À New York, l’acheteur d’une maison a une mauvaise surprise lorsque les inspecteurs trouvent un corps momifié sur sa propriété. Pendant des décennies, ce crime est passé inaperçu. Personne n’a signalé la disparition de cette victime et le tueur n’a jamais été puni. Maintenant, les enquêteurs doivent résoudre un double mystère : découvrir qui est la victime et qui est son meurtrier. Dans un hôpital de l’Indiana, une hausse marquée du taux de mortalité suscite des soupçons à propos d’une infirmière. Un empoisonneur semble avoir joint les rangs de l’équipe de soins. Mais les preuves sont minces et l’on devra y mettre le plus de soins possibles pour consolider l’enquête.
Réalisateur : David Haycox, Joe Wiecha John Kavanaugh
Cast : Mary Allen, Lin Baker, Shyla Barrientos, Stephen Benante, Marilyn Borntrager
Réalisateur : David Haycox, Joe Wiecha John Kavanaugh
Cast : Mary Allen, Lin Baker, Shyla Barrientos, Stephen Benante, Marilyn Borntrager
Category
✨
PersonnesTranscription
00:00L'acheteur d'une maison dans l'état de New York en obtient davantage que ce qu'il pensait
00:09pour son argent quand on trouve un corps momifié lors de l'inspection des lieux.
00:14Le crime n'a jamais été mis au jour jusque-là, car la victime n'a pas été portée disparue.
00:18Le tueur, lui, court toujours.
00:20Maintenant, les enquêteurs sont confrontés à un double mystère.
00:24Ils doivent identifier la victime et trouver le meurtrier.
00:28En Indiana, dans un hôpital d'une région rurale, le taux de mortalité sans cesse
00:35grandissant suscite des questions au sein de l'équipe.
00:37Il semble qu'un empoisonneur en fasse partie.
00:41Malheureusement, les indices sont maigres et il faudra travailler de façon intensive
00:45pour monter le dossier.
00:47Une confiance mal placée peut se solder par un crime.
00:51Parfois, les experts doivent élucider des enquêtes pour homicide quand des
00:56personnes innocentes ont été victimes de duplicité.
00:59Dans cet épisode, certains n'ont été changés.
01:28Nassau County, sur l'île de Long Island, dans l'état de New York, compte près d'un
01:33million et demi d'habitants.
01:34L'endroit est assez proche de la grande ville de New York pour que ses habitants puissent
01:39profiter des avantages de la ville autant que de la vie paisible de la banlieue.
01:43À l'automne 1999, un nouveau résident visita pour une dernière fois la maison qu'il s'apprêtait
01:52à acheter.
01:53La vieille structure avait résisté à plus de cinq antivers new-yorkais.
01:59Un demi-siècle d'histoire s'était écoulé entre ses murs et des souvenirs y étaient
02:06encore enfouis.
02:07Dans le vide sanitaire se trouvait un baril de 200 litres fermé hermétiquement.
02:12Selon le vendeur, le baril avait toujours été là et il était trop lourd pour être
02:17déplacé.
02:18Il le croyait rempli de déchets de construction.
02:21L'acheteur tenait, lui, à ce que le baril soit enlevé.
02:29Ensemble, il parvint à le sortir et à le mettre au bord de la route, mais les éboueurs
02:34refusèrent de le prendre car son poids dépassait la limite réglementaire.
02:37Afin de répartir le contenu du baril, le propriétaire essaya de déceler une couvercle.
02:45La rouille lui rendit la tâche presque impossible.
02:50Mais finalement, il y parvint.
02:57L'odeur qui s'en échappa était nauséabonde, impossible de ne pas la reconnaître.
03:06A l'intérieur, il y avait une main toute desséchée.
03:10Le propriétaire appela aussitôt la police.
03:14Il n'avait aperçu que brièvement le contenu du baril, mais c'était bien assez.
03:21Les enquêteurs Brian Parpan et Robert Edwards se rendirent sur les lieux accompagnés de
03:29techniciens judiciaires.
03:30Le propriétaire leur fit état de la situation.
03:35L'enquêteur Parpan se mit aux commandes à partir de là.
03:40J'ai d'abord senti l'odeur pestilentielle qui s'échappait du baril.
03:47A l'intérieur, on pouvait voir une main, qui était vraisemblablement humaine.
03:50A en juger par l'état du baril lui-même et par les informations recueillies sur la
03:57scène, on a déduit qu'il était là depuis 18 à 20 ans.
04:01Avant qu'on ne déplace le baril, l'enquêteur Parpan s'assura de le faire photographier
04:06sous tous les angles, à l'intérieur comme à l'extérieur.
04:09Pendant ce temps, son collègue Robert Edwards mettait au point un plan d'attaque.
04:13On a alors refermé le baril et décidé d'emmener le tout au bureau du médecin légiste pour
04:19qu'il puisse faire une analyse en profondeur.
04:21C'était un cas qui sortait un peu de l'ordinaire.
04:24Nous voici dans une maison dont le nouveau propriétaire vient de prendre possession.
04:28Il aperçoit un baril de 200 litres dans le vide sanitaire et constate qu'il y a un cadavre
04:32à l'intérieur.
04:33On a d'abord voulu s'assurer qu'il n'y avait pas d'autres cadavres aux alentours avant
04:37de passer à autre chose.
04:39Quand les enquêteurs eurent constaté qu'il n'y avait vraisemblablement pas d'autres cadavres
04:47autour de la maison, l'enquête se poursuivit au bureau du médecin légiste.
04:51Des experts examinèrent le contenu du baril.
04:55Leur découverte la plus intrigante, des granules ou des pastilles.
05:05On ignorait de quoi il s'agissait et pourquoi elles se trouvaient là.
05:11Les experts les envoyèrent au labo.
05:16Ils trouvèrent ensuite un liquide vert.
05:21Une fois de plus, ce fut le mystère.
05:25On ignorait de quoi il s'agissait.
05:28Du moins pour le moment.
05:30En fouillant davantage, les experts se retrouvèrent bien vite en territoire plus familier.
05:37Ils trouvèrent un petit sac à main.
05:40Son contenu, complètement trempé, s'était pratiquement désagrégé.
05:45Mais ils pouvaient encore receler un indice.
05:52Et ils trouvaient encore des choses à l'intérieur de ce sac.
05:57Ils trouvaient une petite tige.
06:00Elle s'en sortait.
06:03Les experts ont révélé que la tige était en plastique.
06:07Ce n'était pas un seul objet de série.
06:10La tige était en plastique.
06:13On ne pouvait pas vraiment trouver le sujet.
06:17d'une fleur en plastique et un médaillon portant l'inscription à Patrice, de l'oncle Phil.
06:26On pouvait supposer que la victime était de sexe féminin.
06:32On trouva encore du liquide et des sédiments.
06:36Parmi le tout, il y avait deux bagues en or.
06:39Les initiales MHR étaient gravées à l'intérieur de l'une d'elles.
06:47Ces bijoux étaient visiblement importants.
06:50Ils nous fournissaient le nom de Patrice, ainsi que celui d'oncle Phil.
06:54Cela nous permettait d'effectuer des recherches pour tenter de découvrir qui était la victime.
07:00Mais l'indice le plus évident était sans contredit le baril lui-même.
07:06Une fois le baril couché, on put y voir des lettres peintes et un bout d'étiquette
07:11qui indiquait qu'il avait déjà servi à des fins plus conventionnelles.
07:16Les autorités suivraient bientôt cette piste,
07:19mais d'abord, on devait libérer la victime de son sarcophage.
07:24La tâche de sortir la victime du baril a été laborieuse.
07:28D'abord, c'était de l'éliminer.
07:31On a dû le faire très, très lentement.
07:34On a fini par découvrir qu'on avait mis toutes ces substances dans le baril pour l'alourdir.
07:40On a retiré ces substances à la louche, on les a séparées,
07:43puis mises de côté pour les envoyer au labo pour analyse.
07:48Quant au corps, on l'a sorti avec le plus grand soin pour ne pas l'endommager encore davantage.
07:54On envoya la dépouille à l'hôpital.
07:57L'enquêteur Parperin et son équipe s'intéressèrent ensuite
08:00au carnet d'adresses trouvé dans le sac à main de la victime.
08:11Le liquide avait presque transformé les feuilles du carnet en pâte à papier.
08:17Cet indice ne semblait guère prometteur.
08:21Le médecin a donc décidé de faire un test.
08:24Cet indice ne semblait guère prometteur.
08:28Il y avait toutefois une carte de visite dans le sac à main qui semblait un peu plus intéressante.
08:39C'était la carte d'un médecin d'Union City, au New Jersey.
08:45Au bout du couloir, la victime était soumise à un examen.
08:50Son corps momifié fut mesuré méticuleusement.
08:55Même si le temps avait eu pour effet de réduire la taille de la victime,
08:58les ossements permirent d'évaluer sa grandeur de son vivant.
09:01Elle mesurait environ 1 mètre 42.
09:05A en juger par la structure de ses os, elle était à la fin de la vingtaine
09:08et pouvait être d'origine hispanique.
09:12L'autopsie comprenait aussi une radiographie du corps.
09:17Les radios indiquaient qu'elle avait subi une blessure très grave à la tête.
09:22De plus, on pouvait voir quelque chose d'inusité.
09:24Elle avait des prothèses dentaires en or.
09:27Et on n'était pas au bout des découvertes.
09:32Elle était enceinte.
09:37La cause de la mort était manifeste.
09:39C'était un violent coup porté à la tête.
09:41La grossesse, qui nous a tous surpris, pouvait nous fournir un mobile,
09:45en tout cas un point de départ.
09:47Le géniteur pouvait être mêlé à cela à ce stade avancé de la grossesse.
09:53Les enquêteurs s'arrêtèrent ensuite aux travaux de dentisterie
09:56qui ne semblaient pas avoir été faits aux États-Unis.
10:02Les informations additionnelles qu'on a obtenues suite à l'autopsie
10:05nous ont été fournies par l'odontologiste,
10:08qui nous a indiqué que les réparations dentaires étaient inusitées
10:11et qu'elles avaient sans doute été faites dans un autre pays.
10:15En fait, on a pu préciser l'origine de cette personne, son âge.
10:19On savait qu'elle était vraisemblablement la victime d'un homicide
10:23et qu'elle était enceinte de surcroît.
10:28L'autopsie avait fourni beaucoup d'informations aux enquêteurs,
10:31mais pas l'essentiel.
10:33Qui était la victime ?
10:40Après autant de temps, il restait encore de la chair au bout de ses doigts
10:44pour peut-être possible de relever ses empreintes digitales.
10:48Selon la procédure, on envoya des doigts à l'expert Charles Costello
10:52après les avoir coupés.
10:58On m'a avisé que je recevrais les doigts de la victime trouvés dans le baril.
11:05Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait
11:07quant à la condition de la peau et des tissus des doigts que j'aurais à analyser.
11:12Bien qu'encore souples, les doigts étaient ratatinés
11:15et se prêtaient mal à la prise d'empreintes avec de l'encre.
11:19Pour éliminer les plis et mettre les sillons en évidence,
11:22Costello se servit d'une seringue hypodermique
11:25et il injecta de l'air dans le bout des doigts.
11:28Malheureusement, l'air s'échappait trop rapidement.
11:31Costello dut réviser sa façon de faire.
11:36J'ai pris une ficelle que j'ai enroulée autour de la deuxième portion du doigt.
11:42En fait, j'ai fait une sorte de garrot,
11:44comme on le ferait pour arrêter la circulation du sang.
11:47J'ai noué cette ficelle aussi serrée que possible.
11:49Ensuite, j'ai répété l'opération avec la seringue hypodermique
11:52et j'ai injecté de l'air.
11:54Cette fois-ci, le doigt est resté gonflé.
11:58L'expert put ensuite presser le doigt sur le tampon encreur
12:01et en imprimer l'empreinte.
12:04Après cette opération,
12:06on effectua des recherches dans les archives de l'État de New York
12:09et dans celles du FBI.
12:11Mais on ne trouva rien de concluant.
12:15On dit qu'on peut en savoir long sur quelqu'un
12:18en examinant qui cette personne fréquente.
12:20Les enquêteurs espéraient que ce serait le cas avec cet inconnu.
12:24Le carnet d'adresses détrempés et pratiquement inutile
12:27fournissait peut-être une dernière chance pour découvrir son identité.
12:33La plupart des pages étaient collées ensemble,
12:35trop fragiles pour qu'on puisse les tourner,
12:37trop pâles pour être lues.
12:39L'experte en documents, John Furtner,
12:41commença par défaire délicatement le carnet.
12:45Elle devait être très minutieuse.
12:51À mesure que chaque page séchait,
12:53Furtner la séparait des autres
12:55et mit le carnet d'adresses dans une chambre de séchage.
13:01Je devais prendre le carnet
13:03et le mettre dans cette armoire spéciale qui élimine l'humidité.
13:08Ainsi, les fibres du papier deviennent plus résistantes
13:11et je peux les manipuler plus facilement.
13:18Les enquêteurs disposaient déjà d'une adresse,
13:20la carte de visite du médecin
13:22trouvée dans le sac à main de la victime.
13:28Le numéro de téléphone n'était plus en service.
13:37Dans un botin du New Jersey,
13:39on trouva un médecin du même nom, mais à une autre adresse.
13:44On envoya des agents sur place.
13:52Ceux-ci apprirent que le médecin était mort depuis quelques années.
13:59Sa fille avait repris sa clientèle,
14:01mais elle n'avait conservé que les dossiers des cinq dernières années.
14:05Ainsi, même si la victime avait été sa patiente vingt ans plus tôt,
14:08c'était comme si elle n'avait jamais existé.
14:13Et cela signifiait que quelqu'un avait commis un meurtre
14:15sans jamais payer pour son crime.
14:23Dans l'État de New York, les enquêteurs Brian Parpen et Robert Edwards
14:27étaient à la poursuite d'un fantôme.
14:30Il s'agissait d'une femme enceinte
14:32qui avait été tuée quelques décennies plus tôt par un inconnu.
14:37Les policiers disposaient d'un médaillon
14:39sur lequel étaient gravés les mots
14:41« à Patrice » de l'oncle Phil.
14:46On avait aussi trouvé une bague
14:48sur laquelle étaient gravés les initiales « MHR ».
14:52Ce n'était pas d'un grand secours.
14:56Les enquêteurs fournirent le prénom de la victime
14:58aux membres de l'escouade des personnes disparues,
15:00et ils leur demandèrent de fouiller leur base de données
15:02jusqu'en 1980.
15:05Les données n'étaient pas encore informatisées.
15:07On leur a donc demandé de chercher dans les archives.
15:10On avait affaire à un secteur de 5 ou 6 millions d'habitants.
15:13Beaucoup de gens avaient disparu
15:15sur une période de temps aussi importante.
15:20C'était une autre impasse.
15:23Au service des enquêtes criminelles de NASA-Conti,
15:26des enquêteurs comme Charles Conti
15:28décidèrent de tenter une autre approche
15:30en concentrant leurs efforts sur les mystérieuses pastilles
15:33trouvées dans le bain.
15:36On voulait trouver l'origine de ces pastilles.
15:40Dans ce cas, elles pouvaient avoir un lien
15:42avec le baril dans lequel on les avait trouvées.
15:50Sous l'effet de la chaleur, les pastilles avaient fondu
15:52et produit l'odeur caractéristique du plastique.
15:56L'analyse chimique révéla qu'il s'agissait de polystyrène
16:00utilisé dans la fabrication d'objets domestiques communs.
16:05Si on parvenait à en retracer l'origine,
16:07on pourrait peut-être trouver un suspect
16:09qui avait été en contact avec la victime.
16:14Sur la base hypothétique que ces pastilles industrielles
16:17étaient reliées au baril,
16:19l'enquêteur Parperin se lança sur une nouvelle piste.
16:23Il fut heureux de découvrir que l'entreprise
16:25était toujours en affaire.
16:29On a pu les contacter.
16:32Quand on leur a donné les chiffres peints sur le baril,
16:35ils ont pu nous indiquer que ce baril en particulier
16:37avait été fabriqué en mars 1963.
16:42À cause de l'étiquette qui y était collée,
16:44on a su qu'il avait été envoyé
16:46à une entreprise de produits chimiques.
16:49Cette entreprise avait fermé ses portes en 1970,
16:52mais elle avait été rachetée par une autre société.
16:56Les enquêteurs suivirent cette piste.
16:59Le gérant du contrôle de la qualité
17:01vérifia le numéro du baril.
17:05Il put déterminer qu'il contenait une teinture verte
17:08qu'on avait cessé de fabriquer en 1970.
17:12Il s'agissait de cette même teinture verte
17:15dans laquelle baignait le corps de la victime.
17:17Les enquêteurs avaient enfin l'impression de progresser.
17:25Ils pouvaient maintenant situer le meurtre dans le temps.
17:28C'était entre 1963, année de fabrication du baril,
17:32et 1970, année où l'on avait cessé de fabriquer la teinture verte.
17:37Mais selon les permis de construction,
17:39on n'avait creusé le vide sanitaire que dans les années 80.
17:42Par conséquent, le meurtre avait forcément été commis
17:45après cette date.
17:46Les enquêteurs désiraient maintenant parler aux propriétaires
17:49qui avaient fait creuser le vide sanitaire.
17:53Comme le corps avait été trouvé sous cette maison,
17:55nous nous disions qu'il ne pouvait y avoir beaucoup de suspects.
17:59Nous avons commencé par nous demander
18:01qui avait fait construire cette annexe à la maison.
18:05Selon les archives municipales,
18:07l'annexe avait été construite en 1984.
18:10C'est à ce moment qu'on avait creusé le vide sanitaire
18:13où le baril avait été trouvé.
18:15Les enquêteurs appelaient les propriétaires de la maison à cette date.
18:19Ceci, on avait fait l'acquisition en 1971.
18:26Les enquêteurs apprirent alors une nouvelle surprenante.
18:32On nous a dit que l'annexe était déjà construite.
18:36Ce n'est que lorsqu'ils avaient vendu la maison
18:38qu'ils avaient dû faire émettre un nouveau certificat de localisation.
18:43Ainsi, le vide sanitaire existait depuis plusieurs années
18:46avant d'apparaître dans les archives,
18:48ce qui brouillait un peu plus les pistes, mais pas pour longtemps.
18:57On a alors appris que l'homme à qui ils avaient acheté la maison
19:01était également le propriétaire d'une entreprise de fleurs artificielles.
19:08Alors que les enquêteurs étaient de plus en plus près d'identifier le meurtrier,
19:11l'experte en analyse de documents John Furtner
19:14put apporter des informations sur la victime.
19:17Certaines pages du carnet d'adresses étaient maintenant sèches
19:20et pouvaient être déchiffrées.
19:23Les nombreuses années à baigner dans la teinture et les fluides corporels
19:26avaient malheureusement éliminé la plupart des noms.
19:30Mais Furtner put avoir recours à un éclairage spécial pour déchiffrer l'écriture.
19:37Cet instrument est branché sur un ordinateur.
19:42Il y a une série de caméras et de filtres, ainsi que des sources de lumière
19:46qui nous permettent de voir tout le spectre, de l'ultraviolet à l'infrarouge.
19:52Ceci nous permet de voir ce que nous ne pourrions normalement pas discerner à l'œil nu.
19:58L'instrument permit de déchiffrer le nom, l'adresse de la propriétaire du carnet d'adresses, la victime,
20:03de même que son numéro de résidente étrangère.
20:06Je savais qu'on tenait un filon, que c'était une découverte significative.
20:11Les enquêteurs le savaient aussi.
20:13Parpen et Edwards reçurent alors la photo et les papiers d'identification de la victime du service de l'immigration.
20:19Il s'agissait d'Angélica Marquine.
20:23Née au Salvador en 1941, elle avait immigré aux États-Unis en 1966
20:28et elle était morte avant la fin de la décennie.
20:31Elle était venue aux États-Unis à titre de gouvernante
20:34avant de commencer à travailler dans une entreprise de fleurs artificielles.
20:40À partir de nos recherches en ville, on a obtenu des informations sur l'entreprise Melrose Flower
20:45et on a pu identifier les propriétaires.
20:50L'entreprise était dirigée par deux hommes.
20:52L'un d'eux, Howard Elkins, était également un propriétaire.
20:56L'entreprise était dirigée par deux hommes.
20:58L'un d'eux, Howard Elkins, était également propriétaire de la maison
21:02au moment où l'on avait construit l'annexe et creusé le vide sanitaire.
21:07On avait parlé aux autres propriétaires de cette maison et Elkins était le seul à avoir quitté l'État.
21:15Les enquêteurs étaient maintenant sur la piste du meurtrier d'Angélica.
21:19Mais avant d'affronter leur principal suspect, Howard Elkins,
21:23il se rendit en Floride pour interroger son ancien associé d'affaires.
21:30Celui-ci reconnut le baril sur les photos
21:32et déclara que la teinture que l'entreprise achetait était livrée dans ce type de contenant.
21:37L'enquêteur Parpen lui demanda ensuite de lui parler de Howard Elkins.
21:45Il m'a raconté qu'Elkins avait eu une liaison pendant qu'il dirigeait l'entreprise Melrose Flower.
21:51Il n'en savait pas beaucoup à ce sujet,
21:54mais il m'a dit que la femme et le beau-père d'Elkins
21:57avaient découvert qu'il entretenait cette liaison extra-conjugale.
22:04La maîtresse d'Elkins était l'une de ses employées,
22:07une femme de petite taille, d'origine hispanique,
22:09qui avait de longs cheveux foncés et des prothèses dentaires en or.
22:14Il n'en savait guère plus sur cette femme.
22:16Un jour, elle avait brusquement cessé de venir travailler.
22:20Peu de temps après, il se rappelait qu'il avait pris un message téléphonique pour Howard Elkins.
22:27C'était le propriétaire d'un immeuble à Hoboken, au New Jersey.
22:32Il voulait savoir si Howard Elkins allait garder l'appartement.
22:35L'occupante ne vivait plus là.
22:40Le collègue d'Elkins lui transmit ce message et il le vit le lendemain arrivé au travail,
22:45la voiture remplie de cartons et contenant un poste de télévision.
22:49Les enquêteurs étaient maintenant persuadés qu'Elkins était le coupable.
22:57Forts de ces informations et résolus à ne pas en faire état,
23:00les enquêteurs interrogèrent Howard Elkins en personne.
23:06Il nous a invités à entrer et cela semblait presque un jeu pour lui.
23:10Il savait qu'on savait et nous savions qu'il savait qu'on savait.
23:14On essayait de nous soutirer des informations et on voulait de notre côté lui en soutenir.
23:20Mais il ne révéla rien.
23:24Elkins déclara qu'il n'avait même jamais vu ce type de barils.
23:35La femme d'Elkins l'appela alors.
23:39Après lui avoir parlé un bref moment, Elkins demanda aux enquêteurs de partir.
23:51Mais juste avant de s'en aller, ceux-ci lui demandèrent de fournir un échantillon de son ADN.
23:56Elkins refusa.
23:59Je me suis planté devant lui et je lui ai dit,
24:01« Monsieur Elkins, nous partons, mais je veux que vous sachiez quelque chose.
24:05Je vais aller chercher un mandat pour obtenir un échantillon de votre sang
24:08et je vais démontrer que votre ADN correspond à celui du bébé.
24:11Et quand je reviendrai, je vous mettrai derrière les barreaux pour le restant de vos jours. »
24:16Parperin ignorait alors qu'il voyait Howard Elkins pour la dernière fois.
24:23On trouva sa dépouille le lendemain.
24:27Le terrible secret qu'il avait tenu caché depuis les trente dernières années l'avait finalement détruit.
24:33L'enquête se poursuivit.
24:35Le médecin légiste préleva un échantillon de sang de sa dépouille.
24:40Il compara ensuite l'ADN obtenu à celui de l'enfant à naître d'Angelica Marroquin.
24:47C'était bien le sien.
24:52On poursuivit également l'examen du carnet d'adresse et l'on obtint d'autres noms et numéros de téléphone.
25:04Trente ans plus tard, un seul d'entre eux était encore valide.
25:16L'amie d'Angelica s'était toujours demandé ce qu'elle était devenue depuis tout ce temps.
25:23Elle déclara aux enquêteurs qu'elle croyait que la jeune femme était retournée auprès de sa famille
25:27et fut écoutée par les enquêteurs.
25:29Elle leur fournit de quoi terminer la reconstitution des événements.
25:35Après avoir perdu le contact avec Angelica quelques années plus tôt, elle avait reçu un appel d'elle.
25:41Angelica lui avait révélé qu'elle avait une liaison avec son patron et que tout allait pour le mieux.
25:48Celui-ci lui avait loué un appartement et il avait l'intention de quitter sa famille.
25:52Quelques mois plus tard, cependant, la relation s'était détériorée.
25:56Angelica avait confié à son amie qu'elle était enceinte.
25:59Quant à son patron, il refusait de quitter sa femme.
26:03Angelica avait alors tout révélé à l'épouse de Howard.
26:06Ce dernier l'avait menacée de la tuer.
26:12Ce jour-là, l'amie d'Angelica avait été déclarée enceinte.
26:15L'amour révélé à l'épouse de Howard, ce dernier l'avait menacée de la tuer.
26:23L'amie d'Angelica ajouta que la jeune femme semblait en proie à la panique quand elle l'avait appelée.
26:28Elle lui avait aussi demandé de venir chez elle.
26:34Quand elle est arrivée à l'appartement, il n'y avait plus personne.
26:39La porte était ouverte.
26:41À l'intérieur, la table était mise pour le repas.
26:46Il n'y avait aucune trace de lutte, mais Angelica était introuvable.
26:51Elle a attendu pendant un certain temps, puis elle s'est rendue au poste de police.
26:58La disparition était trop récente pour qu'on ouvre un dossier.
27:02Elle fut la dernière personne à avoir des nouvelles d'Angelica Marroquin.
27:10Les enquêteurs en ont déduit qu'entre le moment où l'amie d'Angelica lui a parlé au téléphone
27:15et celui où il est arrivé à l'appartement,
27:17Elkins est entré et il l'a tué.
27:22Les meurtriers se retournent souvent contre les gens qu'ils aiment
27:25et ils laissent par le fait même des traces de leur ignominie.
27:29D'autres meurtriers prennent pour proie les gens qui leur font une confiance aveugle.
27:35Clinton, en Indiana, est une petite ville de 5000 âmes.
27:41Mais en 1994, le nombre d'habitants se mit à décroître à un taux effarant.
27:51L'hôpital local répond aux besoins en santé de la population de Clinton.
27:56Les malades y viennent pour recouvrer la santé et c'est ce qui arrive à la plupart d'entre eux.
28:05En 1994, suite à une infection soudaine à l'estomac,
28:09Ethel Roggia se remettait merveilleusement bien.
28:18Son mari, John, pouvait enfin recommencer à respirer.
28:21Ethel rentrerait bientôt à la maison.
28:26Tout allait à merveille aux soins intensifs.
28:30Le pronostic des médecins était positif.
28:35Je suis alors allé à la cafétéria pour aller y chercher du thé et un café.
28:41Quand je suis retourné à peine 15 ou 20 minutes plus tard,
28:46la situation avait changé du tout au tout.
28:51Quand Roggia arriva, sa femme avait été victime d'un arrêt cardiaque.
28:56Personne ne comprenait pourquoi cette femme qui prenait du mieux
28:59avait subitement été victime de cette défaillance cardiaque.
29:02Ces médecins nageaient en plein mystère.
29:05Ma femme n'avait jamais été soignée pour une maladie cardiaque.
29:10Elle n'avait aucun problème de cœur.
29:13Elle n'avait jamais pris de médicaments ou reçu des soins pour cela.
29:17Ethel Roggia mourut.
29:19On attribua son décès à une défaillance cardiaque aiguë.
29:25Et elle ne fut pas la dernière.
29:27Au cours de l'année suivante, le nombre de décès dans l'unité des soins intensifs ne fit que s'accroître.
29:34Quelque chose dans ces morts subites et inexpliquées semblait étrange.
29:39Le personnel infirmier commença à avoir des soupçons.
29:44Pour trouver une explication à ce taux élevé de décès,
29:47l'infirmière en chef examina le journal de bord du personnel soignant des dernières années.
29:52Elle releva des constances inquiétantes.
29:56Entre 1993 et 1994, le taux de décès avait triplé par rapport aux années précédentes.
30:03Au cours de ces deux années, on avait compté 102 morts.
30:07La plupart des malades étaient des gens âgés.
30:10Et il y avait une similitude troublante entre eux.
30:13Les gens âgés n'étaient pas les mêmes.
30:15Après avoir examiné tous les dossiers,
30:18l'infirmière conclut qu'il n'y avait qu'une chose en commun entre toutes ces personnes.
30:22Elles avaient été soignées par le même infirmier.
30:29Ces données laissaient supposer le pire.
30:33L'infirmière en chef se rendait compte qu'il n'y avait qu'une seule chose en commun entre ces deux personnes.
30:37C'était qu'elles avaient été soignées par le même infirmier.
30:40Ces données laissaient supposer le pire.
30:44L'infirmière en chef montra le résultat de son analyse à la direction de l'hôpital,
30:48en espérant que ses soupçons n'étaient pas fondés.
30:51Mais les chiffres ne mentaient pas.
30:54Les administrateurs appelaient aussitôt l'enquêteur Frank Turchi de la police d'État.
31:01En mars 1995, le chef de la police de Clinton m'a contacté pour me dire que l'avocat de l'hôpital l'avait appelé.
31:11Avant de nous rencontrer, on a parlé ensemble de ce que cela pouvait être.
31:15On a commencé par penser qu'il y avait peut-être eu un vol de médicaments ou quelque chose comme ça.
31:20On ne croit jamais au premier abord qu'il s'agira d'une enquête pour homicide.
31:24C'était la dernière chose possible dans notre esprit.
31:28Turchi convoqua l'infirmier Orville Lynn Mages à une rencontre.
31:33Il voulait s'entretenir avec ce suspect avant que le personnel de l'hôpital ne lui fasse savoir qu'il faisait l'objet d'une enquête.
31:40Mais il intervint trop tard.
31:43Il avait été suspendu et son avocat avait même eu le temps de contacter l'hôpital.
31:48On savait donc que cette affaire serait complexe.
31:53Je crois que ça a été la première pierre d'achoppement de cette enquête.
32:00Les médias apprirent par une fuite que la police menait cette enquête.
32:04Turchi craignait que cette publicité ne nuise à son travail.
32:08Mais heureusement, les articles sur l'ange de la mort eurent un effet positif.
32:14Cela a permis aux gens de savoir qu'il s'était peut-être produit quelque chose.
32:20Plusieurs personnes ont alors contacté les autorités de la police locale pour parler du décès de leur épouse, mère, mari ou grand-mère à l'unité des soins intensifs
32:31et pour signaler qu'elles avaient été témoins d'un fait étrange ou suspect.
32:38La dernière chose à laquelle elles avaient toutefois pensé, c'était que cet infirmier pouvait avoir tué leurs proches.
32:48Turchi examina les rapports d'appel des personnes qui avaient perdu un parent à l'hôpital.
32:54Une femme en particulier se rappelait avoir vu l'infirmier Orville Majors injecter quelque chose dans les tubulures de sa mère juste avant sa mort.
33:02Le décès de cette femme était comme toutes les autres morts suspectes.
33:06Cette patiente se portait de mieux en mieux et pourtant, elle avait subitement été victime d'un arrêt cardiaque.
33:13Les enquêteurs entendirent à plusieurs reprises des témoignages similaires où un infirmier avait procédé à une injection mystérieuse juste avant le décès du patient.
33:23C'est ce qui a donné le coup d'envoi à notre enquête.
33:26À ce moment-là, tous les enquêteurs savaient qu'on avait un problème sur les bras et qu'il s'agissait vraisemblablement d'une enquête pour homicide.
33:36Turchi mit sur pied une base de données pour réunir les quantités massives d'informations recueillies.
33:42Pour prouver qu'Orville Majors tuait ses patients, il fallait d'abord démontrer que ceci n'était pas mort de cause naturelle.
33:49Et pour que l'enquête réussisse, il lui fallait d'abord déterminer quelle personne n'avait vraisemblablement été assassinée.
33:56En vue de déchiffrer les dossiers médicaux, l'enquêteur réunit une équipe de spécialistes, notamment le docteur Michael Ollinger, un médecin urgentiste.
34:05Celui-ci compare les dossiers des patients morts de façon suspecte à ceux qui avaient eu une mort naturelle.
34:11Les morts suspectes se démarquaient du lot. Dans chacun des cas, la mort était survenue soudainement alors que l'état du patient s'améliorait.
34:23Nous étions devenus de vrais détectives médicaux. On a examiné tous ces cas pour déterminer s'il s'agissait de morts non naturelles et suspectes.
34:32Les enquêteurs continuaient à recueillir des informations, notamment sur tout ce qui concernait Orville Majors et tout autre suspect potentiel.
34:41On a interrogé des infirmières, des médecins et tous ceux qui avaient accès au service des soins intensifs.
34:48On décidait alors de les écarter de l'enquête ou, au contraire, de mettre leur nom sur la liste des suspects.
34:54Mais on en revenait toujours à Majors.
35:01Une infirmière l'avait vue injecter quelque chose à un patient qui était pratiquement mort instantanément.
35:09Le Dr. Olinger demanda aux enquêteurs de dresser la liste des décès en les classant selon leurs données.
35:15Il devait ensuite tenter d'établir un lien entre Majors et ses décès.
35:22Turchi montra les dossiers des cas les plus suspects au procureur Greg Carter.
35:29Celui-ci ne se montra pas convaincu.
35:34Il y avait de nombreux variables.
35:37Il y avait le nombre de cas, le nombre de décès.
35:40Pour faire accuser et condamner quelqu'un d'un crime, on devait prouver sa culpabilité hors de tout doute.
35:46Or, les constantes relevées dans ces dossiers ne me permettaient pas de conclure à des morts.
35:55Pour faire accuser Orville Lane Majors, le procureur devait démontrer à l'aide d'une preuve formelle que les victimes avaient été empoisonnées.
36:03On savait que les victimes étaient empoisonnées.
36:05On savait que si on trouvait des substances toxiques lors de l'autopsie, cela nous ferait avancer d'un grand pas, même si ce n'est pas aussi concluant qu'une arme de crime.
36:16Il nous fallait trouver le moyen d'établir un lien entre ce poison et notre suspect.
36:24Il fallait commencer par le commencement.
36:27Turchi devait d'abord découvrir la présence d'une toxine dans l'organisme.
36:31Turchi devait d'abord découvrir la présence d'une toxine dans l'organisme des patients et donc les faire exhumer.
36:38Il commença par la délicate tâche de demander aux familles éplorées la permission d'exhumer leurs proches parents pour fin d'autopsie.
36:45S'il y avait des preuves d'homicide, elles étaient enterrées avec les victimes.
36:52C'était extrêmement pénible pour ces gens autant que pour nous.
36:56Ces familles savaient, je crois, que nous ferions l'impossible pour résoudre ces cas.
37:04Nous voulions découvrir pourquoi leurs proches étaient morts subitement.
37:09On procéda enfin aux autopsies.
37:12Le médecin légiste se mit à la recherche d'une série de poisons et ne trouva absolument rien.
37:19Ils ont pratiqué les deux ou trois premières autopsies et n'ont pas trouvé de cause apparente à ces décès.
37:28Cela nous a déçus.
37:30Puis, il nous a alors semblé que le fait qu'ils ne trouvaient pas la cause de la mort était en lui-même suspect.
37:38On voyait l'affaire sous un nouvel angle.
37:41Le fait qu'on ne trouve rien de suspect était déjà en lui-même suspect.
37:45Le fait qu'on ne trouve rien de suspect était déjà en lui-même source de soupçons.
37:51De fait, c'était peut-être l'indice le plus prometteur jusque-là.
37:55Le Dr. Ollinger examina les électrocardiogrammes des patients décédés afin d'en relever les similitudes.
38:03J'ai constaté que ces patients étaient morts suite à un arrêt subi du coeur.
38:07Le coeur battait normalement.
38:10Puis, en l'espace d'une minute, ils s'étaient mis à battre de moins en moins vite pour finalement s'arrêter complètement.
38:20Ollinger en conclut que la substance qui avait causé la mort de ces patients devait se trouver à l'état naturel dans le corps
38:26et que c'était pour cette raison qu'on ne l'avait pas décelé lors de l'autopsie.
38:32Le tueur avait bien brouillé les pistes.
38:34Le tueur avait bien brouillé les pistes en trouvant ce qui semblait être le poison parfait.
38:43En Indiana, plusieurs patients d'un hôpital étaient morts dans de mystérieuses circonstances.
38:48Les enquêteurs soupçonnaient qu'il y avait eu empoisonnement.
38:52Les experts étaient maintenant à la recherche de toxines qui pouvaient tuer rapidement sans laisser de traces.
38:58Le Dr. Ollinger connaissait une substance ayant ces propriétés, le chlorure de potassium.
39:05Le chlorure de potassium peut tuer quelqu'un en parfaite santé.
39:10Il était donc vraisemblable qu'avec ce produit, les patients soient morts comme on les avait vus mourir,
39:15c'est-à-dire suite à un arrêt cardiaque subi.
39:21Pour valider cette hypothèse, Ollinger suggéra à l'enquêteur Turchi de faire appel au toxicologue Brent Furby.
39:30Ce dernier mit son expertise au profit de l'équipe.
39:35On trouve le potassium dans tout organisme en santé.
39:38Il serait donc difficile de prouver qu'il avait peut-être été utilisé comme poison.
39:44Peu après le décès, le taux de potassium s'accroît considérablement dans l'organisme.
39:49Il peut même tripler.
39:52Par conséquent, il est pratiquement impossible de déterminer après le décès si on en a injecté dans l'organisme d'un patient.
39:59Et c'est encore plus difficile après l'exhumation du corps.
40:02Le rythme du cœur est régi par le potassium présent dans l'organisme.
40:07Si le cœur en reçoit trop, il cessera tout simplement de fonctionner.
40:12Même si la présence de potassium après la mort ne prouve rien,
40:15un empoisonnement au potassium peut malgré tout laisser quelques traces.
40:20On fit appel au cardiologue Eric Pristowski pour les relever.
40:27Le potassium, c'est en quelque sorte le pivot de la membrane cellulaire.
40:31Quand il est présent en quantité normale, il régule l'énergie électrique d'une cellule.
40:36Si vous administrez une très grosse quantité de potassium rapidement,
40:39vous affectez la membrane cellulaire du cœur et l'empêchez de recevoir l'énergie électrique requise.
40:46Et alors, c'est l'arrêt cardiaque.
40:50Non seulement le potassium est immortel, mais il est également facile d'en obtenir.
40:55Les enquêteurs découvrirent que le personnel soignant pouvait facilement prendre une ampoule de chlorure de potassium
41:00dans les réserves de l'hôpital à l'insu de tout le monde.
41:05Une ampoule de cette substance fournirait à l'enquêteur Frank Turchi
41:09la preuve tangible qu'il espérait tant obtenir.
41:14Je voulais obtenir un mandat de perquisition très rapidement pour fouiller la maison de Majors,
41:19mais on ne parvenait pas à réunir tous les documents nécessaires.
41:25Les informations que nous détenions et sur lesquelles s'appuyaient nos soupçons
41:29étaient relatives à des événements qui s'étaient passés deux ans avant notre enquête.
41:36À l'évidence, il était beaucoup trop tard pour obtenir un mandat de perquisition.
41:43Turchi demanda à interroger Majors, mais l'avocat de ce dernier lui interdit de donner des réponses précises.
41:51L'affaire risquait de s'enliser.
41:56Greg Carter et Frank Turchi devaient disposer de preuves plus convaincantes
42:00pour obtenir le mandat de fouiller la maison de Majors.
42:07Ils contactèrent alors son colocataire.
42:12Celui-ci sembla d'abord méfiant et hésita à parler aux autorités.
42:18Mais les policiers finirent par gagner sa confiance.
42:26Il était propriétaire de la maison dans laquelle Majors et lui vivaient.
42:33Il déclara aux enquêteurs qu'il rangeait le garage quand il avait trouvé des ampoules de chlorure de potassium.
42:42C'était enfin l'arme du crime tant espérée par les enquêteurs.
42:49Le colocataire du suspect donna à la police la permission de fouiller sa maison.
42:56On y trouva d'autres ampoules de chlorure de potassium.
43:02Cette découverte permit aux enquêteurs d'obtenir le mandat de perquisition de la camionnette de Majors.
43:13On y trouva également des ampoules qu'on envoya au labo pour analyse.
43:19Maintenant qu'on avait établi un lien entre Majors et le chlorure de potassium,
43:23on devait éliminer chez les patients morts mystérieusement toute autre cause de décès.
43:28On avait d'abord imputé leurs morts à une défaillance cardiaque.
43:32Pour démontrer qu'ils étaient morts par empoisonnement, on fit appel au cardiologue Bruce Waller afin qu'il étaie l'hypothèse du meurtre.
43:41Je me suis mis à la recherche de blocage dans les artères afin de voir si les patients avaient subi des crises cardiaques.
43:46J'ai également examiné les valves et l'état général du cœur.
43:49Quand je constatais qu'un cœur était normal, je pouvais soupçonner qu'une autre toxine avait été la cause du décès.
43:57Tous les cœurs étaient sains, ce qui corroborait les soupçons des spécialistes.
44:04Les enquêteurs avaient recueilli assez d'indices pour arrêter Orville Lynn Majors sur présomption de meurtre.
44:11Les indices nous ont permis de conclure qu'Orville Lynn Majors choisissait un patient en particulier à l'unité des soins intensifs.
44:19Il attendait le moment opportun où il serait seul avec celui-ci.
44:23Il lui injectait alors le chlorure de potassium, provoquant ainsi sa mort.
44:29On croyait alors que l'état de cette personne avait subitement empiré et qu'elle était morte.
44:38Cette enquête a duré près de quatre ans, mais elle en a valu la peine.
44:42Orville Lynn Majors a été jugé et condamné à une peine d'emprisonnement de 360 ans.
44:50Il n'y a rien de pire que de trahir quelqu'un qui vous fait confiance.
44:55Quand la trahison devient cause de mort, la police doit faire appel à la science pour rendre justice aux victimes.
45:12Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org