• il y a 5 mois
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00:00Sous-titrage Société Radio-Canada
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00:34Sous-titrage Société Radio-Canada
00:58C'est dommage mon petit, tu es bien trop court.
01:02C'est dommage mon petit, tu es bien trop court.
01:08Je fais bien trop d'erreurs, oncle Georges.
01:10Il faut que tu prennes ton temps au dix-huitième, petit.
01:12Tu les glisses à des tailles.
01:13Je suis plus mauvais que quand j'ai débuté.
01:15Tout le monde à ses limites.
01:17On traverse tous des moments difficiles.
01:19Tu as peut-être raison.
01:20Et tes études de droit, ça marche ?
01:22Pas mal.
01:23J'attaque le droit romain cette année.
01:27A propos, rien ne te force à rester dans cet hôtel.
01:30Oui, je sais.
01:31Mais dans cette ambiance aussi sinistre,
01:33le meilleur des délassements, c'est encore le travail.
01:38Comment est Birsdell ces temps-ci ?
01:40Oh, il croit dur comme fer qu'il fera de moi un notaire très compétent.
01:43A dire vrai, il serait plutôt gentil.
01:45Gentil ? Birsdell ?
01:47Oui.
01:48Dès que j'arrive le matin, quand j'entre dans son cabinet,
01:50il s'occupe toujours de mes progrès.
01:52Oui, à la réflexion, ce n'est pas surprenant.
01:55Quoi ?
01:56Que ton golf soit loin d'être au point.
01:58Pourquoi ?
01:59Eh bien, depuis quelques temps,
02:01dès l'aube, tu sautes de ton lit.
02:03Tu fais une demi-douzaine de trous avec l'estomac vide.
02:05Ensuite, tu files à l'étude pour voir ton Birsdell.
02:07Le ventre, toujours vide.
02:09Tu rentres pour te goinfrer des règlements romains
02:11en ingurgitant le ratat de ta pension.
02:13Je te le dis sans envages, mon petit.
02:15Tu en fais trop.
02:17Je sais que mon style n'est pas très...
02:18Je t'assure que ton style est excellent.
02:20Soigne ton swing.
02:21Fais attention à ton bras.
02:23Toujours raide.
02:24Et regarde ta balle.
02:30Salut, Funkel.
02:31Bill.
02:35Vous vous sentez à votre place, ici ?
02:37Comment ça ?
02:38Ce club a été la maison familiale, avant.
02:40Je ne dis pas ça pour moi, j'y viens rarement,
02:42mais ce n'est pas bien joyeux pour vous
02:44de rester à proximité de revenants
02:45tels que le vieux Tom Dick ou Harry.
02:47Excusez-moi.
02:50Je devine ta pensée.
02:51Sacré Harry.
02:53Non, non, non, je me sens...
02:55Je me sens particulièrement bien entouré de toute cette noblesse.
02:58Cette maison est un peu ma résidence secondaire.
03:00Son loyer m'assure d'excellents revenus.
03:03Alors, de quoi est-ce que je me plaindrais ?
03:06Un golf à ma disposition quand je le souhaite ?
03:08Un restaurant où manger tous les jours ?
03:10Tu voudrais que ça m'appartienne ?
03:11Ah non, merci, Chuck.
03:13Je savoure le bonheur de faire partie
03:15des êtres les plus heureux de l'humanité.
03:18Et je porte un toast à l'homme
03:20qui a réussi à perdre le bien familial
03:22et qui a sauvegardé l'enviable position
03:25qui est la mienne aujourd'hui.
03:27Mon grand-père, Paul le Dingue.
03:30Mais n'y a-t-il pas eu un scandale à son propos ?
03:33Oh, si, je sais.
03:34Il a avoué un meurtre sur son lit de mort.
03:36Un meurtre ?
03:37Je n'ai qu'un vague souvenir de cette affaire
03:39et je pense que personne n'a pu l'éclaircir.
03:42Et pourquoi Paul le Dingue ?
03:44Oh, c'était son surnom, il avait perdu ses esprits.
03:48Oh, seigneur, on ne doit pas passer la journée
03:50à parler de mon meurtrier de grand-père
03:52et de ton golf.
03:54Jenkins.
03:55Tu vois, je trouve cette famille assez drôle.
03:58Seule aberration fut d'épouser ta tante Max.
04:01Et ma cousine, Florence.
04:03Il y avait des choses pas claires dans sa vie, elle, non ?
04:05Il n'y a rien à lui reprocher, mon petit.
04:07Elle est partie avec le forgeron.
04:09Pardon.
04:10Maison Artington.
04:11Bonjour, Dot.
04:12C'est mon neveu, Jack.
04:13Ah, oui.
04:14Heureux de vous voir.
04:16Je suis ravi de vous rencontrer.
04:18Je pense que vous allez être contents.
04:20Oui, j'ai enfin pu réussir à trouver un Isaac Walton
04:23dans une superbe reliure majeure.
04:25Un quarto, c'est une splendeur.
04:27Une chose de toute beauté.
04:29Et aussi un splendide Xerox aux estampes authentiques.
04:32Et aussi un inquarto, le cuir en étreffe.
04:34On me les expédiera tous dans les prochains jours.
04:37Alors, je pourrais peut-être vous les faire voir
04:39aussitôt que vous le souhaiterez.
04:41Inutile.
04:42J'enjoins ma femme en Italie demain.
04:44Ah.
04:45Je pourrais vous les faire porter chez vous
04:47et vous les examinerez en rentrant.
04:49Oui, d'accord.
04:50Faites-les porter à madame Emmett.
04:52Ne vous fiez pas à sa mine.
04:53Elle est aussi douce qu'Attila le 1.
04:55Je vous salue, Major Hartington.
04:57Ah, Docteur Lavington.
04:58Je crois que j'ai trouvé ce J.W. Dunn que vous recherchiez.
05:01C'est un coup de chance inespéré, docteur.
05:03J'y ai passé plusieurs jours.
05:08Cet homme est à mon hôtel ?
05:09Et qui est-ce ?
05:10Docteur Lavington.
05:11Un sujet intéressant.
05:12Je crois qu'il est là pour écrire un bouquin.
05:14Dutch me l'a amené à l'apéritif il y a quelques jours.
05:17Il voulait que je lui montre ma collection de Blake.
05:22Sais-tu le nom qu'il se donne ?
05:25Le guérisseur des âmes.
05:28Le guérisseur des âmes ?
05:30Ne serait-il pas légèrement timbré ?
05:32Raisonne une minute, mon petit.
05:34Il y a plein de choses dans l'univers et sur terre, vois-tu.
05:37Et également des hommes comme ce grand-dit un être dangereux.
05:41Bien sûr, cela ne se voit pas.
05:46Ah, où est notre thé ?
05:49Tu sais, madame Emmett a eu un certain mal
05:51pour que ta tante fiche le camp en Italie.
05:56Alors, où en étais-je ?
05:58Docteur Lavington.
06:00Ah, oui, grand-dit.
06:04Je comprends que tu crois ce Lavington un peu timbré, mon petit,
06:07mais j'ai eu le privilège de visiter l'Asie.
06:10Et si tu racontes un homme de bon sens,
06:13bientôt on pourrait laisser l'Inde impériale
06:15à un fakir locteux sous une paire de binocles
06:18qui possède pour tout potage un chal de cachemire et des vêtements de sauvage,
06:21il traitera tout cela de balivernes. Logique, non ?
06:24Pourtant, ça arrivera un jour ou l'autre.
06:27Le pouvoir de l'esprit, mon petit.
06:30Mais où est donc ce thé ?
06:32Pouvoir de l'esprit ?
06:34Oui, jamais ne sous-estimer cela.
06:37Un madras, tiens.
06:39Il m'est arrivé de voir des garçons traverser 10 mètres de braise roulevoyante
06:43avec lenteur sans la moindre peur.
06:45Et non seulement ils ne souffraient pas,
06:47mais leurs pieds n'étaient même pas...
06:50brûlés.
06:51Pouvoir de l'esprit, mon petit.
06:55Ah, vous voilà, madame Emmett.
06:57Merci infiniment.
07:01Cet thé était succulent.
07:03Bonnes vacances.
07:04Et embrassez tant de magues.
07:06Je hais les vacances.
07:07Quelle stupidité.
07:08Les bateaux, les trains et les étrangers.
07:11Merci aussi pour le golf.
07:13J'essaierai de faire des progrès avant votre retour.
07:22Fais attention à ton bras.
07:24Toujours raide.
07:25Et regarde ta balle.
07:43Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
08:14Est-ce que ça va ?
08:15Oui, naturellement.
08:17Vous avez crié il y a un instant.
08:19Non, pour quelle raison ?
08:21Oui, c'est vrai.
08:23Alors, d'où ces cris provenaient-ils ?
08:25Quoi ?
08:26Les cris.
08:27Vous avez entendu ?
08:28Ça provenait de tout près.
08:29Des cris ?
08:30Oui.
08:31Je n'ai rien entendu du tout.
08:33Êtes-vous sûr ?
08:34J'en suis certain.
08:36J'ai parfaitement entendu des cris.
08:38Tout le monde a entendu des cris ?
08:40Oui.
08:41J'ai parfaitement entendu des cris.
08:43Quelle sorte de cri ?
08:45Une femme.
08:46Une femme qui appelait au meurtre.
08:48Au meurtre ?
08:49Quelqu'un appelait au meurtre ?
08:52C'est sûrement une plaisanterie, je crois, cher monsieur.
08:55Félicia !
08:57Félicia !
08:59Viens !
09:00Excusez-moi.
09:01C'est mon père.
09:02Il est souffrant.
09:05Bonjour, monsieur.
09:09Cher monsieur.
09:12Oui, monsieur.
09:13Votre col de veste, il n'est pas bien mis.
09:16Vous êtes très aimable, monsieur.
09:25Vous désirez ?
09:29Euh...
09:32Euh...
09:33Je n'en sais rien, Agnès.
09:35Porridge et toast, rien d'autre.
09:37Attendez, monsieur.
09:50Bonsoir, monsieur.
09:51Bonsoir. Donnez-moi une pinte.
09:53Tout de suite.
09:54Ça ne vous ennuie pas ?
09:55Non, faites comme chez vous.
09:58Vous cherchez un article en particulier ?
10:00Comment ? Non, non.
10:03Je cherche à savoir s'il s'est passé quelque chose.
10:05Ça dépend de ce que vous entendez par passé.
10:08Une grande vente s'est passée jeudi dernier.
10:10Une réunion s'est passée à Churchill ce vendredi,
10:12avec un bal pour finir.
10:14Mais il vous faudra attendre mardi pour avoir le banquier annuel.
10:17C'est à ça que vous pensez ?
10:18Non, ce n'est pas ce à quoi je pensais.
10:20Ah.
10:21Prenez les journaux à grand tirage.
10:23Alors ?
10:24Ils parlent de tas de choses.
10:25Quelles choses ?
10:27Sport, crimes, scandales.
10:30Nos journaux locaux ignorent ce genre de faits,
10:32ou veulent les ignorer.
10:33Nos journalistes évitent de publier des articles à sensation dans leur colonne.
10:37D'ailleurs, il ne se passe jamais rien ici.
10:40Alors j'ai bien fait de choisir ce petit coin.
10:42C'est l'idéal pour un congé.
10:43Ah, les congés.
10:45Ces ridicules trouvailles de notre industrialisation.
10:48Je les préfère aux vacances studieuses.
10:50Docteur Lavington, je crois.
10:51Oui, c'est ça.
10:52Ravi, je suis Hartington.
10:53Le garçon qui fait du golf à la place de ses révisions.
10:55Ah.
10:56J'espère de devenir notaire.
10:57Seulement, l'examen est dur.
10:59Votre oncle disait que vous en faisiez trop.
11:01Trop de quoi ?
11:02Pourquoi dites-vous ça ?
11:03Oh, ça se voit.
11:04Mais à quoi ?
11:05À cause de votre abstention au breakfast, ce matin.
11:08Oh.
11:09Je crois, si j'ai bien compris, que vous êtes ici en congé.
11:12Non, non, non.
11:13Au contraire.
11:14D'ordinaire, je pratique en haut.
11:16Et j'ai un cabinet à Harley Street.
11:18Pour ceux d'entre nous qui ont la chance de ne pas suivre ce que l'on nomme progrès,
11:22un changement d'activité est bien suffisant au renouveau de l'esprit.
11:25Si on se garde d'exagérer.
11:27Non.
11:28Je viens écrire un bouquin.
11:30Ah.
11:31Oncle George, lui aussi, a horreur des congés.
11:33J'espère qu'il est en Italie.
11:35Sinon, il risque de se faire sonner par ma tante Max.
11:37Ah.
11:38Espérons-le de tout cœur.
11:39Pour le renouveau de l'esprit, ce coin est une aubaine.
11:42C'est l'apaisement total.
11:44Il n'y a jamais de drame, Dieu merci.
11:47C'est le désert.
11:51C'est le désert.
12:22Au Marx.
12:23A l'aide.
12:24Au Marx.
12:37Mademoiselle.
12:38Oui?
12:39Qui est-il?
12:41Mademoiselle.
12:42Vous avez entendu, cette fois-ci.
12:44En effet, j'en ai entendu parler.
12:46Et qui a-t-il ?
12:49Mademoiselle, vous avez entendu cette fois-ci ?
12:52Non, je n'ai rien entendu.
12:53Mais…
12:54Rien du tout.
12:55Mais à l'instant, vous avez entendu.
12:58Est-ce que ça va, monsieur ?
13:00Que voulez-vous dire par là ?
13:02Eh bien, vous ne souffrez de nulle part, enfin. Vous vous sentez bien ?
13:17Tu en fais trop. Ménage-toi.
13:20Votre oncle disait que vous en faisiez trop.
13:24Vous ne souffrez de nulle part, monsieur ?
13:26Vous vous sentez bien ?
13:28On meurt !
13:29À l'aide !
13:31On meurt !
13:36On meurt !
13:37On meurt !
13:38On meurt !
13:39On meurt !
13:40On meurt !
13:41On meurt !
13:42On meurt !
13:43On meurt !
13:44On meurt !
13:46Encore un peu de café ?
13:47Oui, merci, Agnès.
13:59Veuillez m'excuser, docteur Levington.
14:01Ça vous ennuie si je m'assois un moment ?
14:03Non, bien au contraire. Asseyez-vous.
14:10Que puis-je pour vous ?
14:12J'ai une idée en tête.
14:14Je vous ai dit que j'étais ici pour réviser mes examens.
14:17Oui, j'ai compris au premier coup d'œil
14:19quand ce qui vous concerne, cet endroit, n'est pas l'idéal.
14:22Mon oncle habite tout près d'ici.
14:24Si j'ai besoin d'un peu plus de confort, je n'ai qu'à y aller.
14:27Nous avons tous les deux l'habitude de jouer au golf.
14:29C'est ainsi que je vous ai aperçu au cours d'une partie.
14:32Il est absent pour quelques jours et j'avais espéré...
14:35Vous jouez bien au golf, je crois.
14:37Oh, dire que je joue bien n'est pas le mot tout à fait exact.
14:40J'essaye, mais en tout cas, je connais les règles.
14:42Je n'ai aucun équipement avec moi.
14:44Mais il n'y a aucun problème. Je sais qu'on prête des équipements aux visiteurs.
14:47Eh bien, si j'osais, j'aimerais que nous jouions ensemble demain.
14:50Mais seulement si l'idée vous plaît.
14:52Ah, ce serait avec une grande joie.
14:54Je suis un piètre joueur à côté de vous, vous savez, mon cher.
14:57Rendez-vous à 7h30 ?
14:597h serait trop tôt pour vous.
15:01À votre disposition.
15:03Si je peux être franc, je traverse un passage difficile dans le déroulement de mon livre.
15:06Il se peut que la fraîcheur et l'exercice puissent m'être fort utile à y voir clair.
15:09Je vous avertis, il faut vous préparer à chercher les balles dans la nature.
15:12Oh, je n'en crois rien.
15:18Encore un excellent coup.
15:20Très près du green.
15:28C'est celui-ci qu'on utilise ?
15:30Oui, c'est celui-ci.
15:32Excellent.
16:02Ah, pas de chance.
16:32Je crois qu'il fera beau aujourd'hui.
16:34Oui, si le brouillard se lève.
16:38Vous n'êtes pas trop fatigué ?
16:40Non, non.
16:42Maman ! Allez !
16:44Maman !
16:46Maman !
16:48Maman !
16:50Maman !
16:52Maman !
16:54Maman !
16:56Maman !
16:58Maman !
17:00Omar !
17:02A l'aide ! Omar !
17:05Vous allez faire quatre au dernier trou, j'en suis sûr.
17:12Alors, qu'est-ce qui vous a pris ?
17:15C'est la question que j'allais vous poser.
17:17Pourquoi ?
17:18Vous êtes docteur, je crois.
17:19Mais oui.
17:20Alors, allez-y.
17:22Je sais peu de choses sur vous.
17:23La seule certitude que j'ai, c'est d'avoir reconnu en vous tous les symptômes qui sont déclenchés par un stress.
17:28Et je vous avoue que je suis fasciné par l'étiologie des stress.
17:31Moi, j'ai déjà fait le diagnostic.
17:33Je pense que je perds la boule.
17:35Vraiment ?
17:36Je sais que je perds la boule.
17:37C'est très curieux. C'est vraiment très curieux.
17:40Vous ne trouvez que ça à dire.
17:42Mon Dieu, les docteurs !
17:44Du calme, mon cher, du calme.
17:46D'abord, lorsque j'ai obtenu mes diplômes, je pratiquais déjà à l'époque une médecine parallèle.
17:51Quelle sorte de médecine ? La sorcellerie ?
17:53Eh bien, disons que je ne suis pas un docteur du corporel.
17:56On dit soma.
17:57Docteur des pensées.
17:58Voilà, vous brûlez.
17:59Dans le cas où j'utilise pensée, c'est que je démonte la mécanique, les relais de transmission de l'idée.
18:05Ah oui, je sais. Oncle Georges vous appelle guérisseur des armes.
18:09Je sens un désappointement dans votre voix, mais l'erreur est humaine, je le sais.
18:12Je vous explique pourquoi je dénie le mot pensée.
18:14Le terme psychisme a été adopté par tous les disciples de Freud.
18:18Cerveau est employé lorsque l'on parle de l'organe physique.
18:22En ce qui concerne l'âme, j'entends parler à l'expression transcendante en religion et en philosophie.
18:27Mais vous pouvez utiliser ce que vous siez pourvu que le mot choisi soit propre à définir avec précision votre prise de conscience,
18:33votre analyse du moi, grâce auquel vous parviendrez à échapper à la prison du corporel.
18:38Bien compris.
18:39Puis-je vous dire ce qui me force à me montrer curieux ?
18:42Je vous en prie.
18:43C'est qu'un être équilibré et normal comme vous l'êtes ne souffre jamais d'hallucinations engendrées par sa pensée.
18:48Je sors des normes. Je sais, j'ai un grand...
18:50Excusez-moi de dire cela, mais ce n'est pas exact.
18:53Mais si, je souffre de dépression.
18:54Erreur. N'importe qui souffre.
18:55Je vous assure que j'entends des choses que personne n'entend.
18:58Mais c'est tout à fait différent.
19:01Je vous demande pardon ?
19:02C'est différent. Ce n'est pas nécessairement hallucinatoire.
19:05Quoi ?
19:06C'est tout au contraire la preuve d'une sensibilité bien au-dessus du commun.
19:11Je ne vois pas...
19:12Il y a mille ans, quelqu'un a réussi à apercevoir Jupiter.
19:15Mais si Galilée n'avait pas bâti un télescope, je pense que personne n'aurait accrédité cette thèse.
19:19Certains êtres décèlent la présence d'eau en plein désert.
19:22Les chiens entendent des sons inaudibles pour nos oreilles.
19:25Le sens du toucher est sublimé par tous les aveugles
19:28qui sont capables de percevoir la couleur des objets qu'ils tiennent.
19:32Et j'ai d'autres exemples.
19:33Oui, bien sûr, mais...
19:34J'affirme qu'on ne doit en aucun cas soutenir que les possesseurs de ces sens raffinés à l'extrême sont malades.
19:39Comment est-ce que vous les appelez ?
19:41Vous allez en ville aujourd'hui ?
19:43Ce cher Biersdell se promettait de me conduire aux courses.
19:46Je n'ai pas la passion des courses.
19:48Le petit déjeuner sera le bienvenu.
19:50Changez-vous, je vous retrouve dans quelques minutes.
19:54Ensuite, nous verrons si cela est raisonnable de vous croire sur la plante
19:58et nous établirons ce qu'il convient d'envisager ou non pour la suite.
20:07Et voilà, je vous ai tout raconté.
20:11Ce qui est-il logique, c'est que ce matin-là, le cri s'est produit à 7h30,
20:16avec 5 minutes de retard.
20:18Oui, c'est-il logique.
20:20Quelle heure indique votre montre ?
20:248h25.
20:25Alors c'est simple, dans ce cas, votre montre avance, la mienne indique 8h22.
20:30C'est un facteur intéressant, révélateur même, c'est certain.
20:33En fait, c'est vital.
20:35Dans quel sens ?
20:36Eh bien, j'ai dans l'esprit une explication que je résumerai ainsi.
20:39Le premier matin, vous entendez une espèce de cri, il venait peut-être d'un mauvais plaisant,
20:43à la suite de quoi, les matins postérieurs, à la minute pile,
20:46il se peut que votre subconscient ait recréé les sonorités.
20:49Mais cette explication est fausse.
20:51Car s'il s'agissait d'un cas d'autosuggestion,
20:53vous auriez entendu le cri quand vous saviez ou pensiez savoir qu'il était 7h25.
20:57À quoi est-ce que nous arrivons ?
20:58Je crois que l'unique théorie s'appliquant au fait qui vous concerne,
21:01c'est que le cri s'est localisé avec précision dans le temps et l'espace.
21:05Il part d'un point dans le voisinage du cottage, exactement à 7h25 précise.
21:09Excusez-moi.
21:10Merci.
21:12Pardon.
21:13Oui, mais pourquoi moi ? Je ne crois pas aux revenants.
21:18Ni aux spectres, ni aux esprits frappeurs, etc.
21:21Jusqu'à preuve du contraire, c'est stupide. Pourquoi est-ce à moi que cela arrive ?
21:24On constate souvent que beaucoup de bons médiums sont de prime à bord les plus sceptiques.
21:28Prenons par exemple votre cas.
21:30C'est celui d'un non-initié à ce genre de phénomène qui en aurait subi des manifestations tangibles.
21:35Oui, mais à quoi est-ce que cela nous conduit ?
21:37Ce qui compte, c'est de partir pour la ville, de vous rendre aux courses, même si vous n'aimez pas ça.
21:41En vous dépêchant, vous pourrez avoir votre train.
21:44Vous me trouverez à la tête du dragon à 6h.
21:46Oui. Écoutez, encore une chose.
21:48Oui, laquelle ?
21:49Eh bien, cette fille...
21:50Elle vous tracasse ?
21:51Elle paraît sûre d'elle. Tout à fait lucide.
21:54Vous négligez de dire qu'elle est mignonne.
21:56Mon cher, si je ne me trompe, je crois que le mystère ne date sans doute pas de sa venue.
22:08Vous me dites que vous revenez du cottage. Qu'est-ce que vous en déduisez ?
22:11Que vous aviez vu juste. Cette jeune fille est fort séduisante.
22:16Mais cette visite au cottage ne fut qu'un épisode de toutes les péripéties de ma journée.
22:19Toutefois, j'ai réussi à apprendre deux choses.
22:21Oui ?
22:22Cette mademoiselle Marchaud, c'est son nom, je vous le signale, est française et vient de Tours.
22:26Félicia Marchaud. Et son père est très malade.
22:29Elle me l'a dit, oui, je sais.
22:30Il n'est pas tant que ce cottage possède une curieuse réputation.
22:34Il n'est pas tant que ce cottage possède une curieuse réputation dans le coin
22:38et que mademoiselle Marchaud a peur d'une chose qui n'a pas le moindre rapport
22:41avec le fait que son père agonise.
22:43Qu'est-ce qui l'effraie dans ça ?
22:44Je l'ignore. J'hésite à interroger cette pauvre gosse.
22:47Après l'avoir quittée, je suis allé chez le libraire.
22:50Monsieur Dodds ?
22:51Grâce au ciel, il se prend pour un historien et jamais je n'aurais trouvé sans son assistance.
22:54Trouver quoi ?
22:55La drôle d'histoire d'un membre de votre famille.
22:57Sir Paul Hartington. Paul le Dingue. C'est ainsi qu'on l'avait surnommé.
23:01Oui ?
23:02Que savez-vous de lui ?
23:03On a dit qu'il avait avoué un meurtre. On parle d'une femme.
23:06Oncle George a été assez vague.
23:08Il a avoué, sur son lit de mort, que 30 ans auparavant, il avait assassiné sa maîtresse.
23:13On reprend la même chose ?
23:17La même chose, s'il vous plaît. Je vous apporte ça tout de suite, monsieur.
23:25Meurtrier de sa maîtresse ?
23:27À part ça, est-ce qu'il y a du nouveau ?
23:29Rien de bien particulier, mais je connais les grandes lignes de l'histoire.
23:31La rumeur raconte que la fille était soit payée par ce Paul le Dingue, pour des raisons personnelles,
23:36soit qu'elle l'a fait chanter avant de disparaître.
23:38Quelle qu'en soit la raison, elle avait de l'argent.
23:41Puis un beau jour, elle s'est littéralement évanouie dans la nature.
23:44Dans les forêts alentours, il y avait des forestiers, des charbonniers.
23:48Les bois furent passés au peigne fin.
23:50Mais sans résultat, nul n'avait entendu reparler d'elle jusqu'à la confession du grand-père de votre oncle.
23:55Merci beaucoup.
23:58On ne vous a rien raconté d'autre ?
24:00On a, et c'est incroyable.
24:02Le dernier endroit que cette malheureuse ait habité, c'est la maison dans laquelle sont les Marchauds.
24:13Excusez-moi, monsieur. Je vous dérange, mais c'est seulement parce que c'est très urgent.
24:17Que se passe-t-il, Agnès ?
24:19Il y a une jeune personne qui désire vous rencontrer.
24:23C'est une drôle de personne.
24:25Elle a dit qu'elle s'appelait...
24:28Félicia Marchaud.
24:32En tout cas, elle a dit que c'était urgent.
24:34Où est-elle ?
24:35Je l'ai fait entrer au salon. Vous serez plus tranquille pour causer.
24:38Bien. J'y vais tout de suite.
24:39Je vais reporter ce bouquin dans ma chambre et chercher ma pipe.
24:42Recevez cette jeune fille tranquillement.
24:44Prenez tout votre temps.
24:47Mademoiselle.
24:48Monsieur.
24:49Je peux vous offrir quelque chose ? Un doigt de chéri ? Du café, peut-être ?
24:51Non, non, non, monsieur. Je ne peux pas rester longtemps. Mon père est...
24:54Je comprends. Merci, Agnès.
24:58Je vous présente toutes mes excuses, monsieur.
25:00Voyons, est-ce bien nécessaire ?
25:02Oh oui, ça l'est. Je doutais de vous et je m'en repends.
25:06J'ai aussi entendu la voix. Les cris.
25:10Dieu soit loué.
25:12Vous connaissez le docteur Lavington, sans doute ?
25:15Oui. Mais j'ignore...
25:17Ne m'y craintes, le docteur sait ce qui s'est passé.
25:19Eh bien, je...
25:20L'appel que j'ai entendu, l'appel que nous avons entendu...
25:23Oui, je l'ai entendu aussi.
25:24Puis-je savoir quand, mademoiselle ?
25:26Ce matin, je planais dans le jardin, il était sept heures et demie environ.
25:30Et je guettais votre arrivée...
25:31Oui, je ne me jouais pas ce matin. Qu'est-ce que la voix disait ?
25:34Au meurtre, à l'aide, au meurtre...
25:36Oui, c'est ça. Alors, docteur ?
25:39Continuez, mademoiselle.
25:43Mais je...
25:44Ah, il faut que vous me disiez tout.
25:51Tout d'abord, je n'ai...
25:54Comment dire ?
25:56Pas vu le rapport avec le rêve, mais toute la journée...
25:58Comment ça, le rêve ? Quel rêve ?
26:02C'est difficile à expliquer.
26:05J'ai cru rêver, et en fin de compte, je ne rêvais pas.
26:08La première fois, je ne me souviens pas m'être éveillée, mais j'étais éveillée.
26:12J'avais très peur.
26:13Je percevais une odeur de brûlée, une odeur très forte,
26:16une odeur de bois brûlée après une forte tempête.
26:19Je me suis levée, j'ai inspecté la maison. Aucune trace d'incendie.
26:24La fois suivante, c'était un vrai rêve.
26:29Oui, je me trouvais au cottage.
26:33Je sentais l'odeur de brûlée.
26:37Mais j'avais une image très précise.
26:42Une fille, vêtue d'une curieuse façon, se tenait impassible devant moi.
26:49Dans le noir, je ne voyais que son visage.
26:54Il était d'une beauté rare, mais...
26:57bien pâle.
27:01Bien pâle.
27:05Ensuite, j'ai réalisé qu'elle tendait quelque chose vers moi.
27:11Un grand...
27:14vase.
27:15Un vase ? Et alors ?
27:17Je regardais le vase.
27:21Il était magnifique.
27:24Bleu pastel,
27:26avec plein de fleurs...
27:28et de fruits.
27:32Ensuite ?
27:33Rien de net.
27:38Je me souviens que de son visage, on dirait qu'il me supplie.
27:47Je me rappelle ma peur aussi.
27:50C'est ce dont je me rappelle le plus.
27:53Quand ces cauchemars ont-ils commencé ?
27:59Quelques semaines après notre emménagement au cottage.
28:06Aujourd'hui,
28:08j'ai peur de la nuit.
28:11Je vous conseille de reconduire Mlle Marchand chez elle.
28:14Oui.
28:20Il est difficile de vous rassurer. Je ne traite pas vos craintes à la légère.
28:25Je vous assure que je tenterai d'élucider ce mystère.
28:40Pardon.
28:42Ne vous approchez pas, parce que je crois que mon père ne...
28:46Vous comprenez ?
28:48Bien sûr. Je reste jusqu'à ce que vous soyez rentrés.
28:53Je sens que vous êtes très bon.
28:57Oui, trop peut-être.
28:59Je vous reverrai demain ?
29:02J'aimerais savoir ce que votre ami nous dira. Et vous ?
29:06Oui, moi aussi.
29:07Alors, nous nous reverrons demain.
29:12Au revoir.
29:14Au revoir.
29:18Il est glacé, ce café.
29:21Vous dites, monsieur ?
29:22Agnès.
29:24Ce café, Agnès.
29:25Il est trop froid, c'est ça ?
29:26Oui.
29:27Ça continue, c'est toujours pareil avec eux. Dois-je remporter ?
29:30Non, ça va.
29:31Il y en a pour une seconde, monsieur.
29:33Bonjour, monsieur.
29:34Bonjour.
29:35Bonjour.
29:37Cher ami, vous êtes matinal, on dirait.
29:39Exact, je n'ai pas pu dormir.
29:40Ah, vous êtes sensible.
29:41Écoutez, je me suis trituré la mémoire.
29:44Vous vous souvenez de ce vase dont la jeune fille nous a parlé ?
29:46Ah oui, celui que la femme lui tendait dans son rêve, c'est ça ?
29:49Oui.
29:50Mais je crois que j'en ai déjà vu un pareil.
29:52Vraiment ?
29:53Oui, mais je ne sais plus d'où.
29:56Ah, je suis désolé. J'ai une conférence aujourd'hui.
29:59Conférencier ?
30:00Mais je ne suis pas un mauvais conférencier.
30:01Ah, j'en suis sûr.
30:07Ça y est.
30:08Quoi ?
30:09J'espérais vous trouver ici au sujet de ce dont nous parlions ce matin.
30:12Monsieur, s'il vous plaît, une pinte de bière. Et pour vous ?
30:15Un petit whisky, si vous voulez.
30:17Un petit whisky.
30:19Docteur, le vase bleu, vous vous souvenez ?
30:22Ah oui, le vase bleu.
30:25Eh bien, le vase bleu.
30:27Ah oui, le vase bleu.
30:29Eh bien, chez oncle Georges, il y a le même dans le hall d'entrée.
30:33En êtes-vous certain ?
30:37Ça vous paraît bizarre ?
30:39Non, absolument pas.
30:42Voyez-vous, monsieur Dodds, c'est une mine d'étonnantes informations.
30:46Il pourrait être question d'un trésor, selon ce qu'il m'a appris ce matin.
30:49Vous croyez ?
30:50Oui, je me souviens vous avoir dit qu'il y avait beaucoup de charbonniers dans les forêts des alentours.
30:53Oui.
30:54Souvent, ils se déplaçaient dans la forêt, tous les nomades le font.
30:57Mais il semble qu'ils étaient un point de chute tout près de votre village.
31:01Le dernier des charbonniers l'a abandonné depuis une trentaine d'années.
31:04Et le site a été utilisé pour de nouvelles habitations.
31:07Quand on a creusé les fondations de ces nouveaux logements,
31:10on a exhumé le trésor du charbonnier.
31:12Il y avait une boîte bourrée de pièces, une boîte de joyaux en or.
31:15Mais le plus important était un paquet de souverains à l'effigie de la reine Victoria
31:19qui valent de nos jours une fortune.
31:21Oui.
31:22Je suis convaincu que ce vase a de plus en plus d'importance.
31:25Artington, il se peut en effet que ce vase ait une grande importance.
31:29Seulement, il y a plus grave.
31:31Quoi ?
31:32J'ai essayé de voir les marchaux ce matin.
31:34Je me fais du souci pour cette fille.
31:37Car il se peut qu'une menace la guette.
31:39Quoi ?
31:40Un danger immatériel, pas un danger au sens banal du terme,
31:43mais tous les dangers se valent.
31:48Le pouvoir de l'esprit, mon petit.
31:51Magnifique.
31:53Bleu pastel avec des fleurs et des fruits.
31:57Jamais ne sous-estimez ça, le pouvoir de l'esprit.
32:01Et je me rappelle ma peur aussi.
32:04C'est ce dont je me rappelle le plus.
32:08Vous allez faire quatre au dernier trou, j'en suis sûr.
32:18Une tasse de café, s'il vous plaît, Agnès.
32:20Je me suis levé tard.
32:22Je me suis rendormi.
32:29Ça va, merci.
32:33Sans le réaliser, je n'ai pas compris une seconde.
32:35Quoi ?
32:36J'aurais dû écouter vos paroles. Je n'ai rien vu et c'était sous mon nez.
32:39Le clé de cet étonnant énigme ne peut être que le vase.
32:42C'est ce que je me tue à vous dire.
32:44Je reconnais mon erreur, mais je suivais une théorie personnelle.
32:47Je crois qu'il est essentiel que nous en discutions ensemble tous les trois ce soir.
32:50Oui, d'accord. On peut se retrouver au pub ?
32:52Oui.
32:53Excusez-moi, je dois partir. Vous organisez ça ?
32:55Oui, bien sûr.
33:07Et voilà, monsieur.
33:08Merci.
33:09De rien.
33:13Bon, écoutez-moi bien.
33:15Si on suppose que les événements sont les suivants.
33:17Paul le Dingue a payé l'un des charbonniers à la fois pour supprimer la fille
33:21et mettre le corps dans une bonne cachette.
33:23Ça renforce l'idée du trésor, c'est logique, non ?
33:25Oui, ça l'est.
33:26Ça peut même expliquer l'odeur de brûlé.
33:28Ce détail permanent toutes les fois que mademoiselle marche au rêve
33:31est l'inconnu qui, pour moi, reste un mystère.
33:33Un mystère que vous allez percer.
33:35Je n'en ai pas encore d'idée pour le moment, mais j'ai repensé à ce que je sais.
33:38Le sang d'une innocente victime est au centre de la plupart de tous les mystères
33:43de l'histoire des sciences occultes, quelles que soient les époques.
33:46L'œil était dans la tombe et regarder qu'à un a dit le poète.
33:51Je pense que le sang de la victime nous crie sa détresse.
33:55Il a patienté longtemps, mais enfin il a réussi à trouver deux êtres sensibles
33:59tels que vous et mademoiselle marche au.
34:00Il n'y a que vous qui puissiez l'aider.
34:02C'est exact.
34:03Oui, mais pourquoi le vase bleu, monsieur ?
34:06Il y a des tas de choses dans ses rêves, mais il me semble que c'est lui l'atelier de voûte.
34:10Pour quelle raison ?
34:12Qu'en dites-vous, Artington ?
34:13Je suis presque sûr qu'il y en a un de ce genre chez mon oncle docteur.
34:16Il doit être dans la famille depuis des lustres.
34:18Quel rôle joue-t-il dans l'affaire qui nous occupe actuellement ?
34:21C'est peut-être la clé. De quoi nous l'ignorons ?
34:23Une clé n'a pas de sens réel en soi, mais elle peut expliquer des quantités de choses.
34:28Le vase bleu n'est peut-être bien qu'une des lignes magnétiques du rassemblement d'énergie
34:33qui vous a permis d'entendre la femme.
34:35Sa voix supplie que nous l'aidions, et je suis persuadé qu'on doit l'écouter quelle qu'elle soit.
34:40Oui, mais comment ?
34:43Pouvez-vous sortir le vase ?
34:44Oui, bien sûr.
34:46Oncle George n'est pas là à sortir ce vase, ne risque pas de le gêner.
34:49Il ne rentre que dans quelques jours.
34:52Qu'est-ce qu'on peut faire selon vous, docteur ?
34:55Levington, rendre la paix à une pauvre âme éperdue.
35:01Je souhaite que nous le puissions.
35:03Il faut agir aussi vite que possible, docteur.
35:06Je cours jusque chez mon oncle et je reviens.
35:08Vous deux vous m'attendez au cottage.
35:09Oui, très bien.
35:13À bientôt, mademoiselle.
35:15À bientôt.
35:30Jacques !
35:32Ah, oncle George.
35:33Salut, Jacques. Et bien, qu'est-ce que tu cherches ? Un coup de main ?
35:36Ah, oncle George, vous êtes revenu si tôt.
35:39C'était au-dessus de mes forces. Quel affreux voyage.
35:42Tu sais que j'ai passé mon temps à renvoyer mon briface aux poissons.
35:45La tristesse de caler l'effroyable odeur de leur affreux tabac.
35:48Le son de leur maudite langue grande.
35:50Dis donc, où est-ce que tu as déliché ce machin-là ?
35:54C'est tu que je l'ai longtemps cherché ?
35:56Non, je me suis arrêté à Paris et j'ai expédié un télégramme.
36:01Je suis malade.
36:03C'est un peu gros comme excuse.
36:05Ta tante doit mijoter sa vengeance, mais je m'en moque.
36:08Dis donc, tu as l'air troublé, ça ne va pas ?
36:11C'est une longue histoire.
36:12Un doigt de vin te fera du bien.
36:14Viens par ici et raconte-moi ce qui s'est passé.
36:16Oui, il t'est encore arrivé une histoire invraisemblable.
36:19Tu crois qu'il y a un mystère élucidé ?
36:21Oui, c'est cela.
36:22Voilà, c'est ce que je dis toujours.
36:24Il faut s'attendre à tout et ne s'étonner de rien.
36:27Et cette jeune fille, elle est mignonne, sans doute ?
36:31Elle est magnifique.
36:33Française, tu disais ?
36:35Oui.
36:37Le jour où tu as tiré ce gros lot, tu aurais mieux fait de rester dormir.
36:40Il faut d'abord que tu passes tes examens de droit.
36:43Suivre les conseils des vieux ne signifie pas forcément retomber en enfance, tu sais.
36:48Parfait, c'est entendu.
36:49Rapporte ce vase et ne rate pas ton rendez-vous.
36:51Je suis très reconnaissant, oncle George.
36:55Dis donc, tu ne cours aucun danger dans tout ça ?
36:58Non, votre ami Lavington sait exactement ce qu'il fait.
37:02Alors, c'est rassurant, sauve-toi.
37:04Merci, mon oncle.
37:10Bonsoir, monsieur.
37:11Excusez-moi, monsieur, je suis très pressé.
37:20Vous voilà enfin, je m'inquiétais.
37:22Je tiens toujours parole.
37:24Oui, je sais.
37:29Attention, ne faites surtout pas de bruit.
37:32Mon père se repose au premier, il ne faut pas le réveiller.
37:35Non, non, bien sûr.
37:37Je fais un peu de café pour vous.
37:41Bien joué, Hartington.
37:45Voyons si mademoiselle Marchaud réussira à identifier ce vase.
37:49Oui.
37:59Soyez tranquille, nous sommes tous avec vous.
38:02Ainsi qu'est vous, mademoiselle.
38:06Nous avons besoin de nos forces,
38:08de notre clarté d'esprit, de toutes nos ressources de volonté.
38:13Hartington, nous avons pris un café très fort.
38:16Je vous conseille de ne pas le faire.
38:19Je vous conseille de ne pas le faire.
38:21Je vous conseille de ne pas le faire.
38:23Je vous conseille de ne pas le faire.
38:25Nous avons pris un café très fort.
38:28Je vous conseille d'en faire autant.
38:32L'épreuve peut être longue et dure.
38:34Elle exigera une grande concentration de la part de nous tous.
38:36Oui, naturellement.
38:38Êtes-vous sûre d'être prête ?
38:42Oui.
38:44Et vous ?
38:45Oui.
38:49Désolé, c'est un petit peu chaud pour moi.
38:52Est-ce qu'on peut...
38:53Oui, on a le temps.
38:55Est-ce que nous savons toujours ce que nous allons faire ?
38:57Ce que nous allons tenter de faire.
38:59Nous pouvons échouer.
39:00Et quoi qu'il en soit, nous devons essayer.
39:03Oh oui, nous devons essayer.
39:07Toutes nos énergies mises en symbiose doivent être aptes à nous permettre
39:10de sentir ce qu'il y a dans cette pièce.
39:13Une pulsion d'énergie, un frêle résidu d'esprit,
39:16rongé, évaporé par la peur,
39:19cherche à se retrouver dans la voix.
39:22Oui, je saisis.
39:26Oh, excusez-moi un moment.
39:29Mon père...
39:30Oui, monsieur, allez-y.
39:31Calmez-le, assurez-vous qu'il va dormir, mademoiselle.
39:33Il est essentiel qu'il ne nous dérange pas.
39:36Oui, bien sûr.
39:42Je viens, papa.
39:45Félicia.
39:50Voilà, je suis prêt.
39:53Asseyez-vous, mademoiselle.
39:56Ici ?
39:57Oui.
40:10Je dois admettre que j'éprouve une petite appréhension.
40:15Si nous assurons à l'âme errante de cette pauvre fille
40:18le repos qu'elle cherche, elle nous bénira.
40:26Nous allons commencer.
40:28Placez vos doigts au-dessus du vase, ainsi.
40:38Vos yeux sont lourds, sans le vouloir.
40:42Qu'ils se ferment donc.
40:45Bien.
40:48Vos yeux sont clos.
40:49Laissez aller votre subconscient.
40:51Qu'il n'obéisse plus à votre volonté.
40:54Laissez-le divaguer, comme une feuille morte dans le vent.
40:59Qu'il vagabonde, au gré de l'air.
41:03Mais qu'il reste vigilant et attentif.
41:15Nous vous demandons de choisir celui d'entre nous
41:19par lequel vous allez décider de vous exprimer.
41:25Vous, le triangle qui forme un cercle.
41:29L'étoile dans votre néant.
41:32Six mains unies qui ne vous enlacent pas encore.
41:38Sachez que nous ne faisons qu'un.
41:42Osez.
41:45Osez.
41:48Osez.
41:50Et j'ai celui-ci,
41:52illustré avec un goût très sûr à la manière de Thomas Burek.
41:56Je pense qu'un graveur sur bois a sans doute achevé l'oeuvre que son maître avait conçue.
42:00C'était une pratique assez courante.
42:03Une mise en chapitre ici sur les canards, hédères et souchets.
42:07Les corneilles. J'oubliais les corneilles.
42:10Les corneilles ?
42:11Les corneilles. La voix a troublé les corneilles.
42:14La voix a troublé les corneilles.
42:17Bien qu'on a parlé et même assisté là-dessus,
42:19je sentais que quelque chose clochait.
42:21Voyons, on ne dérange pas les oiseaux avec une hallucination.
42:25Je sens comme une sorte de supercherie là-dessous.
42:27Mais la question est, pourquoi ?
42:29Dots, pourquoi ?
42:34Écoutez, vous êtes calé en tant que libraire.
42:36Vous pourriez m'expliquer tout ceci ?
42:38Oui, bien sûr. Oui, je suis prêt à essayer de le faire.
42:41Très bien, écoutez.
42:42Tout a commencé quand mon neveu est parti dans ce coin de forêt
42:45pour faire ses révisions d'examen et aussi pour jouer au golf.
42:48Nous sommes prêts.
42:50Chacun d'entre nous est prêt.
42:54Nous avons atteint le domaine des limbes.
42:58Nous sommes prêts.
43:00Sans la moindre idée préconçue.
43:03Vide nos volontés, soumise à tienne.
43:07Tel se vase, nous sommes ouverts à toi.
43:10Choisis ton médium.
43:12Choisis.
43:14Choisis.
43:15Choisis.
43:20J'ai cru qu'il ne boirait jamais ce café.
43:23Vite, la corde.
43:25Tout de suite.
43:28Il faut qu'il ait une constitution de cheval.
43:34Je commençais à craindre de m'embrouiller dans tout ce charabia.
43:38Ne t'inquiète pas.
43:42Enfin, on l'a.
43:50Pierre !
43:58Ça y est ?
43:59Oui, tout va bien.
44:03Très bien, ma petite.
44:08Pierre !
44:11Tout est prêt.
44:12Vous êtes sûr ?
44:13Oui, à 100 %.
44:15Tout se rapporte à la forêt.
44:17Je sais que la forêt n'était pas aussi dense à l'époque du crime.
44:20Quoi ?
44:21La forêt, dans son état actuel, est assez récente.
44:24Alors, j'en déduis que ce Lavington a inventé tout ceci
44:28pour accréditer l'histoire de la fille.
44:31Vous pensez qu'elle est sa complice ?
44:33Oui, il y a forcément une clé.
44:36Une clé à ce mystère.
44:38Si on écarte la forêt, on écarte également les charbonniers.
44:43C'est peut-être le vase.
44:45Le vase ?
44:48C'est le vase. Le vase bleu.
44:52Pourquoi ?
44:55Pourquoi ?
44:59Parce qu'il n'a aucune connexion avec cette affaire.
45:03Vous vous rendez compte que nous nous sommes polarisés sur une histoire de revenant ?
45:06Le vase n'est intervenu que comme une sorte de diversion.
45:09Non, selon mon opinion, Lavington est trop malin pour ça.
45:12Il y a un rapport certain avec le vase bleu.
45:14C'est qu'un vieux pot dans lequel je mets mes cannes.
45:17Oui, mais qui sait ?
45:19Que savez-vous de plus sur lui ?
45:21Rien de plus, en fait. Il appartient à la famille depuis toujours.
45:24Il y a des années qu'il est dans le haut.
45:26Est-ce que Lavington le connaît ?
45:28Il a pu le voir en venant ici.
45:30Exact.
45:32J'ai la paire. Je suppose qu'on a mis son petit copain dans le grenier.
45:35Vous en êtes sûr ?
45:38Je vais le chercher.
45:43Dépêchons-nous. La journée n'est pas finie.
45:45On a le temps. Il ne se réveillera que demain.
45:47Il ne s'agit pas de ça. On peut avoir remarqué son absence.
45:50Il n'y a pas un instant à perdre. Occupe-toi du vase.
45:53Oui, entendu.
45:54Toi, vérifie la corde.
45:56Ch'en quoi ?
45:57Wa.
45:58Ch'en wa.
46:00Il date du 15e siècle chinois.
46:03Alors ?
46:04Ils disent là-dedans qu'un seul spécimen n'aurait été adjugé
46:07il y a quelque temps pour la somme de mille guinées.
46:10Quoi ?
46:12Alors la paire.
46:15Plus un mot. Appelez la police.
46:17J'ai la gorge sèche.
46:25Bon. Tout le monde est prêt ?
46:56Ils vont faire vite, j'espère.
46:58Ils ont dit qu'ils arriveraient tout de suite.
47:00Je leur ai expliqué que c'était une question de vie ou de mort.
47:03Il n'y a pas non plus les dix mille guinées.
47:09Désolé d'être en retard, Major. Je ne m'attendais pas à votre appel.
47:12J'étais en train de mettre mon vélo dans mon garage quand ma femme m'a appelé.
47:15Je vous prie de m'excuser.
47:17Alors, comment ça se présente, Major ?
47:19Montez donc. Je vous expliquerai ça en route.
47:21Je mets ça dans la voiture ?
47:22Il n'en est pas question. Laissez-la contre le mur. Personne ne vous la prendra.
47:30Il y a un raccourci par Allos Farm.
47:32C'est une propriété privée ?
47:34Oui, alors.
47:41Qu'est-ce qui se passe ?
47:43Le vase.
47:44Laissez tomber le vase et aidez-moi à le détacher.
47:49Attendez un moment, Monsieur.
47:51Quoi ?
47:52Est-ce que les vieilles superstitions sont révolues ?
47:54Certes, non.
47:56En particulier si on les entortille dans un jargon scientifique.
48:01Sincère salutation de la part de Félicia, son invalide de père, et moi-même,
48:09éternellement vôtre, Ambrose Lavington, guérisseur des âmes.
48:15Enfin, tu es réveillé.
48:18Oncle George.
48:19Tu te sens d'attaque ?
48:21Oui, je suis évanoui depuis longtemps.
48:24Ça fait environ 15 heures. Il serait temps de te réveiller.
48:28J'ai peur que Lavington et ses complices ne soient loin.
48:31Quoi ? Ses complices ?
48:33Sans vouloir te faire de peine, je pense que tu t'es fait avoir.
48:36Non, pas Félicia.
48:39C'est à mon vase bleu.
48:42C'est à mon vase bleu qu'ils en voulaient.
48:44D'après d'autres, ils vautent une fortune.
48:47Oh, quel imbécile je fais.
48:49Ne t'inquiète pas, mon petit. La police dit qu'il y a de l'espoir.
48:52Un vase ne se cache pas si aisément.
48:54Nos escrocs n'ont probablement pas pu quitter l'Angleterre.
48:57De toute façon, j'ai encore le second vase.
49:00Je suis désolé, mon oncle.
49:01Allez, n'y pense plus.
49:03Je veux que la vie soit un peu plus attrayante chez moi désormais.
49:06Mais ta tante est revenue.
49:08Oh, mon Dieu.
49:09Tu l'as dit, mais tu ignores encore le principal.
49:11Ta tante n'est pas seule. En plus, elle a ramené quelqu'un avec elle.
49:14Je crois que c'est une de tes lointaines cousines, Portia Bickerstaff.
49:19Portia Bickerstaff ?
49:21Je ne l'ai pas vue depuis plus de cinq ans.
49:23Elle est affreuse, cette gosse. Vigleuse et stupide.
49:26Oui, mais j'ai pire à t'apprendre, gamin.
49:28Mademoiselle désire se perfectionner un peu au golf.
49:32Et loin de moi l'idée de te complexer,
49:36mais c'est une sacrée championne.
49:39Zut.
49:40Tu as trouvé le mot ?
49:46Elle veut te voir tout de suite, mais d'accord si j'ouvre la cage ?
49:48Je vous en prie.
49:49Je viendrai à ton secours dans une minute.
49:51Je dirai que tu es malade ou que tu dois te reposer ou autre chose.
49:53D'accord.
49:54Mon oncle.
49:56Je vous embête.
49:57Il faut en prendre son parti.
49:59Lui est femme, mon ami.
50:07Je vous en prie.
50:11Salut, cousin Jack.
50:13Je peux vous appeler Jack ?
50:16Portia.
50:18Seigneur.
50:20Mais avec joie.
50:23Oui, appelez-moi Jack.
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