• il y a 6 mois
Invité de France Bleu Nord, le directeur général du CHU de Lille, Frédéric Boiron, a détaillé ce lundi le fonctionnement de la future maison hospitalière pour les victimes de violences qui ouvrira en 2025.

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Transcription
00:00Bonjour Frédéric Boiron. Bonjour. La maison hospitalière des victimes de violences que vous avez abrégée en ma vie.
00:05Au CHU, vous accueillez déjà aujourd'hui des victimes de violences quelles qu'elles soient. Qu'est-ce qui changera
00:10avec cette maison dont vous nous annoncez la création ce matin ?
00:13Alors beaucoup de choses. Ce qui change surtout, c'est la possibilité de regrouper en un même lieu, dans un espace qui leur est réservé.
00:21Toutes les personnes, tous les professionnels, toutes les compétences
00:25qui accueillent et prennent en charge les personnes victimes de violences.
00:29Quand on dit victimes de violences, ça représente qui ? On pense naturellement aux violences intrafamiliales.
00:33Mais là, c'est beaucoup plus large, ce sont les violences que vous me disiez tout à l'heure, aux yeux de la loi, c'est-à-dire tout ce qui implique un parcours
00:39derrière, finalement, judiciaire, en plus du parcours médical.
00:41Oui, c'est ça. C'est tout à fait ça. C'est les personnes qui, au regard de la loi, sont victimes de violences de la part d'une personne, d'un agresseur ou de plusieurs.
00:50Donc c'est vrai qu'on pense très souvent aux violences intrafamiliales. Malheureusement, il y en a beaucoup.
00:55On pense aux violences faites aux femmes, c'est la majorité, femmes et enfants.
00:59Mais il y a aussi les violences d'autres natures et des adultes, des personnes âgées peuvent être victimes de violences.
01:05D'ailleurs, pas uniquement l'agression qui est la première à laquelle on pense, mais il y a d'autres formes de violences, violences psychologiques, voire les violences routières parfois.
01:13Et donc, dans un même lieu, en 2025, date où vous avez prévu l'ouverture de cette structure, il y aura donc des médecins, mais aussi associations, psychiatres et des policiers
01:22pour prendre les dépôts de plaintes. Finalement, toutes les professions, toutes les disciplines qui interviennent dans le cadre de ce parcours, vous allez réussir à tout mettre au même endroit.
01:31C'est ça, un grand plateau, on l'appelait maison et maison hospitalière parce que c'est sous la protection de l'hôpital, dans l'enceinte hospitalière,
01:39mais dans un lieu qui est discret, qui leur est réservé, 1200 m², un grand espace.
01:44Ça sera sur le site de l'hôpital Calmette.
01:46C'est ça, que nous avons conservé et dont on peut utiliser un étage entier pour le dédier à ses équipes et aux personnes qu'ils accueillent.
01:53Donc oui, il y a des professionnels, des médecins, des soignants, des travailleurs sociaux, des spécialistes psychiatres des violences et des psychotraumatismes,
02:03des pédiatres spécialisés aussi dans la prise en charge de l'enfance en danger, et puis des juristes, des spécialistes du droit des victimes et des policiers,
02:12des personnes qui vont pouvoir recueillir la plainte sur place, qui est un des plus grands problèmes des victimes aujourd'hui,
02:17c'est de devoir aller dans plusieurs endroits et ensuite d'aller déposer plainte dans un lieu spécialisé.
02:23Cela évite finalement un parcours un peu fastidieux qui peut faire peur aussi à certaines victimes quand elles sortent de l'hôpital.
02:28On constate des blessures, de violences, on fait un constat médical, ensuite d'aller au commissariat, ça permet de tout faire au même endroit.
02:35Absolument, c'est tout à fait l'idée.
02:37Le médecin légiste par exemple va constater des blessures, il est formé pour ça, mais ensuite il faut recueillir une plainte dans les formes nécessaires pour la procédure.
02:47Aujourd'hui, le fait de devoir aller à plusieurs endroits et ensuite d'aller dans un commissariat, ça nous fait perdre souvent des victimes qui ont peur,
02:54qui ont peur aussi de se retrouver dans une situation à nouveau de confrontation. Donc regrouper en un même lieu, c'est aussi les protéger.
03:027h48 sur France Bleu Nord, nous sommes en direct avec le directeur général du CHU de Lille, Frédéric Boiron.
03:07Vous venez de nous dire Frédéric Boiron, cela peut aider à protéger les victimes, aider les victimes dans des parcours qui sont parfois fastidieux.
03:13Cela peut aussi aider les professionnels, les différentes disciplines d'être toutes au même endroit, de pouvoir se parler.
03:19Un médecin qui va aller voir un juriste en disant « tiens vous allez voir quelqu'un », ça sert aussi à ça ?
03:23Bien sûr, c'est tout à fait dans notre projet d'avoir des locaux qui permettent à ces équipes aujourd'hui installées dans plusieurs bâtiments,
03:30parce que c'est grand le CHU de Lille, de se réunir facilement, au moment le plus adapté aussi,
03:37c'est-à-dire de ne pas avoir de contraintes en ce sens pour échanger sur un dossier, une situation individuelle,
03:42l'approche médicale, l'approche psychologique, l'approche juridique et bien d'autres encore.
03:48Regrouper en un même lieu, c'est aussi un intérêt pour les professionnels, parce que vous savez c'est une expertise aussi,
03:53la prise en charge de ces personnes, ça ne s'improvise pas.
03:56Et à Lille, on a une expérience depuis longtemps avec des équipes spécialisées dans le psychotraumatisme par exemple,
04:03ou la médecine légale, ces gens se retrouvent dans un même lieu pour partager cette expertise, donc on espère aussi faire mieux.
04:10Quand cette maison « Ma vie sera opérationnelle » donc a priori 2025, toutes les victimes seront redirigées,
04:15ou on pourra encore aller dans les différentes structures où vraiment tout le monde sera redirigé par là une fois que ce sera fait ?
04:20L'idée c'est d'avoir un lieu qui permet de regrouper ces compétences,
04:24mais de pouvoir aussi repérer dans nos différents sites les personnes qui seraient concernées,
04:30parce qu'après tout on va aux urgences, souvent.
04:32Une personne qui ira aux urgences pour une urgence en curent près.
04:35Pour les équipes du CHU, parce que les urgences sont toutes proches,
04:38pour les équipes c'est aussi une simplification du parcours, pas seulement pour les victimes,
04:43on sait où adresser ces personnes une fois que la situation médicale est stabilisée.
04:47Entre les travaux, les équipements, les rénovations de ce platon au sein de l'hôpital Calmette,
04:53cette maison hospitalière est un projet à 800 000 euros,
04:55demain soir à Lille il y aura une soirée de gala avec les différents partenaires,
04:59la région, l'ARS, différentes entreprises, ça fait très soirée de gala,
05:02à l'américaine une sorte de levée de fonds, c'est ça l'idée, vous cherchez des sous ?
05:06A l'américaine, peut-être pas, on va dire à la lilloise,
05:11parce que c'est vraiment très orienté service public,
05:15notre mission et notre projet est dans le cœur des valeurs du service public,
05:19c'est désintéresser et c'est pour servir aussi aux plus faibles,
05:22aux personnes les plus atteintes dans notre société,
05:25donc oui c'est une soirée de gala qui a provocation aussi de trouver des mécènes
05:29pour compléter notre propre engagement, ça nous aide,
05:32ça nous permet d'aller plus vite, ça raccourcit le calendrier,
05:35et ça montre aussi que cette cause qui est juste et qui est vraiment désintéressée,
05:41il n'y a aucun argent à gagner sur des causes de cette nature, on l'imagine bien,
05:44elle trouve des soutiens, et ça c'est aussi un message à la fois pour nos équipes,
05:48mais également pour les victimes.
05:50C'est ce soirée de gala demain, mais vous l'avez déjà l'argent ?
05:53Cette maison va le faire ?
05:55De toute façon, nous la faisons, de toute façon,
05:57mais on l'aurait faite sans doute dans un calendrier un peu plus long,
06:01vu la masse des projets que nous avons amenés,
06:04on a pu ouvrir cette idée de soirée de gala avec la ville et de nombreux partenaires,
06:09dont l'Île Grand Palais d'ailleurs, qui nous accueillent pour cette occasion au Zénith.
06:13Soirée de gala donc demain soir au Zénith de l'Île,
06:15avec l'ouverture de cette maison hospitalière des victimes de violences
06:20que vous avez abrégées en ma vie,
06:22donc c'est un sigle qu'on leur trouvera à partir de 2025, tu m'as dit qu'il s'avère ?
06:25Oui, c'est le son aussi qui nous parle, ça veut dire quelque chose,
06:28un chemin de vie, retrouver le chemin d'une vie paisible,
06:33et juste, c'est le droit de chacun.
06:35Eh bien merci beaucoup de nous l'avoir détaillé,
06:37cette maison qui verra le jour l'an prochain, 2025,
06:41merci encore Frédéric Boiron, directeur du CHU de l'Île, bonne journée.
06:44Merci à vous.

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