Chaque jour, Thomas Schnell et ses invités font un point complet sur l'actualité.
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00:00 - Europe 1 13h - De 13h à 14h sur Europe 1 avec vous Thomas Schnell et pour décrypter aujourd'hui l'actualité
00:06 à côté de vous deux chroniqueurs du jour Charlotte Dornelas journaliste au journal du dimanche et Georges Fenech ancien juge d'instruction.
00:13 - Bonjour à vous deux, merci d'être avec nous. Bonjour Charlotte Dornelas, bonjour Georges Fenech.
00:19 Je ne démissionnerai pas. Le chef de l'état a fait un grand exercice de clarification, les masques sont en train de tomber.
00:26 Le président n'a pas fait d'annonce fracassante, il faut le dire. Il a attaqué les unions, il a attaqué les oppositions.
00:34 Charlotte Dornelas, il continue son cap, il le maintient, il considère que c'est le seul raisonnable aujourd'hui finalement.
00:42 - Oui, il a commencé comme ça, il continue comme ça, il prend acte dans les mots. Il dit "j'ai entendu la colère"
00:51 comme si le vote par ailleurs ne se résumait qu'à une colère, donc on ne sait pas très bien ce qu'il entend derrière cette colère.
00:56 Ensuite il développe un nombre de mesures, on dirait un programme mais un peu sans réelle cohérence.
01:01 Il y a beaucoup d'annonces sur des mesures ici et là et puis il finit par dire qu'il a entendu les français, qu'il fait confiance aux français.
01:08 C'est d'ailleurs pour ça qu'il leur redonne la parole. Puis ensuite il parle de diable, d'alliance impossible, contre nature.
01:13 Enfin je veux dire, alliance avec le diable. Il compare un parti qui a fait 31% au diable tout en faisant confiance aux français qui ont mis ce parti à 31%.
01:23 Honnêtement, à la fin de la conférence, on se demande s'il a vraiment compris ce qui se passait ou s'il joue avec ce qui se passe,
01:29 qui est quand même une situation assez inédite un peu partout d'ailleurs sur l'échec et politique,
01:35 pour finir par nous dire qu'il est le seul raisonnable parce que les autres font des alliances improbables.
01:40 Et je rappelle quand même que le macronisme repose sur une alliance qui était assez peu prévisible au départ.
01:45 Donc bon, c'était une conférence de presse étonnante vu les circonstances déroutantes.
01:52 C'est vrai qu'il a défendu son bilan, il a assumé sa position et les orientations qu'il a proposées dans cette espèce de programme sur Fenech,
01:58 c'est exactement les mêmes depuis 7 ans finalement, il n'y a rien qui change.
02:02 Il n'y a pas eu d'annonce effectivement qui soit de rupture, on pourrait dire.
02:06 Il y a eu quelques petits mea culpa, notamment sur l'autorité, la fermeté, etc.
02:12 Il y a eu en filigrane un petit peu quelques annonces mais très légères,
02:16 qui seraient d'importance d'ailleurs concernant la réforme territoriale et les régions ou autres.
02:21 Après il est rentré dans un détail, c'était peut-être pas forcément le moment pour savoir s'il fallait interdire le portable ou pas,
02:29 au moins de 11 ans, tout ça a donné le sentiment d'un président isolé et acculé en fait,
02:38 qui ne maîtrise plus son destin, qui ne maîtrise plus la politique du pays,
02:45 et qui s'en remet au peuple sans aucune certitude d'avoir en retour une majorité claire,
02:51 quelle qu'elle soit d'ailleurs, qui lui permette de désigner un premier ministre et d'avoir un gouvernement.
02:56 Donc on est dans l'aventure la plus totale en ce moment.
03:00 On va écouter Emmanuel Macron qui a justifié sa décision de dissoudre l'Assemblée Nationale.
03:05 Depuis dimanche soir, les masques tombent et la bataille des valeurs éclate au grand jour.
03:12 C'est aussi, je dirais, une épreuve de vérité entre ceux qui choisissent de faire prospérer leur boutique
03:19 et ceux qui veulent faire prospérer la France.
03:22 Ce que nous avons vu ces derniers jours est clair.
03:25 La droite républicaine, tout au moins celui qui en a la charge,
03:29 vient de faire pour la première fois alliance avec l'extrême droite.
03:33 Du côté de la gauche, la gauche républicaine et ses dirigeants
03:38 viennent de s'allier avec l'extrême gauche qui s'est durant la même campagne
03:42 rendue coupable d'antisémitisme, de communautarisme.
03:46 Nous avons des alliances contre nature aux deux extrêmes
03:50 qui ne sont d'accord à peu près sur rien, sinon les postes à partager
03:55 et qui ne seront pas en capacité d'appliquer quelconque programme.
03:59 Voilà, des tacles, Charlotte, à droite, à gauche, pas de "mais à coup le pas"
04:03 finalement pas de "relaisons questions".
04:05 En fait, le problème surtout c'est qu'il n'y a pas de débat possible à partir du moment où vous qualifiez
04:10 quiconque n'est pas d'accord avec vous, puisque ça revient à ça à la fin,
04:13 quiconque n'est pas macroniste aujourd'hui fait partie des extrêmes, c'est la seule ligne politique qu'il a.
04:17 Par ailleurs, il va sur un terrain extrêmement moralisateur alors que lui-même disait à Elisabeth Borne
04:22 il y a quelques mois qu'il fallait arrêter avec ses arguments qui ne fonctionnaient pas
04:26 et il parle en effet d'alliances contre nature.
04:28 Pendant ce temps-là, Edouard Philippe nous annonce qu'il veut bien ouvrir jusqu'au PS
04:32 qui vient de s'allier avec la France Insoumise d'un côté,
04:34 qu'il veut travailler, il voulait déjà, il nous parlait d'arc républicain
04:39 dans lequel Jordan Bardella était encore invité aux rencontres de Saint-Denis il y a peu de temps.
04:42 On n'y comprend plus rien, on comprend que c'est un théâtre à mille entrées,
04:46 que ça dépend des circonstances, ça dépend des intérêts du président de la République,
04:49 en l'occurrence c'est lui qui parle, et que quand il a besoin d'intégrer le Rassemblement National
04:54 ou la France Insoumise, j'en parle même pas, il le fait,
04:57 quand il a besoin de les extraire, il les extrait en les qualifiant d'extrémistes.
05:02 Mais si Emmanuel Macron est le seul à ne pas être extrémiste,
05:05 et je rappelle que lui-même avait parlé d'extrême-centre,
05:08 donc s'il n'y a plus que des extrémistes, très bien, on n'a qu'à se parler
05:12 puisque tout le monde est désormais dans un extrême.
05:15 Mais honnêtement, il n'y a aucune remise en cause politique intéressante de la part du président.
05:20 Oui, il nous a dit "alors j'ai peut-être pas été assez fort sur la fermeté et l'autorité,
05:24 donc on va parler de laïcité, on va parler de réforme des mineurs",
05:27 je veux dire, ça fait 7 ans que le sketch dure, donc c'est...
05:30 Politiquement, il n'avait rien à nous dire aujourd'hui, en réalité.
05:32 - On va entendre la réaction de Georges Fenech juste après la pause d'abord,
05:35 et puis on reviendra donc sur cet acte de clarification que veut Emmanuel Macron,
05:39 on se penchera sur la situation chez les Républicains,
05:41 le siège est fermé, Eric Ciotti est poussé vers la sortie,
05:45 et puis un accord aurait été trouvé entre le nouveau Front Populaire et l'ERN,
05:51 peut-il dépasser désormais le plafond de verre et créer des alliances ?
05:56 C'est l'une des difficultés, on se retrouve dans un instant.
05:58 - Et vous pouvez réagir au 01.80.20.39.21,
06:01 bon début d'après-midi avec Thomas Chenel, à 14h sur Europe 1.
06:04 À 13h32 sur Europe 1, vous écoutez Thomas Chenel,
06:06 et le demain se poursuit Thomas avec vos deux chroniqueurs du jour,
06:09 Charlotte Dornelas, journaliste du Journal du Dimanche,
06:12 et l'ancien juge d'instruction Georges Fenech.
06:14 - Alors justement Georges Fenech, on se demande aujourd'hui
06:16 si Emmanuel Macron est clairvoyant sur la situation dans laquelle il a plongé le pays.
06:19 - Moi je crois surtout qu'il est maintenant hors-jeu en fait.
06:23 Il est hors-jeu, la campagne se fera sans lui.
06:26 D'ailleurs vous avez vu, ça doit être terrible pour lui-même,
06:30 de voir que les candidats ne veulent même pas être associés sur une affiche avec le président,
06:36 alors qu'à l'époque c'était n'importe quel bon Edan,
06:39 on disait il était élu avec la photo d'Emmanuel Macron.
06:42 On voit qu'aujourd'hui, même Édouard Philippe qui n'est pas présent quand même,
06:46 à cette conférence de presse, on voit que sa parole ne porte plus,
06:50 elle est dans le vide en réalité.
06:52 Que n'a-t-il fait plutôt ce qu'il a dit ce midi ?
06:56 Pourquoi ne l'a-t-il pas fait ?
06:58 C'est pas en ayant nommé Éric Dupond-Moretti par exemple,
07:00 je parle de ce que je connais un peu mieux, à la chancellerie,
07:03 qu'il allait apporter une réponse pénale qu'attendait les Français.
07:06 Il le savait très bien au fond.
07:08 Il nous a dit "bon on a augmenté le nombre de policiers, de magistrats, de moyens",
07:13 mais pourquoi n'a-t-il pas rétabli les peines planchers, les courtes peines d'emprisonnement ?
07:17 Pourquoi ne permet-il pas qu'il y ait une mesure de détention pour isoleurs,
07:22 pour des mineurs qui ont commis des faits graves et qui n'ont pas 16 ans ?
07:24 Pourquoi ? Enfin, je pourrais énumérer beaucoup de ces mesures,
07:27 on n'en veut pas, en réalité on est resté sur une même idéologie de la culture de l'excuse, voyez-vous.
07:32 Et ça, ces annonces même qu'il avait faites pendant sa première campagne,
07:36 "on construira 15 000 places de prison", on n'en a pas vu le commencement,
07:39 donc on voit bien qu'aujourd'hui ces intentions déclaratives
07:43 ne peuvent plus entraîner d'adhésion ou de confiance vis-à-vis d'un président
07:47 qui n'a pas fait ce qu'il devait faire sur ces questions-là.
07:50 Et c'est sur ces questions-là et l'immigration que se sont jouées les Européennes.
07:54 - Et pourtant il fait mine de tendre la main, il a proposé...
07:57 Alors il n'a pas donné le nom de gouvernement d'union,
08:00 mais il a parlé des sociodémocrates, des radicaux, des écologistes, des démocrates chrétiens
08:04 qui peuvent travailler avec les dirigeants de la majorité.
08:06 C'est possible aujourd'hui de créer une alliance autour de la majorité ?
08:10 Charlotte Dornelas ?
08:10 - Ça fait quelques années déjà qu'il nous la promet, il repose là-dessus initialement,
08:14 c'est-à-dire qu'il a fait cette alliance-là initialement en créant son bloc central
08:18 qui a fait déjà imploser à l'époque le PS et les LR
08:23 qui se reconstruisent avec les nouveaux pôles politiques qui existent dans le pays,
08:28 donc il veut poursuivre cette alliance avec ceux qui restent.
08:30 Enfin j'ai l'impression que là il a beaucoup commenté,
08:33 il dit les masques tombent, dimanche soir les masques sont tombés,
08:36 dimanche soir c'était le résultat du choix des Français,
08:39 pas de la petite politique qu'on voit depuis deux jours
08:41 où tel et tel essaye de s'allier pour essayer de gagner avec trois blocs.
08:47 Je veux dire, il y a un principe de réalité, il a créé un énorme bloc,
08:50 deux autres se font par le biais des électeurs et peut-être demain par le biais des appareils autour de ça,
08:57 mais la seule chose qu'il ne commente pas vraiment sur le fond,
09:00 c'est le résultat donné par les Français, c'est-à-dire par les gens appelés aux urnes
09:05 en qui il prétend avoir confiance et c'est la raison pour laquelle il provoque la dissolution.
09:10 Donc demain en effet, je rejoins Georges sur ce point,
09:13 demain s'il n'arrive pas à avoir de majorité, qu'est-ce qu'il va faire ? Ce sera de la faute de qui ?
09:18 Ce qu'il nous dit, j'ai une part de responsabilité, mais en même temps le phénomène européen
09:21 et en même temps c'est de la faute des médias qui montent en épingle des faits divers,
09:24 enfin je veux dire, il nous donne mille explications et à la fin il nous revend la même chose qu'il nous vend en permanence.
09:30 On n'arrive pas à voir même clairement ce que pense Emmanuel Macron du résultat de dimanche,
09:34 mais je parle du résultat des Français, il se réfugie derrière son analyse politicienne,
09:40 mais le résultat des Français, on ne l'a toujours pas bien compris.
09:43 Justement Georges Fenech, Charlotte Dornela, je vous propose qu'on se demande
09:46 quel est le choix que vont faire les Français en accueillant Alain qui est avec nous par téléphone.
09:52 Bonjour Alain !
09:53 Oui bonjour !
09:54 Alors on parle justement de redonner la voix aux électeurs après les européennes et pour ces législatives anticipées,
10:00 vous dites-nous, pour qui vous avez voté ou pour qui vous ne voulez plus voter ?
10:05 Alors, j'ai pu comprendre qu'en France le vote était secret.
10:10 On essaye de comprendre les rouages, les dynamiques qui ont porté les derniers résultats.
10:17 Personnellement, évoluer depuis des années, au fil des années, j'étais très RPR, adhérent au RPR,
10:27 j'ai suivi ça de très près, ensuite j'ai senti une très... j'ai eu beaucoup de mal sur les années Sarkozy,
10:37 et puis ça s'est arrêté là.
10:40 Donc après, il est bien évident que j'ai vu une excellente lecture de deux journalistes,
10:46 d'Antin Dumont d'ailleurs, qui avait écrit un bouquin sur Macron et qui avait très bien décrit
10:54 l'avant-campagne de Macron et sa décision avant de se présenter.
11:00 C'était très intéressant parce qu'en fait, on voit très bien d'ailleurs aujourd'hui,
11:04 dans les faits, ça s'est traduit exactement ce qu'avaient imaginé en fait ces journalistes.
11:08 Bien, ceci étant dit, c'est vrai que pour ma part, j'ai tendance à basculer
11:17 et défendre quelques idées en fait du Rassemblement National.
11:22 Je crois que j'ai pas de mal parce que finalement, quand on regarde ce qui se passe en France tous les jours,
11:27 sur tous les plans, il n'y a pas un plan qui fonctionne correctement,
11:32 l'économie, j'en parle pas, évidemment, la sécurité, l'immigration, moi je suis à la frontière italienne,
11:40 alors je ne pourrais pas vous en parler soavement.
11:42 Donc en fait, si vous voulez, la bascule est assez facile à faire.
11:48 J'entends d'ailleurs, je viens d'entendre d'ailleurs,
11:51 que évidemment avec le Rassemblement National, c'est la faillite totale, plus de retraite,
12:00 plus de taux d'intérêt catastrophique, etc.
12:04 J'en passais des meilleurs, j'en passais un peu Calypso.
12:07 Bon, moi ce qui me désole, si vous voulez, derrière tout ça,
12:12 c'est que d'abord je pense que les mots ont un sens,
12:16 et quand on parle d'accord de M. Chottier avec le Rassemblement National,
12:23 j'ai cru comprendre quand même qu'on ne parlait que d'accords électoraux.
12:28 On est loin d'une fusion entre les LR et le Renouveau National.
12:34 Donc je ne comprends pas, enfin, quelqu'un avant moi a dit
12:38 "on a la droite la plus bête du monde",
12:41 c'est vrai que quelque part, je ne comprends pas que depuis quelques années,
12:45 les LR Louvois, entre Macron, je ne savais pas très bien où ils étaient, où ils habitaient,
12:52 et la droite sans le dire, je ne parle pas d'extra-droite,
12:58 ça m'agace de parler d'extra-droite, ça n'a aucun sens.
13:00 - On vous entend alors.
13:02 Et merci beaucoup de nous avoir appelés justement au 01 80 20 39 21.