• il y a 4 mois
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André Chassaigne, député sortant PCF Puy-de-Dôme et candidat à sa réélection, répond aux questions de Dimitri Pavlenko. Ensemble, ils reviennent sur les propos de Jean-Luc Mélenchon qui se dit prêt à gouverner et à devenir Premier ministre.
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Transcription
00:00Il est 7h11 sur Europe 1, Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le député sortant du Puy-de-Dôme, André Chassaigne.
00:09Bonjour André Chassaigne, député communiste sortant en effet de la cinquième circonscription du Puy-de-Dôme, c'est quoi, c'est Thiers-en-Berre, c'est ça ?
00:17Voilà, Thiers-en-Berre et puis aussi une grande partie de la Limagne à côté de Clermont-Ferrand qui est une terre agricole.
00:24Voilà, candidat André Chassaigne à votre réélection pour un sixième mandat consécutif, c'est ça ? Vous êtes une espèce en voie de disparition à l'Assemblée là, non ?
00:32En quelque sorte, mais c'est vrai que mes amis ont proposé que je sois à nouveau candidat parce qu'il y a indéniablement un enjeu important sur notre circonscription
00:44qu'on tient à conserver avec une conception du travail de député qui ne serait pas forcément la même pour un député absent du territoire.
00:54Vous êtes d'ailleurs en circonscription cette semaine, c'est pour ça que vous n'êtes pas en studio à Paris.
00:58On entre dans la seconde et dernière semaine de campagne, André Chassaigne.
01:03Bon, j'imagine, je vais attaquer, on va aller droit au but, j'imagine que vous avez écouté Jean-Luc Mélenchon samedi.
01:08Voilà ce qu'il a dit à la télévision pour les auditeurs d'Europe, écoutez.
01:11Moi j'ai l'intention de gouverner ce pays. Quant à Monsieur Glucksmann, il dit on sait qui ne sera pas.
01:16Mais Monsieur Glucksmann, il ne faut pas parler comme ça trop vite, on va discuter.
01:20Voilà, il a l'intention de gouverner ce pays, Jean-Luc Mélenchon.
01:24C'est donc lui que vous allez proposer à gauche comme Premier Ministre si le nouveau Front Populaire l'emporte de cette juillet ?
01:29Je n'irai absolument pas, d'autant plus que j'avais passé la journée, quand j'ai été informé de ces propos qui m'ont mis en colère d'ailleurs,
01:37j'avais passé la journée à expliquer, à expliquer, parce que je suis interrogé à chaque réunion,
01:43quasiment une personne sur deux auxquelles on serre les mains sur le marché, avec qui on a un entretien,
01:49qu'il nous faut un Premier Ministre qui serait un Premier Ministre rassembleur.
01:54La France aujourd'hui, elle est fracturée, elle est abîmée, elle a besoin de quelqu'un, d'une personne, homme ou femme,
02:02qui soit capable de porter bien sûr un programme de gouvernement, mais sans emporter un intérêt partisan, personnel,
02:11et surtout, ça sera un choix qui sera un choix collectif.
02:15Or, les candidatures ont été rééquilibrées et les organisations qui sont membres du nouveau Front Populaire et les députés choisiront collectivement.
02:25Je suis vraiment très remonté sur le fait que certains ne veuillent comme Jean-Luc Mélenchon s'auto-proclamer.
02:32Ce n'est pas ça notre démarche, c'est une démarche contre l'apaisement que l'on veut avoir.
02:36C'est ce que j'explique et je vous le dis.
02:38Donc, il n'est pas rassembleur Jean-Luc Mélenchon à vous écouter, André Chassienne, pourquoi ça coince avec lui ?
02:44C'est un problème de disproportion des forces entre la France Insoumise et le reste des forces du nouveau Front Populaire ?
02:50Je pense qu'il y a eu, bon, il y a l'héritage du NUPES où il y avait effectivement la force France Insoumise qui écrasait les autres forces,
03:00ce qui explique que d'ailleurs, ça a volé en éclats assez rapidement.
03:03La deuxième chose, j'ai beaucoup de remontées aussi dans les échanges sur l'Assemblée Nationale qui a donné une très mauvaise image
03:10avec des vociférations, avec une espèce de fonction tribunicienne, de radicalité.
03:19Et ça, ça a beaucoup choqué les quelques personnes qui aujourd'hui encore regardent les débats à l'Assemblée Nationale.
03:27Et surtout, c'est un souci, je le dis, je le redis, c'est un souci d'apaiser une société qui est fracturée aujourd'hui.
03:35On élit d'ailleurs, André Chassienne, la perception qu'on en a, j'ai dit tout à l'heure en forme de boutade, l'élection primo-ministérielle.
03:44On a l'impression qu'on va élire plus un Premier Ministre que des députés, André Chassienne.
03:48Vous, vu de vos circonscriptions, du haut de vos cinq mandats, peut-être un sixième, comment vous regardez ça ?
03:54Je trouve qu'effectivement, le fait de, disons, de cristalliser le débat sur le Premier Ministre ou la Première Ministre,
04:04le fait d'avoir cette approche fait qu'on ne discute pas de problèmes de fond.
04:09Parce que la colère qui est montée, qui est très très forte par contre,
04:13la campagne pour moi qui suis connu de la quasi-totalité des habitants à sa conscription,
04:18moi-même je connais les communes, les gens depuis 2002, avec des rapports presque affectifs des fois,
04:25et bien je me rends compte que la colère au jeu est extrêmement forte.
04:28Donc il faut discuter, aussi discuter pourquoi on en est venu là, et aussi discuter des propositions qu'on peut ponder.
04:36Donc le fait de parler comme on le fait, parce que tout le monde le fait, tout le monde me le dit, cette affaire de Premier Ministre,
04:44ça évite malheureusement d'aborder les questions de fond.
04:48Alors justement, les questions de fond.
04:50Qu'est-ce que vous répondez André Chassaigne à ceux qui attaquent le programme, notamment économique du Nouveau Front Populaire,
04:56sur son manque de réalisme, sur le plan budgétaire, sur le fait qu'il soit très dépensier,
05:00sur le fait qu'il soit jugé confiscatoire par certains, sur le plan fiscal.
05:05Ce programme vous semble-t-il de nature à vous faire gagner Nouveau Front Populaire dans les urnes le 7 juillet André Chassaigne ?
05:12Alors, comment je pratique ? Comment je pratique dans les réunions ou dans les échanges ?
05:16Premièrement, je rappelle des positions et des votes du Rassemblement Assemblée Nationale,
05:22sur par exemple l'augmentation du SMIC, sur le refus de revaloriser les salaires des fonctionnaires.
05:28Bien évidemment, j'ai travaillé tout ça.
05:30Donc j'essaie de démontrer d'abord qu'il y a un espace très grand entre les propos qui peuvent être tenus et les actes.
05:37La deuxième chose que j'explique, je leur dis d'ailleurs quelques fois quand j'écoute la radio,
05:43j'ai l'impression d'écouter une voix communiste quand le Rassemblement National parle au niveau social.
05:48Mais la grande différence, c'est s'attaquer à la richesse, c'est s'attaquer au multinational,
05:56c'est s'attaquer au super profit, c'est s'attaquer aux milliardaires.
05:59Il ne le fait pas le Rassemblement National.
06:01Mais il faut s'attaquer aux milliardaires, aux grandes entreprises.
06:03C'est bon pour le pays André Chassaigne, c'est rassembleur vous pensez ?
06:06Je le pense, je le pense.
06:08Quand je dis attaquer, j'ai peut-être des mots qui sont trop forts,
06:12mais la réalité c'est que mettre en place des mesures fiscales,
06:17et c'est d'ailleurs porté assez largement, et dans d'autres pays on voit que ça se fait,
06:21mettre en place des mesures fiscales pour aller chercher l'argent chez ceux,
06:27les milliardaires qui ont envoyé par exemple les dividendes qui ont éclaté cette année avec 150 milliards d'euros,
06:33on se dit, excusez-moi d'utiliser cette expression, il y a quand même du pognon,
06:37il y a du grisby comme on dit, qu'on peut aller récupérer à quelque part.
06:40Et ça, ce discours-là, ce discours qui conditionne le caractère réaliste de ce qu'on propose,
06:47il n'est pas porté par le Rassemblement National.
06:49Emmanuel Macron fait paraître ce matin dans la presse régionale,
06:53vous l'avez sûrement lu André Chassaigne j'imagine,
06:56une lettre aux français dans laquelle il justifie la dissolution,
07:00dans laquelle aussi il en profite pour cogner les adversaires de ses candidats,
07:05et il reproche notamment à la gauche son manque de clarté sur la laïcité et l'antisémitisme.
07:11André Chassaigne, qu'est-ce que vous répondez à ce que dit Emmanuel Macron ?
07:14Quand j'écoute ça, je vous le dis pratiquement avec émotion, je suis blessé.
07:21C'est-à-dire que l'on puisse faire un amalgame entre quelques-uns,
07:26qui ont eu des propos antisémites,
07:29et la grande masse de la gauche, et notamment les communistes,
07:32qui durant toute leur histoire ont condamné le racisme, l'antisémitisme.
07:38Mais faites le ménage André Chassaigne, faites le ménage !
07:41Faites les taire, si ça vous pose un problème !
07:44Oui, je pense qu'il faut faire le ménage.
07:47On a deux outils.
07:49Un outil tout de suite, où il y aura une charte, qu'on a proposée à la signature,
07:53que les candidats doivent signer, deuxièmement...
07:56Et les filles ne l'ont pas signée, cette fameuse charte.
07:58Comment ?
07:59Les filles ne veulent pas la signer, cette fameuse charte qui est présentée par Raphaël Glucksmann.
08:02Oui, inacceptable.
08:04J'ai participé d'ailleurs à la rédaction, indirectement,
08:07on m'a demandé mon avis sur le contenu de cette charte,
08:10et deuxièmement, nous ce que l'on veut, c'est Fabien Roussel qui l'avait portée,
08:13c'est qu'on avait porté une proposition de loi pour qu'il y ait inéligibilité.
08:17Inéligibilité pour ceux qui tiennent des propos, qui sont des propos inacceptables.
08:22Ça, je le dis avec une forme de colère,
08:25parce que ce n'est pas possible qu'on puisse réclamer de la gauche,
08:28et pour certains, d'avoir certains propos.
08:32Et là-dessus, c'est quelque chose qu'on nous reproche,
08:36je réponds de cette façon, pas d'ambiguïté,
08:39les antisémites, il faut les éjecter.
08:44Merci beaucoup André Chassaigne d'avoir répondu aux questions d'Europe 1.
08:47Vous êtes candidat, donc, dans la cinquième circonscription du Puy-de-Dôme,
08:51face, je vais donner leurs noms,
08:53Véronique Bastet pour Ensemble,
08:55Gabriel Capron pour Lutte Ouvrière,
08:56Brigitte Carletto pour le Rassemblement National,
08:58vous-même pour le Parti Communiste Français,
09:00et Yves Courtaliac pour Les Républicains.
09:02Merci André Chassaigne, bonne journée.
09:04C'est moi qui vous remercie.

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