Législatives 2024 : Eric Ciotti "dingue et affligeant", selon la présidente des Républicains en pays catalan
Alors que le président des Républicains Eric Ciotti refusait toujours son exclusion ce jeudi, la présidente du parti dans les Pyrénées-Orientales, Christine Gavalda-Moulenat, se dit "affligée" par son comportement. "Il fait preuve d'un comportement surréaliste."
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00:00Avec notre invité, on va revenir sur cette journée complètement folle hier pour le parti Les Républicains.
00:04Éric Ciotti exclut de la présidence du parti parce qu'il s'est allié avec le Rassemblement National pour les élections législatives.
00:11Et c'est dans ce contexte que le Bureau Départemental dans les Pyrénées-Orientales, donc des LR, s'est réuni hier soir
00:18pour en parler. Et bien la présidente des Républicains dans les Pyrénées-Orientales est ce matin votre invitée, Suzanne Chojaï.
00:25Bonjour Christine Gavaldamouléna.
00:27Bonjour, merci de votre invitation.
00:28Alors on va parler bien sûr des candidatures que vous allez présenter ou pas le 30 juin dans les Pyrénées-Orientales.
00:33Mais avant, on va revenir sur cette scène complètement surréaliste hier après-midi au siège de votre parti à Paris.
00:40Le président Éric Ciotti retranché dans ses bureaux, fermé à clé. Il s'accroche à sa fonction de président alors qu'il a été destitué.
00:48Quel mot vous choisiriez pour qualifier la situation ? Est-ce que c'est désolant ?
00:53Oui, c'est affligeant. Mais on vit une crise politique qui est majeure et on a des individus qui, par peur de perdre leur mandat
01:04ou pour en gagner un, deviennent dingues. Il n'y a pas d'autre mot.
01:09Éric Ciotti est dingue ?
01:10Mais on a un comportement qui est surréaliste. S'enfermer dans son bureau, retranché, en ayant exclu les permanents du siège auxquels je parle,
01:21c'est affligeant et surréaliste. Mais je tiens à revenir sur cette crise politique.
01:28On voit ces comportements-là. On voit Marion Maréchal qui, vendredi, nous jurait qu'elle ne retournerait jamais aux ARN, qui est le lundi matin.
01:36Elle a été exclue d'ailleurs.
01:37On voit des socialistes qui nous juraient qu'ils ne s'allieraient jamais plus à LFI et qui, le lundi matin, se retrouvent dans cette alliance à nouveau qui est honteuse.
01:47Cette crise politique est quand même orchestrée, et c'est le plus grave, par le président de la République qui a pris cette décision là aussi folle
01:58de dissoudre l'Assemblée nationale au soir d'une élection européenne parce qu'elle est vexée du score de sa candidate.
02:07Dès dimanche soir, vous avez dit que ce n'était pas du tout le bon moment pour le faire.
02:11Mais on ne parle jamais des Français, on ne traite jamais leurs problèmes.
02:15Tout est à l'arrêt à nouveau pour des élections pour lesquelles on ne pourra pas organiser un débat.
02:21Elles auront lieu dans deux semaines et demie.
02:24Il y a des problèmes de logistique, des problèmes financiers, et on ne traite pas le problème des Français.
02:31Pour revenir à Éric Ciotti qui souhaite une alliance avec le Rassemblement national,
02:34on se souvient qu'ici dans les PO, en 2021, aux élections départementales, votre candidat, le sénateur LR Jansol,
02:40avait dit qu'il n'était pas contre le fait de travailler avec des représentants RN s'il était élu.
02:46Pourquoi ça vous choque pour Éric Ciotti et pas pour Jansol ?
02:49D'abord, ce n'est pas ce qu'avait dit Jansol. Jansol avait dit qu'il travaillerait avec les personnes qui seraient élues.
02:56Et c'est bien évidemment ce qui se passe.
02:58Et notamment des personnes RN.
03:00Avec les personnes élues, les personnes que choisissent les électeurs.
03:03Mais pour revenir sur Éric Ciotti, même si je ne vais pas faire très long, mais que vos auditeurs sachent,
03:09mercredi dernier, il était sur une scène aux côtés de François-Xavier Bellamy.
03:14Il n'avait pas de mots assez durs à l'endroit de Jordan Bardella, qu'il trouvait incompétent,
03:20qu'il trouvait peu assidu au Parlement européen, qui portait un programme qui n'était pas adapté.
03:26Dans le même temps, il se roulait par terre pour avoir un poste de ministre dans le gouvernement de Gabriel Attal.
03:32Et puis dimanche soir, dissolution, il regarde les scores dans sa circonscription et il change de banc.
03:39C'est tout ce que les électeurs détestent en politique.
03:42Est-ce que vous savez si ici, dans le département, il y a des représentants LR qui souhaitent rallier la cause d'Éric Ciotti,
03:49en tout cas pour une alliance avec l'URN ? Est-ce que vous savez si ici, il y en a ?
03:53Nous, nous avons fait un bureau politique hier soir, local.
03:57Nous sommes tous sur la même ligne, celle du bureau politique national auquel j'ai participé hier.
04:02Aucun dissident ?
04:03Aucun dissident. Nous sommes sur une ligne à droite, indépendante, qui a une histoire, qui porte ses valeurs, qui a des adhérents.
04:12Vous savez, nous sommes dans un département où le RN, le Front National, fait 30% au premier tour des élections municipales depuis 30 ans.
04:20Donc les adhérents, les électeurs qui ont voulu aller au RN, ils sont libres et ils y sont allés.
04:26Nos adhérents, ils tiennent sur d'autres valeurs, ils tiennent sur une autre histoire.
04:31Et moi j'ai vu, j'ai des adhérents qui m'appellent, qui me disent qu'ils ont adhérents depuis 30 ans,
04:37qu'ils ont une histoire, qu'ils ne veulent pas être vendus en 5 minutes.
04:40Ou des jeunes, j'ai vu des jeunes hier soir, les lames aux yeux, qui sont engagés il y a quelques mois et qui nous demandent de tenir.
04:47Après, nos adhérents, nos électeurs, bien évidemment, ils sont libres, ils sont responsables, ils savent choisir.
04:53Mais moi j'ai vu l'unité hier de ma famille politique et je pense que l'unité sans la compromission
04:59est peut-être que c'est le premier acte fondateur, refondateur, de cette droite à laquelle je crois.
05:048h10 sur France Bleu au Sillon, notre invitée Suzanne Chaudjahi, Christine Gavalda à Mouléna,
05:08chef de file des Républicains dans les Pyrénées-Orientales.
05:11Vous vous êtes donc réunis hier soir à Perpignan.
05:13Qu'est-ce que finalement vous avez décidé pour les législatives ?
05:16Est-ce que vous allez présenter un candidat LR dans chacune des 4 circonscriptions du département ?
05:21On est dans ce processus, on a des procédures dans ce processus.
05:25Nous avons recueilli des candidatures que nous allons examiner jusqu'à vendredi midi.
05:33C'est la date que nous nous sommes fixées, puis que nous soumettrons à la commission nationale d'investiture de notre parti.
05:41Mais là encore, c'est clair, on aura des candidats soit qui auront demandé l'investiture LR,
05:48et qui auront cette investiture, soit nous n'aurons pas de candidats et nous n'allierons à personne.
05:56Il n'y aura pas de soutien de plusieurs parties.
05:59Il n'est pas question de discussion avec Renaissance, la majorité présidentielle ?
06:02Non, la droite indépendante, c'est une droite indépendante.
06:05Donc soit on a une investiture LR et cette seule investiture, soit il n'y a pas d'investiture et les électeurs choisiront.
06:13Il y a des noms qui circulent, on parle de Marc Médina, le maire de Thoreil, d'Annabelle Brunet, conseillère départementale,
06:19de Christophe Eusée, qui est professeur de droit à Perpignan et ancien député dans l'Hérault.
06:24Est-ce que vous confirmez ces noms-là, que ce soit pour une investiture LR ou peut-être un soutien de votre part ?
06:31Le soutien, je vous le redisais, ne s'ajoutera pas à d'autres soutiens.
06:38Si ces personnes souhaitent une investiture LR, comme toutes les autres candidatures, on la soumettra à nos instances.
06:44Donc c'est soit LR, soit Renaissance, pas les deux ?
06:47Ah non, pas les deux.
06:48Il n'y aura pas de candidat unique pour vous deux ?
06:51Non, il n'y aura pas de droite indépendante, c'est seulement investiture LR.
06:57Et ces personnes-là ont proposé leur candidature ?
07:01Non, pas demandé pour l'instant l'investiture Les Républicains.
07:05C'est quoi votre priorité pour ces législatives ? Est-ce que c'est de faire barrage au RN ?
07:09Non, mais ça c'est un temps qui est dépassé. Les électeurs nous le montrent et les électeurs choisissent.
07:16Il ne s'agit pas de faire barrage, il s'agit de défendre des convictions et des valeurs sans regarder les autres.
07:23Donc pour vous, le principal objectif pour ces législatives, c'est pas d'empêcher le RN d'accéder au pouvoir ?
07:30Non, nous c'est de défendre nos valeurs et de dire aux électeurs, faites-nous confiance, c'est la droite républicaine qui peut demain mettre fin au chaos que subit notre pays.
07:42C'est ce que nous dirons aux électeurs.
07:44Et à quoi ça sert, on va dire, d'envoyer des candidats peut-être au casse-pipe pour votre parti, au vu de ce que vous pesez en nombre de voix ?
07:52De défendre ses convictions, ce n'est jamais aller au casse-pipe.
07:57Sauf si vous faites moins de 5% et dans ce cas, les frais de campagne ne seront pas remboursés ?
08:01Oui, c'est un risque, en effet, mais c'est un risque que l'on peut prendre quand on a des convictions.
08:07Et quand est-ce que vous allez prendre votre décision finale ?
08:09La commission d'investiture va se réunir en continu, compte tenu du timing, jusqu'à dimanche matin, jusqu'à dimanche 18h.
08:19Et timing très serré, vous l'avez rappelé tout à l'heure, on vote dans deux semaines et demie, le 30 juin pour le premier tour des élections législatives.
08:25Merci beaucoup Christine Gavaldamouléna, la présidente du parti Les Républicains dans les Pyrénées-Orientales.
08:31A bientôt.
08:32A bientôt, merci.