• il y a 6 mois
Député sortant, candidat aux élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet 2024 dans la première circonscription de Corse-du-Sud, Laurent Marcangeli est l'invité de la rédaction de France Bleu RCFM.

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Transcription
00:00Laurent Marcand, Julie, bonjour.
00:02Bonjour.
00:04Vous repartez donc dans la bataille des législatives,
00:07plus tôt que prévu, avec votre suppléant Xavier Lacombe,
00:10puisque le chef de l'État a décidé de redonner la parole aux Français
00:13après les résultats du RN aux Européennes.
00:16Vous attendiez à une décision si rapidement ?
00:22Non, personne ne s'attendait à ce que le Président de la République
00:25procède à cette dissolution dans la foulée des élections européennes.
00:28Pour être totalement honnête avec vous, ça faisait quand même quelques semaines.
00:31Je l'avais même dit sur votre antenne lorsque j'ai été interviewé
00:34par Patrick Vinchigouière que j'envisageais à terme une dissolution
00:37de l'Assemblée nationale, parce que sans majorité absolue,
00:40il aurait été très difficile à l'automne prochain de faire voter un budget,
00:43et je pense que la dissolution aurait pu intervenir.
00:46Mais je ne m'y attendais pas lundi.
00:49Cette fois, vous n'êtes pas le candidat de la majorité présidentielle,
00:52mais celui de votre parti, Horizon. Pourquoi ce choix ?
00:56C'est un choix collectif que nous avons fait.
00:59Le bureau politique d'Horizon a souhaité présenter des candidats
01:02sous nos propres couleurs. Pourquoi ?
01:05Parce que la majorité présidentielle a existé,
01:08avec la dissolution de dimanche soir.
01:11Cette majorité n'existe plus,
01:14et quand nous voyons ce qui est en train de se passer
01:17dans le paysage politique français,
01:20je pense qu'il faut une nouvelle majorité,
01:23car les mêmes Horizons et Renaissance ne suffiront pas
01:26pour faire contrepoids face aux extrêmes.
01:29Vous venez de le dire, la majorité a pris fin dimanche.
01:32Le président d'Horizon, Edouard Philippe, appelle à la construction
01:35d'une nouvelle majorité ouverte à toutes les forces politiques du bloc central.
01:38C'est quoi la différence par rapport à 2022 ?
01:41C'est s'ouvrir également à la gauche ?
01:44La différence, c'est que vous avez pu constater hier
01:47que mon ancien parti, Les Républicains,
01:50est traversé par une crise profonde d'identité
01:53et de positionnement politique,
01:56et que la gauche aussi l'est tout autant.
01:59Je vois bien ce que peut être la différence
02:02entre M. Glucksmann et M. Mélenchon et ses amis.
02:05Je crois aujourd'hui que chacun doit prendre ses responsabilités.
02:08Il y a l'hypothèse d'une victoire du RN
02:11qui est, je pense, posée. Ils sont favoris
02:14pour cette élection législative anticipée.
02:18Moi, je n'ai pas l'intention d'avancer dans cette campagne
02:21en disant « c'est foutu, nous avons déjà perdu ».
02:24Ce n'est pas dans mon état d'esprit et ce n'est pas non plus dans celui
02:27d'Edouard Philippe et du parti Horizon auquel j'appartiens.
02:30Très rapidement, vous l'avez évoqué il y a quelques instants,
02:33la droite a explosé hier après l'annonce par le président Les Républicains,
02:36Éric Ciotti, d'une alliance avec le RN. C'est votre ancien parti.
02:39Vous êtes également un chiraquien. C'est contre-nature selon vous ?
02:42C'est contraire à l'histoire de ce parti politique.
02:46C'est contraire à ses valeurs. C'est contraire à mon parcours personnel.
02:49Vous comprenez mieux pourquoi j'ai pris un certain nombre de décisions
02:52il y a de cela sept ans. Malheureusement, ce qui devait arriver
02:55arriva, mais je n'y appartiens plus à cette famille politique.
02:58Ce n'est pas à moi de faire des commentaires acerbes
03:01ou des jugements de valeur.
03:04En règle générale, un député sortant présente son bilan.
03:07Le vôtre, finalement, par la force des choses, n'a que deux ans.
03:10Ce n'est pas un peu court pour faire ses preuves
03:13ou le présenter aux électeurs ?
03:18J'ai plutôt le sentiment qu'il est plutôt conséquent, mon bilan.
03:21Je vais vous expliquer pourquoi. On n'a pas assez de temps ensemble
03:24pour que je puisse vous en faire le détail. Je parlerai seulement
03:27d'une loi qui a été votée à l'unanimité pour protéger les jeunes
03:30des réseaux sociaux. C'est quand même un enjeu de société majeure.
03:33C'est ma loi. Je parle d'un rapport parlementaire d'enquête voté
03:36lui aussi à l'unanimité par la commission d'enquête parlementaire
03:39sur les conditions dans lesquelles Yvan Collon a perdu la vie.
03:42C'est ce qu'on va faire cette semaine avec Paul-André Colombel pour la santé en Corse
03:45avec le vote de la loi sur le CHU Corse.
03:48Je parle également d'interventions récurrentes
03:51sur la dotation de continuité territoriale.
03:54Je parle également du rôle qui a été le mien de pivot dans les discussions
03:57entre le gouvernement et la Corse en vue d'un projet de modification
04:00du statut de la Corse. Et puis je parle aussi d'une présidence
04:03de groupe qui a permis à la Corse de faire entendre sa voix
04:06au plus haut niveau de l'État pendant deux ans.
04:10Je ne pense pas avoir chômé au cours de ces deux dernières années
04:13tout en n'oubliant jamais d'aller sur le terrain.
04:16J'étais encore il y a quelques semaines dans les Deux-Sours
04:19pour aller à la rencontre des habitants de cette partie de ma circonscription.
04:22Je n'ai pas attendu les élections pour aller à la rencontre des gens.
04:25Vous avez défendu aussi le processus d'autonomie pour la Corse.
04:28Aujourd'hui dans cette configuration, il est mort, il est suspendu ?
04:31Là encore il faut se battre.
04:34Il y a des élections législatives.
04:37Elles concernent également la Corse.
04:40Il y aura des candidates et des candidats dans les quatre circonscriptions.
04:43Chacun prendra ses positions.
04:46Moi la mienne va être en continuité. Le slogan que j'avais choisi en 2022
04:49c'était la Corse unie. Qu'est-ce que ça veut dire la Corse unie ?
04:52Ça sera encore notre slogan avec Xavier Lacombe.
04:55Ça veut dire que pour le bien commun, pour l'intérêt général,
04:58pour l'intérêt supérieur des Corses et de la Corse,
05:01on s'élève au-dessus des logiques de partis et de clans.
05:04Qu'elles soient autres que celles d'hier ou qu'elles soient la même,
05:07il faudra que les élus de la Corse défendent la Corse.
05:10Je me rangerai dans ce camp encore une fois.
05:13Une campagne qui tombe aussi à un moment
05:16où certains de vos proches sont fragilisés par des dossiers judiciaires.
05:19Ça vous complique la tâche ?
05:22Ça me fait de la peine d'abord
05:25parce que pour moi l'amitié n'est pas un vain mot.
05:28Ils auront l'occasion de se défendre dans le cadre de la procédure
05:31qui les concerne.
05:34Mais pas plus qu'en vie politique.
05:37Je ne me renie, je ne renierai mes amis.
05:40Laurent Marcand, je vous remercie d'avoir été en direct avec nous ce matin.

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