L’essayiste Joachim Le Floch-Imad était l’invité de L’Heure des Pros, ce mercredi 12 juin, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur la mort de Françoise Hardy : «Au-delà de la beauté de ses chansons, c’était une idée de la liberté qui est à mille lieues des artistes actuels. Ce n’était pas une Française aseptisée, elle n’en avait rien à faire du politiquement correct, les Français en sont nostalgiques».
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00:00 Non mais les français sont très émus aujourd'hui parce qu'ils ont vécu quand même...
00:03 Elle appartient à cette élégérie d'une génération.
00:05 Mick Jagger était fou amoureux d'elle, Bob Dylan...
00:08 C'est-à-dire qu'elle avait le profil parfait, la silhouette parfaite pour cette époque.
00:12 Et vous l'avez très bien dit Pascal.
00:13 Le talent, la beauté, une chimie entre des textes, une voix et une note dominante
00:17 qui était celle de la mélancolie.
00:19 Et puis il ne faut pas oublier son message politique parce que en décembre...
00:22 Fabien Lequevre.
00:23 Alors en décembre 2023, elle a interpellé le président de la République,
00:27 souvenez-vous.
00:28 Sur la fin de vie.
00:29 Parce qu'elle demandait qu'il intervienne et qu'il légifère,
00:32 que la France légifère enfin pour autoriser l'euthanasie.
00:34 Joachim Le Floquimad.
00:35 Et c'est ça, au-delà de la beauté de ses chansons, de l'élégance du personnage,
00:39 c'était aussi une certaine idée de la liberté qui a mis lieu des artistes actuels.
00:43 Et je pense que les français en sont nostalgiques.
00:44 Enfin, ce n'était pas du tout une femme aseptisée.
00:46 Elle n'appartenait pas à la caste des rebellocrates qui se partent des oripeaux de la vertu
00:50 pour mieux faire passer leur idéologie.
00:51 Je me souviens d'un débat avec Emmerick Caron, par exemple.
00:53 Elle était sur des thèses très brutales sur l'écologie politique punitive.
00:58 Elle n'avait rien à faire du politiquement correct.
01:00 Et je pense que beaucoup de français sont nostalgiques de ça
01:02 quand ils voient ce que sont devenus les artistes
01:04 qui signent des pétitions tous les jours dans Libération.
01:06 Mais vous avez raison, il y a la légèreté, le charme, l'intelligence, la sensibilité.
01:11 Il y a tout ce qui était la France.
01:14 Et là, il y a ce qui s'est un peu évanoui ces dernières années.
01:19 Mais vous avez parfaitement raison.
01:20 Et il y a ça chez Dutronc, la désinvolture, l'ironie, la distance, le talent,
01:27 le multiple talent.
01:29 Je trouve sa prosodie légèrement supérieure à celle d'Ayana Kamoura
01:32 que vous avez célébrée un matin.
01:35 Et moi, c'est ce matin-là que mon cœur a saigné, vous voyez.
01:37 [Musique]
01:41 [SILENCE]