• il y a 4 mois

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00:00Est-ce que l'accord trouvé hier soir par la gauche législative est une bonne idée ?
00:04C'est la question qu'on vous pose ce matin et vous allez pouvoir prendre la parole là tout de suite au 04 67 58 6000 Anne.
00:10Est-ce qu'il va tenir aussi cet accord d'après vous ? Est-ce que vous êtes surpris ou pas d'ailleurs que ça soit arrivé aussi vite ?
00:17On a envie de vous entendre sur le sujet et on en parle aussi ce matin avec Nathalie Auziol, bonjour.
00:21Bonjour.
00:22Députée sortante LFI de la deuxième circonscription de l'Hérault, députée dissoute, donc on peut dire que vous avez été surprise.
00:29Qu'en pensez-vous de cette annonce de la dissolution déjà où vous vous y attendiez un petit peu plus le temps passait ?
00:35Alors c'est une possibilité en fait qui existait depuis juin 2022 à partir du moment où il n'y avait plus de majorité pour le gouvernement pour Emmanuel Macron.
00:42Donc cette hypothèse elle a toujours, si vous voulez circuler, plané.
00:47Et c'est pourquoi nous, en particulier à la France Insoumise, on a toujours été dans un rythme de campagne.
00:55Moi je dis à chaque fois on est dans une campagne permanente.
00:57Depuis deux ans on est en porte-à-porte, sur les marchés, y compris pour pouvoir alimenter le lien et faire le bilan en direct en fait de ce qui se passe à l'Assemblée,
01:06des actions et des propositions que nous avons et que nous tenons à l'Assemblée Nationale.
01:10Donc vient cette décision du président de la République de dissoudre l'Assemblée Nationale dans un moment qui est lourd de sens puisque c'est le soir même des élections européennes.
01:22Et dans un moment où on a une dynamique pour l'extrême droite et où il s'agit d'être en mesure de proposer une alternative construite, solide et crédible.
01:34On va revenir sur l'accord qui a été trouvé notamment hier soir à gauche.
01:39Mais déjà en tant que député ou plus député d'ailleurs, qu'est-ce qui se passe là concrètement pour vous dans votre quotidien depuis dimanche soir ?
01:48Est-ce que vous avez arrêté de bosser en tant que député ? Est-ce que vous devez faire vos cartons à l'Assemblée ?
01:53Est-ce qu'il vous reste encore trois semaines pour organiser tout ça ? Comment ça se passe dans la vraie vie en fait à l'Assemblée ?
01:58C'est une période de transition où tout va assez vite en fait.
02:02Trois semaines effectivement c'est le temps qu'il y a entre la dissolution et la date choisie pour l'élection, donc le 30 juin, le premier tour.
02:12Alors les informations arrivent au fur et à mesure, les services de l'Assemblée aussi se sont mis à feuilleter leur petit cahier pour savoir comment faire.
02:19Comment faire ? Parce que ça faisait longtemps, la dernière fois c'était en 1997.
02:21C'était en 1997 exactement, donc ils se sont basés un petit peu sur comment ça s'est passé à l'époque.
02:26Et donc oui, le décret est passé, le décret gouvernemental, donc il n'y a plus de député, nous partons pour une nouvelle campagne.
02:34Donc là pas de débat, plus de réunion ?
02:37Tout est suspendu, on était en plein dans la discussion sur le projet de loi fin de vie, tout ça est suspendu.
02:43Et donc nous sommes tenus de faire nos cartons, de vider les bureaux et tout est voilà.
02:50Donc un peu dans la précipitation tout ça ?
02:52Assez rapidement en tout cas, ça c'est clair.
02:54Vous allez remonter à Paris cette semaine par exemple pour vous occuper de ça ?
02:57Il va falloir que je trie mes papiers au bureau, mais bon tout ça, si vous voulez, c'est les petits détails administratifs.
03:04Les petits à côté, mais qui bon, sur un temps de campagne qui est effectivement très court, ça prend aussi du temps.
03:09Ce qui va compter le plus, c'est comment on va arriver à convaincre les gens dans cet espace-là qui nous sépare du 30 juin.
03:17Trois semaines donc, ça a été fait, annoncé en tout cas hier soir, alors accord pour certains, ouverture des discussions par d'autres.
03:26Là on joue sur les mots en tout cas.
03:28La France Insoumise, le Parti Socialiste, le Parti Communiste et les écologistes ont réussi à trouver un début de semblant d'accord.
03:36C'est quoi ? C'est la NUPS ou la NUPS version 2 ?
03:39On l'a appelé le nouveau Front Populaire, en référence évidemment à une période historique qui a permis beaucoup de conquêtes sociales.
03:47En tout cas, ce sont des discussions qui ont quand même duré toute la journée d'hier, il faut se rendre compte.
03:53C'est un intant record puisque vous savez que le dépôt des candidatures c'est vendredi et que donc il faut pouvoir se mettre d'accord assez rapidement.
04:03Les discussions ont été avant tout programmatiques, ce sont des discussions de fond.
04:08Qu'est-ce qu'on propose ? Puisque lorsqu'on se retrouve dans le paysage politique, qu'on sort des élections européennes,
04:15en fait il faut pouvoir proposer quelque chose, il ne faut pas faire reculer le Rassemblement National,
04:21il faut proposer quelque chose d'alternatif à la politique du gouvernement.
04:24Avec des gros désaccords, on le sait, sur la question du conflit israélo-palestinien, sur la guerre en Ukraine notamment, sur la question des retraites aussi.
04:33Tout ça, ça y est, c'est réglé ou il y a encore des détails sur lesquels il va falloir travailler ?
04:36Ça a été l'objet des discussions, en tout cas, oui, on a eu un programme il y a deux ans qui a permis de faire élire 151 députés, le programme de la NUPES.
04:43La question c'est comment on fait pour prolonger ce qui a été proposé à ce moment-là, la retraite à 60 ans,
04:50la sortie du marché de l'énergie, les questions de la paix également, qui ont traversé la société très largement.
04:56Et donc, toutes ces questions-là ont fait l'objet de discussions, et donc nous sommes d'accord sur ce que nous proposerions en 100 jours,
05:05si nous avions à entrer à Matignon, nous, ce nouveau Front Populaire.
05:10Si vous obtenez une majorité commune à l'Assemblée.
05:12Exactement, mais c'est le but en fait, l'enjeu de l'Assemblée Législative, c'est de pouvoir former un gouvernement.
05:17Ça veut dire, dans cet accord, c'est un candidat de gauche par circonscription, et on s'engage les uns les autres à ne pas présenter de candidats en face, c'est ça l'idée ?
05:26Oui, d'abord un accord programmatique, un accord de fond, un accord exigeant pour pouvoir présenter une candidature par circonscription.
05:34C'est l'objet de l'accord qui a été écrit, rédigé hier soir, et c'est ainsi qu'on se donne les meilleures chances sur le fond et sur l'entente
05:44pour ne pas mettre des candidatures opposées.
05:48C'est comme ça qu'on se donne les meilleures chances de pouvoir à la fois proposer une alternative à la politique macroniste,
05:55et les meilleures chances de battre et de faire reculer le Rassemblement National, l'extrême droite dans le pays.
06:00Et quelle est l'idée, par exemple, les députés sortants, donc vous, vous êtes candidate à votre propre réélection,
06:04vous vous êtes dit ça, ceux qui sortent se représentent automatiquement et ailleurs on voit ?
06:09C'est le plus probable, c'est la poursuite des discussions qui ont lieu désormais et qui vont se faire très très rapidement.
06:15Oui, je peux le formuler en disant que je propose ma candidature aux électrices et aux électeurs de la deuxième circonscription,
06:21mais en fait, c'est ce qui me concerne, mais c'est vraiment, il y a un enjeu dans l'héros, vous l'aurez noté évidemment,
06:28et un enjeu en France en fait, parce que là c'est, qu'est-ce qu'on fait sur les 577 circonscriptions
06:33pour être prêt en très peu de temps, en quelques jours en fait, si ce n'est quelques heures ?
06:37Ça se fait en général, effectivement, au moins 6 mois avant, voire plus sur des élections législatives plus classiques.
06:44Est-ce que vous regrettez un petit peu que vos différents partis se soient, pendant cette campagne,
06:49parfois déchirés publiquement sur les réseaux sociaux, on l'a entendu dans les débats de dimanche soir par exemple,
06:55lors de la soirée électorale, il y a eu beaucoup de violence, y compris entre les partis de gauche, vous le regrettez aujourd'hui ça ?
07:02Vous n'êtes pas sans savoir que nous avions prôné une liste commune aux élections européennes,
07:07quitte à laisser la tête de liste, précisément parce que ce risque de l'extrême droite à 30% ou plus existe,
07:15on le connaissait quoi ce risque, et que nous aurions pu rivaliser si nous avions eu une liste commune.
07:21Donc, acte, maintenant, face à l'importance du moment, il s'agit, il s'agissait d'être à la hauteur.
07:29On ne peut pas louper cette échéance. Hier soir, il y avait des rassemblements partout en France,
07:34il y en avait un à Montpellier, un rassemblement en opposition pour dénoncer les positions de l'extrême droite,
07:41l'imposture sociale, et ces gens demandaient à ce que la gauche, dans son ensemble, soit en mesure de proposer quelque chose.
07:53Et encore une fois, je le dis, se rassembler, ce n'est pas juste se rassembler, il faut être en capacité de proposer
07:59un programme, et si on était en capacité de gouverner, dire ce que nous ferons, en fait.
08:05Est-ce que l'accord trouvé hier soir par la gauche législative est une bonne idée ? Il y a Annie de Montpellier qui est avec nous, bonjour Annie.
08:11Bonjour, moi je fais d'abord un constat, c'est que la gauche en France est très bas, elle est à 30% de tout parti réuni,
08:19donc elle est basse. Donc il faut faire appel aux forces de gauche, toutes les gens, toutes les associations,
08:26tous les gens qui sont contre ce parti d'extrême droite qui risque de nous faire extrêmement mal,
08:32alors oui, l'accord est bon, surtout s'il porte sur le contenu. Et pour l'amour du ciel, pas d'égos qui se mettent en avant pour faire le pin-pin
08:41et arriver le premier, s'il vous plaît.
08:43Ça on va y arriver, Nathalie Oziol, pas d'égos, on sait qu'il y a des fortes figures, y compris dans votre parti notamment.
08:52Oui, on pourrait dire ça de toutes les forces politiques, j'imagine. Là, je crois que ce que dit votre auditrice, et toutes les cases sont cochées,
09:03c'est-à-dire effectivement, elle a dit un contenu, c'est ce que nous proposons, un contenu avec des mesures de rupture sociale, écologique,
09:14en rupture avec les politiques qui ont été pratiquées depuis 7 ans par les gouvernements d'Emmanuel Macron,
09:20et capables de proposer autre chose que la vision rabouquerie raciste proposée par l'extrême droite, parce qu'il faut se rappeler que c'est ça.
09:29Et il faut rappeler aussi que le Rassemblement National vote constamment contre les intérêts du peuple, c'est une arnaque sociale,
09:36contre l'augmentation du SMIC, contre le rétablissement de l'ISF.
09:40Annie en tout cas est convaincue par ce que vous avez proposé hier soir, on a Cécile aussi qui est avec nous ce matin.
09:46Cécile est à Montblanc, elle veut s'exprimer, bonjour Cécile.
09:48Bonjour.
09:49Vous n'êtes pas de l'avis d'Annie vous alors ?
09:51Ah ben non, moi j'ai toujours voté socialiste, mais le Front Populaire se fera sans moi.
09:58Pourquoi ?
09:59Parce que c'est pas possible, de toute façon l'extrême droite et l'extrême gauche c'est les mêmes, moi je veux pas avoir de chaos plus que ça,
10:08ils ont déjà bien foutu le bordel de partout à l'Assemblée, donc je suis désolée, mais moi ça se fera sans moi.
10:14Et je pense qu'il y a pas mal de gens de gauche, une gauche quand même modérée, sociale, qui pensent comme moi.
10:23On est tout un groupe, mais franchement c'est pas possible de gouverner avec LFI, ce n'est pas possible.
10:29Elle parlait d'égo, Mme Augel, elle parlait d'égo tout à l'heure, mais c'est la première à avoir, la place doit être bonne.
10:35C'est un scandale, moi j'en ai marre, il faut virer Olivier Faure, c'est pas possible, c'est pas possible.
10:42Et on a Sylvie aussi, Sylvie a l'air d'accord avec vous, Cécile, c'est un peu toujours pareil, c'est ça que vous nous dites, Sylvie à Valergue ?
10:52Oui, oui, mais non, mais ça me dit se tirer dans les pattes, que je te fais des croquins de jambe tant que je peux,
10:59et dimanche c'est comme s'ils fêtaient leur noce d'or, mais ils nous prennent pour des pigeons.
11:03Les français, ils sont pas fachos, la majorité, ils ont voté pour un ras-le-bol, on en a marre de ces gens, on en a marre de ces gens.
11:14Ce qu'on va proposer, mais ils nous en ont proposé des choses, mais ils n'ont jamais rien fait, ils se sont regardés le nombril,
11:21et attendez, vous allez voir, s'ils réussissent, qui va être calife à la place du calife, ça va recommencer la bagarre, voilà.
11:29Bonne journée, au revoir.
11:31Bonne journée à vous, Sylvie, Nathalie Auziol, qu'est-ce que vous répondez cette fois ?
11:35Vous promettez ce front populaire, ce ne sera pas comme la NUPES qui a existé un temps et qui s'est vite délitée,
11:40vous allez vraiment faire front commun ?
11:42C'est pour ça que partir de propositions de mesures de programme, c'est essentiel en fait, pour faire cohésion,
11:49et pour ne pas faire juste une alliance de logos. Là, il s'agit de proposer une alternative solide, de fond,
11:56exigeante, sur ce qu'on va porter là, dans une campagne éclair en fait.
12:02J'entends les remarques qui ont été faites, cependant, vous aurez noté que la CGT a fait un appel à se rassembler,
12:11que ce n'est pas le seul syndicat qui l'a fait, que la jeunesse dans son ensemble, enfin hier soir au rassemblement de Montpellier,
12:16il y avait énormément de jeunes, et les jeunes sont inquiets en fait, ils sont très inquiets, c'est leur avenir qui se joue là,
12:22et il faut être à la hauteur du moment et être capable de proposer quelque chose.
12:25Vous parliez de la CGT, CFDT, Laurent Berger, futur Premier ministre, c'est ce que propose Raphaël Glucksmann,
12:32qui lui est à la tête de place publique du Parti Socialiste dans votre alliance, vous êtes d'accord avec ça ?
12:37Là, c'est des discussions de personnes justement, c'est pour faire quoi, etc. Il y a eu une discussion,
12:44une discussion longue, poussée, avec un accord à la sortie.
12:49Et qui a donné un nom de Premier ministre ou pas ?
12:52Là, on n'y est pas encore. En fait, là, il s'agit d'abord et avant tout de faire connaître cette alliance,
12:59faire connaître le périmètre. En fait, là, on sait dans quelle configuration on part.
13:02C'est déjà une grande étape. Maintenant, il va s'agir de valider les candidatures d'une circonscription à l'autre,
13:09et de faire campagne, et de faire entrer les dates des 30 juin et 7 juillet,
13:13parce qu'en très peu de temps, chacune et chacun est appelé à retourner aux urnes.
13:17Et à retourner sur le terrain pour faire campagne. Merci beaucoup, Nathalie Oziol, d'avoir été avec nous ce matin.
13:23Ancienne députée, députée sortante, et peut-être candidate à sa réélection. Merci beaucoup.

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