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00:00 - Il est 8h moins le quart sur France Bleu Gironde, on parle à l'élection européenne.
00:03 Donc ce matin, notre invitée est la Girondine Stéphanie Enfray,
00:06 candidate sur la liste PSP public, emmenée par Raphaël Glussmann.
00:09 - Bonjour Stéphanie Enfray. - Bonjour, merci de l'invitation.
00:12 - Première question, pourquoi est-ce que vous vous lancez dans cette course aux européennes ?
00:16 - Alors déjà c'est appartenir à un collectif qui a enthousiasme.
00:19 Et puis on est dans une période, je dirais, ces élections européennes vont être historiques.
00:23 Historiques parce que c'est véritablement un temps où il va falloir relancer l'Europe,
00:28 faire d'une Europe, je dirais, qui est une Europe plus juste, plus sociale et plus écologiste.
00:34 Et c'était vraiment la volonté d'appartenir à ce collectif.
00:37 - Alors l'Europe, on le dit souvent, c'est un sujet difficile pour les Français
00:42 qui peinent à se mobiliser, notamment pour ces élections.
00:45 On a demandé à nos auditeurs ce matin s'ils trouvaient ça concret.
00:47 À l'Europe, on va écouter la réponse de Georges.
00:50 - L'Europe n'est pas concrète du tout pour nous.
00:52 On y croyait quand c'est passé, il y a plus de 20 ans de ça en arrière.
00:56 Mais aujourd'hui, on ne croit plus à grand chose.
00:59 On est une fabrique à billets.
01:00 C'est du cinéma.
01:01 On jette de l'argent par les fenêtres et on n'a rien derrière.
01:04 - On jette de l'argent par les fenêtres avec l'Europe, Stéphanie Henfray.
01:07 - Alors cette Europe, elle paraît lointaine alors que pourtant elle est très concrète.
01:13 Et la volonté de la liste "Réveiller l'Europe" de Raphaël Kluxman,
01:16 c'est justement de la rendre encore plus concrète en matière, par exemple,
01:19 de politique, de cohésion, de fonds structurels.
01:22 Alors l'Europe concrète, par exemple, en Gironde,
01:25 c'est le financement avec notamment les collectivités territoriales,
01:29 mais la région par exemple est en charge des fonds européens,
01:32 d'une maison de santé à Blasimont.
01:35 C'est par exemple des structures associatives comme le CIDFF,
01:40 une structure féministe qui est accompagnée par l'Europe.
01:43 C'est l'accompagnement d'une commune à notamment avoir une crèche en milieu rural.
01:49 Donc voyez, c'est l'Europe, je dirais, au quotidien.
01:52 Vous aurez la plupart des lycées, par exemple,
01:54 qui vont être financés aussi par les fonds européens.
01:57 Mais il faut en fait gommer davantage ces inégalités,
02:00 notamment par exemple dans le monde rural.
02:05 Le monde agricole connaît une crise,
02:06 et nous ce que nous proposons notamment,
02:09 c'est de notamment augmenter ces fonds,
02:12 de faire en sorte qu'il y ait davantage de cohésion,
02:15 davantage notamment de lieux de santé,
02:17 de lutter contre la désertification médicale,
02:20 d'avoir des services publics.
02:22 Donc ce sont autant d'éléments qui rendraient encore plus cette Europe concrète.
02:26 - Puisque vous évoquiez le sujet de l'agriculture, Stéphanie Henfray,
02:29 vous disiez l'agriculture française et européenne d'ailleurs est en crise.
02:34 Les agriculteurs se disent écrasés par les normes, notamment européennes.
02:38 Est-ce que le système agricole européen, à ce niveau-là, est à bout de souffle aujourd'hui ?
02:43 - Tout à fait, c'est le terme.
02:44 Aujourd'hui, la PAC telle qu'elle existe,
02:46 et d'ailleurs nous avons en fait Raphaël Glucksmann
02:49 et les représentants de notre liste actuelle au Parlement européen,
02:54 ont voté contre cette nouvelle PAC
02:56 parce qu'effectivement le système est à bout de souffle.
02:59 La PAC aujourd'hui, elle ne protège ni les agriculteurs,
03:02 ni même les consommateurs.
03:04 Donc l'un comme l'autre ne s'y retrouve pas.
03:06 Et pour nous, il faut des changements.
03:08 Nous souhaitons que la gauche en Europe soit majoritaire
03:12 pour refonder cette PAC justement,
03:14 pour faire que les agriculteurs soient rémunérés de manière juste.
03:18 - Y compris les petits producteurs,
03:20 on dit souvent que la PAC c'est les gros producteurs qui en bénéficient.
03:22 - C'est exactement ça, c'est rémunérer
03:24 avec une justice sociale derrière tout cela.
03:27 Et cette juste rémunération, elle passe par la mise,
03:30 je dirais la fin notamment, de la rémunération à l'hectare.
03:33 Parce que c'est ce qui crée de l'injustice.
03:35 Vous avez aujourd'hui 80% des aides qui vont à 20% en réalité des agriculteurs.
03:40 Et puis c'est faire en sorte que les agriculteurs vivent de leur travail,
03:45 mais aussi ils sont un pilier de la transition écologique.
03:49 - 7h49 sur France Bleu, Géronde, on parle à l'élection européenne ce matin
03:53 avec, vous l'entendez, notre invitée, la Gérondine Stéphanie Enfray,
03:56 candidate sur la liste PS Place Public, emmenée par Raphaël Glucksmann.
04:01 - Ça nous emmène à cette question des pesticides Stéphanie Enfray.
04:04 C'est aussi un sujet sur lequel l'Europe légifère.
04:06 C'est un sujet dont on parle évidemment beaucoup en Géronde,
04:09 qui est le département qui consomme le plus de pesticides en France,
04:12 qui en achète le plus en tout cas.
04:14 Qu'est-ce que l'Europe peut faire à ce sujet ?
04:16 - Justement, nous on prône une révolution écologique.
04:20 La révolution écologique, ça sous-entend respirer mieux,
04:24 vivre mieux, manger mieux,
04:26 donc ça veut dire une alimentation et une agriculture qui est saine,
04:30 aussi bien pour ceux qui consomment, mais aussi ceux qui produisent.
04:32 Et donc ça passe notamment par la réduction des intrants.
04:38 Et ça c'est possible par l'agroécologie.
04:40 Et ce que nous souhaitons, c'est la fin du glyphosate,
04:42 mais aussi des produits,
04:44 pas seulement dans l'agriculture,
04:46 alors les tueurs aussi d'abeilles,
04:48 ce sont des produits aussi...
04:50 - Les néonicotinoïdes, les fameux.
04:52 - Exactement, mais c'est aussi d'autres produits
04:54 qu'on peut retrouver dans l'industrie,
04:56 qui sont aussi néfastes pour la santé.
04:58 Là on est sur un autre item que l'agriculture,
05:00 mais ce sont autant de produits qu'il nous faut
05:02 aller vers la limitation, voire l'interdiction.
05:04 - Vous évoquez cette préoccupation écologique, écologiste,
05:08 de votre liste. Pourquoi dans ce cas,
05:10 la gauche est partie divisée,
05:12 place publique d'un côté, les écologistes de l'autre ?
05:14 Il n'y a pas d'union possible pour ces européennes ?
05:16 - Les européennes sont souvent un scrutin
05:18 un petit peu différent des élections
05:20 qui sont nationales,
05:22 mais notre liste se veut résolument
05:24 sociale et écologiste.
05:26 Donc vraiment, il y a ces deux aspects-là
05:28 qui sont à avoir en tête.
05:30 Et puis il y a aussi le volet,
05:32 bien évidemment, social.
05:34 La justice sociale,
05:36 qu'il faut absolument porter en Europe.
05:38 Et puis notre liste aussi, elle est résolument
05:40 d'ailleurs féministe.
05:42 - Mais c'est des sujets avec lesquels
05:44 les écologistes ne pouvaient pas faire partie de votre liste,
05:46 même sur ces sujets-là ?
05:48 - Si, il y a bien évidemment,
05:50 mais comme les questions européennes, on est sur d'autres items,
05:52 même si après, une fois qu'on est au Parlement européen,
05:54 il va y avoir des sujets
05:56 sur lesquels nous allons voter ensemble,
05:58 que ce soit sur les questions
06:00 de santé, sur des questions
06:02 par exemple agricoles,
06:04 ou encore sur des questions d'industrie.
06:06 Mais il va y avoir des différences, notamment,
06:08 qui peuvent s'opérer aussi.
06:10 - Un autre gros sujet
06:12 pour l'Europe, avec un impact
06:14 au quotidien, c'est celui du train.
06:16 On parle beaucoup de cette ligne à grande vitesse,
06:18 qui est les chantiers des mars, là, entre Bordeaux et Toulouse,
06:20 Bordeaux et Dax, vous défendez
06:22 l'Europe du train, vous-même.
06:24 - Exactement. - Mais alors, c'est le TER,
06:26 c'est le TGV, l'Europe du train ? - C'est l'ensemble.
06:28 C'est-à-dire que justement, dans cette révolution
06:30 écologique, il y a plusieurs aspects.
06:32 On a évoqué les questions de santé, on a évoqué
06:34 la question de la PAC, parce qu'elle rentre aussi
06:36 dans cette révolution écologique, comme je l'ai dit,
06:38 l'agroécologie c'est un pilier.
06:40 Mais c'est aussi
06:42 la réduction, en fait,
06:44 des pollutions atmosphériques,
06:46 donc c'est aussi la lutte contre
06:48 le réchauffement climatique, donc
06:50 il faut absolument décarboner.
06:52 Et la décarbonation, elle passe
06:54 par une évolution
06:56 de nos moyens de transport,
06:58 et notamment de nous,
07:00 en tant qu'individus, mais aussi à des marchandises.
07:02 - Du fret. - Voilà, le fret.
07:04 Donc l'Europe du train, ça passe aussi bien
07:06 par les trains du quotidien,
07:08 et donc quand je parlais du désenclavement,
07:10 notamment la mobilité, ça c'est un élément
07:12 clé sur l'ensemble de nos territoires,
07:14 par le train, mais par l'ensemble, je dirais,
07:16 des moyens de transport qui permettent la décarbonation.
07:18 C'est aussi
07:20 le RER métropolitain,
07:22 c'est aussi, parce que si on veut
07:24 concurrencer l'avion, il faut aussi
07:26 par exemple des trains de nuit, et aujourd'hui,
07:28 ils étaient depuis 20 ans, on a observé à travers l'Europe
07:30 leur réduction, il faut à nouveau
07:32 réaugmenter en fait le cadencement
07:34 et les lignes en matière de trains de nuit,
07:36 et puis les interciter, et si on
07:38 veut aussi concurrencer, et bien
07:40 il faut aussi des autoroutes du rail,
07:42 et le fret, et bien ça passe aussi
07:44 par, je dirais, un
07:46 élément de décarbonation. Et dernier point,
07:48 cette Europe du train, que ce soit
07:50 à travers le transport de passagers
07:52 ou de marchandises, ça va
07:54 de pair avec la question de la
07:56 réindustrialisation de l'Europe,
07:58 et d'une réindustrialisation
08:00 qui est verte. - Même si
08:02 ces chantiers, notamment pour l'Aérien à grande vitesse,
08:04 sont synonymes de destruction
08:06 d'espaces environnementaux, d'espaces
08:08 à préserver, selon les écologistes,
08:10 Stéphanie Henfray. - Alors,
08:12 il y a des compensations, je sais que là-dessus
08:14 le débat, il existe,
08:16 entre nous, mais à voir en tête
08:18 aussi que par rapport à cette
08:20 ligne, elle sera
08:22 aujourd'hui, le premier financement
08:24 est tombé en matière d'Union Européenne,
08:26 et que c'est aussi un désenclavement
08:28 des territoires, et que ça fait
08:30 partie des grands chantiers à l'échelle
08:32 européenne, sur toute la façade
08:34 atlantique. - Merci beaucoup Stéphanie
08:36 Henfray d'avoir été avec nous, candidate
08:38 sur cette liste, "Parti Socialiste,
08:40 place publique", emmenée par Raphaël Glucksmann.
08:42 Merci beaucoup à vous. - Merci. - A vous, 7h54
08:44 sur France Bleu, j'ai hâte de vous écouter cette interview également.
08:46 Vidéo sur francebleu.fr