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Frank Riester, ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé des Relations avec le Parlement, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
Retrouvez "L'entretien - Dimitri Pavlenko" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-dimitri-pavlenko

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Transcription
00:00 8h13 sur Europe 1. Bonjour Franck Riester.
00:05 - Bonjour.
00:05 - Bienvenue sur Europe 1, ministre d'Élections.
00:06 - Merci.
00:07 - Auprès de la première ministre chargée des relations avec le Parlement depuis Pékin,
00:11 l'envoyée spéciale d'Europe 1, Arturo Delaborda, a recueilli ce matin la réaction de l'entourage du président de la République, Emmanuel Macron,
00:18 qui est sur place, à cette phrase d'Elisabeth Borne, reliée par le journal Le Monde,
00:22 d'après la première ministre, qui dit "ne pas vouloir brusquer les choses dans le dialogue avec les syndicats,
00:27 il faut respecter, dit Elisabeth Borne, une période de convalescence",
00:31 ce à quoi l'entourage présidentiel dit "non, non, le cap a été donné lors de l'interview de 13h".
00:35 C'est quoi ? C'est un désaveu d'Elisabeth Borne ? Il y a de la friture entre Matignon et l'Elysée, Franck Riester ?
00:42 - Je crois que tout ça n'est absolument pas contradictoire. Le cap est fixé par le président de la République,
00:46 les choses sont mises en oeuvre par la première ministre, la première ministre...
00:50 - On peut rappeler le cap, Franck Riester ?
00:52 - Le cap, c'est le cap de la réforme, le cap de l'indépendance de notre pays, la souveraineté de notre pays,
00:57 le cap de l'amélioration des services publics en matière de santé, en matière d'éducation,
01:01 en matière de planification écologique, d'inscrire notre économie dans le XXIe siècle,
01:09 et donc la nécessité de décarboner notre industrie, d'améliorer toujours et encore la compétitivité
01:14 pour plus d'emplois avec cette stratégie de plein emploi, c'est ça le cap.
01:17 Et la méthode, c'est une méthode qui évidemment est toujours et encore d'associer les organisations syndicales,
01:24 d'écouter, de tenir compte, mais aussi d'agir et de mener les réformes qui ont été présentées
01:31 par le président de la République, par les candidats de la majorité présidentielle
01:34 lors des élections législatives il y a moins d'un an.
01:36 - Mais écoute, tout de même, cette déclaration d'Elisabeth Borne qui parle de la nécessité
01:40 de ne pas brusquer les choses, ça se voulait sur de petits coups d'extincteur,
01:44 suite à la petite passe d'armes qui a eu lieu entre Laurent Berger et Emmanuel Macron.
01:49 Je rappelle les faits, Laurent Berger qui sur l'opéron de Matignon mercredi
01:52 parle d'une grave crise démocratique, Emmanuel Macron qui depuis Pékin rétorque
01:56 que de tels propos font monter les extrêmes.
01:59 Est-ce qu'un président devrait dire cela, Franck Riester ?
02:01 - Ecoutez, il n'y a pas de crise démocratique. De quoi parlons-nous ?
02:05 Nous parlons d'une réforme qui a été présentée encore une fois très clairement
02:09 pendant l'élection présidentielle, pendant l'élection législative,
02:12 qui est mise en œuvre d'une façon qui prend en compte un certain nombre d'éléments
02:20 demandés par les organisations syndicales, demandés par les forces politiques.
02:24 On voulait, le président de la République avait prévu de réformer à 65 ans,
02:31 reporter à 65 ans l'âge de départ en retraite.
02:34 Finalement c'est 64 ans. Beaucoup de choses ont été intégrées dans le texte.
02:38 Et d'ailleurs, ce n'est pas le texte du gouvernement, c'est le texte du Parlement.
02:41 Après 175 heures de débat au Parlement, après plusieurs votes au Sénat, à l'Assemblée nationale...
02:46 - Vous voyez bien Franck Riester. - Attendez, écoutez-moi.
02:48 - Non mais je vous entends, mais on est connu. Ça fait deux semaines que vous répétez la même chose.
02:51 - Mais oui, mais où est la crise démocratique ?
02:53 - Vous voyez que ça ne passe toujours pas. Je ne vais pas vous faire la liste des sondages
02:55 qui disent que deux tiers des Français ne veulent toujours pas de réforme.
02:57 - Mais qu'il y ait une opposition forte à cette réforme, oui.
03:01 Mais est-ce que ça doit empêcher la réforme ? Non.
03:03 Puisqu'il y a eu une validation démocratique, un processus démocratique
03:06 qui va se terminer avec l'avis juridique du Conseil constitutionnel.
03:10 Donc il n'y a pas de crise démocratique.
03:12 Il y a une opposition sociale très clairement exprimée.
03:16 - Il y a un blocage et on n'en sort pas malgré tout Franck Riester.
03:19 - Il y a la volonté de continuer à agir en discutant avec les organisations syndicales
03:24 quand c'est des réformes qui sont sur le champ,
03:27 qui touchent les organisations syndicales,
03:29 en prenant le temps de la discussion et de la concertation.
03:31 Et c'est très clairement ce qu'a dit la Première ministre.
03:34 - Mais donc vous considérez que quand Laurent Berger et les syndicats,
03:37 puisque c'est écrit dans leur communiqué d'après-entretien avec la Première ministre,
03:42 quand ils parlent de crise démocratique,
03:44 ils sortent de leur champ de compétence d'après vous ?
03:46 - Non, ils sont libres de dire ce qu'ils veulent.
03:48 Mais nous pouvons dire que nous estimons qu'il n'y a pas de crise démocratique.
03:52 C'est tout.
03:53 - Quand vous voyez qu'il y a un demi-million de personnes hier dans la rue
03:57 pour la 11e journée de mobilisation,
03:59 bon, ceux qui vont voir le verre à moitié vide, l'autre à moitié plein,
04:02 vont dire "ben oui, il y avait moins de monde que la journée précédente".
04:04 Malgré tout, Franck Riester, vous dites "il n'y a pas de crise démocratique".
04:07 Cette chorégraphie reconduite de semaine en semaine,
04:09 de fortes mobilisations, de la casse dans les rues, dans les grandes villes de France,
04:13 ça vous convient ?
04:15 C'est comme ça qu'on veut en sortir ?
04:16 - Oui, on est dans une...
04:17 - Et le 14 avril, c'est terminé après la décision du Conseil constitutionnel.
04:19 - On est dans une grande démocratie où s'il y a des oppositions
04:21 à des politiques menées par le gouvernement,
04:23 elles peuvent s'exprimer.
04:24 Elles peuvent s'exprimer dans le calme.
04:27 Quand il y a des violences, il faut les sanctionner, les condamner.
04:29 Ce que ne fait pas d'ailleurs un certain nombre de partis politiques.
04:32 A commencer par la France insoumise qui a tendance à toujours moduler son propos
04:37 quand il s'agit des violences.
04:38 Et on voit bien que le projet politique, d'ailleurs, de la France insoumise,
04:43 c'est pas un projet social, c'est un projet politique de chaos,
04:46 de créer le désordre et la bordélisation à la fois du Parlement,
04:50 mais aussi de notre pays.
04:52 Et donc nous, nous voulons rester sur des principes qui nous paraissent les bons.
04:56 Aller devant les électeurs avec un projet,
04:59 le mettre en œuvre, ensuite, pas d'une façon autoritaire,
05:02 mais en tenant compte aussi de la vie,
05:04 de ce que sont les forces politiques,
05:06 de ce que sont les acteurs sociaux,
05:08 de ce que sont les Français,
05:09 mais en restant déterminés à réformer le pays
05:12 parce que c'est l'intérêt général.
05:13 On ne fait pas cette réforme pour se faire plaisir.
05:15 On fait cette réforme parce que c'est nécessaire
05:17 de sauver notre système de retraite par répartition
05:19 qui est menacée par les déficits à venir.
05:21 C'est ça, c'est un des piliers de notre modèle social,
05:25 un pilier de notre solidarité intergénérationnelle
05:28 que nous devons sauver.
05:29 Et c'est au cœur du projet politique du Président de la République,
05:31 il l'a dit très clairement devant nos compatriotes,
05:34 il a été élu Président de la République,
05:36 et les députés ont été élus.
05:38 Ensuite, il y a un processus démocratique,
05:40 nous avons respecté la Constitution.
05:42 Je vois bien ceux qui veulent délégitimer l'élection du Président,
05:45 délégitimer l'élection de nos députés,
05:47 délégitimer la Constitution,
05:50 délégitimer, là on le sent dans les propos de la France Insoumise,
05:53 les futures décisions du Conseil Constitutionnel.
05:56 - Franck Riester, délégitimation contre délégitimation.
05:59 - Je le dis, c'est parce que dernière, il y a eu une stratégie de chaos. Pardon ?
06:01 - Non mais attendez, quand le Président de la République, lui,
06:02 dit que la foule n'est pas légitime,
06:04 on peut se jeter les invectives comme ça au visage,
06:07 - C'est pas une invective !
06:08 - Malgré tout, il y a une crise, vous l'admettez ou pas Franck Riester ?
06:11 - Mais bien sûr qu'il y a une protestation sociale
06:15 que l'on regarde, que l'on écoute.
06:17 C'est pour ça que la Première Ministre a dit très clairement
06:19 qu'il était nécessaire sur un certain nombre de sujets
06:21 de prendre le temps, c'est pour ça que nous consultons
06:23 les forces politiques, les forces syndicales.
06:25 J'étais aux côtés de la Première Ministre,
06:27 et je serai aussi la semaine prochaine pour rencontrer
06:29 les présidents de groupe, les présidents de partis,
06:31 pour voir de quelles sont les priorités,
06:33 quel est le calendrier le plus adapté.
06:36 On voit bien qu'il faut changer de méthode,
06:38 enfin, continuer d'aller dans le changement de méthode
06:40 à l'Assemblée Nationale et au Sénat pour prendre plus de temps
06:42 pour discuter les textes, les discuter plus en amont
06:44 avec les Français, avec les forces politiques
06:47 pour que les textes soient mieux discutés,
06:49 avec plus de temps, avec plus de temps de poser le débat
06:52 et ensuite de pouvoir réformer correctement.
06:54 - Ça comprend pas, c'est le temps sur chaque texte, vous pensez ?
06:57 - On voit bien que, d'autant plus avec cette situation
07:00 de majorité relative, le temps pour les parlementaires
07:03 de travailler les textes est par soi pas suffisant,
07:05 et qu'en tout cas, on a besoin de mieux préparer les textes
07:08 en ayant moins de textes pour que les députés aussi,
07:11 les sénateurs aient le temps d'aller en circonscription
07:13 pour expliquer à nos compatriotes ce qu'il y en est,
07:15 pour écouter nos compatriotes.
07:17 Mais, si vous voulez, cette stratégie de certains,
07:21 de créer de la confusion...
07:23 - L'explication du texte ne fait pas bouger les lignes, Franck Riester.
07:25 - De la confusion est très dangereuse pour notre démocratie,
07:29 et c'est la raison pour laquelle nous le dénonçons avec beaucoup de force.
07:32 Et cette stratégie de délégitimation de nos institutions,
07:35 de cautionnement des violences,
07:37 a pour unique objectif de créer le chaos.
07:40 Et c'est l'objectif politique de l'extrême-gauche
07:42 et de la France insoumise, le contestant.
07:44 - J'ai bien compris, vous déviez les critiques uniquement
07:47 sur la France insoumise, j'entends bien,
07:49 mais malgré tout, est-ce que vous pensez
07:51 qu'après la décision du Conseil constitutionnel,
07:53 qui doit être rendue vendredi prochain,
07:55 bon ben voilà, c'est réglé, tout le monde va rentrer chez soi,
07:57 comme si c'était rien passé ?
07:59 - Ben nous verrons.
08:00 - Je vous cite ce que dit Solidaire, le syndicat Solidaire,
08:02 qui est dans l'inter-syndical,
08:04 "Le Conseil constitutionnel n'est pas l'alpha et l'oméga."
08:06 "Force ouvrière dit que le mouvement continuera
08:08 quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel."
08:10 - Écoutez, chacun est libre, dans notre démocratie,
08:14 d'agir comme il le souhaite sur ces questions-là ?
08:17 Simplement, le Conseil constitutionnel va dire le droit
08:21 sur le texte qui sort du Parlement,
08:23 voilà, il s'exprimera sur ce texte.
08:26 - Et s'il valide un référendum d'initiative ?
08:28 - Ben écoutez, très bien, le processus se conduira.
08:33 On respecte les institutions, on respecte la Constitution,
08:36 il y a des processus, il y a des règles,
08:38 ces règles doivent être respectées par tous,
08:41 et simplement...
08:43 - Le poison lent d'un référendum d'initiative participative,
08:45 là, qui va durer 9 mois minimum,
08:48 avec une retraite ton, comme disait Alexis Brézé...
08:51 - Ne brûlez pas les étapes.
08:53 D'abord, il y a une décision qui doit être prise
08:55 par le Conseil constitutionnel de recevabilité
08:58 de cette demande de RIP.
09:00 - Donc, comme vous l'aviez dit la semaine dernière,
09:01 vous me dites "on n'y pense pas pour le moment, on verra bien le 14 avril."
09:04 - On verra la décision, ne brûlons pas les étapes.
09:06 Ce qu'il faut dire à nos compatriotes,
09:08 c'est que la Constitution, la démocratie,
09:11 la démocratie est respectée avec ce processus politique et démocratique
09:15 concernant la réforme des retraites.
09:16 - Donc, circuler, il n'y a rien à voir ?
09:17 - Non, et que sur le fond, quelle alternative
09:20 à la réforme que nous proposons pour sauver notre système de retraite ?
09:23 Le Front National, le Rassemblement National
09:26 a été complètement invisible, inaudible,
09:29 n'a rien proposé d'alternative pour assurer
09:31 le financement de notre système de retraite par le Parlement.
09:33 - Mais c'est lui qui a le grand coup aujourd'hui.
09:35 - Et la France Insoumise, et la gauche,
09:37 a finalement, grâce aux interpellations qui ont été les nôtres,
09:41 fini par dire que c'était des impôts, des taxes, des cotisations,
09:44 en plus, au détriment du pouvoir d'achat de nos compatriotes,
09:47 au détriment du pouvoir d'achat des retraités et des actifs,
09:50 au détriment de la compétitivité de nos entreprises,
09:52 et donc de l'emploi, ce que nous refusons avec beaucoup de force.
09:55 Donc, quelle alternative à ce que nous proposons ?
09:57 Et pour autant, nous sommes bien conscients
09:59 qu'il y a des sujets qui doivent continuer d'être travaillés
10:02 avec les organisations sociales et syndicales.
10:06 - Mais ils n'ont pas envie !
10:07 Et vous l'ont dit fermement mercredi.
10:08 Vous avez assisté à l'entretien, au bout d'une heure c'était plié,
10:10 sur le thème, vous ne retirez pas le texte, très bien, on s'en va.
10:13 - Mais, attendez, il n'y a eu absolument aucune porte de fermée
10:16 pour l'avenir, pour travailler sur un certain nombre de sujets.
10:19 - Non, non, mais il n'y a pas eu de porte de fermée,
10:20 ils sont sans partie de même, vous l'avez bien vu.
10:22 - Il y a un désaccord.
10:23 - On a vu la même chose ou pas, Franck Riester ?
10:25 Vous étiez dans le bureau.
10:26 - Il y a un désaccord.
10:27 D'abord, je n'y étais pas, puisque c'était Olivier Dussopt
10:30 et Stanislas Guérini qui y étaient avec la première ministre,
10:34 mais les organisations syndicales, non.
10:37 On a un désaccord avec eux sur le report de l'âge de 64 ans, bien sûr.
10:42 - C'est le moins que l'on puisse dire.
10:44 - En tout cas, c'est une réalité.
10:46 Pour autant, est-ce que la porte est fermée pour travailler dans l'avenir
10:49 sur un certain nombre de sujets qui touchent la vie de nos compatriotes,
10:52 la pénibilité, les carrières longues, la mise en œuvre de cette réforme des retraites,
10:56 l'évolution des conditions de travail,
10:59 toutes ces questions importantes,
11:01 les systèmes de reconversion, de formation professionnelle,
11:05 tout ça doit être évoqué dans l'avenir,
11:07 et bien évidemment dans un état d'esprit d'apaisement,
11:09 d'un esprit de dialogue et d'un esprit constructif.
11:11 - Vous disiez que le RN n'a pas dit, n'a pas fait grand-chose dans cette crise.
11:16 Vous avez sans doute vu, Franck Riester, ces deux sondages parus hier,
11:20 l'un IFOP, l'autre ÉLAB.
11:22 En tant qu'en cas d'élection, nous voterions pour le premier tour
11:25 ou le second tour de l'élection présidentielle ce week-end,
11:28 Marine Le Pen devancerait très nettement Emmanuel Macron,
11:31 et même si c'était le second tour, elle le battrait de presque 10 points.
11:35 - Ça n'a pas de sens, puisque c'est complètement une fiction.
11:39 Le président de la République ne pourra pas se représenter du fait de la Constitution,
11:44 donc là on est vraiment sur un sondage fiction.
11:47 - Ça vaut rien pour vous.
11:48 - C'est fiction complet, comme l'autre sondage qui est déjà de se projeter en 2027,
11:53 qui est aussi une fiction complète.
11:54 - Malgré tout c'est quand même un thermomètre intéressant, non ?
11:56 - Est-ce qu'on peut, à un moment donné, se dire que les sondages c'est bien,
12:01 mais que ce qui compte c'est la réalité démocratique ?
12:03 - Ne me dites pas que les sondages ne comptent pas,
12:05 le gouvernement a dépensé 16 millions d'euros en études entre 2019 et 2022,
12:08 ça va être 21 millions, l'appel d'offres n'a pas été conclu à l'instant.
12:10 - Mais je ne dis pas que ça ne compte pas, je dis simplement,
12:12 est-ce que pour autant on doit en tirer des conclusions politiques majeures,
12:16 comme vous essayez de le faire ?
12:18 - Non, je vous fais réagir simplement à la situation.
12:21 Malgré tout ça ne vous interpelle pas,
12:23 Marine Le Pen, favorite, 10 points d'écart avec Emmanuel Macron,
12:27 dans un sondage, c'est quand même quelque chose.
12:29 - On voit bien sa stratégie, Marine Le Pen,
12:31 c'est de ne rien dire, de ne rien proposer, aucune alternative,
12:34 c'est sûr que de ne pas aborder les sujets qui sont difficiles,
12:38 de ne pas proposer, de répondre avec beaucoup de courage
12:41 aux enjeux qui sont les nôtres,
12:44 de défendre l'intérêt général avant toute considération politique ou électorale,
12:48 ça c'est évidemment loin de ce que fait Marine Le Pen.
12:52 Mais à un moment donné, nous notre responsabilité,
12:55 parce que le président de la République a été élu,
12:57 les députés ont été élus, il y a un gouvernement,
12:59 c'est d'agir au service des Français, dans l'intérêt général,
13:02 pas pour essayer d'avoir une popularité à court terme,
13:04 parce que c'est l'intérêt du pays qui le demande et qui le nécessite.
13:08 C'est ça qui fait aussi la grandeur de la politique,
13:11 se présenter devant des élections avec un projet clair,
13:14 sans rien mettre sous le tapis, sans rien cacher aux yeux des Français,
13:17 être élu et de le mettre en œuvre en essayant de tenir compte
13:20 le plus possible, évidemment, de ce que pensent les forces politiques
13:23 et de ce que pensent les organisations syndicales.
13:25 C'est ça la politique et c'est l'intérêt général qui doit prévaloir.
13:28 - J'ai une dernière question pour vous Gérald Darmanin,
13:30 devant la commission des lois du Sénat,
13:32 qui l'interrogeait sur la manifestation illégale de Sainte-Sauline,
13:36 a dit vouloir se pencher sur les subventions que perçoit la Ligue des droits de l'Homme,
13:39 qui est très critique sur la gestion du maintien de l'ordre.
13:42 La gauche s'offusque de cette déclaration du ministre.
13:45 Il a raison ou pas, Gérald Darmanin, de questionner la pertinence
13:48 de financer une association qui met gravement en cause l'État ?
13:51 - Écoutez, en tout cas, ce qui est certain, c'est qu'il y a beaucoup d'associations
13:54 qui font un travail remarquable en matière de liberté, de droit,
13:57 et la Ligue des droits de l'Homme est une association
14:00 qui depuis des années fait ce travail-là.
14:02 Ensuite, on peut s'étonner que, par exemple,
14:06 il y ait eu une contestation des arrêtés de transport,
14:10 par exemple, d'armes par destination vers le site de Sainte-Sauline,
14:16 et c'est ce qu'a voulu exprimer Gérald Darmanin.
14:19 - Merci Franck Riester. - Merci à vous.
14:21 - Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, invité ce matin d'Europe.

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