• il y a 6 mois
Alerte à l'épidémie de coqueluche ! Le nombre de cas est en nette augmentation depuis l'année dernière.
La maladie est de retour, et en particulier chez les plus jeune, les plus vulnérables.
Et ce serait en partie du à la pandémie de Covid 19 qui aurait fait baisser l'immunité de la population.

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Transcription
00:00Une question qu'on se pose ce matin dans le 6.9 de France 2.0, c'est la pandémie de Covid-19.
00:05Est-ce qu'elle a fait évoluer votre opinion sur la vaccination en général ? C'est ça la question Guillaume ?
00:10La vaccination c'est toujours un débat en France, vaccination obligatoire notamment.
00:14Il y a eu le débat sur la vaccination à la Covid-19 avec les antivax notamment, vous vous souvenez.
00:20Et puis là en ce moment on parle du retour de la coqueluche et on va l'évoquer avec notre invité ce matin,
00:25la coqueluche qui fait un peu un retour en force, alors il y a quelques cas.
00:29Généralement c'est une maladie qui n'est pas trop grave à condition qu'elle soit bien prise en charge.
00:33En tout cas est-ce que la Covid-19 depuis 3-4 ans a fait changer votre perception, votre regard sur la vaccination en général ?
00:41C'est la question qu'on vous pose et pour cela vous pouvez nous appeler comme tous les matins au standard de France Bleu Hérault pour intervenir et prendre la parole.
00:4704 67 58 6000, notre invité ce matin c'est le docteur Eric Jezurski, chef des urgences pédiatriques au CHU de Montpellier.
00:55Bonjour docteur Jezurski, et également chef du service post-urgence pédiatrique au CHU de Montpellier.
01:02Alors cette coqueluche là depuis qu'on en parle ce matin, Sébastien Garnier à la gorge qui le gratte,
01:07mais c'est sans doute psychologique, ce n'est pas une maladie imaginaire, elle est vraiment de retour ?
01:12Oui oui elle est de retour, c'est une pathologie qui n'a jamais vraiment disparu, on l'a moins vu depuis la Covid-19,
01:22mais elle a toujours existé, bien qu'il y ait une vaccination, parce que la vaccination ne te protège pas complètement, la maladie non plus,
01:30si vous êtes malade vous êtes protégé 10 ans, si vous êtes vacciné vous êtes protégé 5 ans,
01:34mais du coup les formes de coqueluche qui ne sont pas trop graves circulent régulièrement, il y a des taux chroniques chez les adultes,
01:39ou souvent chez les gens, même chez les enfants, un peu avant leur appel de vaccination d'ailleurs, qui transmettent la coqueluche.
01:45Et si elle revient, et si on en parle aujourd'hui, si elle revient dans des proportions quand même assez importantes, on va en parler,
01:51mais si on en parle c'est aussi parce qu'il y a eu ces deux décès de nourrissons au début de l'année au CAJU de Montpellier,
01:57et là on tend un peu à s'affoler en disant mais qu'est-ce qui se passe ?
02:00Alors il y a eu effectivement des formes très sévères, il y en a toujours eu, mais cette année on en a plus que d'habitude.
02:05En fait il y a une épidémie qui est constatée dans l'ensemble de l'Europe, et ces formes de coqueluche qui s'appellent les coqueluches malignes,
02:14ce sont des formes qui atteignent classiquement les tout-petits, qui comme leur nom l'indique sont malignes,
02:19entraînent une pathologie très grave, fulgurante, très rapide, et pour lequel on a beaucoup de mal à les prendre en charge.
02:28Mais ce sont plutôt des cas rares quand même, il faut le préciser.
02:30C'est rare, habituellement on en avait, pas tous les ans en fait, une tous les cinq ans au niveau du CHU de Montpellier,
02:36qui concerne l'ex-langue de Croussillon, et là c'est vrai qu'il y en a eu plusieurs depuis la fin de l'année 2023.
02:42Et alors cette coqueluche elle revient aujourd'hui dans quelle proportion ?
02:46Elle s'était fait un peu oublier depuis le début des années 2000 je crois, et là elle revient.
02:50Alors tout à fait, elle a un cycle continu qui est assez complexe, là elle revient je l'ai dit dans toute l'Europe.
02:57Alors on n'a pas de chiffres vraiment stabilisés, en fait c'est compliqué parce qu'il y a beaucoup de formes peu symptomatiques,
03:03c'est une des pathologies les plus contagieuses, c'est plus contagieux que la rougeole.
03:07Donc en fait il y a probablement pas mal de personnes qui en ont.
03:10En tout cas en termes de tests positifs, il y en a dix fois plus que l'année dernière.
03:14Dix fois plus, c'est pas mal quand même.
03:16Oui, oui, de tests positifs, ça ne veut pas dire...
03:18En termes d'enfants hospitalisés, ce n'est pas ce qu'on appelle une maladie à déclaration obligatoire,
03:21donc les chiffres sont en train d'être pris en charge, mais je n'ai pas de chiffres à vous offrir,
03:25mais on en a plus que l'année dernière, ça c'est sûr.
03:27Ça c'est indéniable. Bon c'est un virus, il faut le rappeler.
03:30C'est une bactérie.
03:31C'est une bactérie, ce qui n'est pas tout à fait la même chose.
03:34Ça se traite plutôt bien, c'est toujours mieux d'anticiper.
03:37D'abord, avant de parler de ça, on a un début d'explication ? Pourquoi elle revient comme ça ?
03:44Alors comme toutes les pathologies infectieuses, il y a des cycles.
03:48De tout temps, avant les antibiotiques, avant les vaccins, il y avait des cycles,
03:51il y avait des années avec des petites épidémies, des années avec des grosses épidémies.
03:54Donc là, on peut considérer que c'est une année avec une grosse épidémie.
03:57Ensuite, il y a la théorie de la dette immunitaire.
04:01C'est-à-dire qu'en fait, avec la Covid, il y a eu des périodes de confinement et les épidémies ont été cassées.
04:07Si vous avez des enfants, vous avez constaté que pendant un ou deux ans, il n'y a pas eu les épidémies habituelles, le bronchiolite, etc.
04:13Et très probablement, on a une immunité, tous, contre les germes,
04:18mais il faut en être exposé en fait.
04:20Si on n'est pas exposé, elle n'est pas entretenue, elle diminue.
04:22Et là, on s'est moins exposé parce que confiné.
04:24Voilà. Et donc en fait, il y a une immunité de la population qui a probablement diminué.
04:28Ce que vous appelez l'immunité globale.
04:30Voilà. Et qui a fait le lead d'épidémies.
04:33D'ailleurs, l'année dernière, on a eu une très très grosse épidémie de bronchiolite.
04:37On a également des épidémies de streptococque de groupe 1.
04:40En fait, tous les agents qu'on voyait habituellement, on les a vu revenir.
04:43Et leur première épidémie était plus importante que d'habitude.
04:47Donc on pense que la coqueluche, c'est ça.
04:48Mais il n'y a pas de preuves scientifiques.
04:49On est un peu trop tôt pour le prouver.
04:51A priori, ce serait ça.
04:52On manque encore un petit peu de recul.
04:54On rappelle que vous pouvez nous appeler.
04:55C'est vraiment le moment de décrocher votre téléphone pour nous parler de votre regard sur la vaccination.
05:00Oui, la pandémie de Covid-19, est-ce qu'elle a fait évoluer votre opinion sur la vaccination en général ?
05:0404-67-58-6000, c'est maintenant que vous nous appelez.
05:07Vous prenez la parole.
05:08Vous vous exprimez puisqu'on vous la donne cette parole.
05:10Alors, cette coqueluche, on y revient.
05:12Docteur Eric Giesorski.
05:14Donc il y a quelques cas graves, on les a évoqués, mais qui restent heureusement exceptionnels.
05:19Maladie extrêmement transmissible.
05:21Alors très concrètement, qu'est-ce qu'on fait ?
05:23On rappelle les symptômes d'abord peut-être, c'est important.
05:26Peut-être qu'il n'y a pas les mamans qui nous écoutent.
05:28Alors, la quinte de tout vient de là en fait.
05:31On parle tous cinq fois, enfin pas tout à fait, mais l'expression vient de là.
05:35Et on parle de champ du coq.
05:37C'est-à-dire, c'est une quinte de tout avec une inspiration très importante qui mime le champ du coq.
05:42Vous voyez l'explication vivant au mot coqueluche ?
05:44Parce que vous, ça vous inspire autre chose la coqueluche.
05:46Je pensais à une poule sur une ruche.
05:48C'est ce qui me vient comme image.
05:51D'où ça vient ce nom.
05:52Mais en fait, c'est ça la métaphore.
05:54C'est le champ du coq.
05:56C'est la forme typique qu'on voit moins,
05:59parce qu'en fait la forme maintenant que tout le monde est vacciné,
06:01elle est moins importante, donc ce sont des tous chroniques.
06:03Par contre, chez le tout petit,
06:05on a des formes où en fait, comme ils sont petits tous,
06:08ils font des quintes de tout et ça leur fait des malaises.
06:10Ils ont parfois besoin d'oxygène.
06:12Les moins de six mois se retrouvent assez régulièrement hospitalisés
06:15pour être surveillés dans ce cadre-là.
06:17Et après, il y a à côté cette forme maligne qui est très rare.
06:20Je ne sais pas pourquoi certains enfants la présentent,
06:23mais en tout cas, ça fait une forme qui est fulminante,
06:25qui atteint tous les organes,
06:26qui n'a rien à voir avec la coqueluche habituelle.
06:27En tout cas, dès que votre enfant commence à tousser
06:29de cette manière-là dont vous le décrivez,
06:31Docteur Gierski, on ne se pose pas la question.
06:33On va consulter déjà pour commencer tout de suite son généralisme.
06:35Oui, alors les quintes de tout, elles sont très irritantes.
06:38On ne peut pas trop passer à côté.
06:40Et puis, alors évidemment, il y a aussi la vaccination
06:43qui est importante et aujourd'hui, vous insistez beaucoup
06:45sur l'importance que les femmes enceintes se vaccinent.
06:49Oui, c'est important parce qu'en fait,
06:52les patients dont on a parlé, ils ont tous moins de 4 mois.
06:54La vaccination commence à 2 mois.
06:56Vous avez un rappel à 4 mois.
06:57Donc, il faut avoir le premier rappel consolidé pour être protégé.
07:00Il y a un peu un angle mort entre l'accouchement et la première vaccination.
07:04Entre 4 mois et zéro naissance,
07:06c'est les enfants où ils sont fragiles.
07:08Et en fait, le seul moyen de les protéger,
07:10c'est de vacciner les femmes enceintes.
07:12Pourquoi ? Parce qu'elles transmettent leurs anticorps
07:14et même un enfant naît avec plus d'anticorps que sa maman.
07:17C'est-à-dire qu'il y a un système mécanique
07:19qui fait que les enfants sont surprotégés
07:21et la stratégie pour protéger les tout-petits,
07:23c'est de vacciner la femme enceinte qui est sans danger.
07:26Donc ça, c'est absolument impératif de le faire.
07:28Tout à fait. C'est dans le calendrier vaccinal depuis 2022.
07:31Peu respecté, mais il faut vraiment promouvoir cela.
07:34Peu respecté quand même.
07:35Peu respecté dans le sens où la couverture n'est pas importante,
07:37mais ça ne fait que 2 ans.
07:39Il n'y a pas une communication énorme.
07:41Je ne suis pas sûr que vous en ayez entendu parler.
07:42Non, et on en a parlé.
07:44Et pourtant, c'est important.
07:46Et comme je vous l'ai dit,
07:48cette vaccination a déjà lieu aux Etats-Unis, en Angleterre.
07:50Il y a vraiment une grande sécurité.
07:52C'est quelque chose qui est très étudié.
07:54Il n'y a pas de risque pour les femmes enceintes.
07:55Il faut qu'on soit très clair à ce sujet.
07:57Mais par contre, c'est vraiment une protection
07:59des défenses de la maman à l'enfant.
08:01Est-ce que tous les adultes doivent se vacciner ?
08:03C'est conseillé aussi ?
08:04La vaccination, dans le calendrier vaccinal,
08:06vous devez être vacciné normalement chez les adultes
08:08à 25-45 ans.
08:10Mais, je vous l'ai dit tout à l'heure,
08:11le vaccin ne protège que 5 ans.
08:13Si vous êtes amené à rencontrer un nouveau-né,
08:15soit parce que vous avez eu un enfant
08:17ou que vous avez un petit-enfant,
08:19il vaut faire un rappel
08:21si votre dernier rappel a plus de 5 ans.
08:23Ce qui est un peu pernicieux
08:25avec cette bactérie, cette maladie,
08:27c'est que, quand on est adulte,
08:29on peut être un peu asymptomatique,
08:31un peu comme la Covid,
08:33et transmettre la maladie à un nourrissant.
08:35Soit des gros rhumes, soit, le plus souvent,
08:37c'est une toux qui traîne plus de 15 jours.
08:39Chez les adultes, s'il y a un message,
08:41si vous avez une toux, pas habituelle,
08:43qui traîne plus de 15 jours, ça peut être ça.
08:45C'est un vaccin spécifique ou il est regroupé avec d'autres ?
08:47Il est regroupé.
08:49Ce sont les vaccins tétravalents,
08:51comme Boostrix,
08:53enfin, je n'ai pas le droit de dire des marques,
08:55mais il y a la Diphtérie, Tétanos, Polio,
08:57DTP, Coqueluche.
08:59Alors, on posait la question
09:01à nos auditeurs, on terminera par là.
09:03Ce matin, Dr Jiziorski, on leur demandait
09:05si effectivement la Covid, parce que ça a quand même été
09:07un événement considérable dans notre pays,
09:09a changé leur regard sur la vaccination.
09:11Est-ce que vous, à votre niveau,
09:13vous constatez un changement de comportement
09:15des Français par rapport à la vaccination
09:17en général et notamment sur les plus jeunes ?
09:19C'est difficile, parce qu'il y a eu l'obligation en 2018,
09:21la Covid en 2019,
09:23on a deux événements l'un sur l'autre
09:25qui ont fortement
09:27modifié.
09:29La Covid, je pense que
09:31je ne suis pas sûr que c'est pour les enfants que ça ait trop
09:33modifié, par contre, à mon avis,
09:35ça a augmenté la connaissance en vaccination,
09:37dans vaccinologie, de la population en général.
09:39On a parlé de ça pendant deux ans.
09:41Les gens connaissent le système et peut-être
09:43apprennent plus les enjeux, les effets indésirables
09:45et ce qu'on a y gagné, à mon avis, ça a changé à ce niveau-là.
09:47C'est déjà une bonne chose,
09:49on peut s'en féliciter. Merci beaucoup Dr Eric Jésiorski,
09:51chef des urgences
09:53et post-urgences pédiatriques au CHU de Montpellier.
09:55Et donc, vaccinez.
09:57Si vous êtes enceinte, vaccinez-vous.
09:59Si vous avez un nourrisson, vaccinez-le.
10:01C'est important, à partir de deux mois.
10:03Merci, bonne journée.
10:05Vous pouvez réécouter tout ceci,
10:07vous pouvez aller sur notre site internet.

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