• il y a 5 mois
Une situation inédite dans l'histoire de la Vème République ! Après les résultats des Européennes et la dissolution de l'Assemblée nationale par le président Macron, les Français s'apprêtent à retourner aux urnes pour des législatives anticipées. Le RN pourrait être en passe d'envoyer Jordan Bardella à Matignon s'il obtient une majorité absolue le soir du 7 juillet... et après ? Le nouveau premier ministre, outre la situation catastrophique dont il va hériter, aura-t-il les moyens de redresser le pays sous l'autorité de la Commission européenne ? Pour l'économiste Alain Falento, auteur de "Frexit, tout va bien se passer", une éventuelle renégociation des traités de l'UE ou une désobéissance à ces textes conduira le pouvoir dans l'impasse. Dans ce nouveau numéro de "Politique & Eco", notre invité explique que la seule issue pour un redressement effectif de la France est une sortie de l'UE organisée par un gouvernement pro-Frexit. De la négociation d'un traité, au démantèlement du corpus juridique européen en passant par l'épineuse question de l'euro et des circuits de financement, Alain Falento dresse un plan complet pour mettre fin au déclin et permettre à l'Etat français de sortir enfin de l'ornière.

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00:00Je lance un appel à votre générosité. Faites ce geste pour que TV Liberté vous libère de vos chaînes.
00:30♪ Générique ♪
00:53– Bonjour à tous, ravi de vous retrouver sur le plateau de politique et économie.
00:57Notre invité cette semaine, Alain Falento. Bonjour monsieur.
01:00– Bonjour.
01:01– Alain Falento, diplômé du 3ème cycle en mathématiques et en finances.
01:06Vous avez exercé pendant plus de 25 ans dans la gestion d'actifs,
01:11puis dans le conseil en investissement pour différents groupes internationaux.
01:15Et vous publiez l'ouvrage que voici, « Frexit, tout va bien se passer ».
01:21C'est aux éditions Résistance Républicaine.
01:25Et comme d'habitude, avant de commencer cet entretien,
01:27je ne peux que vous inciter à cliquer sur le pouce en l'air en bas de cet écran,
01:32à partager notre entretien un maximum et à le commenter
01:35pour un meilleur référencement de TV Liberté. C'est essentiel.
01:39Les élections européennes sont désormais derrière nous.
01:43À propos de Frexit, aucun des deux principaux partis favorables
01:49à ce concept d'une sortie de la France de l'Union européenne
01:52que sont l'UPR et les Patriotes n'ont atteint la barre des 5%
01:57qu'il aurait permis d'envoyer des députés au Parlement européen.
02:00La question c'est quoi ?
02:02C'est à la poubelle le concept du Frexit ? C'est fini ?
02:05– Ah non, je continue à penser que de toute façon,
02:07on y viendra, que le Frexit est souhaitable, nécessaire et même inexorable.
02:14Alors il est vrai que les scores de ces deux partis sont assez familiques.
02:18C'est vrai que ça fait mal au cœur voir que la somme des deux
02:22fait moins que le parti animaliste ou que Jean Lassalle.
02:26Ça peut paraître assez décevant, mais il y a des raisons d'être optimiste
02:31et il y a des raisons de l'être un petit peu moins.
02:33Des raisons d'être optimiste, il faut quand même considérer
02:35que développer un courant de pensée comme le souverainisme,
02:39ça prend normalement des décennies pour l'imposer dans l'opinion.
02:42Il faut d'abord le théoriser, ça c'est François Asselineau
02:44qui l'a fait pendant près de 15 ans, qui l'a documenté, théorisé.
02:48Et puis après il faut passer à l'action, Florian Philippot le fait très très bien,
02:54en manifestant chaque semaine, en agissant.
02:57Et maintenant, on serait en droit d'attendre un petit peu mieux dans les urnes,
03:03mais malheureusement il s'avère que le courant souverainiste
03:06a été phagocyté par le Front National, qui s'est fait passer un peu,
03:10et les LR également, qui se sont fait passer pour des partis,
03:15disons, crypto-souverainistes, voilà.
03:18Mais la bataille idéologique a été gagnée,
03:22parce que si vous avez bien observé la campagne et les débats,
03:26tous les partis de gouvernement ont été contraints de parler de souverainisme,
03:33même ceux qui sont les principaux responsables de la disparition de la souveraineté.
03:38– LR, Renaissance, PS.
03:39– Voilà, et majorité présidentielle surtout.
03:42Majorité présidentielle, évidemment, ils ont trouvé une façon d'aborder ça
03:47en créant un oxymore de souveraineté européenne.
03:52Mais les deux partis souverainistes sont parvenus à imposer ça dans le débat.
03:57Donc ça c'est le point positif, et il ne faut pas oublier non plus…
04:00– C'est peut-être l'actualité, c'est peut-être les faits,
04:02plus que messieurs Asselineau, Philippot.
04:06– Mais ils étaient prêts, ils ont bénéficié d'abord du Covid,
04:09on a découvert qu'on ne produisait plus rien,
04:11et non seulement on ne produit plus rien,
04:13mais on n'est pas en mesure de le produire dans des délais raisonnables.
04:16– Oui, une industrie qui est passée sous 9% du PIB français.
04:19– Deuxièmement, après, les Français ont découvert
04:23que le marché européen de l'électricité,
04:27que nous ne pouvions plus bénéficier de notre parc nucléaire civil
04:31parce que l'Allemagne en avait décidé ainsi, d'accord ?
04:34– Oui, en fixant le prix de l'électricité sur celui du gaz.
04:37– Oui, en l'indexant de manière indirecte,
04:40et puis après il y a les faits divers qui vous montrent chaque jour
04:44que nous ne sommes plus en mesure de prendre un délinquant étranger
04:47et de l'expulser purement et simplement comme le font tous les pays ordinaires.
04:52– Alors, dans la foulée de ces résultats des élections européennes,
04:56le président Macron a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale
05:01et la tenue d'élections législatives pour le 30 juin et le 7 juillet.
05:08Comment vous voyez la suite des événements ?
05:10– Alors, il y a deux éventualités.
05:13La première, c'est que le Rassemblement national se retrouve avec une majorité.
05:17– Majorité absolue à l'Assemblée.
05:19– Majorité absolue, parce que sinon on ne pourrait pas vous garder.
05:22Et là, ils iront se fracasser sur l'Union européenne.
05:25– Pourquoi ?
05:26– Parce que tout ce que Marine Le Pen a proposé hier,
05:29reprendre le contrôle d'à peu près tout, de l'immigration, réindustrialiser,
05:34eh bien c'est s'en prendre directement aux piliers de l'Union européenne.
05:38– C'est ce qu'avait tenté Madame Mélanie en Italie ?
05:40– C'est ce qu'elle avait dit qu'elle tenterait, voilà.
05:42Mais oui, elle sera en difficulté, je vous donne un exemple.
05:47Si vous voulez réindustrialiser votre pays,
05:49il vous faut une politique nationale de réindustrialisation,
05:51parce qu'il vous faut recréer des chaînes de valeur.
05:54Réindustrialiser, ce n'est pas Apple qui investit 4 milliards en France,
05:58ce n'est pas ça, c'est aider des entreprises qui sont existantes.
06:01– L'Union européenne n'en est pas capable, ça, de réindustrialiser en théorie ?
06:06Parce qu'on voit que ça ne marche pas en France mais…
06:08– Oui, ça serait réindustrialiser l'Allemagne.
06:11Quand M. Pistorius, ministre allemand de la Défense,
06:16vous dit que l'industrie d'armement n'est pas assez concentrée,
06:21ça veut dire concentrer en Allemagne, il faut comprendre.
06:25Donc, pour réindustrialiser la France,
06:27vous avez besoin de protéger vos entreprises, d'accord ?
06:31Et ça, vous ne pouvez pas le faire, c'est interdit par l'Union européenne
06:34à cause de la sacro-sainte concurrence libre et non faussée.
06:37Vous devez faire des appels d'offres,
06:38vous ne pouvez pas diriger la dépense publique vers vos entreprises nationales,
06:43c'est aussi interdit.
06:44Donc voilà, Jordan Bardella, l'éventuel futur Premier ministre,
06:50irait se fracasser directement sur l'accord de justice de l'Union européenne,
06:53mais avant, il irait même se fracasser sur le Conseil constitutionnel
06:58et sur le Conseil d'État.
07:00– Et donc, ça, c'est dans le cas où le RN disposerait d'une majorité
07:03à l'Assemblée nationale,
07:03mais si le RN ne parvenait pas à trouver cette majorité absolue à l'Assemblée ?
07:08– Eh bien là, nous allons expérimenter une crise politique…
07:12– Inédite.
07:12– Inédite en France, on n'a pas l'habitude de ça,
07:14mais qui est tout à fait normale pour les autres pays européens.
07:18– Certaines personnes pensent que, donc, si le RN échouait
07:22à trouver cette majorité absolue à l'Assemblée,
07:27le président Macron pourrait venir à démissionner
07:31et à se représenter pour les mois qui viennent.
07:36– Je pense que…
07:36– Si l'Assemblée demeurait instable.
07:40– Oui, mais je ne crois pas qu'il ait envie de démissionner.
07:43Je pense qu'il est très bien à son poste.
07:44Je pense que son objectif, là, est de discréditer le Front national.
07:46– Donc, il va, selon vous, tout faire pour faciliter l'arrivée du RN à Matignon.
07:52– Il a tout à y gagner.
07:53– D'accord.
07:54– Je pense qu'il a tout à y gagner pour pouvoir revenir en 2032.
07:58– Vous pensez que le président Macron tend, en effet, un piège au RN ?
08:01– Oui, c'est un piège, oui.
08:02Il sait très bien qu'en trois ans, sans une préparation préalable,
08:06s'il leur venait l'idée saugrenue d'appliquer la moindre des mesures
08:09qui auraient été évoquées hier, ce serait une catastrophe immédiate.
08:15– La seule issue pour vous, Alain Falento,
08:18c'est une sortie de la France de l'Union européenne,
08:21ce qu'on appelle le Frexit.
08:23Expliquez-nous pourquoi c'est la seule issue à vos yeux.
08:27– Parce qu'il y a plusieurs écoles de pensée pour régler le problème de la France.
08:31Il y a certains qui pensent qu'on peut renégocier l'Europe de l'intérieur
08:34et d'autres qui pensent qu'on peut désobéir.
08:37La désobéissance, on peut régler le problème tout de suite.
08:41Si vous désobéissez aux lois européennes qui s'imposent aux lois nationales,
08:45rappelons-le, vous allez vous frotter directement
08:48à votre propre conseil constitutionnel et à votre propre conseil d'État
08:51puisque l'appartenance à l'Union européenne
08:53et la primauté des lois européennes sur les lois nationales
08:56est inscrite dans notre constitution.
08:59Donc ça sera bloqué, ça sera mort dans l'œuf.
09:02Si par hasard vous parveniez à passer outre,
09:06vous serez condamné par la Cour de justice de l'Union européenne.
09:09Et après, qu'est-ce qui se passe ?
09:11Vous désobéissez à la Cour de justice de l'Union européenne.
09:13Dans toute mon analyse, je pars de deux principes raisonnables
09:17qui sont que la France respecte sa constitution
09:20et respecte les traités qu'elle a ratifiés.
09:23Si on n'est plus satisfait d'un traité, eh bien on en sort.
09:26– Donc les désobéisseurs, vous pensez qu'ils n'ont aucune chance
09:30d'y parvenir légalement, et les réformateurs ?
09:34– Alors les réformateurs, ils vont se heurter à un autre problème.
09:38D'abord, l'Union européenne elle-même.
09:40En tant qu'entité juridique, l'Union européenne a été créée
09:42par Jean Monnet dans un unique objectif.
09:45Détruire les États-nations et les dissoudre dans une entité supranationale.
09:49– Alors Jean Monnet a réellement affirmé ce que vous êtes en train de dire ?
09:52– Oui, c'est le but.
09:54Il estimait que l'existence même des États-nations était source de guerre.
09:59– C'est ce que nous a raconté Mitterrand quand il est allé
10:02devant le Parlement européen, le nationalisme c'est la guerre.
10:05– Voilà, le nationalisme c'est la guerre, c'est l'Europe ou la guerre.
10:09Et donc, par conséquent, il n'y a aucune chance que ça puisse aboutir.
10:15Vous ne pouvez pas discuter avec une entité
10:17dont la raison d'être est de vous détruire.
10:20Pas de discussion possible.
10:22En plus, la renégociation a à négocier avec quels alliés à la terre de l'Union européenne
10:26étant donné que les traités sont renégociables à l'unanimité, pour l'instant.
10:31Donc vous avez toute une partie des pays européens
10:33pour qui l'Europe, elle est très très bien, elle est parfaite.
10:36Si vous prenez par exemple les derniers entrants comme le groupe de Visegrad,
10:40c'est-à-dire Pologne, République tchèque, Hongrie et Slovaquie,
10:43qui touchent chaque année plusieurs points de PIB,
10:46de fonds structurels européens directement des contribuables français et allemands,
10:52ils n'ont aucune envie de changer les règles.
10:56– Oui, la France est contribuateur net à hauteur de 12 milliards d'euros
11:00au moins depuis le Brexit.
11:02– Oui, et en augmentation constante.
11:05– Et puisqu'en plus, il est question d'ajouter, d'intégrer de nouveaux pays
11:10dans les années qui viennent.
11:11– En 36, ce n'est pas les plus prospères.
11:15– La Turquie est également sur la voie de l'intégration européenne,
11:18enfin le processus n'est pas cassé.
11:20– J'ai vu le Kosovo, j'ai vu des Bosniens et Gauvines,
11:23qui n'est même pas vraiment un pays, oui, ça va coûter très cher.
11:29Donc ces pays-là n'ont pas d'intérêt à renégocier les traités.
11:33Après vous avez l'Allemagne, l'Allemagne pour l'instant,
11:36ça lui permet d'exporter, donc elle n'a pas du tout,
11:38n'a pas non plus d'intérêt à restructurer.
11:41Donc je ne vois pas quels alliés la France pourrait trouver pour une renégociation.
11:47– Alors vous dites aussi que l'UE a placé la France
11:49dans un état de dépendance économique vis-à-vis du reste du monde.
11:54– Oui, c'est-à-dire que nous avons perdu quelque chose
11:57comme 2,5 millions d'emplois industriels,
12:01au moins 2,5 millions d'emplois industriels depuis que nous avons intégré la zone euro.
12:06Donc ça nous entraîne dans une spirale infernale,
12:09une espèce de vortex de chômage, de dettes et d'inflation et de misère sociale.
12:17– Je regardais le PIB de l'industrie,
12:21la part de l'industrie dans le PIB français c'était 19% en 1972,
12:27on est aujourd'hui à 9%.
12:28– 9% et en baisse, en baisse constante.
12:30C'est-à-dire que la désindustrialisation se poursuit,
12:34contrairement à ce que M. Le Maire va nous faire croire.
12:38Et en fait, on a 6 semaines pire que ça, à une tiermondisation de l'économie française.
12:42Vous avez vu que les dernières études économiques
12:45montrent une baisse de la productivité.
12:48Ça c'est terrible parce que la productivité est d'absence nécessaire
12:52pour une économie occidentale développée.
12:56Donc nous, on en vient à se féliciter de l'économie appauvrissante en fait.
13:01C'est-à-dire qu'on en vient à se féliciter
13:02d'être traversé chaque année par 80 millions de touristes.
13:06On en vient à se féliciter d'avoir des petites entreprises,
13:09de l'économie non scalable.
13:12– Libérisation quoi.
13:13– Voilà, c'est ça.
13:14– Alors vous le disiez un petit peu en début d'entretien Alain Farlanto,
13:17pour vous l'explosion de l'UE est de toute façon une fatalité.
13:21Qu'est-ce qui vous permet de le penser ça ?
13:23– Déjà, du point de vue purement économique,
13:25les déséquilibres que l'UE a engendrés à l'intérieur de l'Union européenne,
13:31entre le Sud et le Nord, ne font que s'aggraver.
13:34La zone euro a été créée sur un mythe,
13:37un mythe qui n'a d'ailleurs jamais été observé,
13:39qui est celui de la convergence.
13:41Comme si…
13:42Alors qu'on sait très bien qu'un pays qui adopte une monnaie
13:45qui n'est pas faite pour lui, surtout si elle est trop forte,
13:49verra son économie partir à la casse.
13:51Il suffit de regarder les résultats de la dollarisation de l'économie de l'Argentine.
13:56M. Carlos Menem s'est mis son air sur bon
13:58et qui aboutit à ce que des gens se battaient devant les boucheries
14:01pour quelques morceaux de viande
14:03et à la fin je crois qu'il y avait 7 ou 8 monnaies locales qui coexistaient.
14:07Donc la convergence des économies dans une zone complètement ouverte,
14:12ouverte non seulement vers l'intérieur mais également vers l'extérieur,
14:16parce qu'en fait il n'y a même pas de préférence européenne.
14:19Quand vous lancez un appel d'offres en Europe,
14:22une entreprise chinoise a parfaitement le droit de venir participer
14:24et elle a les mêmes droits que les autres et sans aucune réciprocité.
14:28Donc en fait tous ces déséquilibres qui ont fait crever le Sud de l'Europe
14:33Portugal, Espagne, Italie, Grèce, complètement massacrées,
14:37et puis nous, on est des prochains.
14:40Et bien ces déséquilibres vont s'accentuer, ils ne vont pas se résorber.
14:44– Alors vous imputez beaucoup le déclin de la France à la politique de Bruxelles
14:50mais qu'est-ce que vous répondrez à ceux qui vous diront qu'en réalité
14:52ce sont les dirigeants français qui n'ont pas appliqué la politique de Bruxelles,
14:58la bonne politique de Bruxelles, qui aurait dû nous remettre sur la voie
15:04et nous promettre les millions d'emplois,
15:06toutes ces choses qu'on nous a promis en 1992 avec le traité de Maastricht.
15:08– Déjà la politique de Bruxelles, on l'applique parce qu'on n'a pas le choix.
15:11– Non mais on est quand même, je veux dire, les 3% de budget, on les éclate,
15:16les 60% de dette par rapport au PIB, on en est à 110 ou plus.
15:21– Qui est de la mauvaise gestion depuis que je suis au monde,
15:26moi qui ai 50 ans, je crois que depuis que je suis né,
15:28il n'y a jamais eu un budget en équilibre.
15:31Évidemment, nous vivons d'expédients depuis 5 décennies,
15:35d'expédients financiers comme si demain n'existait pas, ça c'est un fait.
15:39Mais maintenant, est-ce qu'on peut reprocher ça aux dirigeants ?
15:44Je veux dire, est-ce que ce sont vraiment des dirigeants d'ailleurs maintenant ?
15:46– Les dirigeants français ?
15:47– Oui, est-ce qu'on peut appeler ça un dirigeant ?
15:49Quelqu'un qui n'a plus la main sur le réel, qui n'a plus d'influence.
15:54Depuis Nicolas Sarkozy, il faut considérer qu'il n'y a plus de dirigeants en France.
15:58Depuis qu'il a cédé à peu près toutes les compétences à l'Union européenne,
16:03ces gens pour qui nous votons sont des intermittents du spectacle,
16:06et certainement pas des dirigeants.
16:09Et en plus, il faut dire qu'à la limite,
16:11la recherche de responsabilité n'est pas importante.
16:15Dans la situation dans laquelle nous nous trouvons,
16:17peu importe que l'Union européenne soit responsable de la totalité
16:21ou de la moitié ou de 10% de nos misères.
16:24Ce qui est important, c'est que dans ce cadre-là,
16:26nous ne pouvons pas prendre les mesures qui nous permettraient d'en sortir.
16:29– Alors vous dites qu'une sortie unilatérale, sans traité, serait une erreur.
16:34Une sortie de la France, de l'Union européenne.
16:37Comment sortirait-on au mieux de l'Union européenne ?
16:41Déjà, qui ? Ça viendrait d'où ?
16:43Il faudrait un président avec un gouvernement qui nous mettrait sur cette voie.
16:47Il faudrait une majorité, ou en tout cas un groupe souverainiste de bonne taille.
16:53– À l'Assemblée nationale ?
16:54– Oui, sinon ce n'est même pas envisageable.
16:56Et actuellement, on ne voit personne se profiler à l'horizon.
16:59– Comment ça se passerait ensuite ? Il faudrait un référendum ?
17:01– Il faut faire un référendum pour avoir la légitimité.
17:04Parce que tout cela va engendrer une modification de la Constitution.
17:08Et la Constitution ne peut se modifier qu'avec une majorité de 60%.
17:1460% d'ivoires, à l'Assemblée nationale et au Sénat.
17:18Donc, ça ne peut être obtenu que par référendum, pour avoir une véritable légitimité.
17:24Et après, il y a deux façons de sortir de l'Union européenne.
17:26Il y a la façon agressive.
17:28Certains préconisent d'utiliser la Convention de Vienne sur les traités internationaux.
17:34Le problème, c'est que la France ne l'a jamais ratifiée.
17:38C'est peut-être le seul traité international
17:39que la France n'a jamais ratifié, la Convention de Vienne.
17:41Donc, c'est un peu gonflé de faire appel à un traité qu'on n'a pas ratifié.
17:45Mais ce n'est pas impossible.
17:47Mais surtout, c'est extrêmement agressif.
17:48Parce que ça signifie à l'Europe qu'on ne reconnaît même pas…
17:55on ne reconnaît même pas la méthode de négociation qui est dans les traités.
17:59Il est plus raisonnable d'activer l'article 50 du traité de l'Union européenne,
18:02comme l'ont fait les Anglais, qui n'est pas très contraignant en fait.
18:07Pas contraignant du tout, ni en termes de longueur des négociations, ni quoi que ce soit.
18:13– Ils ont quand même négocié plus de trois ans, les Anglais,
18:16alors qu'ils n'étaient ni dans Schengen, ni dans l'euro.
18:19– Oui, mais c'est leur faute.
18:20Parce qu'ils ont d'abord… Cameron pensait gagner son référendum.
18:25– Oui, il ne pensait pas que le Brexit arriverait.
18:27– Non, il ne pensait pas, il n'est pas prévu.
18:29Après, les négociations ont été confiées à Theresa May,
18:32qui n'avait aucune envie non plus de sortir de l'Union européenne.
18:35Je pense que ces gens-là espéraient secrètement revenir en fait,
18:41que cette procédure pourrait s'annuler,
18:43et qu'ils pourraient revenir dans le giron de l'Union européenne.
18:45Donc c'est pour ça que ça a duré trois ans.
18:46Mais ce n'est pas l'article 50 qui impose la durée des négociations.
18:52– Donc si une sortie était engagée, comment réagiraient Bruxelles ?
18:57Comment réagiraient les fonctionnaires de l'Union européenne ?
19:01– Alors, il y a deux choses.
19:03Il y a l'entité juridique de l'Union européenne,
19:05et puis il y a les États membres, qui ont leur mot à dire également.
19:08L'entité juridique réagirait très très mal,
19:11parce qu'il y aurait le risque de voir l'Europe éclater.
19:14Il faut quand même imaginer ce qu'est une Europe sans la France,
19:16ce qu'est une Union européenne sans la France.
19:18Vous perdez 20% de votre budget,
19:20donc ça veut dire que c'est l'Allemagne qui devrait couvrir
19:22quasiment la moitié des dépenses, la moitié des fonds structurels.
19:26Vous vous en trouveriez avec une péninsule ibérique isolée,
19:30un territoire qui devient non connexe, c'est difficilement…
19:34– Oui, c'était déjà difficile à organiser entre l'Irlande et l'Irlande du Nord.
19:38– Oui, mais alors là, avec le territoire français
19:41n'apportant pas à l'Union européenne,
19:42vous imaginez un peu les problèmes rencontrés pour le transport des marchandises.
19:47Donc l'Union européenne risque d'être extrêmement menaçante,
19:50et de toute façon, c'est dans son ADN, c'est tout ce qu'elle sait faire.
19:53C'est sa vie qui est en…
19:55l'avis de ses 60 000 fonctionnaires, leur confort financier qui est en jeu.
20:00Donc l'Union européenne va être extrêmement menaçante.
20:01Mais les États membres, c'est pas sûr.
20:03Par exemple, si on prend le cas de l'Allemagne,
20:05est-ce que l'Allemagne a vraiment intérêt à perdre son principal partenaire commercial ?
20:10C'est pas sûr.
20:12Et en plus, l'Allemagne n'aime pas le désordre.
20:15Préfère l'injustice au désordre, disait Goethe.
20:18Et donc il n'est pas impossible qu'il soit plus conciliant que ce qu'on pense.
20:22– Alors, on disait aussi à l'instant que pendant cette période de négociation
20:27entre le Royaume-Uni et Bruxelles,
20:30c'est passé trois ans et demi, un peu plus de trois ans,
20:35alors qu'il n'était ni dans l'euro, ni dans Schengen.
20:37Comment la France gérerait cette interlude, cette période de transition ?
20:45– Alors, déjà, il faut que ce soit le plus court possible.
20:47C'est certain, on ne peut pas se permettre,
20:50la France ne peut pas se permettre trois ans et demi de négociation.
20:52Pas possible, ne serait-ce qu'à cause de notre dette qui sera attaquée, c'est certain.
20:57– Attaquée par qui et comment ?
20:59– Alors, la dette de la France sera d'abord attaquée, à mon avis,
21:02par la Banque centrale européenne qui en détient 25%.
21:06La Banque centrale européenne, de par sa puissance financière,
21:09a la possibilité de piloter nos taux d'emprunt,
21:13ne serait-ce qu'en ajustant sa demande sur notre dette souveraine.
21:19Donc, il n'est pas difficile pour l'Union européenne
21:21de faire augmenter de 0,5% le taux d'emprunt de la France.
21:25Donc, ça, ça peut être, ce sera une des premières mesures,
21:28certainement une des premières mesures punitives à notre encontre.
21:32– Alors, on y viendra dans une deuxième partie de ses conséquences économiques,
21:36mais vous dites qu'il faut d'abord s'attaquer au corpus juridique.
21:43Si l'explosion de l'UE devait survenir,
21:45vous affirmez qu'il faut s'y préparer dès à présent
21:48et commencer donc par le démantèlement de ce corpus.
21:53L'UE, dites-vous, nous tient par le droit.
21:55Pourquoi est-ce que vous qualifiez le droit européen de pouce au crime juridique ?
22:00– Alors, c'est un pouce au crime juridique
22:02parce qu'il incite nos parlementaires à la surenchère.
22:07C'est-à-dire, si vous prenez, je vous donne un exemple.
22:10Le diagnostic énergétique pour les maisons et les appartements
22:16est plus sévère en France que ce que demandait l'UE.
22:21– Ah oui, l'État français applique à la règle
22:25et même est plus royaliste que le roi.
22:26– Oui, voilà, il est là plus blanc que blanc.
22:28Et pourquoi ? Pour avoir le droit d'exister.
22:31Évidemment, si vous vous contentez d'un simple enregistrement
22:34des droits européens, ce qu'ils sont actuellement,
22:36humainement, pour eux, c'est insupportable.
22:38Pour exister, ils n'ont d'autre choix
22:41que d'être plus répressifs que le tyran.
22:44Voilà pourquoi j'appelle ça un pouce au crime juridique.
22:49– Donc, vous dénoncez l'emprise de ce corpus juridique européen
22:53sur notre droit français, mais qu'est-ce qu'on va en faire ?
22:57Parce qu'on a cessé d'intégrer du droit européen
23:01à notre droit national depuis des décennies.
23:06Comment on va s'y prendre ?
23:07– Si vous posez la question à un juriste ou un avocat spécialisé,
23:10vous direz que c'est impossible.
23:12Parce que le droit est tellement intriqué dans notre droit national,
23:15y compris la jurisprudence européenne.
23:17Parce que ce qui s'est passé, c'est qu'au fil des décennies,
23:19on a pollué le droit français avec l'état de droit à l'allemande.
23:26Et puis, créant ainsi une complexité incroyable,
23:28on finit maintenant par de la jurisprudence de la Cour de justice.
23:31C'est-à-dire, on finit dans un système quasiment à l'américaine.
23:35Donc, plus personne n'y comprend rien.
23:37Et, disons, démêler ça, les Anglais ont essayé déjà.
23:40Ça n'a pas fonctionné.
23:42Il faut comprendre qu'on parle là de centaines de milliers de pages.
23:46L'Europe n'est que du droit, en fait.
23:47Jusqu'à maintenant, ils nous préservent.
23:50Ils n'ont pas d'armée, ils n'ont pas de police.
23:51Donc, l'Europe se résume à ces centaines de milliers de pages
23:56dont on peut se débarrasser ou modifier.
23:59– Donc, les Anglais, vous dites, ont tenté, mais n'y sont pas parvenus.
24:02Comment ont-ils fait, au final ?
24:03– Eh bien, aux dernières nouvelles, ils les prenaient par paquet de 4 000,
24:07se donnaient à quelques spécialistes quelques semaines
24:10pour réfléchir s'il y avait quelque chose à garder.
24:12Et tout le reste passait à la poubelle.
24:15Et sincèrement, je veux dire, si on donne un coup d'épée
24:20à l'Alexandre Legrand dans le Legordien juridique,
24:23oui, on peut se retrouver avec un vide juridique sur certaines choses.
24:28Mais je pense que nous avons assez de juristes en France
24:31pour le combler très rapidement.
24:33– Mais vous dites qu'au préalable,
24:34il faut bien en passer par une réforme de la Constitution.
24:37– Oui, parce que les présidents qui sont succédés
24:43ont modifié la Constitution de telle façon
24:44à y faire rentrer l'appartenance à l'Union européenne.
24:48– Oui, je crois qu'on en est à la 25e ou 26e réforme constitutionnelle.
24:52– Sarkozy et le Rockerman de ça.
24:55– Et vous parlez aussi, alors là, vous n'y allez pas avec le dos de la cuillère,
24:58d'une dératisation de notre État profond en France.
25:03Qu'est-ce que vous entendez, d'ailleurs,
25:04sous cette appellation d'État profond, qu'on parle souvent sur ces médias ?
25:08– L'État profond, c'est cette masse de hauts fonctionnaires,
25:10la plupart énarques, et de juges qui gouvernent à la place de l'exécutif
25:18et également du législatif.
25:22Certains appellent ça des petits hommes gris, j'ai entendu parler de ça.
25:26Donc on parle là d'à peu près 20 000 personnes,
25:30mais de très hauts fonctionnaires.
25:31– C'est des hauts fonctionnaires qui empêchent le Président élu
25:34et son gouvernement d'agir comme ils l'ont promis pendant les campagnes.
25:38Enfin bon, on sait comment ça se passe.
25:39– Il y a des ministères qui sont connus pour ça.
25:41Vous avez le ministère de la Justice qui se permet de faire des comptes circulaires.
25:45Vous avez Bercy qui décide…
25:48– Oui, Bercy qui est le pivot de l'État profond français.
25:50– Oui, qui est le pivot de l'État profond français,
25:51qui décide de la doctrine fiscale et de l'éducation nationale.
25:57Et donc, ces hauts fonctionnaires, ils ne risquent rien.
26:01Eux, ils sont toujours là.
26:02Les présidents passent, les gouvernements trépassent,
26:06mais eux, ils restent.
26:07Ils restent et ils le savent.
26:08Et ils ne considèrent pas leur ministre de tutelle
26:11comme leur supérieur hiérarchique.
26:13Parce qu'en fait, il ne l'est pas, dans les faits.
26:16Et donc, ils sont tous majoritairement européistes.
26:20Et donc, il n'y a aucune sortie de l'Union européenne qui sera possible
26:22sans une reprise en main de ces gens.
26:25– Par un gouvernement et un président de la République souverainistes.
26:29– Voilà.
26:30– Et au-dessus, il y a aussi, qu'est-ce qu'il faut faire
26:33de la haute administration française européiste ?
26:36Enfin, c'est ces gens-là.
26:38– On les a vus, ces gens-là.
26:39Ils se sont réunis il y a quelques mois dans un congrès
26:41qui s'appelle la réunion des dirigeants de l'État.
26:47700 hauts fonctionnaires, une espèce de…
26:49sorte de Davos de la haute fonction publique
26:52où on vient comparer les meilleures pratiques d'obstruction.
26:55Et si vous vous souvenez bien, Macron s'était invité.
26:59Macron qui en est l'émanence même jusqu'à la caricature de ces gens-là,
27:03les 700 plus hauts fonctionnaires de l'État.
27:08Et donc, il était venu leur reprocher de ne pas être assez souple,
27:12de ne pas mettre en place les réformes comme ils le souhaitaient.
27:16Et je me souviens, quand la caméra s'est tournée vers l'Assemblée,
27:21on voyait l'air goguenard de ces gens qui ricanaient
27:24parce qu'ils savent que…
27:25– Ils sont intouchables.
27:26– Et oui, en 2027, il ne sera plus là, mais eux, oui.
27:29Donc il sera nécessaire.
27:30Alors, Éric Zemmour, on en avait parlé, il avait évalué, lui,
27:33cette population à peu près 300 ou 400 individus,
27:35si mes souvenirs sont bons.
27:37Oui, certains d'entre eux devront être mutés.
27:40Voilà, il y a quelques têtes, disons, qui devront être les plus nuisibles.
27:44Il sera nécessaire de leur couper la tête symboliquement, bien entendu,
27:49pour dresser les autres, si je puis dire.
27:52– Alors, vous faites des droits de l'Homme le point d'entrée
27:55de la stratégie de reconquête de la souveraineté française.
27:59On en parle dans un instant après la pause.
28:01À tout de suite.
28:01– Générique
28:05– On continue notre entretien avec notre invité Alain Fernandot
28:09pour évoquer le Brexit.
28:11Donc, je le disais à la fin de cette première partie,
28:14Alain Fernandot, vous faites des droits de l'Homme le point d'entrée
28:17de la stratégie de reconquête de la souveraineté française.
28:21Pourquoi donc s'attaquer à la CEDH est-elle, selon vous, une priorité ?
28:26– Alors, il y a plusieurs raisons.
28:27D'abord, parce qu'il faut hiérarchiser les problèmes de souveraineté.
28:31Il y a des problèmes qui sont réversibles, d'accord ?
28:33Comme, par exemple, tous les problèmes socitaux
28:36sont tranchables simplement avec une loi.
28:40Après, il y a des problèmes qui sont moins réversibles.
28:41Par exemple, la politique énergétique,
28:43elle engage le pays sur quelques décennies.
28:47Mais les problèmes migratoires, eux, ils engagent la France définitivement.
28:51Un changement de population est définitif.
28:56– Vous voyez un changement de population aujourd'hui dans la société française ?
29:00– Je me réfère au plan, il y a un plan qui est le plan Juncker
29:04qui consiste, l'Union Européenne a décidé
29:07de faire entrer 50 millions d'immigrés d'ici 2050.
29:14Et on est dans les clous en France, 50 millions d'immigrés,
29:16donc il faut comprendre que…
29:17– Juncker, l'ancien président de la Commission Européenne.
29:19– Oui, c'est ça, ça s'appelle le plan Juncker.
29:21Le plan Juncker consiste à faire entrer 50 millions d'immigrés
29:24dans l'Union Européenne.
29:25Donc 50 millions d'immigrés, ça veut dire que nous, nous allons…
29:27– D'ici combien de temps, par exemple ?
29:29– On est dans les clous, on est avec 400, 500 000 par an en France.
29:32Je crois que c'est 2050, quelque chose comme ça.
29:3850 millions d'immigrés, ça veut dire un minimum de 10 ou 15 millions pour nous.
29:45Pas besoin de vous dire qu'ils ne sont pas norvégiens, ni islandais,
29:49ça viendront de la bande sahélienne.
29:52Donc nous allons faire rentrer 10 millions de personnes
29:54qui seront une charge pour les systèmes mutualistes,
29:57qui seront des bénéficiaires non-cotisants.
29:59Donc on est là à raboter 2 ou 3 milliards à droite et à gauche
30:03pour faire survivre la sécurité sociale,
30:06pour faire survivre tous les systèmes mutualistes
30:08et on va faire rentrer 15 millions de bénéficiaires non-cotisants.
30:11Et donc le seul moyen de stopper ça,
30:15c'est de s'attaquer aux organes qui les font venir et qui les font rester surtout.
30:21Le plus nuisible d'entre eux est bien la Cour de justice de l'Union européenne.
30:26Mais pour avoir des résultats rapides,
30:28il faut s'attaquer à la Cour européenne des droits de l'Homme.
30:31Je rappelle que la Cour européenne des droits de l'Homme
30:33ne dépend pas de l'Union européenne, c'est bien antérieur,
30:35c'est le Conseil de l'Europe.
30:37Et donc cette Cour européenne des droits de l'Homme a été créée,
30:44si vous voulez, pour aider des populations de déplacer.
30:47Mais de déplacer, elle a été créée par des Européens,
30:49pour des Européens dans leurs cauchemars les plus dystopiques.
30:52Ils n'auraient jamais pensé que ça s'appliquerait à 100 millions de subsahariens.
30:56Donc il est urgent de nous débrancher de cette organisation.
31:04– En sachant qu'il y a peu, le président du Conseil constitutionnel,
31:07Laurent Fabius, nous a annoncé que les Français allaient payer
31:11les frais d'avocats pour régulariser tout ce monde.
31:16– Et les Anglais ont commis l'erreur, dans le Brexit, de rester.
31:19De rester au sein du Conseil de l'Europe, et ils n'ont pas eu encore le prix.
31:23C'est-à-dire qu'ils n'ont toujours pas pu régler leurs problèmes migratoires
31:27à cause de la Cour européenne des droits de l'Homme.
31:29Et en plus, s'attaquer à ça, ça permet de présenter à la population
31:33des résultats rapides.
31:34Parce que si vous arrivez dans vos électeurs en leur disant,
31:36voilà, on va commencer la réindustrialisation du pays,
31:38vous aurez des premiers résultats d'en 10 à 15 ans,
31:42il n'est pas certain que l'électeur français ait la patience.
31:44Là, vous sortez en 6 mois.
31:47– Et les histoires d'OQTF que le gouvernement n'a pas été capable de régler,
31:52c'est-à-dire renvoyer ces personnes qui ont une obligation de quitter le territoire,
31:56c'est lié justement à la politique de la Cour européenne des droits de l'Homme ?
32:00– Non, pas du tout, ça c'est lié à l'Union européenne.
32:03Mais simplement, ça enlève déjà des voies de recours, pour commencer.
32:08Et surtout, ça envoie un message très clair à l'Union européenne
32:11en vue de futures négociations.
32:13Mais les problèmes d'OQTF sont liés, sont dus uniquement
32:16à la Cour de justice de l'Union européenne.
32:18C'est-à-dire qui exige déjà l'individualisation des procédures, pour commencer.
32:25Elle exige, qui a décrété qu'être illégalement sur le territoire
32:29de l'Union européenne n'était pas un délit.
32:31Qui a décidé que vous deviez l'arrêter une fois et lui signifier
32:36qu'il devait partir, mais le relâcher.
32:38Le premier, le départ doit d'abord se faire sur la base du volontariat.
32:41Vous devez donc l'attraper une deuxième fois pour l'expulser.
32:46Et ensuite, vous avez un délai extrêmement limité avant que l'OQTF ne devienne caduque.
32:49Donc, il est impossible d'expulser qui que ce soit dans le cadre de l'Union européenne.
32:54– Alors, vous nous expliquez aussi dans la partie monétaire de votre ouvrage,
32:59Alain Falento, qu'il n'y a pas de sortie de l'Union européenne sans sortie de l'euro.
33:03Alors, pourquoi est-ce obligatoire à vos yeux ?
33:05– Parce qu'il n'est pas prévu dans les statuts de l'euro, déjà, d'appartenir à l'euro.
33:11– Dans les statuts de l'euro ?
33:12– Oui, et de l'euro en fait, de l'eurogroupe quoi.
33:14D'appartenir à l'eurogroupe sans appartenir à l'Union européenne.
33:18Je ne crois pas que ce soit prévu.
33:19Et puis de toute façon, sortir de l'euro, c'est le but en fait.
33:22C'est le but de la sortie de l'Union européenne.
33:23C'est largement aussi important.
33:26Parce que, quel est notre problème ?
33:28Notre problème, c'est économiquement, ce n'est pas la Chine.
33:31On n'est pas sur les mêmes marchés.
33:33On ne va pas se mettre à fabriquer des chaussettes et les exporter.
33:36Ce ne sont pas non plus les États-Unis,
33:37avec lesquels nous avons, pendant de très nombreuses années,
33:40eu un excédent commercial, et un excédent commercial à forte marge.
33:43Notre problème, il est à notre frontière.
33:45Ça s'appelle l'Allemagne.
33:47Un grand pays industriel, avec une grande industrie.
33:51Et il nous est tout simplement impossible de partager la même devise
33:55que ce monstre industriel.
33:57– Pourquoi ?
33:58– Pourquoi ? Parce que la compétitivité n'est pas la même, tout simplement.
34:01– C'est-à-dire que les chefs d'entreprises français
34:04payent beaucoup plus de charges que de l'autre côté de la frontière ?
34:06– Ça va plus loin que ça.
34:08C'est un pays qui est entièrement dirigé
34:11vers l'industrie et l'exportation industrielle.
34:12Que ce soit l'éducation, que ce soit le système bancaire.
34:16Par exemple, quand vous importez des produits allemands,
34:21vous bénéficiez immédiatement d'un crédit bancaire.
34:23Une espèce d'affacturage automatique.
34:26– D'accord, ce n'est pas le cas en France.
34:28– Tout est orienté vers la production et l'exportation.
34:32– Ça, c'est ce qu'avait fait Schröder au début des années 2000.
34:34C'est le résultant de la politique Schröder.
34:36– Avant lui, l'Allemagne était la malade de l'Europe.
34:40Et il a réussi à orienter tout ça.
34:43– Donc, sorti de la France de l'euro,
34:47vous prévoyez une politique agressive qui viendrait,
34:51on en parlait un petit peu tout à l'heure,
34:52à la fois de la BCE et des agences de notation.
34:56Alors, comment ça se manifesterait, cette agressivité, contre la France ?
35:00– Alors, la sortie de l'euro en elle-même ne générera pas d'agressivité.
35:05C'est la façon dont on va rembourser notre dette qui peut en générer.
35:11Parce que nous allons utiliser quelque chose qui s'appelle la lex monetae.
35:16C'est-à-dire que le franc français va être dévalué par rapport à l'euro.
35:22Et donc, notre dette qui est libellée en euros, mais de droit français,
35:28il n'est pas avantageux pour nous de la rembourser en euros,
35:31avec une monnaie locale dévaluée.
35:33Ça va nous coûter trop cher, ça va être trop difficile.
35:36Donc, Jacques Sapir avait eu l'idée d'utiliser une loi internationale
35:40qui s'appelle la lex monetae, qui stipule qu'un État a le droit
35:44de rembourser sa dette dans sa monnaie nationale
35:49et de fixer lui-même les cours de change.
35:52C'est-à-dire qu'en appliquant la lex monetae,
35:54nous allons rembourser notre dette libellée en euros de droit français
35:59en francs français, mais en fixant nous-mêmes le taux euros francs français.
36:06– C'est ce que les personnes qui s'opposent au Frexit
36:10tentent d'essayer de faire peur aux Français en disant
36:14mais si nous sortons de l'Union Européenne,
36:16notre dette va exploser d'au moins 30%.
36:18– Oui, c'est ça, c'est ça.
36:19– Donc, avec la lex monetae, ça permettrait de rembourser
36:23pas plus que ce qu'on doit.
36:25– Oui, mais c'est même pas ça, ça permet de ne pas aggraver
36:28la dévaluation au-delà d'un certain niveau.
36:31Ah oui, on essaie de nous faire peur avec ça, c'est vrai,
36:34mais la lex monetae, ce n'est pas une légende.
36:38– Alors, vous évoquez aussi la mise en défaut de la France par les agences.
36:44– Alors, les agences de notation, c'est-à-dire ces organismes
36:47qui notent la qualité de la dette.
36:50– Standard & Poor's vient d'évaluer la note de la France, il y a Fitch.
36:55– Voilà, toutes américaines, d'ailleurs, ont déjà prévenu
36:58qu'en cas d'application de la lex monetae,
37:02le pays concerné serait considéré comme en défaut.
37:07Maintenant, une dette, on emploie le mot dette
37:12pour des situations qui sont disparates.
37:15Si vous devez 1 000 euros à quelqu'un,
37:16vous êtes en position d'infériorité, vous devez les rembourser.
37:21M. Drahi, le groupe Altice, qui doit plusieurs dizaines de milliards d'euros,
37:26lui, il voit les choses différemment.
37:28Par exemple, il a fait des cessions d'actifs récemment,
37:30et il a fait du chantage assez créancier.
37:34Il leur a dit, si vous voulez… – Récupérer votre mise.
37:37– Voilà, s'ils voulaient que le… – Il va falloir coopérer.
37:40– Que le fruit de la cession soit réinvesti dans le remboursement,
37:44je vous demande une restructuration de ma dette.
37:47Alors évidemment, un créancier, la première réaction,
37:50ça va être bien entendu de vous envoyer un rappel de facture.
37:53Mais après, qu'est-ce qu'ils ont mis autour de la table ?
37:57Voilà, si vous tenez bon, le créancier devra se rendre à raison.
38:02Il vaut mieux récupérer quelque chose plutôt que rien.
38:04Alors dans le cas de la France, avec ses 3 150 milliards d'euros de dette…
38:09– Sans compter leur bilan.
38:10– Oui, leur bilan de 4 000 milliards qui se déversent au compte-gouttes
38:14de manière régulière, qui deviennent des dettes au sens de Maastricht
38:17de manière régulière.
38:19Quand vous atteignez des dettes de ce niveau,
38:22ça devient un instrument de négociation.
38:26Il y a une sorte de dialectique qui se met en place entre vous et les créanciers.
38:31Oui, le créancier peut vous mettre en défaut, d'accord ?
38:35Mais dans ce cas, il encaissera des pertes monumentales.
38:40Donc en fait, c'est l'occasion de renégocier la dette.
38:43– Donc ça c'est pour les créanciers, mais qu'en seraient-ils des investisseurs
38:47si la France était mise en défaut ?
38:49Est-ce qu'ils arrêteraient d'investir sur notre territoire ?
38:53– Alors si la France était mise en défaut, oui.
38:55Les prêteurs professionnels, disons que nous n'aurions plus accès
39:01au marché de la dette telle que nous le connaissons, d'accord ?
39:05Et donc il est nécessaire d'utiliser des anciens modes de financement.
39:11Par exemple les emprunts d'État.
39:13Je rappelle qu'il y a quand même 6 000 milliards d'économies d'épargne en France.
39:19Et la France a besoin de, en moyenne, de 170 ou 180 milliards par an.
39:26– Donc vous iriez demander aux Français de prêter de l'argent
39:32qui est sur leur compte pour l'État.
39:35Et donc l'État rembourserait contre un intérêt…
39:38– Oui, parce que d'abord, moi en tant qu'épargnant,
39:42je serais très content de prêter à mon pays
39:44si je sais que ça ne va pas dans un tonneau d'Anaïd qui va servir…
39:47– Oui, s'il y a un projet, s'il y a vraiment des gens sérieux aux affaires.
39:50– Parce que la dette, le plus important, ce n'est pas le montant de la dette,
39:53c'est qui la détient.
39:54Il vaut mieux qu'elle soit détenue par vos concitoyens
39:57que par un fonds de pension de retraité à Miami.
40:00– Qui la détient en France, la dette ?
40:02Vous disiez tout à l'heure qu'elle était détenue pour un quart par l'ABCE.
40:07Qui détient le reste ?
40:09– Le reste est détenu domestiquement à travers les assurances-vie.
40:16Et puis je crois 45% au total est détenu à l'étranger,
40:20par des détenteurs étrangers.
40:23– Alors vous prévoyez aussi une suppression
40:28de ce qu'on avait déjà évoqué sur cette chaîne avec Pierre-Yves Rogeron
40:32qui avait consacré un livre sur cette fameuse loi du 3 janvier 1973.
40:38Donc suppression de cette loi.
40:39Cette loi empêchait la France de se financer auprès de la Banque de France
40:46à des taux proches de zéro.
40:49– Oui, cette loi a mis fin au circuit du trésor.
40:53Le circuit du trésor qui nous a permis, je rappelle,
40:56de construire un parc nucléaire de 52 réacteurs.
40:59Alors qu'est-ce que c'était le circuit du trésor ?
41:00Eh bien grossièrement c'était que quand l'État a besoin d'argent,
41:04il peut forcer les banques à souscrire les obligations de l'État.
41:09Alors évidemment, les banques, le lobby bancaire a fait le nécessaire
41:13pour stopper ce système en disant, comme d'habitude,
41:17que les arguments c'était que c'est pas efficient,
41:20que c'est de la finance du passé.
41:23Mais seulement ça a fait ses preuves.
41:25Et que c'était un pouce au crime à l'endettement.
41:27– Oui, donc ça nous freinerait dans notre endettement,
41:31qu'on se dirait qu'on paye très cher la dette,
41:33donc on a intérêt à payer les cadeaux, alors qu'on y est à 3 000.
41:37– Oui, le système actuel qui consiste avec un marché primaire
41:40et un marché secondaire, alors comment ça se passe maintenant ?
41:42L'Agence France Trésor, quasiment chaque jour,
41:47fait une enchère, des empruntes de 4 ou 5 milliards.
41:50– Donc l'Agence France Trésor, c'est l'Institut
41:52qui est chargé d'emprunter pour l'État français.
41:55– Ils sont à Bercy.
41:56– Ils font une adjudication de 5 milliards,
41:57et il y a un groupe de banques qui a été sélectionné,
42:01dont beaucoup de banques américaines, et qui répond,
42:05et qui fait une offre en termes de taux.
42:07Ça s'appelle le marché primaire.
42:09Et après ces banques la revendent, cette dette,
42:12sur ce qu'on appelle le marché secondaire,
42:13et ça arrive dans les assurances vie, les assets managers.
42:17Donc on a permis à un petit groupe de banques
42:20de se coiffrer sur notre dette pendant 50 ans,
42:22sans aucune contrepartie.
42:25Évidemment, il n'y a pas envie que ça change.
42:29– Retour du contrôle des capitaux,
42:31alors on va nous dire que vous voulez revenir à la soviétisation,
42:38mais il faut vous rappeler dans votre ouvrage
42:40que le contrôle des capitaux était encore en vigueur
42:42au début des années 90.
42:44– Bien sûr, mais au-delà de ça, il est encore en vigueur
42:46dans de nombreux pays.
42:48Si vous avez des actifs en Chine, par exemple,
42:50si vous vendez un appartement, un actif immobilier en Chine…
42:54– On va vous dire que c'est le PCF, le PC chinois qui organise tout ça.
42:59– Mais on parle de la deuxième économie du monde quand même,
43:01ou même de la première, selon les calculs.
43:04Eh bien, si vous voulez envoyer cet argent en Europe
43:07et le changer en euros ou en dollars,
43:10vous devez faire une demande à la banque centrale chinoise
43:11et qui va décider si c'est possible ou pas.
43:14Le contrôle des capitaux, c'est quelque chose de tout à fait normal.
43:18– Et le contrôle des capitaux, c'est aussi l'économie de pénurie,
43:22c'est les tickets de rationnement, vous n'avez pas peur de tout ça ?
43:26– Mais le rationnement, on y est déjà.
43:28– C'est-à-dire ?
43:29– Essayez d'aller à votre banque et de faire un virement de 50 000 euros
43:34vers un autre pays, même sur un compte qui est à votre nom.
43:37On vous le refusera, on vous demandera ce que vous faites,
43:40pourquoi vous transférez cette somme, qu'est-ce que vous allez faire.
43:43– En tout cas, on va vous poser la question.
43:44– Bien sûr, essayez de retirer 15 000 euros en liquide à votre banque,
43:50on vous dira non.
43:52L'euro numérique, qu'est-ce que c'est ?
43:54Le futur euro numérique qui va apparaître,
43:56qu'est-ce que c'est à part un ticket de rationnement programmable ?
43:59– C'est-à-dire ? Expliquez-nous ça.
44:00– L'euro numérique, qui est censé remplacer le liquide,
44:06est une technologie programmable,
44:09c'est-à-dire que vous pouvez, en fonction du profil du détenteur,
44:14orienter sa dépense ou l'empêcher.
44:17Si vous avez eu un mauvais comportement, vous êtes un mauvais conducteur,
44:20l'euro numérique permettra de vous empêcher d'acheter de l'essence, par exemple.
44:23– Ça, ce n'est pas une caricature à la chinoise, ce que vous nous expliquez ?
44:27– Bien sûr que non, d'ailleurs Christine Lagarde s'était vantée de ça,
44:31que grâce à l'euro numérique, on pourrait empêcher quelqu'un d'acheter de l'essence,
44:35si mes souvenirs sont bons.
44:36Donc l'économie soviétisée, vous l'aurez.
44:39Et l'économie soviétisée, vous l'avez déjà, à travers les chèques énergie,
44:44les chèques pour remplacer le bouton de votre panteau, c'est ça l'économie.
44:47– Que l'État a donné aussi pendant la crise du Covid, pour que les entreprises survivent.
44:51– C'est déjà soviétisé, ce sera juste, si vous voulez, ce sera juste…
44:57Comment dire, le but ce n'est pas de devenir l'Albanie ou la Corée du Nord,
45:00le but c'est d'empêcher des gens de sortir leur argent du pays sans raison,
45:06juste pour le mettre à l'abri, c'est-à-dire que,
45:09si vous voulez faire un virement à l'étranger, vous devrez montrer une facture,
45:13l'acquisition d'un bien ou d'un service, voilà, c'est tout.
45:17– Mais c'est si grave que ça, de devoir montrer une facture ?
45:20– Apparemment oui, mais ça a été comme ça pendant des décennies,
45:22mais on a oublié parce qu'on s'est habitué à la libre circulation.
45:25La libre circulation est une anomalie.
45:28– Alors les banques, parce qu'elles vont vous tomber dessus
45:31avec un retour du contrôle des capitaux,
45:33les banques, elles ont un pouvoir énorme,
45:35on entendait une jeune invitée de Politique Éco et l'OSB Namou
45:40qui nous disait aujourd'hui en France, c'est le régime bancaire.
45:43Si vous avez les banques qui vous tombent dessus, il va falloir tenir.
45:48– Oui, mais écoutez, vous connaissez cette phrase,
45:50les banques je les ferme, les bourses je les ferme,
45:52les banquiers je les enferme.
45:54– Qui a dit ça ?
45:55– Je ne sais plus, c'est un ministre…
45:57– Ça va vous faire des amis.
45:59– Ils feront ce qu'on leur dira, c'est le politique,
46:01c'est s'imposer aux financiers, normalement, il fut un temps…
46:06– Aujourd'hui c'est devenu l'inverse.
46:07– Il fut un temps où le président convoquait dans son bureau
46:12les différents PDG des banques pour leur expliquer certaines choses
46:16et leur ordonner de faire certaines choses.
46:18– Ça va fonctionner comme ça.
46:19– C'est comme ça que ça doit fonctionner.
46:21Et donc ça permettra aussi d'instaurer peut-être ce que l'Union Européenne
46:25avait dit qu'elle ferait, qu'elle n'avait jamais fait,
46:27c'est-à-dire une sorte de Glastigel Act,
46:29c'est-à-dire une séparation de la banque de détails et des activités de marché.
46:34– D'accord, la banque de dépôts et les marchés, et les banques de marché.
46:37– Qui était en vigueur aux États-Unis, pays extrêmement libéral, jusqu'à Bill Clinton.
46:41C'est Bill Clinton qui a mis fin à ça sur la pression quotidienne du lobby bancaire
46:44qui faisait l'assaut de son bureau jour et nuit.
46:49– Oui Nicolas Sarkozy nous avait expliqué pourquoi ce n'était pas une bonne idée
46:52cette séparation pendant la campagne de 2012.
46:54– Ça a été une bonne idée pendant des décennies, ça a fait ses preuves
46:57et puis tout à coup c'est devenu une mauvaise idée.
47:00C'est nécessaire pour réduire le bilan des banques.
47:02– Donc on a évoqué l'arrivée d'une dévaluation de la monnaie française,
47:07comment l'économie française va réagir à cette dévaluation en bien comme en mal ?
47:12– Alors conséquence négative, une petite inflation.
47:16Alors que ceux qui critiquent le Frexit exagèrent.
47:21Si vous avez une monnaie qui se dévalue,
47:22le franc français se dévalue de 20% par rapport à l'euro,
47:25ça ne veut pas dire que vous aurez 20% d'inflation.
47:28– Je ne sais pas comment, il n'est pas bien.
47:29Vous aurez une petite inflation qui avait été évaluée,
47:31Jacques Sapir avait fait une étude et avait évalué à l'époque à 5%.
47:35C'est beaucoup moins que ce qu'on a subi les dernières années.
47:38Personne n'a rien dit.
47:39Ça c'est l'aspect négatif.
47:43L'aspect positif c'est que les produits fabriqués en France
47:46deviennent immédiatement plus compétitifs, immédiatement.
47:50Avec une dévaluation de 20%.
47:52– Donc quelle répercussion sur l'économie ?
47:54– Plus d'exportations et plus d'emplois.
47:57Donc ce choix entre inflation et chômage
48:02est un choix auquel Mitterrand a dû faire face.
48:07Mitterrand avait le choix entre sortir,
48:09qui a procédé à plusieurs dévaluations d'ailleurs,
48:12avait le choix entre sortir du système monétaire européen,
48:15c'est-à-dire arriver au Deutsche Mark, ou bien y rester.
48:19Et donc son choix c'était entre l'inflation et le chômage de masse.
48:24Et bien il a choisi le chômage de masse,
48:26avec des conséquences que l'on connaît.
48:28– Alors on le disait en début d'entretien,
48:30tout cela devrait se produire si arrivait au pouvoir
48:36un président et un gouvernement souverainistes.
48:39Mais si cette majorité souverainiste n'arrivait jamais au pouvoir,
48:44vous miseriez sur une mort naturelle de l'Union européenne.
48:49Vous nous disiez que l'Union européenne doit mourir, c'est une fatalité.
48:52– De l'extérieur, de l'intérieur plutôt.
48:56On a l'impression que l'Union européenne est quelque chose de surpuissant,
49:00qui nous écrase, qui nous écrase de normes, qui rogne notre souveraineté.
49:04Mais quand vous allez à l'extérieur,
49:06vous voyez que personne ne respecte l'Union européenne.
49:07L'Union européenne n'est rien.
49:09L'Union européenne ne fait peur à personne
49:11parce qu'elle n'exerce sa puissance sur personne.
49:13Elle n'a jamais été en mesure de défendre ses intérêts
49:15vis-à-vis des États-Unis par exemple, vis-à-vis de la Chine.
49:18Aux États-Unis, l'Inflation Reduction Act,
49:21qui n'est plus ni moins qu'une subvention à l'industrie américaine,
49:24l'Europe n'est pas capable de faire quoi que ce soit.
49:27Les voitures chinoises qui vont nous envahir,
49:29les voitures électriques chinoises,
49:30l'Europe n'est pas capable de faire quoi que ce soit.
49:32Pourquoi ? Parce qu'elle n'a pas d'intérêt.
49:33Comme il n'y a pas d'intérêt européen,
49:34l'intérêt européen étant un oxymore, elle n'est pas capable de réagir.
49:38Donc l'Europe ne fait peur à personne.
49:40D'ailleurs, personne ne la respecte.
49:42Il suffit de regarder comment par exemple Erdogan avait traité Van der Leyen
49:46en lui proposant même pas de chaise disponible pour elle.
49:50Comment les Chinois ont accueilli Van der Leyen
49:52par un ministre de seconde zone, le ministre de l'écologie.
49:55Et je crois qu'ils l'ont renvoyé par un volement diplomatique.
49:58La Russie, qui dit qu'elle ne veut pas traiter avec l'Union européenne
50:00parce qu'elle ne veut pas traiter avec le patron et pas le loupiat.
50:04Donc voilà, l'Union européenne n'est puissante,
50:07que l'intérieur n'exerce sa puissance que sur l'intérieur.
50:09Et donc une fois qu'elle se sera appropriée toutes les compétences possibles,
50:13eh bien il restera un astre mort, sans objet.
50:16– Mais encore faut-il, je le répète, qu'un exécutif arrive,
50:22un exécutif souverainiste arrive au pouvoir
50:25et avec une majorité souverainiste à l'Assemblée nationale.
50:28On en est loin encore aujourd'hui, j'ai l'impression.
50:31On a vu que les partis souverainistes que sont UPR et Patriote
50:35ont fait moins de 2% aux européennes.
50:37– Oui, parce qu'on les a aussi, on les a invisibilisés.
50:40On les a fait débattre avec les partis animalistes,
50:44parce qu'on ne voulait surtout pas les mettre en contact
50:47avec ceux qui sont responsables de la perte de souveraineté de la France.
50:51Donc il ne fallait surtout pas mettre…
50:52Vous imaginez par exemple un François Asselineau un peu en verve
50:56face à Valéry Ayé, vous imaginez un peu la boucherie.
51:00Donc on a pris bien soin de les faire discuter avec les partis animalistes,
51:05avec Jean Lassalle, avec Laroutourou,
51:08un économiste qui a disjoncté depuis des années
51:11et qui fait des rêves de la fin pour l'Union des Gauches.
51:13Les partis animalistes, moi aussi j'aime bien mon canet corseau
51:17et une belle vie, mais ce n'est pas un programme.
51:19Jean Lassalle, le terroir, c'est très bien le terroir,
51:22mais ce n'est pas un programme.
51:23Donc on les a discrédités, il manquait dans ces aéropages
51:27que le parti de la loi naturelle.
51:29– Oui, mais cette invisibilisation, elle est loin d'être levée.
51:32Le pouvoir ne fera jamais en sorte de mettre en valeur les idées souverainistes.
51:38– Ça dépend du point de rupture de la population.
51:41C'est-à-dire que tant qu'une certaine population ne sera pas touchée dans sa chaire,
51:46tant qu'ils ont encore, comme disait l'économiste,
51:49une élasticité financière suffisante pour aller au resto de temps en temps
51:53et partir en vacances deux fois par an,
51:55dès qu'ils ont un emploi, il ne se passera rien.
51:57Mais le jour où ils sombreront petit à petit dans la pauvreté,
52:03là ça peut changer très vite.
52:04– Donc on n'a pas fini de creuser.
52:06– Non, on n'a pas fini de creuser, non.
52:07– Bon, ce sera l'émo de la fin de cet entretien avec vous, Alain Fallanteau.
52:13Je répète, le titre de votre ouvrage,
52:15« Frexit, tout va bien se passer »,
52:17comme d'habitude à retrouver sur la boutique de TV Liberté.
52:19Merci à vous.
52:20– Merci à Philippe.
52:21– Monsieur, et quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine.
52:23Ce sera cette fois-ci en compagnie d'Olivier Pichon.
52:26Merci à tous, à bientôt et salut.
52:29– Sous-titrage Société Radio-Canada

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