RTL au cœur de la France oubliée : Arthur Pereira s'est rendu dans l'Yonne, à Joigny, où les habitants cohabitent avec des demandeurs d'asile,
Regardez RTL Evènement avec Arthur Pereira du 12 juin 2024
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00:00 *RTL événement*
00:02 Et c'est l'événement après l'annonce de cette dissolution.
00:06 RTL a décidé d'aller à rencontre de cette France oubliée,
00:08 cette France qui a massivement voté Rassemblement National dimanche,
00:12 après l'aube hier, deuxième épisode donc de notre série ce matin.
00:16 Et on vous emmène dans Lyon, à Joigny, 10 000 habitants,
00:19 une commune qui est dirigée par la gauche depuis 16 ans,
00:21 et pourtant, pourtant aux élections européennes,
00:23 les électeurs ont fait le choix du RN.
00:25 Le parti est arrivé en tête avec 34% des voix.
00:28 Bonjour Arthur Perreira.
00:29 Bonjour à toutes et à tous.
00:30 Au-delà de la question du pouvoir d'achat,
00:32 c'est le thème de l'immigration qui revient souvent
00:34 dans les discussions que vous avez eues avec une partie des habitants de Joigny.
00:39 Absolument, dans les ruelles en pierre de la vieille ville,
00:41 les terrasses des cafés font le plein,
00:43 le soleil caresse les maisons à colombage,
00:45 deux dames discutent sous un parasol.
00:47 Nicole.
00:48 Viviane.
00:49 Deux retraitées qui ont toujours voté.
00:51 Alors j'attrape une chaise et entame la discussion.
00:53 Parmi les sujets qui reviennent sur la table,
00:56 dans le cœur des Français, dans la tête des Français,
00:58 il y a le pouvoir d'achat.
00:59 Oui.
00:59 Et en deuxième ?
01:00 Il y a l'insécurité.
01:01 Ici à Joigny, ce village de 9000 habitants ?
01:04 Non.
01:04 C'est une ville qui est assez tranquille quand même.
01:06 Alors pourquoi vous parlez d'insécurité ?
01:09 Pourquoi ?
01:09 En général avec les coups de couteau, avec ceci, avec cela et puis tout,
01:13 ça peut venir aussi chez nous.
01:14 Pour l'instant c'est calme mais on ne sait jamais.
01:16 C'est pour ça que j'ai voté RN me confie Monique Hormicro.
01:19 Au-delà de la question sécuritaire,
01:21 le thème de l'immigration s'invite au milieu des tasses de café.
01:24 Il y a aussi beaucoup qui arrivent pour profiter des aides sociales.
01:27 Vous pensez que ça se passe réellement comme ça ?
01:29 Ben oui.
01:29 Il y en a trop qui viennent pour le social,
01:32 pour qu'on leur donne des trucs gratuits.
01:34 De table plus loin, Anaïs travaille derrière son ordinateur
01:37 et lorsqu'elle entend les propos de Monique,
01:39 la jeune femme se fige.
01:40 Je trouve ça intéressant et très déroutant d'entendre des personnes
01:44 qui dans leur quotidien affirment ne pas être touchées par l'insécurité,
01:49 ne pas la ressentir et pourtant qui ont envie de voter contre l'immigration.
01:54 Il y a un peu cette vision aussi des migrants profiteurs des aides sociales
01:58 alors que la plupart d'entre eux cherchent simplement
02:01 à fuir une situation désastreuse dans leur pays.
02:04 Donc j'ai l'impression que c'est un peu un imaginaire
02:07 des réfugiés politiques qui viennent ici pour voler la France.
02:11 Arthur, il faut préciser que la particularité de Joanny,
02:14 c'est qu'il existe dans cette commune un centre d'accueil pour demandeurs d'asile
02:17 où vous vous êtes justement rendu.
02:19 Oui, et pour ça il faut reprendre son véhicule.
02:21 A 3 km du centre-ville, un immeuble en crépit blanc,
02:24 une structure gérée par l'association Coelia.
02:27 A l'intérieur, 130 personnes, des hommes seuls, des familles.
02:30 Au quatrième étage, une femme accepte de me répondre.
02:34 Par sécurité, elle ne me donne ni son prénom, ni le pays qu'elle a fui.
02:38 Les raisons que je suis venue en France,
02:39 c'est pour protéger contre l'excision de ma fille
02:42 qui devrait être exposée par ma famille et la famille de son papa.
02:47 Avec une réelle envie de reconstruire une vie ici en France,
02:51 dans le pays des droits de l'homme.
02:52 Moi, je parle français, je peux me débrouiller aujourd'hui
02:55 et il y a beaucoup de familles qui essayent de parler le français,
02:58 qui vont à l'école, qui cherchent du travail et qui sont vraiment très stables.
03:02 Un constat partagé et sourcé par les élus locaux,
03:05 Nicolas Sauret, maire socialiste de Joanny.
03:07 Dans la liste des gens qui sont suivis par la justice,
03:10 je n'ai jamais eu un demandeur d'asile, jamais.
03:12 Et ceux qui veulent faire croire que les immigrés sont source d'insécurité
03:16 sont dans la manipulation politique.
03:18 Ce ne sont pas les faits.
03:19 Moi, ce que je gère, c'est des gens qui ont pété des bagnoles,
03:23 qui ont cassé des carreaux, quelques cambriolages,
03:26 un peu de stup, disons-le, de la vente de cannabis,
03:30 mais comme à mon avis dans toutes les villes de France,
03:32 mais encore une fois, ça concerne 30 personnes sur 10 000 habitants.
03:35 Moi, je ne fais pas la traque aux immigrés, mais aux délinquants.
03:38 Mon devoir en tant que maire, c'est de maintenir un climat de paix
03:41 entre mes concitoyens sans les diviser, conclut-il à la fin de notre échange.
03:45 (RTL au cœur de cette France oubliée, reportage à Joigny dans l'Aune, signé Arthur Périrat)