Dimitri Pavlenko, journaliste Europe 1, analyse la poussée des droites radicales après les élections européennes.
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00:00Alors, les nouvelles droites, on a dit radicales, nationales, populistes,
00:05ça vaut le coup de s'intéresser sur ce qu'elles sont, parce qu'en fait on voit que non seulement elles sont...
00:10on a à peu près... on a un nuancier extrêmement vaste, et on a parfois des oppositions entre elles,
00:15d'où la grande complexité de savoir, vous savez, si vous suivez un peu le débat européen,
00:19est-ce que telle formation ira dans le groupe ECR, des libéraux conservateurs,
00:27ou bien dans le groupe ID, celui où à priori devraient atterrir Marine Le Pen et le Rassemblement National ?
00:32Vous voyez, vous avez plein de nuances, sur la question de l'OTAN par exemple,
00:36est-ce que vous en avez qui sont atlantistes, vous en avez d'autres qui sont anti-atlantistes,
00:41voire pro-russes, sur les questions d'économie, sur les questions même d'immigration et d'islam,
00:45qui sont le carburant électoral numéro un de ces formations politiques.
00:49Alors prenons un exemple, Giangia Meloni, elle est très atlantiste, elle est pro-OTAN,
00:54elle est économiquement plutôt libérale, protectionniste mais plutôt libérale,
00:58elle défend la famille chrétienne traditionnelle, mais elle a signé le pacte Asile et Migration,
01:04le fameux pacte européen, donc voilà, un engagement européen de Giangia Meloni.
01:08Vous prenez le Rassemblement National, qui n'est pas libéral, qui est en partie plutôt étatiste,
01:12le RN pense que l'État peut tout, c'est le côté un peu Louis XIV, si vous voulez, de cette formation,
01:18le RN défend l'idée que l'État social, c'est pour les nationaux, c'est au cœur de son ADN politique,
01:25le RN combat le pacte Asile et Migration, qui a été signé par Giangia Meloni,
01:29mais Marine Le Pen dit, elle, que l'islam est compatible avec la République,
01:33ce que ne dit pas Reconquête, etc.
01:36Vous voyez donc les dissensions très nombreuses sur un grand nombre de points de programme,
01:41et alors sur l'Ukraine et la Russie, là je ne m'attarde même pas,
01:44vous avez des pro-Kiev, vous avez des pro-Kremlin, vous avez des neutres, etc.
01:48Le seul point commun de tous ces partis qu'on va appeler les nationaux populistes,
01:53c'est leur détestation pour la droite classique, qui elle, fait le choix de siéger avec le PPE au sein du Parlement européen,
01:59PPE qui travaille avec la gauche et les centristes,
02:02et ce n'est pas parce qu'en fait ces droites nationales populistes font masse qu'elles sont potentiellement
02:07les faiseurs de roi au niveau européen, qu'elles sont mûres pour s'allier, pour diriger l'Union européenne,
02:12bon cela dit, si vous regardez PPE, sociodémocrate et centre,
02:16qui va gouverner comme depuis 45 ans le Parlement européen, eux aussi sont extrêmement divisés.