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Agathe Hébras est la petite-fille du dernier rescapé du massacre du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane, Robert Hébras.

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Transcription
00:00Mon grand-père et d'autres a tout fait pour qu'on n'oublie pas Auradour et qu'on n'oublie jamais Auradour.
00:15Donc mon grand-père, le matin du 10 juin 1944, il se trouve à Auradour.
00:19Il aurait dû aller travailler ce matin-là.
00:21Il est apprenti mécanicien dans un garage à Limoges.
00:24Mais la veille, il y a eu une altercation entre son chef d'atelier et un soldat allemand.
00:29Et son chef d'atelier, le vendredi soir, lui dit
00:31« Tu vois ce qui vient de se passer. Demain, tu ne viendras pas travailler, c'est plus prudent. »
00:35Il a 18 ans et effectivement, il est content d'avoir un jour de congé supplémentaire.
00:52Mon grand-père est amené à la grange Lodi.
00:56Il fait partie du groupe le plus important.
00:58Ils sont une cinquantaine d'hommes dans cette grange.
01:02Il va être fusillé dans un premier temps.
01:07On va lui tirer dessus.
01:09Il est blessé au niveau de la cuisse, du sein gauche et du bras.
01:14Il se retrouve sous les autres.
01:16Quand les soldats rentrent dans la grange de nouveau et achèvent,
01:19ce qui est encore un brin de vie, mon grand-père qui est caché sous les autres et protégé.
01:24Les soldats ne voient pas qu'il est vivant.
01:28Et puis enfin, quand ils vont mettre le feu sur les corps,
01:31d'abord il va se protéger avec le corps de ses camarades.
01:35Et puis quand ses cheveux et sa peau commenceront à brûler et que la douleur sera trop intense,
01:40il se dégagera de sous les corps.
01:43J'ai entendu mon grand-père me dire, j'ai le sang de mes camarades qui coule sur moi
01:47et donc j'avais besoin qu'on puisse le montrer.
01:51Il était effectivement le dernier à pouvoir dire,
01:55j'ai vu, j'ai vécu le massacre d'Oradour-sur-Glane.
01:59Mon grand-père s'inquiétait beaucoup du moment où il allait disparaître,
02:03de la manière dont sa mère, son frère, son père,
02:07Mon grand-père s'inquiétait beaucoup du moment où il allait disparaître,
02:10de la manière dont sa mémoire allait être transmise ou récupérée.
02:16Si on parle encore aujourd'hui d'Oradour, 80 ans après le massacre,
02:19c'est parce que mon grand-père et d'autres ont tout fait pour qu'on n'oublie pas Oradour
02:24et qu'on n'oublie jamais Oradour.
02:26Il faut savoir que les soldats qui ont commis le massacre d'Oradour
02:29étaient de très jeunes hommes qui avaient, pour certains, 17 ans.
02:33L'idéologie nazie qui est derrière ces hommes,
02:38c'est les dangers de l'embrigadement.
02:40Mon grand-père m'a transmis l'importance de ce souvenir de notre passé,
02:46mais aussi de pouvoir tirer les leçons de ce passé
02:51pour comprendre le présent et construire un avenir meilleur,
02:57ou en tout cas un avenir en paix.

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