• il y a 6 mois

Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la place de Gabriel Attal au sein du gouvernement Macron et de son émancipation vis à vis d'Emmanuel Macron.



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Transcription
00:00Ils sentent que la République ne les protège plus.
00:02J'aimerais qu'on parle de Gabriel Attal,
00:04parce qu'on sent qu'il tente de se débarquer du Président Macron,
00:07mais sans complètement, évidemment, couper les liens.
00:09Écoutez ce qu'il m'a dit ce matin, lors d'une interview de La Matinale,
00:12quand je lui dis « Lui, c'est lui, vous, c'est vous »,
00:14écoutez sa réponse à ses sibyllines.
00:17Est-ce que vous vous émancipez du Président de la République aujourd'hui ?
00:19Est-ce que vous dites « Lui, c'est lui, moi, c'est moi, Gabriel Attal ? »
00:21J'aime pas trop reprendre les phrases des autres.
00:23Mais bon, ça recouvre une réalité.
00:26Chacun son identité, chacun son ADN, chacun sa méthode.
00:30Voilà, on est tous différents.
00:33Vous êtes différente de M. Nézarbe.
00:36Et voilà, je pense que chacun se présente devant les Français
00:39avec une identité qui lui est propre, une méthode qui lui est propre.
00:42Et ensuite, les Français décident.
00:44C'est habile, François-Louis Gisbert, ou pas ?
00:46De toute façon, c'est la réalité.
00:48C'est la réalité, oui.
00:49Et il est là pour longtemps.
00:51Il commence, il est doué.
00:53Et franchement, même en plus là, il est assez sympathique,
00:55parce qu'il tient.
00:56Pendant longtemps, il a reçu des baffes, pendant les dernières semaines.
00:58Enfin, les derniers jours, surtout.
01:00C'est terrifiant, même, ce qui lui arrive.
01:02Il était victime d'une tentative d'assassinat
01:05qui était en mesure de réussir.
01:08Gabriel Attal ?
01:09Bah oui, et là, il tient.
01:11Il est virtuel, rassurez-vous.
01:13Il ira loin, vous verrez. Il ira très loin.
01:15On n'a pas fini d'en parler.
01:16Il ira très loin, en effet, parce que j'en veux pour preuve
01:19que sur les affiches de campagne de candidats à la majorité présidentielle,
01:22il y a bien sûr Gabriel Attal
01:24et il n'y a pas Emmanuel Macron.
01:26C'est une nouveauté, quand même, par rapport aux dernières législatives.
01:29C'est quand même...
01:30Quand on voit ça, c'est spécifiquement...
01:32C'est-à-dire qu'il y a un rose magique.
01:34Emmanuel Macron a disparu et Gabriel Attal apparaît.
01:37Mais il ira loin, je pense,
01:40le jour où il fera quand même moins de com'
01:42et les chiens ne faisant pas des chats.
01:44C'est clair qu'il a appris du maître.
01:46Un peu trop de com', mais il faut arrêter la com'.
01:48Arnaud Benet dit qu'il fait campagne, il est sur le terrain tous les jours.
01:50Et les Français lui disent ce qui se passe.
01:52Où est-ce que la com' les a conduits ?
01:54Globalement, quand il dit ça, même vis-à-vis d'Emmanuel Macron,
01:57tout le monde comprend que c'est une séparation.
01:59Imaginons, au lendemain de sa nomination à Matignon,
02:02jamais Gabriel Attal n'aurait dit ça.
02:04Il aurait dit, je remercie le président de la République
02:06pour sa confiance, je suis extrêmement honoré.
02:08Et on voit bien, en fait, il se rend compte
02:10qu'au-delà de la communication, le capital politique
02:12d'Emmanuel Macron aujourd'hui est complètement mort.
02:14Donc il faut recréer quelque chose.
02:16C'est la raison pour laquelle Édouard Philippe l'a fait également.
02:18Lui le fait là, parce qu'il sait qu'il n'a pas d'autre choix.
02:21S'il veut que son espace politique lui survive
02:24après Emmanuel Macron, c'est-à-dire que cet après
02:27a commencé le soir des Européennes,
02:29il n'a pas d'autre choix que de sortir
02:31de la figure tutélaire d'Emmanuel Macron.
02:33La gare de succession est ouvertement déclarée.
02:36Là, en l'occurrence, on l'a vu avec M. Philippe,
02:39on le voit aujourd'hui avec M. Attal qui prend ses distances,
02:41avec un peu plus de nuance que celle de Philippe.
02:44On voit M. Le Maire aussi, qui manifestement...
02:47Il dit la décision d'un seul homme, la décision de M. Philippe.
02:49Tous, quand même, doivent une grande partie
02:52de leur carrière à Emmanuel Macron.
02:55Même M. Philippe qui nous dit
02:57« Oui, j'étais politique avant... »
02:59Ce qui est vrai, il était très proche de Juppé,
03:02il avait été élu maire du Havre.
03:04Il devient Premier ministre grâce à Emmanuel Macron.
03:06Gabriel Attal doit son démarrage en politique
03:09à Emmanuel Macron.
03:11Bruno Le Maire, c'est un peu différent.
03:13La marque Macron, qu'on le veuille ou non,
03:15est une marque qui a marqué toute cette génération.
03:18Vous parlez au passé.
03:19Ils sont, quand même, aujourd'hui, tous comptables,
03:22qu'ils le veuillent ou non, après cet engouement
03:24du bilan d'Emmanuel Macron.
03:26M. De Vecchio a la parole.
03:28Je suis assez d'accord avec Arnaud Benévéti.
03:30Effectivement, Gabriel Attal manque pas de talent.
03:32Mais moi, je suis plus dubitatif sur sa capacité
03:35à avoir un grand avenir.
03:37Parce que je pense, comme toujours,
03:39que la politique, c'est de la sociologie.
03:40Et moi, je suis très dubitatif sur l'avenir du Bloc central.
03:42C'est-à-dire que c'est un Bloc qui a été porté
03:44par la génération du baby-boom,
03:46par le centre-droit...
03:47Ce qui n'est pas le calcul de Gérald Darmanin du tout.
03:49Alexandre, c'est pas le calcul de Gérald Darmanin.
03:52Oui, il fait autre chose.
03:53Il essaie de récupérer les classes populaires au RN.
03:55Il fait une autre synthèse qui,
03:57je ne sais pas s'il y arrivera non plus,
03:59mais qui me paraît plus habile.
04:01Aujourd'hui, oui, ils ont un électorat vieillissant.
04:04Malheureusement, la France est de plus en plus malade.
04:07Ils incarnaient plutôt la France qui va bien.
04:09Je crois qu'on assiste à une nouvelle forme
04:11de bipolarisation, si vous voulez,
04:13avec une gauche beaucoup plus radicale
04:15qui est différente, qui est plus populiste,
04:17qui est plus identitaire, plus conservatrice.
04:19Mais ça va changer un jour.
04:20C'est-à-dire que c'est le principe de la politique.
04:22Ça fait 40 ans qu'on avait le centre-droit
04:24et le centre-gauche.
04:25Je ne suis pas sûr qu'on en ait encore à 40 ans
04:27de ce Bloc.
04:28On verra.
04:29Je pense que c'est une recomposition profonde.
04:31Joseph, un dernier mot avant la pause.
04:33On a vu Gabriel Attal adopter
04:35un certain nombre d'éléments de langage
04:37qui, jusqu'à présent, appartenaient à la droite.
04:39Je pense que ce n'est peut-être pas terminé.
04:41Moi, ce qui me frappe avec Gabriel Attal,
04:43c'est son histoire personnelle et familiale
04:45qui lui donne une densité
04:47qu'Emmanuel Macron n'a pas.
04:49N'a pas.
04:50Et ça, c'est quelque chose de...
04:52Le fait qu'il fait de la politique très jeune.
04:54C'est ça, c'est-à-dire...
04:55Les politiques moins intelligentes qu'Emmanuel Macron.
04:57Les conseils municipaux, etc.
04:59Il se retrouve héritier aussi
05:01de traditions intellectuelles
05:03qui sont extrêmement solides
05:05et différentes.
05:07La popularité de Gabriel Attal,
05:12quand on regarde sa popularité
05:14à côté de celle d'Emmanuel Macron,
05:16c'est quand même le jour et la nuit.
05:18Sa popularité vient aussi du fait
05:20qu'il donne aux gens l'impression
05:22qu'il y a toujours quelqu'un
05:24à la tête de l'exécutif.
05:26Parce que ça pourrait inquiéter.
05:28Il y a des gens qui ont totalement disparu.
05:30Madame Belloubet, elle a...
05:32Non, elle s'exprime.
05:34Il vaut bien mieux qu'elle disparaisse.
05:36Elle s'exprime.
05:38Elle s'exprime, la ministre de l'Éducation nationale.
05:40Allez, vous étiez en pleine forme.
05:42Merci, Franz, Arnaud, Joseph, Rachel, Louis et Alexandre.
05:45Tout de suite, c'est Pierre de Villeneuve
05:47qui nous attend sur Europe Unsoir.
05:49Bonsoir, Pierre.
05:51Bonsoir, Laurence.
05:53Emmanuel Macron appelle à la...
05:55au risque de guerre civile.
05:57On verra justement cette profession
05:59de foi du président de la République.
06:01Gabriel Attal se scinde un peu du président.
06:03Il l'a dit à votre micro ce matin,
06:05chère Laurence.
06:07Et puis, on regardera également
06:09ce qui se passe à l'info.
06:11Demain, 8h10, rendez-vous sur nos deux antennes
06:13avec Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,
06:15qui sera notre invitée.
06:17Bonne soirée à vous. A demain.

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