement.
03:29Je ne vois pas Glucksmann.
03:31On en avait discuté avec Sofiane Olivier-Fort.
03:34Ruffin même, je dirais.
03:36Non, c'est pas possible.
03:37Pourquoi ?
03:38Il n'est pas à la hauteur non plus.
03:39Je trouve ça un peu idiot ces conversations de savoir qui sera le Premier ministre ou la Première ministre.
03:43La mélange tout de suite, la campagne, c'est de faire gagner le front populaire.
03:46On a Mélenchon, oui.
03:47On a Ruffin, oui.
03:48On a Roussel, je crois bien même, qui disait « je me sens prêt ».
03:51Même Philippe Outeau a dit qu'il se sentait prêt à rejoindre le Matinon.
03:54Glorifier une personne, pour moi, à l'ordre d'aujourd'hui, en tout cas, c'est contre-productif dans la bataille qu'on a amenée.
03:59Aucune figure ne semble donc se dégager unanimement, mais tous iront voter à gauche pour contrer le Rassemblement National.
04:06La campagne des législatives en famille, série formidable signée Valentin Boisset.
04:12J'en préfite pour vous dire que vous retrouvez tous les épisodes depuis lundi sur le site RTL.fr.