La candidate Valérie Hayer répond aux jeunes électeurs

  • il y a 3 mois
Valérie Hayer, la tête de liste de la majorité présidentielle pour les élections européennes, répond aux questions deux primo-votantes sélectionnées par France Inter : Jemima d'Argenteuil, lycéenne dans le Val d'Oise, et Alicia, étudiante à Sciences Po Paris.

Plus d'infos : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/face-aux-auditeurs-du-mardi-04-juin-2024-1467720

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00:00 Il est 9h07.
00:03 France Inter, la radio des européennes, Nicolas Demorand.
00:08 Et c'est la suite de cette matinale grand format.
00:11 Nous sommes depuis 8h20 en compagnie de Valérie Ayer, la tête de liste Besoins d'Europe/Majorité présidentielle.
00:20 Ravi d'accueillir dans ce studio deux jeunes citoyennes qui vont voter pour la première fois aux européennes le 9 juin prochain.
00:30 Gemima et Alicia, bonjour.
00:32 Gemima, vous avez 18 ans, vous êtes lycéenne à Argenteuil.
00:37 Alicia, vous avez 18 ans également et vous êtes étudiante à Sciences Po Paris.
00:43 J'ai dit deux jeunes citoyennes qui vont voter pour la première fois aux européennes.
00:47 Vous allez le faire, c'est sûr.
00:49 Oui, voter c'est sûr.
00:51 Pas d'abstention ?
00:52 Absolument pas.
00:53 Vous avez fait votre choix ?
00:55 Oui.
00:56 Oui pour Gemima ?
00:57 Moi toujours pas.
00:58 Alicia toujours pas ?
00:59 Ça a pas mal évolué mais j'aurai un choix.
01:02 Vous aurez un choix dimanche.
01:04 Comment vous vous êtes documentée pendant cette campagne pour justement arriver à un choix, vous faire une idée des enjeux européens ?
01:15 Ça a marché comment ? Alicia pour commencer ?
01:18 J'avais déjà des idées des parties qui m'intéressaient mais je me suis dit que je n'allais pas seulement me fier à ça.
01:22 J'ai essayé d'étudier un peu les programmes.
01:24 C'est important les programmes ?
01:26 C'est très important surtout quand on hésite entre des candidats qui peuvent se ressembler.
01:30 Ça m'a beaucoup aidée aussi même si mon choix n'est toujours pas fait.
01:34 Gemima, vous, comment vous avez fait ? Comment vous êtes vous informée ?
01:39 Je me suis également informée en regardant les programmes politiques et également à travers les médias et les différentes interviews qu'on pouvait voir avant.
01:51 Réseaux sociaux ?
01:53 Réseaux sociaux, médias, notamment aussi les articles qui décortiquent certains programmes et ça aide beaucoup.
02:02 Vous vous sentez européenne ? Je suis désolé, la question est lourde et énorme.
02:07 Alicia, ça veut dire quelque chose pour vous, être européen ?
02:11 Pour moi, ça veut dire quelque chose, être européenne.
02:14 Après, c'est vrai qu'on a moins ce sentiment par exemple d'être français.
02:17 C'est quelque chose qu'on ressent moins, surtout au quotidien.
02:20 Mais c'est vrai que par exemple quand je voyage dans d'autres pays d'Europe, j'ai quand même le sentiment d'appartenir à une certaine communauté.
02:26 À un ensemble ?
02:27 C'est ça, exactement.
02:28 Et vous Gemima ?
02:29 Je vous avoue qu'avant que l'on me parle des européennes, je ne m'y étais jamais vraiment intéressée.
02:35 Et depuis que je me suis un peu plus renseignée, c'est vrai que je commence à me sentir européenne.
02:41 Mais c'est vrai que le sentiment d'avoir français...
02:43 D'avoir français, oui. C'est le sentiment national.
02:46 Vous aviez la parole Gemima, gardez-la.
02:48 Et posez à Valérie Ayé votre première question.
02:53 D'accord, eh bien ma première question, et vous plaidez souvent pour un renforcement des frontières,
02:59 mais toujours avec plus de gardes frontières et des gardes côtes.
03:03 Mais est-ce une question appropriée à la grave crise migratoire que nous vivons depuis quelques années ?
03:13 Et que proposez-vous concrètement pour que la Méditerranée ne soit plus un tambeau à ciel ouvert ?
03:20 Merci de cette question, c'est un sujet important, grave.
03:25 Et vous disiez l'une et l'autre que vous vous sentiez plus ou moins européenne, soit en voyageant, soit en s'intéressant aux élections européennes.
03:32 Eh bien typiquement la question migratoire, c'est une question pour laquelle la réponse européenne est la plus adaptée.
03:38 Évidemment on peut voter des lois à l'échelle nationale, mais la réalité c'est qu'au niveau européen qu'on doit avoir une réponse.
03:45 On a pendant 30 ans développé la libre circulation au sein même de l'Union Européenne.
03:52 C'est ce qui vous permet, vous le disiez Alicia, d'aller voyager dans d'autres pays en Europe sans avoir à montrer son passeport.
03:58 De pouvoir aller en Italie ou en Pologne sans avoir de surcoupes, d'ailleurs dans les appels téléphoniques.
04:06 Et c'est ça ce qu'on a beaucoup développé en Europe, mais on a oublié de protéger nos frontières extérieures.
04:12 C'était l'une des parties de la question de Jemima. Renforcement des frontières, est-ce la réponse appropriée à la crise migratoire que nous vivons depuis des années ?
04:23 En fait la crise qu'on vit c'est une crise de l'immigration illégale. C'est-à-dire des gens, des migrants qui veulent venir en Europe
04:30 pour des raisons qu'on peut évidemment comprendre, parce que probablement la plupart du temps ils fuient des conditions de vie qui sont difficiles.
04:37 On doit accueillir notre part effectivement, mais on ne peut pas accueillir tout le monde.
04:42 Et pendant trop longtemps en Europe, on n'a pas dit qui pouvait véritablement venir en Europe ou pas.
04:49 Donc ce qu'on va faire, on a voté des lois il y a quelques semaines au Parlement européen, pour mieux renforcer le contrôle aux frontières extérieures de l'Union Européenne.
04:56 Qu'est-ce qui va se passer ? C'est qu'on aura des centres, des zones tampons aux frontières de l'Union Européenne.
05:00 Et les gens qui veulent venir en Europe, ils s'enregistreront. On prendra leurs empreintes, leur identité, et on regardera s'ils peuvent ou pas venir en Europe.
05:08 Si ce sont des femmes afghanes par exemple, qui doivent pouvoir bénéficier du droit d'asile, c'est l'honneur de la France et de l'Europe d'accueillir les personnes qui sont persécutées dans le monde.
05:18 On leur dit "Vous venez et on vous accueille dans les meilleures conditions".
05:21 Si ce sont des personnes, des migrants économiques, par exemple un homme tunisien qui n'a a priori pas de raison supplémentaire de venir en Europe, on lui dit "Vous ne pouvez pas venir".
05:31 On le renvoie chez lui par bateau ou par avion. Et l'objectif c'est évidemment d'arrêter que la Méditerranée soit un cimetière à ciel ouvert.
05:39 Aujourd'hui, comme on n'a pas de règles, les migrants ils viennent, ils tentent leur chance, ils interrent le territoire européen et ils ne sont pas intégrés.
05:47 Et donc là, demain, on va leur dire. On regarde si vous avez le droit ou pas. Si vous avez le droit, on vous accueille dans les meilleures conditions.
05:54 Si vous n'avez pas le droit, on vous renvoie chez vous.
05:56 - Jémima, vous avez encore une question sur les visas, je crois.
05:59 - Oui, c'était également sur les visas. Vous souhaitez accorder des visas à ce que vous appelez des "talents étrangers".
06:04 Mais concrètement, qu'est-ce qui définit un talent étranger ? Quels sont les critères de sélection ?
06:10 - En fait, il y a trois types d'immigration aujourd'hui. Et je voudrais simplement dire que l'extrême droite aujourd'hui fait l'amalgame entre les trois
06:18 pour susciter les peurs et attiser la division au sein du pays et de l'Europe.
06:22 Il y a l'immigration illégale, je vous ai expliqué comment on a eu à y mettre fin. Il y a l'immigration au titre du droit d'asile, c'est l'honneur de la France et de l'Europe.
06:29 Et puis il y a l'immigration économique. Et il faut qu'on puisse accueillir des travailleurs qui viennent d'autres pays que de l'Union Européenne,
06:37 de l'extérieur des frontières de l'Union Européenne, qui veulent venir travailler dans les métiers en tension chez nous.
06:41 Et aussi des talents, des scientifiques, des chercheurs qui veulent travailler en Europe parce que l'Europe c'est un continent d'inventeurs, de créateurs,
06:48 et qu'on leur donne les moyens d'inventer, d'innover en Europe. C'est par exemple ces talents-là qu'on doit pouvoir accueillir sur notre territoire.
06:55 - Alicia, à vous ! Vous pouvez commencer l'entretien et le dialogue avec Valérie Ayé.
07:02 - Oui, ça marche. J'ai deux questions, c'est par rapport aux énergies. J'ai étudié votre programme et j'ai retenu deux idées principales.
07:08 La première c'est d'en finir avec l'énergie russe. Et la deuxième c'est de sortir des énergies fossiles.
07:15 Et je voulais savoir par quels moyens vous comptiez atteindre cette double objectif sans sacrifier un des deux objectifs.
07:23 - La question de l'énergie est importante et c'est vrai que peut-être on ne s'en souciait pas énormément dans le débat public avant le déclenchement de l'attaque russe en Ukraine en 2022.
07:33 Et puis les prix de l'énergie ont explosé. Et on a vu que certains pays en Europe en particulier avaient des dépendances très fortes vis-à-vis de l'énergie russe.
07:41 On en a encore nous un petit peu français, notamment avec le gaz, et partout en Europe.
07:45 Et l'objectif c'est de sortir des énergies russes évidemment le plus tôt possible, l'année prochaine, je veux qu'on sorte des énergies russes définitivement.
07:55 Et qu'on sorte des énergies fossiles le plus tôt possible aussi, parce que les énergies fossiles c'est mauvais pour le climat et pour la planète.
08:02 Et comment on fait ça ? On met les bouchées doubles, on soutient le développement du nucléaire, mais pas seulement.
08:08 Moi je n'oppose pas à nucléaire et énergie renouvelable. On a besoin des deux.
08:12 Il faut mettre de l'argent sur la table et investir massivement dans le nucléaire qui est une énergie propre, abordable et qu'on produit chez nous.
08:19 C'est-à-dire qu'on ne dépend pas d'autres puissances des pétromodarchies pour notre énergie.
08:24 Et puis le développement des énergies renouvelables, c'est les éoliennes, c'est la géothermie, qui nous permettront d'être indépendants.
08:30 C'est important d'avancer sur ces deux jambes, moi je n'oppose pas les deux.
08:33 Vous avez parlé aussi de triplement de l'énergie nucléaire, mais ça induit aussi un triplement des déchets nucléaires.
08:46 Et comment est-ce que vous comptez gérer cette augmentation de déchets nucléaires ?
08:51 Sur la question des déchets nucléaires, c'est une question sérieuse qu'il faut traiter.
08:56 Il faut avancer sur l'innovation. J'étais à VivaTech il y a 10 jours,
09:01 et j'ai rencontré une entreprise qui utilise les déchets nucléaires pour produire de l'énergie.
09:06 C'est ça aussi, c'est accélérer sur l'innovation, la recherche et le développement pour soutenir le nucléaire
09:11 et aborder et traiter véritablement la question des déchets, qui est une question importante.
09:15 Deuxième question, Alicia.
09:17 Je reviens sur le sentiment d'appartenance à l'Union européenne.
09:19 Vous proposez d'instaurer des listes transnationales pour les élections européennes,
09:24 et je voulais savoir comment elles fonctionneraient,
09:26 et surtout si vous pensez que ça permettra de renforcer le sentiment d'être citoyen européen.
09:32 Valérie Ayer.
09:34 Oui, simplement une remarque par rapport à ce que vous disiez.
09:37 Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de voyager ailleurs qu'en Europe jusqu'à présent.
09:40 Vous avez eu l'une et l'autre ou pas ? Vous aurez peut-être l'opportunité, je vous le souhaite.
09:45 En fait, c'est très étonnant parce que quand on va aux Etats-Unis, quand on va en Chine,
09:49 eux, ils nous ressentent comme étant européens.
09:51 Français, évidemment, parce que la France compte.
09:53 Mais quand on va ailleurs qu'en Europe, eux nous regardent comme des européens.
09:57 Et ça, c'est intéressant en termes de sentiment aussi.
09:59 Sur les listes transnationales, oui, c'est important pour que les Français et les Européens
10:03 se rendent compte du fait qu'on est un projet européen
10:07 et que ce n'est pas des élections nationales qui s'accumulent
10:10 et qui font qu'à la fin, on a un Parlement européen qui est constitué.
10:13 Et donc, comment fonctionneraient les listes transnationales ?
10:15 Elles s'ajouteraient au mode d'élection qu'on connaît aujourd'hui.
10:18 Aujourd'hui, il y a 705 députés européens au Parlement européen.
10:22 Demain, on aura 81 députés français au Parlement européen.
10:25 Ce ne sera pas pour ces élections-là, mais j'espère pour les élections suivantes en 2029.
10:29 L'idée, c'est d'avoir une liste nationale et une liste transnationale
10:34 avec 28 candidats.
10:36 Un candidat français, un candidat lituanien, un candidat allemand
10:40 qui proposent un projet européen aux Français.
10:42 Et je pense que c'est important parce qu'au-delà du symbole,
10:45 c'est un vrai projet européen qui sera porté et qui concernera tous les Européens
10:49 et pas uniquement sur les enjeux français.
10:51 - Jemima, vous avez une troisième question.
10:53 - Effectivement. Quelles mesures concrètes préconisez-vous
10:57 pour favoriser la prospérité économique des Européens
11:00 sans accroître les disparités économiques qui existent entre les États membres ?
11:04 - Valérie Heillet.
11:05 - Justement, le plan à 1000 milliards d'euros que j'évoquais, le plan de l'or,
11:09 c'est un investissement ensemble.
11:11 Et pourquoi c'est important d'investir ensemble ?
11:13 C'est parce qu'on est plus forts, évidemment,
11:15 mais ça permet aussi d'éviter les disparités que vous évoquez entre États membres.
11:18 C'est-à-dire qu'on va regarder...
11:20 Je vous donne un exemple sur la production de médicaments.
11:23 C'est hyper important.
11:24 On a vu en 2024, en 2023, qu'on soit dépendant de la Chine ou de l'Inde
11:28 pour l'essentiel de nos médicaments, qu'on ait du mal à trouver des antibiotiques.
11:32 C'est insupportable.
11:34 Mais alors ce qu'il faut faire, c'est qu'on va dire
11:36 qu'on va produire nos médicaments chez nous, en France et en Europe.
11:40 Mais on va se mettre d'accord.
11:41 On ne va pas mettre toutes les usines de production de médicaments en France.
11:45 Et pour que ce soit logique et cohérent, et pour que tout le monde en bénéficie,
11:49 on va se mettre autour de la table, à 27,
11:51 et on va dire de quels médicaments stratégiques on a besoin.
11:54 Et où est-ce qu'on les produit en Europe ?
11:56 Ça créera des emplois en France, mais ailleurs en Europe.
11:58 Et c'est ce qui permettra aussi de créer du pouvoir d'achat pour tous les Européens, où qu'ils soient.
12:02 - Alicia, dernière question.
12:04 - Je vais revenir sur la situation, par exemple, en Géorgie, ou même encore en Ukraine.
12:08 Comment c'est possible de continuer de défendre la démocratie et l'État de droit au Parlement
12:13 quand il y a de plus en plus de partis d'extrême droite ou de partis populistes
12:17 qui intègrent davantage le Parlement européen ?
12:19 - Valérie Heyer.
12:20 - C'est une question importante, parce que cette dynamique, on la voit des partis populistes d'extrême droite
12:26 qui ont des liens forts avec la Russie, parfois avec la Chine, c'est documenté,
12:30 et qui se présentent comme des patriotes.
12:32 C'est ça ce qui est assez dingue.
12:35 Ils se présentent comme des patriotes, alors qu'ils servent,
12:37 non pas à l'intérêt des Français et des Européens, mais à l'intérêt d'autres puissances.
12:41 Et donc il faut se battre.
12:42 Et alors on se battra en deux temps.
12:44 Le premier temps, c'est maintenant que ça se joue.
12:46 C'est dans les quatre prochains jours, pour moi en tant que candidate,
12:49 et pour vous en tant que citoyenne, de faire le nécessaire pour qu'on ait un minimum de députés
12:54 qui détestent l'Europe, qui arrivent au Parlement européen.
12:57 Pour nous permettre de continuer à défendre la paix en Europe et ailleurs dans le monde.
13:00 - Merci à toutes les deux, Alicia, Jemima.
13:03 Merci beaucoup d'être venue au micro de France Inter débattre ce matin avec Valérie Heyer.
13:09 On va terminer avec notre Euroquiz, question courte, loin de la politique,
13:14 sur votre Europe de cœur, et réponse courte s'il vous plaît Valérie Heyer.
13:19 La première, votre plus beau paysage européen, au-delà du bocage mayennais,
13:24 qui on le sait est celui où vous aimez vous ressourcer.
13:27 - Pas de chauvinisme !
13:29 - Mon plus beau paysage européen, je dirais la Slovénie.
13:36 - Et pourquoi ?
13:38 - Parce que c'est un pays magnifique, fait de montagne, et très très beau, je le recommande.
13:43 - Avec quel Européen mort ou vif aimeriez-vous passer une journée ?
13:47 - Simone Veil, parce qu'évidemment je n'ai pas eu l'occasion de la rencontrer, et c'est une grande Européenne.
13:54 - Souvenir, impression quand vous êtes arrivée pour la première fois au Parlement européen ?
13:59 - Émotion.
14:01 - Un monument qui symbolise le mieux l'Europe pour vous ?
14:04 - Alors c'est grave, mais je pense que c'est important, c'est le mémorial des Juifs assassinés en Europe,
14:12 à Berlin, qui quand on y va, reflète du tout du poids de l'histoire.
14:20 - Merci beaucoup Valérie Ayé d'avoir été notre invitée ce matin.
14:24 Demain ce sera la dernière matinale spéciale européenne avec Jordan Bardella, tête de liste Rassemblement National.
14:34 On va suivre l'invité de Léa Salamé, aujourd'hui Sofiane Sy-Mérabeth, juste après Claude Nougaro sur Inter.

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