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00:00 On s'arrête un peu ce matin sur la campagne des européennes.
00:02 A un peu plus de trois semaines du scrutin, notre invitée ce matin est Cécilia Franceca,
00:07 militante girondine en 39ème position sur la liste de la France insoumise.
00:11 Marie.
00:12 Bonjour Cécilia Franceca.
00:13 Bonjour.
00:14 Qu'est-ce qui vous a poussé à vous présenter sur cette liste de la France insoumise et
00:17 spécifiquement pour les élections européennes ?
00:19 Alors, il faut savoir que moi je suis déjà militante politique depuis 2017 à la France
00:25 insoumise, mais je suis également responsable d'une association d'aide aux personnes à
00:28 la rue et je suis dans la fonction publique et militante pour les droits de la fonction
00:33 publique et des fonctionnaires.
00:34 Et le cumul de tout ça m'a poussé à retranscrire mes engagements sur le terrain en politique
00:43 et c'est pour ça que je suis sur cette liste des européennes parce que les européennes
00:47 ont une incidence réelle et concrète sur le quotidien et la vie des personnes.
00:51 Alors justement, les européennes c'est un scrutin un petit peu particulier.
00:54 On dit traditionnellement que c'est un sujet qui intéresse assez peu les français.
00:58 48% qui ne se disent pas intéressés dans un récent baromètre via Voice pour Radio
01:02 France.
01:03 On a demandé à nos auditeurs ce matin, Cécilia Fonseca, s'ils allaient aller voter aux européennes.
01:07 On va écouter la réponse de Myriam, c'est une habitante du Teixe.
01:10 Bonjour, je m'appelle Myriam.
01:11 Comme tous les autres, c'est important de donner son opinion parce que si personne ne
01:15 vote, on ne s'en sortira jamais.
01:17 Je ne suis pas très politique, mais pour faire avancer les choses, on ne sait pas ce
01:22 qui va se passer, donc il faut que ça bouge.
01:25 Il faut que l'Europe soit forte.
01:28 J'imagine que vous êtes d'accord avec Myriam, Cécilia Fonseca.
01:31 Évidemment, nous on appelle les gens à aller voter.
01:34 Notre première partie de campagne a été faite sur ce sujet-là, en appelant les gens
01:37 à aller s'inscrire sur les listes électorales.
01:39 On a eu récemment une information importante qui nous indiquait que 9% d'augmentation
01:46 du nombre d'inscrits sur les listes électorales.
01:48 Donc c'est une partie de campagne qui a été plutôt réussie.
01:49 Donc vous espérez peut-être un petit rebond de la participation pour ces européennes ?
01:54 On aimerait que les gens comprennent bien le lien entre les européennes et leur quotidien,
01:59 notamment sur les prix de l'électricité par exemple, sur le prix de l'alimentation,
02:04 les conséquences qu'il peut y avoir par exemple pour les travailleurs ubérisés.
02:07 Toutes les lois qui se font à l'Union Européenne ont des conséquences sur le quotidien des
02:11 personnes.
02:12 C'est pour ça qu'on aimerait qu'elles participent davantage à prendre des décisions
02:16 qui les concernent.
02:17 Et ça, on ne l'a pas assez expliqué aux Français, selon vous, l'impact ? L'Europe,
02:20 on a toujours cette image d'un grand objet très lointain.
02:23 Effectivement, on a l'impression que c'est lointain, que ça ne concerne pas les gens.
02:27 Et c'est tout l'inverse.
02:28 Et effectivement, il y a besoin de pédagogie là-dessus, d'expliquer à quoi servent les
02:33 institutions, comment elles sont composées, combien de députés il y a français sur
02:39 cette liste et combien peuvent aller à l'Union Européenne pour défendre les différents
02:43 sujets.
02:44 Vous nous l'avez expliqué au début de cette interview, votre secteur à vous c'est la
02:47 solidarité.
02:48 Que peut, que doit faire l'Europe selon vous dans ce domaine par exemple ?
02:52 Alors dans ce domaine par exemple, il faut savoir que l'Europe dispose de leviers par
02:56 exemple pour lutter contre le mal-logement.
02:59 Donc des choses qui concernent vraiment le quotidien.
03:02 Ça peut être aussi, on peut demander à l'Europe par exemple d'accès sur la régularisation
03:07 des sans-papiers.
03:08 On peut demander à l'Europe d'intervenir sur le taux de TVA à taux réduit pour les
03:13 travaux.
03:14 Donc il y a vraiment des règles qui sont faites à l'Union Européenne et qui, même
03:18 au niveau social, sont importantes puisqu'elles vont permettre à des personnes par exemple
03:23 d'aller vers le logement.
03:24 Et les élections européennes, on en parle ce matin avec notre invitée sur France Bleu
03:27 Gironde, Cécilia Fonseca, militante girondine en 39ème position sur la liste de la France
03:31 Insoumise.
03:32 Vous êtes donc en campagne pour ces élections européennes.
03:34 Cette élection européenne d'ailleurs, de quoi vous parlent les gens que vous rencontrez
03:38 sur le terrain ? Est-ce que l'Europe ça les intéresse et qu'est-ce qu'ils aimeraient
03:42 voir changer ?
03:43 Alors en général, les personnes quand on les rencontre soit en porte-à-porte, parce
03:46 qu'on fait beaucoup de porte-à-porte, soit sur les marchés, ils nous parlent de leurs
03:49 problèmes en particulier.
03:50 Et leurs problèmes en particulier c'est le prix du logement, c'est le prix de l'alimentation,
03:55 c'est les inquiétudes face à la guerre, que ce soit en Europe, que ce soit au Proche-Orient
04:00 ou dans d'autres pays du monde.
04:01 C'est des inquiétudes concernant les services publics qui peuvent être amenés à disparaître.
04:06 Voilà, c'est ce genre de sujet qui intéresse les personnes que l'on rencontre nous sur
04:10 les marchés ou en porte-à-porte.
04:11 Alors dans le baromètre que j'évoquais tout à l'heure, on dit aussi que l'immigration
04:14 fait partie.
04:15 Et le deuxième sujet qui intéresse les Français, notamment dans ce scrutin, c'est un sujet
04:19 qui revient aussi dans les discussions ?
04:21 Alors, moi j'ai beaucoup fait les quartiers populaires, donc c'est pas leur priorité,
04:25 c'est pas un sujet qui les intéresse vraiment.
04:27 Par contre, effectivement, quand on va plus vers les campagnes, notamment dans le Blayet
04:32 ou notamment dans le Médoc, c'est des sujets qui peuvent revenir quand on discute avec
04:36 les gens sur les marchés.
04:37 Le secteur où le Rassemblement National est implanté chez vous ?
04:39 Exactement, c'est là où il y a le plus de représentativité du Rassemblement National.
04:43 Après, on explique aux gens ce que c'est que l'immigration, on leur explique que c'est
04:48 7% à peine de la population française, qu'il n'y a pas de grande vague migratoire comme
04:52 on peut l'entendre parfois et on essaie de rassurer les gens en leur disant que beaucoup
04:57 de ces personnes qui viennent, viennent pour faire des études, des étudiants étrangers,
05:01 viennent pour travailler.
05:03 Beaucoup sont même appelés à venir dans les vignobles, par exemple Bordelais, pour
05:07 travailler.
05:08 Et le problème qu'on a nous, et que l'on voit notamment à travers les associations,
05:13 c'est l'accueil qui est fait de ces personnes.
05:15 On ne les aide vraiment pas du tout.
05:17 On leur demande de s'insérer et à côté de ça, on ne les aide vraiment pas du tout
05:20 à le faire.
05:21 La France Insoumise a autour des 8% d'intentions de vote dans les sondages.
05:24 Est-ce que ça veut dire qu'elle ne décolle pas cette campagne ?
05:26 C'est Célia Fonseca.
05:27 Déjà, on est à quelques jours encore de l'élection.
05:30 On sait très bien que les gens commencent à s'y intéresser la dernière semaine.
05:33 Donc nous, on n'a jamais eu trop d'inquiétude par rapport aux sondages.
05:36 Et on s'est aperçu sur les différentes campagnes qu'il y a eu précédemment, qu'on
05:40 est toujours sous-évalué dans les sondages et qu'on gagne toujours quelques petits points
05:45 à la fin.
05:46 Donc on garde espoir parce qu'on a un programme qui est vraiment essentiel et qui va pouvoir
05:52 changer les choses.
05:53 C'est quoi la priorité de ce programme de la France Insoumise ?
05:55 Alors, il y a plein de priorités.
05:57 Il y a lutter contre le libre-échange par exemple.
06:00 Tous les accords commerciaux qui peuvent y avoir et qui peuvent avoir une incidence aussi
06:04 sur les prix et la qualité des produits que l'on a sur nos marchés en France.
06:10 Par exemple, vous avez du lait qui est importé alors qu'on produit du lait ici.
06:14 Donc cet accord de libre-échange par exemple, pour nous, il n'est pas viable parce qu'il
06:18 ne permet pas aux agriculteurs ici, aux producteurs de lait, de vendre leur lait.
06:22 On a des mesures notamment sur lutter contre les règles d'austérité qui vont peut-être
06:30 avoir une influence sur les services publics.
06:32 Parce que si on demande à la France d'être encore plus austère dans leurs politiques,
06:37 de fait il faudra réduire certaines choses et notamment c'est les services publics qui
06:42 trinquent à chaque fois.
06:43 La gauche part dispersée, il n'y a pas de nuppes pour ces élections européennes.
06:48 Ça veut dire que la gauche française ne peut pas parler d'une seule voix en Europe ?
06:51 Alors, il faut savoir que par exemple la liste qui est conduite aujourd'hui par Raphaël
06:59 Glucksmann, Place Publique, est une liste qui aujourd'hui en Europe n'est pas dans notre
07:04 groupe de décision.
07:06 Et ils votent en général les lois avec leur groupe et on ne vote pas toujours la même
07:13 chose.
07:14 Donc au point de vue de l'Europe, on n'est pas tous sur la même longueur d'onde et c'est
07:17 ce qui a fait qu'il n'a pas été possible de faire une liste commune.
07:20 Ça ne veut pas dire qu'après les européennes, il n'y aura pas d'autres négociations, d'autres
07:25 discussions avec les autres partis politiques.
07:27 Entre militants de terrain, on s'entend tous relativement bien, donc il n'y a pas de difficulté
07:32 pour dialoguer avec les autres partis politiques.
07:34 Néanmoins, en Europe, on n'est pas d'accord sur tous les sujets.
07:38 On a parlé de la guerre tout à l'heure, donc on n'a pas les mêmes positions.
07:41 Ça ne veut pas dire qu'on n'est pas aptes à discuter avec les autres partis politiques
07:45 pour les prochaines échéances.
07:46 Merci beaucoup, Cécile Lafonceca, d'avoir été avec nous ce matin, candidate de la
07:50 France Insoumise aux européennes.
07:52 Le scrutin, c'est le 9 juin.
07:53 Merci beaucoup à vous.