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Stéphanie Roy reçoit le général Michel Friedling, cofondateur et CEO de Look Up Space, en direct de la 15e édition de ParisMat à la Maison de la chimie

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Transcription
00:00Bonjour à tous, nous nous retrouvons pour cette deuxième journée des rendez-vous de
00:18Paris Math au studio télé en compagnie du général Michel Friedling.
00:22Bonjour.
00:23Bonjour.
00:24Alors vous êtes cofondateur et CEO de Look Up Space et ancien commandant de l'espace.
00:27Alors Look Up Space a pour mission de rendre l'espace plus sûr et plus durable.
00:31Concrètement, quels risques menacent l'espace ?
00:33Aujourd'hui, vous avez une croissance quasi exponentielle du nombre de satellites en orbite.
00:40L'aventure spatiale, ça commence en 1957, c'est un satellite, trois débris.
00:45Aujourd'hui, en 2024, c'est 10 000 satellites, un million de débris de plus d'un centimètre.
00:51En 2030, dans cinq ans, c'est 40 000 satellites.
00:55C'est une économie spatiale qui est évaluée à 1 200 milliards de dollars et en 2035,
01:01on va encore sans doute doubler le nombre de satellites et on sera à 1 800 milliards
01:05de dollars.
01:06Donc vous voyez, il y a une explosion du trafic spatial et en fait, on a un problème qui
01:10est un problème aujourd'hui quasiment existentiel pour les opérateurs spatiaux, pour l'utilisation
01:15de l'espace.
01:16Donc c'est aujourd'hui notre mission chez Look Up de développer une solution qui est
01:20à la fois basée sur des capteurs, des radars et puis une solution numérique qui va fusionner
01:26la donnée, traiter la donnée et fournir des services à des opérateurs spatiaux, tous
01:30les acteurs du domaine spatial, qu'ils soient étatiques ou privés.
01:32Et l'objectif, c'est d'éviter des collisions de débris, c'est ça le principal ?
01:38Alors en fait, on a deux types de clients principaux, je dirais les acteurs civils,
01:42les acteurs défense ou gouvernementaux.
01:45Donc les acteurs défense ou gouvernementaux sont plutôt intéressés par les menaces,
01:50parce qu'en parallèle des risques que nous avons mentionnés, il y a aussi des menaces
01:53dans l'espace aujourd'hui qui ont réapparu, elles existaient déjà dans les années 60-70,
01:58elles ont réapparu récemment et donc ces menaces constituent en soi également un danger
02:04pour la soutenabilité, la durabilité de l'utilisation de l'espace.
02:09Et donc pour ces acteurs-là, on développe des solutions qui vont permettre de caractériser
02:15ces menaces, de les détecter avant qu'elles se matérialisent, notamment par des rapprochements
02:21d'objets en orbite. Et pour les opérateurs privés, ça va être évidemment de détecter
02:27les risques de collisions et de fournir des informations extrêmement précises pour éviter
02:31que les collisions se produisent et pour, en faisant des manœuvres, éviter que ces manœuvres
02:37ne génèrent d'autres risques de collisions.
02:40Et est-ce que ces opérateurs spatiaux, je pense notamment aux opérateurs privés,
02:43s'emparent déjà des outils tels que ceux développés par l'Occupspace ?
02:47Ça commence. Ça commence aujourd'hui. Je pense qu'il y a une prise de conscience
02:52de tous les acteurs spatiaux, de la situation dans laquelle nous sommes et de ce vers quoi
02:57nous allons. Et donc il y a un intérêt de plus en plus fort pour les solutions que nous
03:03développons, nous ou d'autres acteurs, mais en particulier nous. Néanmoins, il y a encore,
03:10si vous voulez, cette hésitation à payer pour un service dont ils ne voient pas encore
03:14complètement la nécessité en termes de retour sur investissement. Je pense que ça va se produire.
03:19C'est inévitable.
03:21Alors, pas de sûreté, de durabilité de l'espace sans une coopération à l'échelle mondiale,
03:26j'irais même planétaire. Comment faire ? Parce que là, c'est une solution de l'Occupspace
03:30française. Il faut bien sûr que tout le monde joue le jeu.
03:34Oui, alors nous, on est une société aujourd'hui française et on se revendique comme français
03:38et européen. Néanmoins, on a une vocation mondiale. On n'a pas vocation, si vous voulez,
03:43à ne proposer nos solutions qu'à des acteurs français et européens. On veut très bien
03:47adresser le marché américain, bien sûr, l'Amérique du Sud, en Asie. Néanmoins,
03:53la question que vous vous posez, c'est celle de la coordination entre les pays européens
03:57et occidentaux avec d'autres acteurs spatiaux extrêmement importants que sont, par exemple,
04:01la Russie et la Chine. Aujourd'hui, une société comme la nôtre ne peut pas proposer de services
04:06à des acteurs russes et chinois pour des raisons géopolitiques. Mais il y a une nécessité d'avoir
04:12des canaux de communication et de coordination du trafic spatial. C'est une nécessité qui
04:17existe déjà aujourd'hui, mais qui va grandir. Et donc, nous allons également être en mesure
04:21de proposer ces canaux de communication entre opérateurs, non pas entre gouvernements,
04:25mais entre opérateurs privés européens ou nord-américains et des opérateurs privés
04:30russes ou chinois. Merci beaucoup. Merci à vous.

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