L'ex-président de la République, François Hollande, s'est exprimé en direct ce samedi après-midi depuis sa commune de Tulle, en Corrèze.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00— Bien. Je suis venu ici pour vous annoncer ma candidature pour la première circonscription de la Corrèze dans le cadre du nouveau Front populaire.
00:12C'est une décision assez inédite qu'un ancien président puisse briguer une circonscription et redevenir député,
00:21puisque c'est une circonscription dont j'ai été le représentant pendant des années ici, dans ce département et sur ce territoire.
00:30Mais si j'ai pris cette décision, c'est parce que j'ai estimé que la situation était grave, plus qu'elle ne l'a jamais été.
00:39Grave parce que le danger représenté par l'extrême-droite est aujourd'hui avéré. Jamais l'extrême-droite n'a été aussi proche du pouvoir depuis la libération.
00:49Comment rester indifférent ? Ensuite parce que s'est installée notamment depuis plusieurs jours une confusion politique regrettable.
00:58Des ralliements, des conciliabules qui ne donnent pas envie pour les citoyens de se réengager. Or, il faut qu'ils se réengagent.
01:09Et c'est la raison pour laquelle moi-même, j'ai lancé un appel à la responsabilité. C'était jeudi dernier.
01:14En disant que nous devions faire barrage à l'extrême-droite et ouvrir un chemin d'espérance. Et c'est pourquoi j'ai soutenu le nouveau Front populaire
01:25au sens où il représente ce barrage et aussi cette capacité à travailler, même si nous connaissons les divergences qui ont pu un moment s'installer.
01:35Mais cette heure-là n'est plus la bonne. Aujourd'hui, il est décisif qu'il y ait une mobilisation la plus forte possible.
01:44Et donc je dois moi-même, à situation exceptionnelle, prendre une décision exceptionnelle. Et c'est ce que je ferai au cours de ces prochains jours
01:54en portant trois priorités, trois engagements. Le premier, il est pour la République, parce que c'est la démocratie qui doit se revivifier.
02:05Il n'est pas possible d'avoir une coupure aussi grande entre les dirigeants et les citoyens, une défiance aussi grande.
02:12Et c'est d'ailleurs une des explications du vote pour l'extrême-droite. Donc il va falloir revoir un certain nombre de procédures, de méthodes.
02:22Et je pense que là aussi, des réponses sont apportées par le programme qui est présenté. Ensuite, mon deuxième engagement, il est pour le progrès.
02:30Il faut revenir à ce qui a été. C'est-à-dire une justice fiscale avec le rétablissement de l'impôt sur la fortune, des mesures qui permettent de corriger
02:38les inégalités, mais aussi de soutenir les salariés qui ont depuis plusieurs années perdu du pouvoir d'achat. Et même sur la retraite,
02:46j'ai moi-même fait adopter une réforme des retraites qui permettait de partir à 60 ans quand il y avait eu des carrières longues et 42 ans de cotisation.
02:58Je reste sur cette proposition. Et je vois qu'elle a été reprise. Et puis il y a ce que l'on peut faire sur l'école de la République, qui a été maltraitée
03:08et qui doit là aussi reprendre toute sa place. Et puis enfin, il y a tout ce qui peut être fait pour la Corrèze, parce que c'est ça, mon engagement aussi.
03:21C'est un département dont j'ai été président du Conseil général. J'ai été maire de Tulle. J'ai été député longtemps. Et je suis attaché à ce territoire.
03:30Il me donne la légitimité. Il me donne la force. Je n'aurais rien été s'il n'y avait pas eu ce soutien des Corréziens. Donc je les sollicite une nouvelle fois
03:39pour qu'ils puissent montrer l'exemple par rapport à la République, par rapport au progrès social, par rapport aux services publics.
03:45Enfin, je vais terminer pour dire que dans ces moments de gravité, dans ces instants où il y a des doutes, des peurs, où beaucoup se sentent perdus,
03:55il faut à un moment qu'il y ait une direction. Je veux ici la donner, parce qu'il est important que chacun mesure bien ce qui est à l'œuvre pour ses prochains jours.
04:07Rassemblement de la gauche, il était nécessaire. Mais le rassemblement des Français, il est indispensable. Si bien qu'au premier tour, s'il doit y avoir...
04:16Et il y a, heureusement, cette union de la gauche. Au second tour, je l'ai rappelé, le désistement républicain doit s'appliquer dans toute sa rigueur pour tout candidat
04:27qui, bien sûr, s'est mis hors de toute discussion, de tout rapport avec l'extrême droite. Voilà pourquoi, mesdames et messieurs, j'ai pris cette orientation,
04:39j'ai fait ce choix. Je l'ai fait en conscience. Je l'ai fait parce que c'est toute ma vie, parce que c'est mon engagement, parce que c'est
04:45finalement ce qui m'a produit, ce qui m'a fait, c'est-à-dire comme un citoyen qui était lucide sur ses choix, mais qui était engagé sur ses valeurs
04:56et ses valeurs de gauche. Je le fais pour le pays. Je le fais pour la République. Et je le fais ici parce que je suis ici pour la Corrèze. Merci.