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00:00« Pensez-vous que le projet de loi sur la fin de vie va aboutir malgré les nouvelles élections législatives, Anne ? »
00:06Si on vous pose la question, c'est parce que le texte était censé aboutir dans les mois à venir,
00:11mais que depuis dimanche, avec la dissolution de l'Assemblée nationale, tout est suspendu, tout est à l'arrêt.
00:17Alors on vous a posé cette question, est-ce que vous pensez que ce projet de loi sur la fin de vie va aboutir ?
00:20Vous êtes 50% ce matin à nous dire que oui, 50% à nous dire que non.
00:24Alors parmi ceux qui pensent que ça ne va pas aboutir, il y en a qui aimeraient quand même, et vice-versa.
00:28On est ce matin avec Noël Messina Peretti, bonjour.
00:32Bonjour.
00:32Vous êtes déléguée, vous, de l'ADMD dans l'Hérault, l'association droit à mourir dans la dignité.
00:37Vous êtes inquiète depuis dimanche soir ?
00:40Ben disons que ça a été un coup de tonnerre.
00:43On était bien avancés, la commission spéciale devait donner ses résultats le 18 juin,
00:54et tout est balayé, tout est effacé, l'Assemblée est fermée.
01:00Donc ce qu'on espère, ce que 84% des citoyens espèrent en tout cas,
01:07c'est que le projet de loi va être remis sur la table,
01:11et il y a à peu près 60% des personnes qui espèrent qu'on va contacter tous les députés de tous les bords,
01:26tous les candidats à la députation, pour que le projet de loi soit mis dans leur programme.
01:34Jusque-là, vous disiez, on était bien avancés, les choses avançaient dans votre sens,
01:39vous étiez plutôt satisfaites de l'avance de vos travaux ?
01:41C'est la première fois qu'il y avait autant de choses positives.
01:44On avançait sur le droit à mourir dans la dignité,
01:55puisqu'on était à l'examen de la sixième proposition,
02:02et après ça correspondait à ce que l'ADMD avait demandé,
02:07c'était d'enlever le court terme et le moyen terme,
02:10pour mettre maladie grave et incurable, avec souffrance et inapaisable.
02:16Pour savoir qui étaient les patients éligibles à ce droit.
02:19Vous militez depuis combien de temps à l'ADMD ?
02:22Je suis à l'ADMD, je suis déléguée depuis décembre 2020.
02:26Et donc c'est la première fois, depuis que vous vous intéressez à ce sujet, que les choses ont avancé ?
02:30Il y a longtemps que je m'intéresse à ce sujet, parce que j'étais infirmière,
02:33et parce que depuis 80, je m'intéresse à ça.
02:36J'ai travaillé en cancéro, donc je sais de quoi je parle.
02:39Et donc on avançait là pour vraiment quelque chose qui devait être positif.
02:45Maintenant, il y avait quand même pas mal de tractations qui devaient être faites,
02:49et on ne pensait pas avoir un résultat avant fin 2025.
02:53Puisque ça devait passer de l'Assemblée au Sénat,
02:56revenir à l'Assemblée, aller au Sénat...
02:59Vous y êtes allée, vous, à l'Assemblée nationale, pour suivre un peu les travaux ?
03:03Non, non, non, je n'y suis pas allée.
03:05Mais nous avons le président Jonathan Denis, qui est venu d'ailleurs le 25 mai,
03:10au cours d'une réunion que j'avais organisée,
03:13et il était optimiste.
03:18Enfin, à l'ADM2, on était optimiste.
03:20Maintenant, bon, tout est remis à plat.
03:23Mais ce qu'on espère, c'est que les futurs députés vont s'emparer de ce projet de loi,
03:31et vont au moins reprendre ce qui a été fait.
03:35Vous avez décidé de... Il y a eu un sondage sur la question, justement.
03:40Le résultat, c'est que la majorité des Français, vous disiez 84 %,
03:45ont envie que le projet de loi continue à être mis sur la table,
03:53et 60 % des personnes de tous les groupes parlementaires
04:00demandent à ce que... Enfin, il faut que les députés,
04:03enfin, les futurs députés remettent le...
04:07C'est ça, parce que quand on reprend le sujet,
04:11et quand on regarde dans le détail de ce sondage,
04:14effectivement, en tout cas pour la partie,
04:17les 84 % qui ont envie que le débat se poursuive,
04:20si on regarde bien, ça concerne tous les bords politiques.
04:25Pour le projet de loi, les 84 %, c'est tous les bords politiques,
04:30et 60 %, c'est aussi tous les bords politiques.
04:33Donc, il n'y a pas de...
04:35Depuis que ça s'est arrêté à l'Assemblée nationale,
04:37est-ce que vous avez eu des contacts, par exemple,
04:39avec Laurence Christol, députée de la majorité,
04:42qui était co-rapporteuse de ce texte, de ce projet de loi ?
04:45Non, puisque de toute façon, là, c'est fermé.
04:47On attend que les députés soient nommés,
04:51mais si j'ai bien vu Laurence Christol...
04:55Enfin, il y a trois députés.
04:57Les députés sortants de la majorité se représentent, en tout cas.
04:59Voilà, se représentent.
05:00Donc, on va repartir pour les rencontrer
05:04et leur demander de remettre ça dans leur programme.
05:09En fonction des différents scénarios,
05:11est-ce que ça veut dire que quoi qu'il arrive,
05:13tout repart à zéro,
05:15ou est-ce qu'on peut reprendre les travaux à l'endroit où ils étaient ?
05:18Ce qu'on aimerait, c'est que les travaux soient repris
05:20à l'endroit où ils sont, maintenant.
05:23C'est le flou le plus total, pour le moment.
05:28Mais ce serait possible légalement, par exemple,
05:30on n'est pas obligé de tout recommencer ?
05:32Normalement, tout devrait être...
05:36Tout a été balayé, donc les portes sont fermées,
05:39tout devrait être repris,
05:41mais on peut espérer qu'il y aura quelque chose
05:47qui fera qu'on pourra continuer sur ce qui a été fait.
05:50Mais c'est peu probable, je ne sais pas.
05:54Est-ce que pour des gens qui sont en attente de cette loi,
05:57il y a eu urgence, dans le sens où ils se disaient
05:59« ça va aboutir » ?
06:01Le problème, vous savez, c'est que les gens qui attendent
06:03que la loi soit faite, c'est une loi de liberté,
06:07c'est une loi qui permet, quand vous êtes malade,
06:11d'avoir un espoir.
06:13Vous allez tenir, vous allez avoir des douleurs,
06:16mais vous allez vous dire « enfin, quand ce ne sera plus possible,
06:22je pourrai avoir droit à la porte de sortie ».
06:27Et ça apaise, même si tous les gens ne vont pas demander l'accès.
06:33Oui, ce ne sera pas une obligation.
06:35Oui, bien sûr, chacun a le choix.
06:37C'est surtout que chacun puisse avoir le choix.
06:40Est-ce que vous avez regardé déjà un peu les programmes ?
06:43Puisque vous dites que vous allez contacter tous les candidats
06:45pour qu'ils le mettent.
06:47Vous pensez que ce sera le cas, sincèrement ?
06:50Dans tous les bords politiques ?
06:52On espère.
06:54On espère.
06:56On sait très bien que dans la droite...
07:03À l'extrême droite, notamment, ils étaient plutôt défavorables.
07:05À l'extrême droite, ils n'étaient pas tellement favorables.
07:09On a rencontré des députés d'extrême droite qui étaient à l'écoute.
07:17Chacun, de toute façon, avait le droit d'exprimer sa propre opinion.
07:24Ce travail-là avec les candidats, il se fait quoi ?
07:26Il se fait uniquement au niveau national ?
07:28Ou vous, par exemple, au niveau local ?
07:30Sur les ronds, on a rencontré.
07:32Puisque je vous dis, j'ai rencontré Laurence Christol.
07:34On devait rencontrer Patrick Vignal, qu'on a déjà rencontré.
07:38Vous allez refaire ce même travail ?
07:40On va remettre les chevaux sur la table.
07:44Vous allez faire quoi, justement, pendant ces trois semaines de campagne, ici, dans l'Hérault, pour essayer de convaincre ?
07:50On va faire des réunions.
07:52On va appeler nos adhérents à militer.
07:55À envoyer des courriers aux députés.
07:58Et à demander qu'il y ait une action qui continue sur ce sujet-là.
08:06On ne peut pas laisser tomber ça comme ça.
08:08J'étais dans une dimension d'enthousiasme.
08:14Une porte qui s'ouvre.
08:17Ce n'était pas tout fini.
08:20Il devait y avoir plusieurs discussions, des amendements.
08:23Mais là, on était quand même...
08:25Il restait 1300 amendements à examiner.
08:28Il faut que ça continue.
08:30Beaucoup d'espoir, et puis une porte qui s'est fermée tout d'un coup.
08:33Merci beaucoup Noël Messina Peretti.
08:35On a bien compris que vous alliez militer pendant ces trois semaines pour essayer de convaincre les candidats.
08:39Vous êtes déléguée de la DMD dans l'Hérault.
08:42Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin.