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À 10 jours des Européennes, le Rassemblement national fait toujours la course en tête selon notre baromètre Harris Interactive-Toluna Challenge-M6 et progresse encore à 32.5 % des intentions de vote. Il creuse encore l'écart avec Valérie Hayer, la candidate Renaissance à 14.5%. Raphaël Glucksman pour le PS-Place publique est à 14. Pour en parler, Laurent Jacobelli, porte-parole du RN.
Regardez L'invité de RTL Midi avec Eric Brunet et Céline Landreau du 30 mai 2024

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Transcription
00:00 Céline Landreau, Éric Brunet, RTL Midi.
00:04 La ficelle du Rassemblement National, c'est la même depuis toujours.
00:07 C'était pareil avec Jean-Marie Le Pen, avec Marine Le Pen,
00:09 et aujourd'hui Jordan Bardella.
00:10 C'est la grosse ficelle, il y a un projet caché qui vous attend,
00:13 il faut sanctionner le gouvernement par avance.
00:16 Je vais vous dire, si mon tempérament c'était de reporter des décisions difficiles
00:20 après les élections, je ne viendrais pas d'annoncer la réforme de l'assurance chômage.
00:24 La réalité c'est que les choses sont cartes sur table.
00:26 Moment politique intéressant ce matin sur RTL, le Premier ministre, Gabriel Attal,
00:30 vous venez de l'entendre, s'est montré très offensif à 10 jours des européennes.
00:35 Et ça alors que le RN fait la course en tête.
00:38 On vous rappelle les chiffres de notre baromètre,
00:40 Aris Interactive, Toulouna Challenge M6,
00:43 la liste de Jordan Bardella à 32,5% qui progresse encore,
00:47 qui creuse donc l'écart avec Valérie Ayé, candidate Renaissance à 14,5%.
00:52 Raphaël Glucksmann ferme le podium avec le PS Place Publique à 14%.
00:56 Bonjour Laurent Jacobelli.
00:58 - Bonjour.
00:59 - Vous êtes porte-parole du RN.
01:01 Gabriel Attal, on vient de l'entendre à l'instant,
01:03 revenez sur ces accusations de "plan caché" formulées par Jordan Bardella.
01:08 De quoi vous soupçonnez l'exécutif exactement ?
01:11 - D'abord je vois que le Premier ministre est extrêmement fébrile.
01:14 Enfin je ne sais pas si c'est le Premier ministre ou le porte-parole de Valérie Ayé qui est fébrile.
01:17 Le porte-parole d'une liste qui est en train de couler
01:20 ou le Premier ministre d'une France qui a du mal à se sortir du marasme.
01:23 En tout cas dans les deux cas, il a l'air assez agressif.
01:26 En effet, peut-être parce qu'il ne veut pas nous dire tout.
01:29 La hausse du prix du gaz de 10% à partir de juillet, il va probablement nous le faire.
01:34 Le rabotage des retraites en refusant l'indexation sur l'inflation, il va probablement nous le faire.
01:39 On sait qu'il lorgne, lui, et Bercy, sur l'épargne des Français, notamment des retraités.
01:43 Bref, comme ils ont très mal géré pendant 7 ans,
01:45 que la France est à plus de 3 000 milliards de dettes,
01:48 que le remboursement de la dette va être à 74 milliards à partir de 2027,
01:52 ils vont aller faire la poche des Français.
01:54 Ils ne le disent pas tout de suite, mais c'est évidemment leur agenda caché après les Européennes.
01:59 - Ils ne le disent pas à l'assurance chômage, ils l'expliquaient, c'est déjà annoncé.
02:02 Le gaz aussi, il n'y a pas vraiment de surprise.
02:04 - A l'assurance chômage, ils l'ont fait, mais alors pour des raisons électorales.
02:07 C'est un petit signal envoyé au LR.
02:09 Vous voyez, nous aussi, on est durs avec les Français qui ne travaillent pas.
02:12 Ce qu'ils oublient de dire, c'est que les caisses de l'assurance chômage et de l'Unédic sont pleines aujourd'hui.
02:16 Elles sont bénéficiaires, que cette réforme ne ramènera pas le moindre emploi.
02:20 C'est la troisième réforme que nous allons subir.
02:22 Les deux précédentes n'ont pas créé un seul emploi.
02:24 Vous savez, les Français qui sont au chômage, pour l'immense majorité,
02:28 ce n'est pas qu'ils sont feignants, c'est qu'il n'y a pas d'emploi.
02:30 Il y a 350 000 emplois vacants pour 5,5 millions de chômeurs.
02:33 On peut raboter les aides aux chômeurs tant qu'on veut,
02:36 ça ne réglera pas le problème principal.
02:38 Il faut ramener des emplois en France, ce que n'a pas fait Gabriel Attal ni Emmanuel Macron.
02:42 - Alors il y a ce propos que tient Marine Le Pen depuis déjà un moment.
02:45 Je veux bien débattre avec le président de la République,
02:47 mais il faut que, s'il perd cette élection présidentielle,
02:52 il s'engage à dissoudre l'Assemblée.
02:54 Bon, c'est quand même un peu fort de café.
02:56 D'ailleurs, ce n'est pas le gouvernement français qu'on plébiscite aux européennes.
03:00 On est dans une élection européenne qui n'a rien à voir avec la politique française.
03:04 Est-ce qu'elle ne va pas chercher un argument dans les coins ?
03:07 - Non, pas du tout.
03:08 Vous savez, c'est la Ve République, c'est son esprit.
03:10 Le général de Gaulle, quand le peuple n'était plus d'accord avec lui,
03:12 il en tirait les conclusions.
03:14 C'était un vrai homme d'État, il faut le dire, et qui faisait confiance au peuple.
03:17 Le président de la République, soit il est président de la République,
03:19 président de tous les Français, en dehors de la mêlée politique,
03:22 il prend de la hauteur, et à ce moment-là, évidemment, les deux sujets ne sont pas liés,
03:26 soit il se jette dans la bataille, comme il l'a fait,
03:28 pour venir au secours de Gabriel Attal, qui lui-même était venu au secours de Valérie Hayé,
03:32 et à ce moment-là, il assume que le score du 9 juin au soir sera aussi son score.
03:38 Et si seulement 15% des Français soutiennent l'action du président de la République,
03:41 qui est en minorité à l'Assemblée nationale,
03:43 et bien forcément, si on veut prendre des mesures de main pour une France qui en a besoin,
03:48 parce que la France est soumise à l'insécurité, à l'immigration, à la dette,
03:52 au rabotage des aides sociales,
03:55 et bien évidemment, il devrait en tirer toutes les conclusions, deux conclusions possibles.
03:58 Soit il part, et il nous épargne trois ans de souffrance supplémentaire,
04:02 soit il dissout l'Assemblée nationale.
04:04 - On imagine que ça a quand même peu de chance d'aboutir, cet ultimatum que vous leur fixez.
04:09 - Ce n'est pas un ultimatum, c'est une condition normale.
04:11 Il a choisi de ne plus être président de la République en se jetant dans l'arène, qu'il assume.
04:16 - Gabriel Attal, pointé aussi ce matin sur RTL, l'absence de travail de vos députés européens.
04:20 RTL a analysé l'activité des têtes de liste, députés sortant, c'est le cas de Jordan Bardella,
04:27 qui arrive bon dernier de ce classement, avec un classement qui prend en compte le nombre de rapports,
04:31 le nombre d'amendements déposés, des propositions de résolution.
04:34 Je vous donne juste quelques chiffres.
04:36 Jordan Bardella, c'est 77 prises de parole dans l'hémicycle,
04:38 89 pour Raphaël Glucksmann, 114 pour François-Xavier Bellamy.
04:42 Une seule proposition de résolution, 16 amendements en commission seulement,
04:46 quand François-Xavier Bellamy, deuxième plus mauvais de ce classement, en a déposé plus de 1300.
04:51 Comment vous expliquez ça ?
04:53 - Moi je veux bien qu'on sorte le tableau Excel et qu'on fasse du quantitatif.
04:57 Vous savez, des amendements, moi je peux vous en pondre un par seconde.
05:00 On change la virgule de place, on change le premier mot, le deuxième mot, le troisième mot,
05:04 c'est pour faire du quantitatif et faire du blocage.
05:06 La France Insoumise d'ailleurs est spécialiste de ça à l'Assemblée Nationale.
05:09 Soit vous faites un travail qualitatif, c'est ce qu'a voulu faire Jordan Bardella.
05:12 - D'accord, mais ça veut dire que Monsieur Bellamy ne fait pas de travail qualitatif ?
05:14 On a un écart de 16 à 1300.
05:16 - Non mais très bien, mais est-ce qu'il vaut mieux 16 amendements percutants
05:19 qui peuvent changer la vie des Français et des Européens,
05:21 ou 3000 amendements qui ne servent à rien, si ce n'est à faire ralentir la marche de la démocratie ?
05:26 Vous savez, Jordan Bardella, il a été élu, ainsi que tous les membres du groupe ID,
05:31 qui est le parti, on va dire, européen dans lequel est le Rassemblement National,
05:34 pour s'opposer au fédéralisme européen,
05:37 pour s'opposer à la submersion migratoire organisée par Bruxelles.
05:41 Et c'est ça leur boulot, c'est ce qu'ils ont fait.
05:43 - Alors si ces 16 amendements ont été efficaces, qu'est-ce que ça a changé dans la vie des Français ?
05:47 - Je vais vous dire quelque chose.
05:48 Vous savez pourquoi il y a si peu de rapports écrits par les députés du Rassemblement National ?
05:53 Parce que les députés des autres partis refusent de les co-signer et de travailler avec nous.
05:57 Il y a eu cette espèce de sectarisme de la plupart des députés européens.
06:01 C'est pour ça que demain, il faut qu'il y en ait beaucoup plus de députés.
06:03 Beaucoup plus de députés européens, souvent, pour qu'il y ait un ou deux groupes
06:07 qui agissent encore plus efficacement, parce qu'ils seront beaucoup plus nombreux pour protéger les Français.
06:12 - Vous vous apprêtez à envoyer le plus gros contingent de députés en Europe, le Rassemblement National ?
06:17 C'est dans quoi les sondages ?
06:18 Certains disent que c'est dommage, parce que ces députés français vont être des députés un peu stériles.
06:22 Ils vont faire partie d'un groupe idée, qui sera un petit groupe.
06:26 D'ailleurs, les populistes ne s'entendent pas.
06:28 Il y a deux formations au sein de l'Assemblée Nationale.
06:31 Et donc, finalement, ils vont peu peser sur la vie parlementaire européenne.
06:36 - Ne croyez pas tout ce qu'on vous raconte, Éric Brunet.
06:38 D'abord, il y a dans notre groupe, au Parlement européen, d'autres partis politiques qui sont promis à de grands succès.
06:44 Je pense à nos collègues flamands, je pense à nos collègues néerlandais,
06:48 qui font partie d'ailleurs du gouvernement aujourd'hui, puisqu'ils ont gagné les législatives.
06:51 À nos collègues autrichiens, je pourrais en citer beaucoup.
06:54 Donc, nous sommes loin d'être isolés.
06:55 Et puis, ça ne vous aura pas échappé, on va essayer de travailler avec les autres groupes, notamment.
06:59 Soit on fusionne en un seul groupe, soit on continue à travailler ensemble.
07:02 Mais clairement, il y aura deux pôles.
07:03 Il y aura les souverainistes, les patriotes, ceux qui veulent l'Europe des nations, et les fédéralistes.
07:07 Les fédéralistes, c'est les républicains, c'est Renaissance, c'est la gauche, c'est les verts.
07:13 Et donc, voilà comment ça va se répartir.
07:15 Le 9 juin, c'est important, il faut aller voter et voter utile.
07:18 - Merci Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement National.
07:21 - Dans un instant, européenne toujours.
07:23 Le casse-tête de l'organisation d'un scrutin intrantuniste pour les petites communes.
07:26 Et puis, toute autre chose, on vous parlera aussi de ces femmes qui détournent l'usage de la pilule contraceptive
07:32 pour ne plus avoir leurs règles.
07:34 Est-ce sans risque ? On en parle avec un gynécologue.
07:36 A tout de suite.
07:37 Votre avis compte.
07:38 Venez l'exprimer sur RTL au 3210.

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