• il y a 6 mois
Le marché automobile coince encore. Il suffit de prendre un peu de recul pour comprendre qu'il s'enlise dans une crise à répétition. Médiocre, le bilan sur la première partie de l'année se situe dans la lignée des quatre millésimes précédents. Adieu donc, une fois de plus, les 2 millions de voitures mises en circulation. Le volume des ventes restera en 2024 inférieur à 20% environ à celui d'avant la crise sanitaire. [...]

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00:00Le marché automobile coince encore. Il suffit de prendre un peu de recul pour comprendre qu'il s'enlise dans une crise à répétition.
00:16Médiocre, le bilan sur la première partie de l'année se situe dans la lignée des 4 millésimes précédents.
00:21Adieu donc, une fois de plus, les 2 millions de voitures mises en circulation.
00:26Le volume des ventes restera en 2024 inférieur à 20% environ à celui d'avant la crise sanitaire.
00:32Les Français délaissent l'achat de voitures neuves pour 3 raisons principales.
00:35La première concerne l'accessibilité au marché, autrement dit le prix.
00:40Il a fallu dépenser en moyenne plus de 35 000 euros pour acheter un véhicule neuf en 2023.
00:45Les montants varient de près de 60 000 pour les hybrides rechargeables, bien souvent des gros SUV,
00:50à un peu plus de 28 000 euros pour les modèles à essence en passant par 42 000 environ pour le 100% électrique.
00:57Des tarifs inaccessibles pour de nombreux ménages qui se trouvent exclus du marché malgré l'abondance des offres de financement, crédits, LOA, leasing, etc.
01:06Des ménages contraints de se reporter sur l'occasion.
01:09D'autant plus que la flambée des prix a été particulièrement vive ces dernières années sur le marché du neuf,
01:14sans commune mesure avec les évolutions enregistrées sur celui de l'occasion.
01:20Le deuxième ensemble de motifs peut être regroupé sous la bannière de la confusion dans laquelle se retrouve l'acheteur au moment de choisir le type de motorisation.
01:29Il y a d'abord une réglementation mouvante en matière de motorisation comme de circulation.
01:34Deux exemples.
01:35Les ventes de véhicules thermiques sont en principe interdites en Europe à partir de 2035.
01:40Mais Bruxelles a envisagé déjà avant les élections européennes un scénario différent des thalements.
01:46La victoire des partis conservateurs le 9 juin dernier et la montée des partis populistes renforcent cette incertitude.
01:53Les constructeurs eux-mêmes mettent la pression sur le législateur pour ralentir le développement des véhicules électriques.
01:58Volkswagen réinvestit massivement dans le thermique, tandis que Mercedes s'interroge sur son objectif 100% électrique en 2030.
02:05Kia, Land Rover, GM, Ford, Stellantis et Renault expriment également des réserves.
02:10En France, certains dispositifs de circulation comme les zones à faible émission ont été insouplis.
02:15Initialement, cinq grandes agglomérations devaient interdire la circulation des véhicules Critère R3 au 1er janvier 2025.
02:23Mais désormais, seul Paris et Lyon seront concernés.
02:25Cette situation n'est pas anodine, car les voitures Critère R3 représentent 21% du parc roulant,
02:31autant de véhicules qui garderont le droit de circuler au cœur des villes dont les propriétaires n'auront pas à se débarrasser.
02:37À cette confusion réglementaire, il faut ajouter l'opacité des prix d'achat dus aux variations incessantes des bonus-malus,
02:44l'incertitude sur les coûts d'entretien des modèles électriques et des tarifs des énergies dans le futur.
02:50Beaucoup d'acheteurs potentiels restent donc prudents et préfèrent attendre ou se reporter sur l'occasion, un achat financièrement moins engageant.
02:57Enfin, dernier élément, il y a la place prise par l'automobile dans les déplacements.
03:02Paradoxalement, la multimotorisation dans les zones rurales ou périurbaines n'est pas favorable à l'achat de véhicules neufs.
03:09Au contraire, son coût élevé, achat, entretien, assurance, carburant face à une contrainte budgétaire forte ne laissent pas ou très peu de place à l'acquisition de véhicules neufs.
03:19Enfin, la densité urbaine modère la motorisation.
03:23L'exemple de la région parisienne est caricatural, mais il illustre parfaitement avec un taux de motorisation 2,5 fois plus élevé en Grande Couronne qu'à Paris, où la place de la voiture se réduit fortement.
03:35Bref, entre facteurs structurels et attentisme, le retour des beaux jours sur le marché du neuf est durablement compromis.

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