• il y a 7 mois
Trois voitures vendues sur quatre sont des voitures d'occasion. Pourtant le marché des véhicules électriques d'occasion reste encore balbutiant, de par le manque d'offres. Ce qui ne sera plus le cas dans quatre ou cinq ans, nous explique le directeur général d'Aramis.

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Transcription
00:00L'invité éco, Isabelle Raymond.
00:04Bonsoir à toutes et à tous, trois voitures vendues sur quatre sont des voitures d'occasion
00:10et vous êtes à la tête du leader européen du secteur, bonsoir Guillaume Paoli.
00:15Bonsoir.
00:16Co-fondateur d'Aramis Group, en 2023, 5,3 millions de véhicules d'occasion ont été
00:22vendus en France contre 1,8 million de voitures neuves et pourtant le marché des véhicules
00:29électriques d'occasion est encore balbutiant, comment est-ce que vous l'expliquez ?
00:33En réalité, les voitures d'occasion d'aujourd'hui sont les voitures neuves d'il y a 4, 5, 6
00:38ans.
00:39Il y a 4, 5, 6 ans, la part de marché des voitures neuves électriques n'était que
00:43de 1 à 1,5 %, donc c'est le tout début.
00:46Et est-ce que c'est aussi parce que ces voitures restent relativement chères par
00:51rapport à un véhicule d'occasion ? Quand on va acheter un véhicule d'occasion, c'est
00:54pour avoir un véhicule qui fonctionne évidemment mais qui est moins cher qu'un véhicule
00:58neuf.
00:59La plupart des gens qui achètent une voiture d'occasion, c'est pour une question de
01:02budget ou parfois même pour des questions écologiques, mais l'avantage qu'on a,
01:07c'est qu'on peut proposer les voitures que les gens recherchent.
01:10Donc certains clients ont besoin d'une voiture électrique, ça correspond au mieux
01:13à leurs besoins et d'autres ont plutôt besoin d'une voiture thermique.
01:16Est-ce que vous pensez que c'est un marché, le véhicule électrique d'occasion, qui
01:21va exploser dans les prochaines années ?
01:23Alors c'est écrit oui, parce que justement les voitures neuves d'aujourd'hui se vendent
01:27à peu près, en France, 17% de voitures électriques.
01:31Donc dans quelques années, ces 17% de voitures électriques neuves seront des voitures électriques
01:35d'occasion.
01:36Alors vous êtes détenu à 60% par Stellantis, fusion de Fiat, Chrysler et PSA Peugeot Citroën.
01:41Au-delà de l'assise financière que cela vous procure, est-ce que ça vous aide autrement
01:45en approvisionnement par exemple ?
01:46Alors oui, ils nous vendent des voitures à des tarifs préférentiels, mais au même
01:52titre que les autres sociétés qui composent le groupe Stellantis.
01:55D'ailleurs c'est un modèle de développement intéressant, parce qu'Aramis c'est une
01:58entreprise que j'ai créée en 2001 avec Nicolas Chartier, donc toujours à la tête
02:01de l'entreprise.
02:022001, ça y est, un bout de temps.
02:032001, ça y est, un bout de temps, ne vous rajoutissez pas.
02:06Et en fait c'est un modèle de développement où on est adossé à un partenaire industriel,
02:11mais qui se comporte un peu comme un fonds d'investissement si vous voulez.
02:14Il n'y a pas d'émission dans les opérations, donc on est très autonome.
02:19Vous êtes très autonome financièrement, dans la partie opérationnelle, mais néanmoins
02:24ça vous…
02:25C'est une petite synergie avec le groupe Stellantis.
02:26Alors le bonus écologique reste élevé jusqu'à 6000 euros, ça booste le neuf, est-ce que
02:31c'est au dépend de l'électrique d'occasion ?
02:34A la marge, mais ce qui est certain c'est que pour favoriser l'adoption des véhicules
02:40électriques neufs, il a fallu en passer par ces fameux bonus, puisque c'est des véhicules
02:44qui restent encore très très chers et inabordables pour la plupart des gens.
02:48Et c'est pour ça que les véhicules reconditionnés qu'on propose nous sont une bonne alternative
02:51pour ceux qui veulent s'équiper.
02:53C'est quoi la différence entre un véhicule reconditionné et un véhicule d'occasion ?
02:57Un véhicule reconditionné c'est un peu le meilleur de deux mondes, c'est fiable
03:01comme une voiture neuve et c'est abordable comme une voiture d'occasion.
03:04On utilise ce mot, c'est-à-dire qu'on n'est pas les seuls à y proposer en France,
03:09c'est un véhicule qui a subi tout un processus industriel, on a des usines de reconditionnement,
03:14on en a 8 en Europe, dont 2 en France, et le véhicule va suivre dans une ligne de production,
03:19il va être expertisé, il va être une révision mécanique, révision de la carrosserie,
03:23et il va y avoir un contrôle qualité à la fin et surtout il y aura beaucoup de garanties
03:26à la sortie.
03:27Donc c'est un véhicule qui va coûter parfois un tout petit peu plus cher qu'un véhicule
03:29d'occasion traditionnel mais qui va avoir des garanties sans commune mesure.
03:33Il a une sorte de label en fait ?
03:34Il a un label de véhicule reconditionné.
03:36Alors vous êtes présent, vous êtes passé de 3 à 6 pays de présence en moins de 18
03:43mois, vous avez racheté et intégré des concurrents en Autriche, en Italie, au Royaume-Uni,
03:49également, est-ce qu'il faut grossir, faire du volume afin de devenir rentable ?
03:53Alors Aramis Group c'est une entreprise entrepreneuriale, on a une ambition européenne, on veut être
03:57le leader, la plateforme préférée des Européens pour acheter une voiture reconditionnée.
04:02Et ça passe par une expansion européenne et la voie qu'on a choisie c'est d'acquérir
04:06des sociétés à l'étranger parce que ça nous permet d'acquérir des équipes,
04:09enfin on n'acquiert pas des gens, d'intégrer des équipes, merci, qui connaissent très
04:16bien les clients locaux et qui connaissent très bien les dynamiques locales parce qu'on
04:19est une entreprise complètement obsédée par les clients.
04:21Et il faut être présent un petit peu partout en Europe ?
04:24Pour devenir leader européen il faut être présent dans un maximum de pays, là on est
04:28dans 6 pays et on continuera à l'avenir.
04:30Et vous faites du volume, vous avez publié vos résultats semestriels aujourd'hui.
04:33Alors on vient de publier nos résultats, cette année on va vendre plus de 110 000
04:37voitures reconditionnées à des clients particuliers dans les 6 pays dans lesquels on opère.
04:41Et en même temps c'est un marché qui est extrêmement difficile, c'est difficile
04:45de devenir rentable dans la voiture reconditionnée.
04:48Alors nous sommes rentables, on l'a toujours été sauf en 2022 qui a été une année
04:51un peu particulière, un peu compliquée en raison des suites du Covid, de la guerre
04:56en Ukraine etc.
04:57C'est un métier de distribution donc les marges ne sont pas du tout les mêmes que
05:02chez les constructeurs automobiles par exemple.
05:03Ce sont des marges assez faibles d'où la nécessité de faire du volume.
05:06Et c'est un métier dans lequel il faut vraiment contrôler l'ensemble des maillons
05:12de la chaîne.
05:13Donc nous on contrôle tout de l'approvisionnement, le reconditionnement, la logistique et la
05:16vente des voitures.
05:17En même temps vous avez une dette qui reste aujourd'hui extrêmement élevée à plus
05:20de 76 millions d'euros, avec un chiffre d'affaires à plus d'un milliard.
05:25Deux milliards, alors un milliard sur un semestre, donc deux milliards sur l'année à peu près.
05:31Oui, mais on ne va pas rentrer dans le jargon financier, mais au regard de nos ratios financiers
05:37c'est une dette qui est tout à fait soutenable.
05:38D'accord.
05:39Quelles sont les perspectives d'avenir ?
05:41Est-ce que c'est de la croissance dans l'électrique ?
05:43Est-ce que c'est continuer à s'étendre à l'international au sein de l'Europe et
05:48d'ailleurs au-delà de l'Europe ?
05:49Alors nous on a une stratégie en trois points.
05:51Premièrement on va faire de la croissance sur les véhicules reconditionnés parce que
05:54c'est une excellente offre.
05:55Et ça nous permet vraiment de répondre aux besoins des gens.
05:57Un chiffre peut-être qui est intéressant pour vos auditeurs.
06:01Il faut savoir qu'en Europe, deux Européens sur trois vont travailler chaque matin en
06:05voiture.
06:06C'est pareil en France.
06:07Donc la mobilité automobile est absolument indispensable.
06:09Et nous l'offre qu'on propose, elle nous semble bien répondre aux besoins des Européens.
06:11Et donc on ne risque pas d'avoir moins de voitures en circulation demain en Europe ?
06:15Il y en aura mécaniquement un tout petit peu moins avec la pyramide des âges, etc.
06:20Mais il faut qu'on trouve des solutions pour assurer la mobilité automobile des Européens
06:25et des Français tout en limitant l'impact sur l'environnement.
06:28Donc ça c'est le premier élément.
06:30Le deuxième élément, c'est qu'on veut s'étendre en Europe parce qu'on a une ambition
06:32européenne.
06:33Donc on va continuer.
06:34Les Pays-Bas ?
06:35Il y a différents pays, il y a beaucoup de pays qu'on regarde.
06:39Et enfin, on essaie un peu d'amener de plus en plus de services à nos clients.
06:44Je l'ai dit, on est une entreprise obsédée par ses clients et c'est un élément important
06:48de notre stratégie.
06:49Merci beaucoup Guillaume Paoli, co-fondateur d'Aramis Group.
06:53Vous étiez l'invité éco de France Info ce soir.
06:55Merci.

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