• il y a 5 mois
Cet été, vivez une aventure culturelle inoubliable en Province de Hainaut ! Explorez "Superpower Design" au Grand Hornu, plongez dans l'univers artistique d'Alain Bornain, dansez et savourez au Festival "Bringue chez Léon" à Mons, et ne manquez pas la rétrospective d'Éric Fourez au BPS22 !
Transcription
00:00Salut, c'est Dans la Poche, bienvenue au BPS 22, le musée d'art de la province de Hainaut,
00:04ici à Charleroi. On va vous parler de deux expos qui vont battre leur plein cet été dans ce
00:10magnifique lieu, en compagnie du directeur du BPS 22 et par ailleurs commissaire d'une des deux
00:15expositions, Pierre-Olivier Rollin. On le rejoint.
00:30Pierre-Olivier Rollin, merci de nous recevoir dans cette pièce principale de l'exposition
00:37d'Alain Bornin, Amourable. De quoi est-il question ici?
00:40Eh bien en fait, c'est un peu une sorte de rétro-perspective du travail d'Alain Bornin,
00:45qui est un artiste originaire de Charleroi, où il est d'ailleurs professeur à l'Académie des
00:49Beaux-Arts et c'est un artiste qui s'interroge un petit peu sur l'existence, qu'est-ce qu'on
00:54laisse comme trace à nos enfants, qu'est-ce qu'on reçoit de nos parents et quelles traces
00:58laissons et d'une certaine manière n'étant pas appelées tous à disparaître au final.
01:02Alors il traduit ça comment, par quelle technique?
01:05Alors il y a plusieurs oeuvres qui sont abordées. Celle que je tiens dans la main est en fait un
01:08petit livre tiré de Lécume des Jours de Boris Vian, un roman qu'il a fort marqué quand il
01:14était enfant. Et en fait, quand on regarde le texte, on se rend compte qu'il a tout effacé et
01:20il a seulement gardé les noms des deux principaux protagonistes, Chloé et Colin. Et donc on a un
01:25livre qui ne cite que les noms des deux héros et toute leur histoire est effacée, il n'en reste
01:30rien. Peut-être qu'on peut entièrement la réinventer. Vous parlez d'effacement, la notion
01:34d'effacement est importante dans son oeuvre? Oui, je dirais que s'il y a une esthétique centrale,
01:37c'est celle de l'effacement et de la disparition. Et ça se matérialise notamment dans les canteries
01:42de tableaux noirs qu'il a réalisés à la fin des années 90, début des années 2000, où il
01:47reproduit d'une certaine manière des tableaux de l'école où on retrouve ses écritures, comme un
01:52professeur pouvait le faire, à la créer sur le tableau. Et une fois la leçon terminée, on
01:56effaçait au frotteur, on laissait des traces de poussière et il restait un petit peu quelques
02:00traces. Et il utilise un peu ce tableau comme la métaphore de l'existence. Un chiffre interpelle,
02:05quand on se promène dans l'expo, 2 milliards 500 mille, ça représente quoi? 2 milliards 500
02:10millions, en fait, c'est le nombre de secondes d'espérance de vie moyenne d'un Européen. Quand
02:16on dit que ça fait 79 ans, on se dit, oui, on voit un petit peu ce que ça fait, 79 ans, mais 2
02:20milliards 500 millions de secondes, c'est quoi cette somme? Et en fait, c'est simplement notre
02:24espérance de vie moyenne à nous, Européens. Et donc, en tant que spectateur, on va pouvoir
02:29s'interroger sur soi et sur le sens de la vie. C'est ce à quoi invite l'artiste. Après, il le
02:35fait sur un mode qui est quand même assez participatif, puisque le livre dont je vous
02:40parlais, il y a des dés, il y a des posters que les visiteurs peuvent emporter. Mais c'est une
02:44manière un peu de s'interroger sur ce qu'on fait sur terre et pourquoi les choses se passent comme
02:48ça. Jusqu'à quel point on a un libre arbitre et finalement, qu'est ce qu'on va laisser à nos
02:53enfants? Quelle trace on va laisser? Est ce qu'on va disparaître complètement ou laisser une petite
02:57poussière qui serait un peu ce qu'on a été et ce qu'on va laisser. Olivier Roland, ne bougez pas,
03:02on vous retrouve dans quelques instants. Le temps de lancer un sujet qui sent bon l'été. Vous y
03:07serez peut être la Brinque chez Léon. C'est un festival très éclectique. On découvre le programme.
03:12Ça démarre fin du mois de juin. Bonjour, bienvenue à la Maison Lossot. On nous connaît
03:20pour nos activités muséales et pour nos activités littéraires, mais il n'y a pas que ça. Suivez moi.
03:24Yo, c'est Seb à l'accueil. Ça, c'est le centre d'interprétation. Ah bah tiens, c'est lui Léon.
03:42Parce qu'on le sait avec les archives, Léon Lossot, c'était quand même pas le dernier pour faire
03:53la Brinque. C'est pour ça qu'on a décidé d'appeler notre festival comme ça et de lui rendre hommage
03:57en faisant vivre ce jardin plusieurs week-ends d'été. Cette année, c'est le dernier week-end de
04:05juin et le dernier d'août. Le jardin va se transformer pour avoir des comptes, des activités
04:13littéraires, des activités pour enfants plutôt dans le fond du jardin. Et ici, c'est plutôt les
04:18gros concerts, les moments festifs. Donc cette année, il y a toute une série d'artistes qu'on
04:22a programmé. La Jungle, Gabrielle Sesse, Elisabeth Aspada, Les Enfants du Chat Noir,
04:36Simon Danier. Et j'en passe. Les concerts, il y en a tout plein. Pour le reste, comme d'habitude,
04:47activités littéraires, catchs littéraires, plein de collaborations avec Mars Monsard de
04:52la Seine pour le catch, Pac Monsborinage pour un arpentage des activités un peu plus engagées,
04:59avec la Ligue de l'éducation permanente aussi. Donc toute une série de partenaires qu'on a
05:04depuis des années. C'est comme d'habitude une édition vachement éclectique. Et on peut
05:09boire un coup ? Évidemment qu'on peut boire un coup. Il y a un bar au fond.
05:18De retour au BPS 22 avec Pierre-Olivier Rollin. On est bien ici. On est plutôt du côté de la mer
05:40du Nord avec cet artiste, Pierre. Exactement. On est sur une plage de nos mers avec un soleil
05:47qui se fait désirer. Mais ça, c'est partout en Europe. C'est une exposition consacrée à l'artiste
05:52Eric Fouré, qui est un artiste originaire de Tournai et qui, depuis une quarantaine d'années,
05:56peint inlassablement un thème maritime, à savoir les traces laissées par la mer qui se retirent
06:02dans le sable. Et à partir de là, il va décliner inlassablement ces tableaux, majoritairement
06:08blancs avec quelques traces noires. On les voit derrière nous. Pourquoi le blanc ? On en voit
06:14trois derrière nous qui montrent trois fois la même trace de trois points de vue différents. Le
06:19blanc, parce que ça va exprimer l'infinitude, l'étendue, tout ce que pourrait suggérer à la
06:24fois le sable, la mer et le ciel quand les couleurs sont les unes sur les autres. Et le noir, le
06:30contraste, une sorte de base de la peinture, le blanc, le noir, pour suggérer la trace et donc
06:36donner dans cette espèce d'aplat blanc une impression de profondeur. Parce qu'à partir de
06:40ce moment là, on comprend où est la ligne d'horizon. Pour le visiteur, c'est peut-être un
06:46parcours un peu contemplatif ? C'est complètement contemplatif. C'est effectivement ce qu'on
06:50ressent quand on marche le long de la mer. Peut-être très tôt le matin, quand il n'y a personne, on
06:56entend juste le bruit des vagues et on voit un peu ces traces laissées. On est presque seul avec
07:01soi-même dans l'infini et c'est une sorte peut-être un peu de tentative d'arrêter le temps, de se
07:07dire je suis à un endroit, je vais vivre l'instant de manière très intense et sursoir peut-être à
07:14cette fin inévitable qu'est la mort. On poursuit avec d'autres exploits à découvrir cet été du
07:19côté du site musée également de la province de Hainaut. Super Power Design ou comment augmenter
07:26l'être humain avec la technologie, avec toutes les questions que ça pose. On regarde ça. Des
07:31oreilles allongées, une poche de kangourou, des pieds d'autruche. Bienvenue dans l'exposition
07:36Super Power Design. Toujours plus rapide, plus fort, plus intelligent. Ici le culte de la
07:43performance individuelle est questionné par le design. La question de départ qu'on a posé au
07:47début de l'expo c'était est-ce que le design peut faire de nous des super héros et au fur et à
07:51mesure de l'exposition on se rend compte que c'est pas spécialement la bonne question. La bonne
07:55question c'est de se dire quel genre de super héros on a envie de devenir dans le futur. Le design
07:59n'est pas qu'une affaire de super héros mais peut nous aider très concrètement dans nos vies. Des
08:04prothèses aux implants corporels en passant par des exosquelettes, le design explore de nouvelles
08:10frontières pour améliorer nos capacités physiques, intellectuelles et émotionnelles. Le design peut
08:15réparer l'humain mais très vite on voit aussi que outre réparer le design peut améliorer l'humain
08:21ou l'augmenter. On connaît toutes les technologies connectées qui nous aident dans nos performances
08:26et ici on va aller encore plus loin que simplement les performances et se demander si le design peut
08:30nous améliorer en tant qu'humain, nous rendre plus communiquant, plus empathique ou plus
08:34écoresponsable. Et se poser les questions de ce qu'on a véritablement envie pour nous dans 5 ans,
08:3810 ans par rapport à ces technologies qui sont déjà présentes dans notre quotidien. Je pense
08:42aux technologies portables, aux objets connectés qui font partie de notre quotidien actuellement
08:47et donc on se rend compte de cette entre guillemets de dépendance à la technologie. Étonnant ou
08:53déroutant, Super Power Design dépasse les limites du possible comme avec ses vêtements conçus pour
08:59exprimer les émotions humaines. Et c'est une combinaison avec la psychologie de la couleur,
09:03comme ça la couleur c'est rouge et c'est aussi l'inspiration du design, de la mode et de la
09:11nature. Super Power Design, une exposition interpellante à découvrir au centre d'innovation
09:17et du design du Grand Tournus jusqu'aux 25 ans. Et c'est ici qu'on se quitte, on se retrouve la
09:25semaine prochaine pour la dernière émission de la saison, juste avant les numéros d'été de
09:29C'est Dans La Poche. A très bientôt.