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00:00 À 7h17, on vous souhaite la bienvenue, Lydie Lahaye.
00:02 Nous poursuivons notre émission spéciale, résultat des élections européennes maintenant.
00:06 Et nous revenons sur les annonces de dissolution de l'Assemblée nationale par le président de la République.
00:11 On va en parler maintenant avec Richard Ramos, le député sortant Modem du Loiret.
00:15 Bonjour Richard Ramos.
00:16 Bonjour.
00:16 La majorité présidentielle que vous représentez a lourdement été battue aux européennes hier soir.
00:20 Emmanuel Macron a-t-il raison de dissoudre l'Assemblée nationale ?
00:24 Est-ce que c'est courageux ? Est-ce que c'est risqué ?
00:26 C'est risqué, c'est courageux, mais en tout cas, c'est toujours bien de donner la parole au peuple.
00:31 Le peuple, il a parlé, il a mis une sacrée défaite à la majorité présidentielle, donc je fais partie.
00:36 Et donc derrière, on redonne la parole au peuple, on leur dit "vous voulez l'extrême droite au pouvoir ?
00:41 Eh bien prenez-la, sans programme, sans rien.
00:43 On revient devant vous, si vous voulez que l'extrême droite revienne au pouvoir en France, eh bien allez-y".
00:50 Et donc c'est le peuple qui doit décider.
00:51 Comment analyser ces résultats ?
00:53 C'est un échec de la politique d'Emmanuel Macron, un rejet aussi de sa personne.
00:58 – Moi, je l'ai dit à plusieurs reprises, et je montrais chez vous dans vos studios,
01:02 mes affiches électorales pour juin qui étaient déjà faites,
01:06 mes professions de foi étaient déjà rédigées.
01:07 – Vous aviez anticipé cette décision, cette annonce.
01:11 – Et je l'ai dit publiquement plusieurs fois depuis des mois,
01:14 il y a une arrogance gouvernementale.
01:16 Moi, je suis dans la majorité présidentielle, et puis on me dit que j'étais excessif.
01:19 À chaque fois, on me dit "vous, M. Ramos, vous allez vous faire rouspéter par le gouvernement".
01:24 Ces ministres actuellement, ils nous expliquent pourquoi les Français doivent être heureux
01:28 et pourquoi on va leur expliquer qu'on a raison et eux, ils ont tort.
01:32 Ils confondent pédagogie avec arrogance.
01:34 Et donc, on a été sanctionné sur une forme d'arrogance.
01:38 Donc, soit, vous savez, c'est comme quelque part un ado qui fait une connerie,
01:43 à un moment donné, il a une sanction, et peut-être que ça le remet sur le droit chemin.
01:47 Moi, je suis prêt à aller arpenter notre Loiret,
01:50 je suis prêt à aller regarder les Français et les Loiretains et les gens de ma circo
01:54 droit dans les yeux et leur dire "je crois que j'ai essayé de bosser comme un homme libre".
01:57 – Vous allez repartir en campagne avec l'idée de défendre votre poste, Richard Ramos ?
02:02 – Surtout de défendre les Français, défendre la circo,
02:04 défendre les gens qui m'appellent et auxquels j'essaie de répondre à leurs dossiers,
02:08 défendre aussi notre agriculture, nos entrepreneurs, les dossiers que je monte, c'est ça.
02:12 Je ne suis pas reparti en campagne, d'hier soir, j'y étais.
02:15 – Il faut trouver des alliés en trois semaines, c'est une campagne express.
02:19 Les démocrates doivent s'unir contre les partis nationalistes, c'est ça le message ?
02:25 – Mais bien évidemment, on a aujourd'hui trois gros blocs.
02:27 On a un bloc d'extrême gauche, avec M. Mélenchon,
02:31 dont on voit bien dans les résultats que lui aussi c'est un échec cuisant,
02:34 où il est considéré comme un dictateur.
02:36 On a de l'autre côté un bloc d'extrême droite, c'est-à-dire de cette droite dure,
02:41 cette droite qui nous explique que matin, midi et soir, c'est la faute de l'étranger.
02:45 Mais on ira ramasser comment ? Nos asperges dans le Loiret.
02:47 Comment on ira ramasser nos cerises ? Comment on ira se faire soigner à l'hôpital ?
02:51 Donc on va dire, et nos chefs d'entreprise dans le Loiret, il va falloir qu'ils se réveillent.
02:55 Parce qu'eux, ils nous disent, on va voter le Front National,
02:57 comme les paysans du Loiret, la même chose.
02:59 Mais derrière, j'ai besoin de main-d'œuvre étrangère.
03:02 Eux aussi, on va les mettre dans leurs responsabilités.
03:04 Nous, on est devant nos responsabilités, de ce qu'on n'a pas bien fait.
03:07 Mais les Français aussi sont devant leurs responsabilités.
03:09 On va voir s'ils pensent vraiment qu'en France,
03:12 l'extrême droite, elle est la mieux armée pour diriger ce pays.
03:15 – Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que LR également, les Républicains,
03:17 ils doivent aujourd'hui se positionner et prendre leurs responsabilités ?
03:21 – Mais LR, ils doivent, chacun fait ce qu'il veut,
03:23 moi je ne suis pas un donneur de leçons.
03:25 Je trouve que normalement ce bloc, LR, les gens comme M. Glucksmann,
03:30 c'est-à-dire, moi vous savez, Glucksmann, je l'ai vu il y a 3-4 mois à Bruxelles,
03:35 il me disait "Richard, il faudrait qu'on fasse ensemble avec le Modem".
03:37 Il y a un bloc central humaniste auquel on ne pense pas tout à fait la même chose,
03:41 mais on doit s'unir contre les extrêmes,
03:43 que ce soit l'extrême gauche ou l'extrême droite.
03:45 – Quand on regarde les résultats dans le Loiret, vous l'avez fait, Jean Ramos,
03:49 le Rassemblement National quasiment en tête partout, dans toutes les communes,
03:53 un score historique également à Orléans, vous êtes tombé de votre chaise ?
03:57 – Non, non, je ne suis pas tombé de votre chaise,
04:00 c'est que ceux qui sont sur le terrain depuis des semaines et des mois,
04:03 on entend bien l'espèce de ras-le-bol français,
04:06 l'espèce des gens qui ont peur, qui ont peur de l'avenir,
04:09 qui ont peur même pour leurs petits-enfants,
04:10 et donc on sentait bien cette montée-là,
04:12 et M. Bardella c'est un vase, c'est un vase qui est joli,
04:17 qu'on regarde mais c'est creux à l'intérieur,
04:19 et je pense que la politique ce n'est pas remplir un vase,
04:22 c'est allumer un feu, et le feu de l'espoir.
04:24 – Merci beaucoup Jean Ramos, merci d'être venu ce matin sur France Bleu Orléans
04:29 pour réagir à cette annonce de dissolution de l'Assemblée Nationale d'Emmanuel Macron,
04:34 et à cette campagne dans laquelle vous allez vous lancer à nouveau,
04:38 dès ce matin d'ailleurs.
04:40 – Dès ce matin on y est, on est sur le terrain,
04:42 vive le Loiret et puis vive la France.
04:44 – Merci à vous, bonne journée.