Avec 76 sélections sous le maillot bleu, Maxime Bossis a marqué son époque. Infatigable défenseur, il fut un des joueurs majeurs de la génération Platini. L'ancien nantais revient sur les grands moments de sa carrière et notamment sur ses trois Coupes du Monde en 1978, 1982 et 1986.
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00:00Première sélection, c'est toujours important dans une carrière.
00:13Beaucoup de tensions aussi, de pression en avant, on a la sensation de vouloir et de
00:19pouvoir franchir un palier et c'est l'aboutissement vraiment de quelques années de professionnalisme
00:25et j'en garde un très très bon souvenir même si on n'a pas pu gagner ce match-là,
00:28on a fait seulement un match nul.
00:29C'était le premier match comme sélectionneur de Michel Hidalgo et il avait un petit peu
00:33changé l'équipe en faisant venir pas mal de joueurs de la génération qu'on a appelée
00:37la génération Platini.
00:38Depuis 1966, l'équipe de France ne s'était pas qualifiée pour une Coupe du Monde, donc
00:4312 ans après, nous on part à la Coupe du Monde en Argentine, au bout du monde carrément.
00:48On a surtout raté notre premier match contre l'Italie, notamment la première période,
00:52on mène au score très très vite au bout de quelques secondes mais après on perd ce
00:55match.
00:56On a fait un très bon match contre l'Argentine avec l'arbitrage très très limite, je pense
01:00que si on passe, on peut déjà faire quelque chose de bien mais on était trop neuf pour
01:05être sûr de nos qualités, on avait besoin de prendre confiance et certainement qu'on
01:10avait le potentiel pour aller loin dans cette Coupe du Monde.
01:12C'est vraiment un très très grand souvenir, c'est le match le plus important, on avait
01:17coutume de gagner à domicile au parc, c'était notre jardin et par contre à l'extérieur
01:22on avait un peu plus de difficultés et là on fait un très très gros match contre une
01:26nouvelle équipe, l'équipe des Johnny Repp, de Kroll et de bien d'autres et la victoire
01:31est méritée et derrière on sait qu'on a franchi un palier et qu'on peut peut-être
01:35viser un peu plus haut pour la Coupe du Monde 82.
01:37Le match France-Allemagne, c'est certainement pour tous les joueurs qui étaient sur le
01:41terrain le plus grand souvenir de leur carrière, c'était le cas pour moi, où on a vécu,
01:47on a accéléré un peu tous les sentiments qu'on a dans une vie entière, ça a duré
01:52quelques heures, on a accéléré et on a exacerbé aussi et il est certain que c'est
01:57le plus grand moment de notre carrière, on est passé vraiment par tous les sentiments,
02:02on a eu un moment euphorique après l'histoire de Schumacher-Baptiston, se faire remonter
02:07pendant la promulgation alors qu'on monnait deux buts, tellement de choses se sont passées
02:11dans ce match.
02:12C'était peut-être sans prétention mon meilleur match de Coupe du Monde, par contre
02:17comme souvent, quand on est bien pendant le match sur une séance de tir au but, on échoue,
02:22je ne suis pas forcément préparé psychologiquement à ce tir au but et donc au moment où je
02:29m'avance vers le ballon, quand je pars de la ligne médiane, ça a paru très très
02:33long et je ne savais pas vraiment quel côté mettre ce ballon et il y a pas mal d'incertitudes
02:38qui ont fait peut-être que je n'ai pas si bien tiré le penalty que ça, que j'ai
02:41voulu trop l'assurer et que Schumacher est reparti de mon côté.
02:43Je n'ai plus jamais tiré un penalty derrière, plus jamais, plus jamais, plus jamais, ni
02:48en amical, ni en professionnel.
02:50Ce n'est pas le plus beau souvenir l'Euro 84, on a bien géré notre statut de favori,
02:55c'est la première fois que l'équipe de France est de favori, on est allé au bout,
02:58on a failli passer la trappe entre guillemets contre le Portugal en demi-finale, par contre
03:02on avait le sentiment du devoir accompli mais pas forcément une joie immense et je n'ai
03:06pas ressenti tout ce que j'avais ressenti deux ans par avant sur notamment le match
03:10France-Allemagne mais ça reste quand même une grande joie.
03:13Le grand moment pour moi de cet Euro 84, le match chez moi à Nantes.
03:17Et là vraiment c'était particulier, 40 et quelques milliers de personnes, un temps
03:21magnifique, un stade tout acquis à notre cause.
03:24On a gagné 5 à 0 et on s'est un petit peu baladé du début à la fin du match.
03:29On est parti au Mexique en 86 dans un statut de co-favori avec le Brésil, l'Argentine,
03:35l'Allemagne et quelques autres, l'Italie notamment.
03:37Il y avait une très grosse équipe du Brésil, en 82 déjà le Brésil était favori mais
03:41n'avait plus allé au bout, là c'était la même chose.
03:43Mais c'est le match où on a le plus souffert, notamment les défenseurs, ça allait très
03:46très vite pendant les 20 premières minutes, on n'a pas trop vu le ballon.
03:50Et c'est vrai qu'on a eu un petit peu de réussite contre le Brésil, on joue 8 fois
03:54le match, peut-être qu'on perd 6 fois mais on avait chacun, on a eu 7, 8 occasions de
03:59chaque côté.
04:00J'ai pensé à Séville très très vite en se disant ça risque de faire la même chose
04:05et d'aller au tir au but.
04:06Donc je n'avais qu'un objectif quand j'ai vu arriver les tirs au but, c'est évidemment
04:11de ne pas faire partie des 5 mais également de ne pas faire partie des 10.
04:15Donc de toute façon j'aurais vraiment tiré le penalty que si j'avais été obligé en
04:21toute fin de course après tout le monde.
04:23J'avais décidé d'arrêter, c'était le même cas pour Demi Crocetto, pour Alain Giresse
04:27qui avait aussi annoncé qu'il les arrêtait et puis d'autres joueurs qui n'allaient pas
04:30tarder à le faire comme Platini, Tigana, Battiston et d'autres.
04:34Et c'est vrai que c'était la fin d'une génération.
04:36C'est toujours une fierté les records, même s'ils sont faits pour être battus.
04:39J'étais pendant 5 ans reclamant des sélections, j'ai pris la suite de Marius Tresor qui était
04:44mon idole.
04:45Après c'est Emmanuel Amoros qui m'a battu et là 15 matchs en compétition, en coupe
04:50du monde.
04:51C'est un record qui a tenu un peu plus longtemps et que ce soit un joueur comme Daniel Vartes
04:55qui le batte, c'est pas mal.
04:56C'est vrai que je ne m'accroche pas forcément à ce genre de record mais c'est quand même
05:00une fierté.
05:01Ça veut dire, pas qu'on a marqué le football, mais que ma foi on a tenu à un certain niveau
05:07pendant quelques années.
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