• il y a 7 mois
Au Forum des images : chaque année, les Rencontres du champ social proposent d'explorer un des enjeux de l’accueil des publics dans leur diversité. L’occasion d’y découvrir l’ensemble de nos activités, de rencontrer des spécialistes, et de partager vos expériences.

Cette année, l’édition 2024 portera sur l'accessibilité des lieux culturels, en particulier des cinémas, et de leurs œuvres aux personnes sourdes et malentendantes.
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Le Forum des images : au centre de Paris, bat le cœur du 7e art !

Rencontres exceptionnelles, cours de cinéma et conférences, festivals… un concentré du meilleur de ce qui se passe toute l’année au Forum des images.



Toute la programmation : http://www.forumdesimages.fr/

@forumdesimages et #forumdesimages
Transcription
00:00:00 Les rencontres du champ social en quelques mots avant de commencer.
00:00:10 C'est un rendez-vous qui chaque année propose une réflexion sur les enjeux de l'accueil
00:00:15 des publics dans toute leur diversité dans les structures culturelles.
00:00:18 Cette année, on a souhaité aborder la question de l'accueil des publics sourds et malentendants.
00:00:25 Vous l'avez déjà remarqué, sur toute la durée de ces rencontres, nous avons des interprètes
00:00:33 en langue des signes françaises, en LSF.
00:00:35 Vous en voyez un juste à côté de moi et il y aura sa collègue qui le remplacera par
00:00:39 moment.
00:00:40 On a aussi une transcription textuelle grâce au logiciel de reconnaissance vocale AVA.
00:00:47 C'est un peu expérimental pour nous, donc il est possible que des fois on ait besoin
00:00:51 de relancer la page internet s'il décide de se mettre en veille, mais a priori, ça
00:00:55 fonctionne plutôt pas mal.
00:00:56 C'est la première fois qu'on l'utilise ici.
00:00:58 Étant donné l'absence de manipulation humaine derrière le logiciel, cette reconnaissance
00:01:05 est faillible, donc il y aura des petites erreurs, mais selon nos tests, ça permet
00:01:09 quand même de suivre globalement le fil de ce qui est dit.
00:01:12 Aujourd'hui, autour de ces rencontres, on a invité 4 experts de la question à venir
00:01:22 témoigner parmi nous, à venir nous partager leurs expériences.
00:01:25 On a essayé d'aborder le sujet sous différentes facettes.
00:01:29 La question de l'accueil en structure culturelle, avec un focus particulier sur les salles de
00:01:35 cinéma, les enjeux de la médiation pour les publics sourds et malentendants, en salle
00:01:43 du coup de cinéma et plus globalement en structure culturelle, mais aussi les enjeux
00:01:48 de l'inclusion dans le milieu professionnel, notamment les enjeux du travail en mixité
00:01:53 sourds et bienentendants.
00:01:55 Par ailleurs, ces rencontres, cette année, ont lieu dans le cadre d'une sensibilisation
00:02:02 globale du Forum des images à ces publics sourds et malentendants, étant donné qu'à
00:02:07 partir de l'année prochaine, de la saison prochaine du Forum des images, auront lieu
00:02:11 régulièrement des projections en sous-titrage SME, dont vous allez pouvoir apprendre un
00:02:15 peu plus les enjeux, les tenants et aboutissants au cours de cette journée.
00:02:19 D'ailleurs, on va profiter de cet événement, de cette journée, pour vous en proposer aujourd'hui
00:02:24 une première projection, puisque à 18h30, suite aux quelques interventions qu'on va
00:02:29 faire, on va vous proposer de découvrir un film, La beauté du geste, un film qui a
00:02:36 proposé de traiter du sujet du handicap, en croisement avec aussi le sujet du sport,
00:02:44 et on vous en dira plus tout à l'heure, mais on vous invite à rester après ces premiers
00:02:48 retours d'expérience pour découvrir le film.
00:02:50 Ce film, en plus, sera accompagné d'un échange qui sera animé par le critique de
00:02:55 cinéma sourd Sébastien Picou, qui est aussi intervenant, à Retour d'image, une structure
00:03:00 que vous allez pouvoir rencontrer, via Stéphane Fort qui va venir en parler un petit peu dans
00:03:06 quelques temps, puisqu'il sera la deuxième personne qui va passer sur cette scène.
00:03:11 Donc, voilà, sans plus tarder, on va pouvoir commencer par une intervention d'Elisa Neuville
00:03:21 et Léa Traoré.
00:03:22 Donc, Elisa Neuville est responsable du pôle développement créatif à la médiathèque
00:03:25 de la Canopée et Léa Traoré est responsable du pôle sourd, et donc je vais les inviter
00:03:30 à nous rejoindre sur scène.
00:03:33 Bienvenue toutes les deux.
00:03:35 Et je vais pouvoir proposer à Mathilde, en régie, qui va nous suivre sur toute la
00:03:45 journée, d'allumer l'écran, pour nous permettre de découvrir ce qui y était préparé.
00:03:51 Ah oui, il est peut-être éteint, j'arrive tout de suite.
00:03:58 Normalement, c'est tout bon.
00:04:03 Est-ce que c'est tout bon ? Super.
00:04:05 Alors, bonjour à toutes et à tous.
00:04:07 Je suis Elisa et je vais vous présenter l'émission des pôles sourds des bibliothèques de la
00:04:14 ville de Paris, et plus particulièrement notre organisation interne.
00:04:18 Et après, je passerai la parole à Léa, qui vous parlera plus précisément des actions
00:04:23 qu'on a mises en place pour ces publics sourds.
00:04:25 Donc, la médiathèque de la Canopée a ouvert ses portes en 2016.
00:04:30 Elle est en plein cœur de Paris, au Forum des Halles, un peu plus haut là-bas, à l'extérieur.
00:04:35 Elle est composée d'une équipe de 24 agents qui accueillent les publics du mardi au dimanche,
00:04:43 sur un plateau de 1000 m2.
00:04:44 Elle fait partie des cinq bibliothèques labellisées pôles sourds de la ville de Paris.
00:04:51 Que voici.
00:04:53 Mais alors, qu'est-ce que c'est concrètement qu'un pôle sourd ?
00:04:58 Un pôle sourd, c'est une bibliothèque spécialisée dans l'accueil des publics sourds.
00:05:03 Elle propose donc des collections adaptées, en lien avec la culture sourde, les langues
00:05:08 des signes et des documents qui mettent au premier plan des personnalités sourdes, réelles
00:05:14 ou fictives d'ailleurs.
00:05:15 Elle propose également des animations bilingues, pour les rendre accessibles au plus grand
00:05:24 nombre, avec ou sans la présence d'interprètes, ça dépend des contextes.
00:05:28 Elles peuvent avoir lieu en LSF et être traduites vers le français, et inversement.
00:05:33 Il y a aussi des actions qui sont uniquement en LSF.
00:05:36 Mais je pense que Léa vous en parlera mieux tout à l'heure.
00:05:41 Et bien sûr et avant tout, les pôles sourds, c'est l'engagement de garantir un accueil
00:05:48 à l'inscription dès l'entrée en bilingue, donc LSF et français.
00:05:53 Et pour ce faire, toute l'équipe des bibliothèques des pôles sourds sont formées à la langue
00:06:00 des signes.
00:06:01 Donc avec les départs, les arrivées, forcément les niveaux de langues sont très variés.
00:06:06 Il y a des gens qui ont un bon niveau et qui peuvent assurer une conversation, d'autres
00:06:12 c'est plus compliqué.
00:06:13 Donc on s'adapte, on s'entraide pour garantir un accueil de qualité aux personnes sourdes.
00:06:18 Les collègues sourds à l'accueil, quand ils reçoivent du public entendant, ils choisissent
00:06:26 les outils qui leur conviennent le mieux.
00:06:27 Ça peut être, comme on l'a vu, un logiciel de retranscription et de reconnaissance vocale.
00:06:33 Ça peut être tout simplement l'utilisation de l'écrit, la lecture labiale.
00:06:40 Chacun compose comme il le sent et le ressent.
00:06:43 Et lors d'une première inscription, on essaie d'être vigilant et de dire qu'on est un pôle
00:06:52 sourd, qu'on est en équipe mixte et qu'on a des collections adaptées, des animations
00:06:57 bilingues, pour ne pas qu'il y ait de surprises.
00:06:59 On a une petite vidéo qu'on diffuse à l'accueil pour sensibiliser le public.
00:07:09 Je ne sais pas si Henri G on peut l'envoyer ?
00:07:11 Il s'agit de partager quelques signes très simples pour garantir un accueil de qualité.
00:07:22 Vous allez voir, c'est vraiment la communication de base.
00:07:26 C'est une première entrée.
00:07:30 Cette vidéo tourne en boucle à l'accueil de la médiathèque.
00:07:34 Il y a un écran où sont diffusées toutes nos vidéos pour annoncer les événements
00:07:38 à venir.
00:07:39 On fait souvent des vidéos aussi pour les nouvelles arrivées, les départs, la vie
00:07:45 de la bibliothèque.
00:07:46 Léa vous expliquera l'importance de la vidéo pour les publics sourds.
00:07:51 On essaie de sensibiliser les publics qui rentrent dans la bibliothèque.
00:08:02 Ce qui est très important c'est de sensibiliser nos équipes.
00:08:05 Tous les nouveaux arrivants sont sensibilisés.
00:08:08 Au fil de l'an, on met en place des séances qui peuvent prendre des formes très variées.
00:08:13 On visionne ensemble un film et après on en débat.
00:08:18 On peut aller voir un spectacle, visiter des structures.
00:08:22 Ça peut être tout et n'importe quoi.
00:08:24 Tant qu'on apprend des choses sur la culture sourde, c'est bon à prendre.
00:08:27 Quand on est en vacances, on a un horaire réduit et ça laisse beaucoup plus de temps
00:08:33 aux équipes pour travailler ensemble.
00:08:35 On organise des café-signes pour pratiquer la LSF en équipe.
00:08:39 Concrètement, comment ça se passe au quotidien ?
00:08:48 On se débrouille, on se dépatouille avec nos différents niveaux de langue.
00:08:52 En général, ça se passe plutôt bien.
00:08:54 On peut avoir recours aux mimes, à l'écrit.
00:08:58 Tous les moyens sont bons pour y parvenir.
00:09:00 Mais parfois, on a besoin des interprètes qui sont des alliés très précieux pour
00:09:08 différentes situations.
00:09:09 Quand la communication a besoin d'être plus fine, plus précise, comme lors des réunions
00:09:15 générales en équipe, où il faut que la parole circule vite et rapidement et qu'elle
00:09:21 soit accessible à tous et à toutes.
00:09:23 C'est également le cas lors des entretiens professionnels, pour les agents sourds qui
00:09:28 partent en formation, pour des rencontres et interventions, comme aujourd'hui, et
00:09:35 dans toutes les situations que l'on juge nécessaires au final.
00:09:37 On a des contraintes au niveau des demandes d'interprètes.
00:09:42 Elles doivent être faites au minimum 10 jours avant la date d'intervention.
00:09:45 Les prévoir bien en amont, c'est vraiment mieux, puisque des fois, elles sont refusées
00:09:50 parce qu'il n'y a plus d'interprète disponible.
00:09:52 On ne peut pas organiser l'improviste des réunions importantes.
00:09:58 Il faut toujours les programmer, il faut anticiper.
00:10:00 C'est quelque chose qu'il faut bien avoir en tête et prendre en compte.
00:10:03 Oui, c'est assez important, parce que c'est quand même le premier but des Pôles sourds.
00:10:16 C'est l'inclusion de tous et de toutes, que les collègues sourds entendants puissent
00:10:21 travailler ensemble, se sentir à leur place.
00:10:23 C'est un travail de tous les jours, un effort partagé pour s'ouvrir aux autres et que
00:10:32 ça se passe bien.
00:10:33 Et ça se passe plutôt bien.
00:10:35 Enfin, l'environnement, c'est important, parce qu'on ne peut pas avoir un Pôle sourd
00:10:45 qui soit vivant, actif, sans partenaire.
00:10:47 C'est l'occasion d'aller les voir, ils viennent chez nous, on se rend compte, ça
00:10:51 crée des liens, des nouvelles expériences, c'est très riche.
00:10:54 C'est très important.
00:10:56 D'ailleurs, on accueille aussi régulièrement des stagiaires sourds, des étudiants en interprétariat
00:11:08 ou traduction.
00:11:09 On est très sollicitées aussi pour des rencontres.
00:11:25 Et pas plus tard qu'hier, on a reçu un groupe de bibliothécaires suédoises, sourdes et
00:11:37 entendantes, qui voulaient voir comment ça se passait chez nous et visiter nos Pôles
00:11:41 sourds.
00:11:42 On a été contactées par la Corée, on est très sollicitées.
00:11:45 Ça attire beaucoup la curiosité des professionnels des bibliothèques.
00:11:50 Je vais laisser la parole à Léa.
00:12:05 Moi, je m'appelle Léa, je suis la responsable du Pôle sourd, comme ça a été expliqué
00:12:18 juste auparavant.
00:12:20 Je suis sourde et je travaille avec une majorité de collègues entendants dans l'équipe au
00:12:30 quotidien et je gère aussi l'accueil du public sourd.
00:12:33 J'encourage et j'essaie de faire en sorte d'attirer les sourds un maximum dans nos bibliothèques
00:12:39 et de montrer qu'on peut travailler ensemble et vivre ensemble, côte à côte.
00:12:45 Dans nos bibliothèques, nous avons un certain nombre de livres et de documents qui concernent
00:12:53 le fonds sur la culture sourde.
00:12:56 Nous avons le fonds "Monde des sourds", nous avons le fonds "Langue des signes".
00:13:07 Ce qui les distingue, c'est qu'il y a un fonds qui va aborder tout ce qui est culturel
00:13:16 et un autre qui va rassembler tous les ouvrages qui parlent des sourds ou de la langue des
00:13:22 signes.
00:13:23 Nous avons en troisième lieu un fonds qui est le "Facile à lire", qui n'est pas forcément
00:13:31 destiné aux sourds mais qui peut être utile pour les personnes qui ne maîtrisent pas
00:13:38 le français et qui souhaitent avoir accès à une certaine documentation dans un français
00:13:46 plus facile à comprendre.
00:13:47 Je gère le fonds "Langue des signes" qui cherche à mettre en valeur les ouvrages
00:13:56 mentionnant la culture sourde.
00:13:58 Il y a beaucoup d'entendants qui souhaitent approfondir leur connaissance sur le monde
00:14:07 des sourds et la langue des signes.
00:14:08 Ensuite, nous avons dans nos collections un certain nombre d'adaptations.
00:14:12 Par exemple, vous vous rappelez certainement vous, enfants, vous avez ce souvenir de vos
00:14:20 parents qui vous racontaient des contes juste avant de vous endormir.
00:14:25 A l'époque, nous n'avions pas ça.
00:14:28 Donc, nous nous sommes battus pour obtenir la même chose, c'est-à-dire que maintenant,
00:14:34 les jeunes enfants sourds peuvent profiter d'un conte signé juste avant de fermer les
00:14:39 yeux.
00:14:40 Ce sont les collègues des pôles sourds qui ont réalisé eux-mêmes la traduction à partir
00:14:49 de l'ouvrage écrit, la traduction en langue des signes en cherchant le vocabulaire adapté,
00:14:58 la meilleure façon de tourner l'histoire en langue des signes, concrètement la production
00:15:03 filmée et ensuite la diffusion.
00:15:05 Dans toutes les bibliothèques des pôles sourds, on trouve ces ouvrages adaptés.
00:15:12 Vous imaginez bien que ça représente un énorme travail.
00:15:15 C'est long d'adapter un conte en entier, c'est vraiment plusieurs semaines, plusieurs
00:15:20 mois de travail.
00:15:21 Dans nos bibliothèques, nous organisons des actions culturelles et nous militons pour
00:15:37 l'accessibilité de ces rencontres et de ces conférences.
00:15:40 C'est important que les personnes sourdes qui souhaitent y participer le puissent.
00:15:44 Pour signaler que ces rencontres sont accessibles, nous mentionnons le logo langue des signes.
00:15:54 Soit l'animateur est sourd ou de toute façon il y a des interprètes en langue des signes
00:16:02 présents.
00:16:03 Il y a l'heure du conte bilingue où un conteur entendant et un conteur sourd racontent leur
00:16:11 histoire en même temps et les publics se mélangent.
00:16:14 L'objectif de toutes ces actions culturelles c'est de créer de l'accessibilité et de
00:16:23 montrer aussi le public sourd et de permettre également au public entendant de découvrir
00:16:27 tout ce monde des sourds.
00:16:29 Nous avons des conférences de type conte, vous avez vu les performances littéraires.
00:16:40 Pour le mois du handicap, nous organisons parfois des événements où nous invitons
00:16:58 des partenaires.
00:16:59 Ce sont des conférences ou des événements en lien avec l'accessibilité pour les personnes
00:17:07 sourdes.
00:17:08 Il y a pas mal d'événements qui sont organisés, ça peut être différents stands, des salons,
00:17:13 il y a énormément d'actions qui sont organisées.
00:17:16 Le matin, nous accueillons régulièrement des classes.
00:17:24 Nous invitons les classes du quartier, nous avons aussi reçu l'école Turène.
00:17:37 Nous leur proposons de participer à l'heure du conte bilingue.
00:17:42 Ça peut nous arriver de faire des interventions également hors les murs, chez eux.
00:17:51 Donc, une communication adaptée.
00:17:55 Comment communiquons-nous autour de nos événements ?
00:17:58 Nous passons par les différents réseaux sociaux, Facebook, Instagram, Youtube.
00:18:03 Nous avons également notre site, Bibliopi.
00:18:08 Pi, par exemple, ça veut dire typique en langue des signes.
00:18:14 C'est pas vraiment traduisible, ou caractéristique, ça peut être traduit comme ça.
00:18:21 C'est ce qui est propre à quelque chose.
00:18:25 Nous on dit propre aux sourds, donc ça donne Pi sourd.
00:18:28 Les communications vidéos, vous pouvez me voir annoncer l'événement de ce soir.
00:18:40 La vidéo est un média par lequel nous passons et nous sous-titrons toutes nos vidéos.
00:18:49 D'accord, d'où le "ok".
00:18:56 Évidemment, sans moyens, on ne peut pas faire grand-chose.
00:19:02 On a besoin d'argent pour les besoins d'interprétariat.
00:19:08 On n'a jamais de refus concernant les demandes des agents.
00:19:13 On a un budget plus limité pour les actions culturelles en direction des publics.
00:19:18 Mais pour la formation et la communication des agents, on a les crédits.
00:19:25 On a besoin de matériel, comme vous l'avez vu, le BABA pour pouvoir communiquer.
00:19:37 L'essentiel pour un pôle sourd, c'est d'avoir des agents sourds.
00:19:43 Nous, sur 24 collègues, on a 3 collègues sourds.
00:19:50 Nous, on trouve que c'est vraiment trop peu.
00:19:53 Mais c'est déjà très bien, parce que c'est très compliqué de recruter des personnes sourdes.
00:19:59 Un public a plutôt éloigné de la lecture.
00:20:02 Notre métier n'est pas toujours très connu.
00:20:05 Le challenge, c'est de faire connaître le métier des bibliothécaires et de le rendre attractif.
00:20:10 Voilà, voilà.
00:20:12 Merci beaucoup Elisa, merci beaucoup Léa.
00:20:17 Si dans la salle, il y a des réactions, des choses que vous voulez leur demander,
00:20:26 ou rebondir sur certaines choses qui ont été mentionnées,
00:20:29 gardez ça en tête, on va prendre un moment à la fin des 3 interventions
00:20:32 pour poser des questions à tous les intervenants et intervenantes qui vont pouvoir revenir devant vous.
00:20:39 On va pouvoir passer la main sur scène.
00:20:44 Je vais inviter Stéphane Faure de Retour d'Images à prendre place sur la table de conférence.
00:20:57 Je vais juste aller lancer le petit PowerPoint.
00:21:03 hoppe.
00:21:05 C'est celui-là, c'est ça ? Parfait. Il était déjà ouvert.
00:21:21 Hoppe. Et je le passe en plein écran.
00:21:28 Et c'est parti. Et du coup, à ouvrir la main Stéphane Faure pour la programmation et la médiation
00:21:34 adaptée au public sourd et malentendant.
00:21:36 C'est déjà réapparu sur l'écran, c'est magnifique.
00:21:38 Et je me rééclipse, désolé.
00:21:40 Bonjour, merci aux Formes des Images pour l'organisation de cette rencontre,
00:21:46 et puis de nous avoir invités à Retour d'Images à cette occasion.
00:21:50 Stéphane Faure, moi je suis délégué général de l'association Retour d'Images.
00:21:54 Retour d'Images c'est une association cinéma et handicap
00:21:58 qui a été créée il y a une vingtaine d'années maintenant,
00:22:02 créée par des professionnels du cinéma en situation de handicap,
00:22:08 avec dès le départ la volonté d'apporter une réflexion sur la façon dont le handicap est représenté au cinéma,
00:22:14 la façon dont les personnages en situation de handicap sont mis en scène,
00:22:20 la façon dont le sujet est abordé.
00:22:22 C'est la raison pour laquelle dès le début l'association s'est fait connaître par un festival,
00:22:28 le premier festival de film en France sur le thème du handicap,
00:22:32 qui s'est déroulé tous les deux ans jusqu'en 2012.
00:22:36 Ce festival réunissait à la fois des tendes rétrospectives,
00:22:42 des axes thématiques, et puis également des ateliers et des rencontres professionnelles.
00:22:48 A partir de 2013 l'association s'est constituée comme un centre de ressources,
00:22:54 un centre de ressources cinéma et handicap,
00:22:58 et travaille aujourd'hui sur trois principaux volets.
00:23:02 On travaille tout d'abord sur la programmation de films,
00:23:06 ça s'inscrit vraiment dans la continuité de notre historique festival.
00:23:10 Nous organisons des séances de cinéma dans différentes salles de cinéma,
00:23:16 en Ile-de-France mais aussi dans d'autres régions,
00:23:19 avec des films qui traitent de la thématique,
00:23:22 et toujours une rencontre, un débat pour accompagner ces films,
00:23:26 et des conditions qu'on met en place pour que la séance soit accessible à tous les publics,
00:23:31 tous les spectateurs, quel que soit leur handicap,
00:23:35 de manière à ce que tous les spectateurs puissent partager une expérience de cinéma.
00:23:39 Donc ça c'est le premier volet de notre activité.
00:23:41 Ensuite nous proposons des activités d'éducation à l'image,
00:23:45 comment transmettre le cinéma lorsque l'on est en présence de personnes en situation de handicap,
00:23:52 et comment faire en sorte que tous les participants puissent être pleinement acteurs de ces activités.
00:23:58 Et puis pour terminer, pour ce qui est de nos activités,
00:24:02 nous avons des actions de sensibilisation,
00:24:07 et d'accompagnement des professionnels,
00:24:10 avec l'idée de faire en sorte que l'accessibilité soit intégrée dans tous les métiers de cinéma,
00:24:17 que ce soit au niveau de la production, de la distribution, de l'exploitation,
00:24:21 et puis aussi de la médiation.
00:24:23 Voilà pour ce qui est de nos activités.
00:24:27 Pour en venir au sujet qui nous intéresse le plus particulièrement aujourd'hui,
00:24:31 c'est-à-dire l'accessibilité aux spectateurs sourds ou malentendants.
00:24:35 Donc autour d'images, on a cette attention.
00:24:39 Je vais revenir, comme vous l'avez compris, plus particulièrement sur l'accessibilité du cinéma,
00:24:44 et puis sur comment, à retour d'images, on travaille cette accessibilité.
00:24:49 Quand on parle d'accessibilité du cinéma, il y a plusieurs points qui nous paraissent essentiels.
00:24:57 L'un de ces points, c'est la question de l'accessibilité des films,
00:25:00 donc l'accessibilité des œuvres.
00:25:02 Pour qu'un film soit accessible aux spectateurs sourds ou malentendants,
00:25:08 il est nécessaire qu'il soit sous-titré.
00:25:11 Vous connaissez certainement les films en version originale sous-titrée,
00:25:16 où là le sous-titrage va être une traduction des dialogues en langue étrangère.
00:25:23 Il faut savoir que pour beaucoup de personnes sourdes avec lesquelles on travaille,
00:25:28 cette version originale sous-titrée, ça a été un des premiers accès, pendant très longtemps,
00:25:34 au cinéma.
00:25:36 Mais évidemment, cette version sous-titrée, elle est loin d'être suffisante.
00:25:42 Elle n'offre que des éléments très partiels de ce que peut transmettre une bande-son.
00:25:49 Et donc, il existe à présent un sous-titrage adapté.
00:25:54 Et pour vous présenter un petit peu ce sous-titrage,
00:25:57 je vous propose l'extrait d'un film que vous allez découvrir,
00:26:04 dans un premier temps, avec uniquement l'image.
00:26:07 Le film en question, c'est "Rouge comme le ciel", un film de Christiane Auborton.
00:26:11 Et donc, on peut envoyer le premier extrait.
00:26:16 [SILENCE]
00:26:20 [SILENCE]
00:26:24 [SILENCE]
00:26:27 [SILENCE]
00:26:41 [SILENCE]
00:26:44 [SILENCE]
00:27:09 [SILENCE]
00:27:12 [SILENCE]
00:27:31 [SILENCE]
00:27:34 [SILENCE]
00:27:47 [SILENCE]
00:27:59 [SILENCE]
00:28:02 Alors, sur ce premier extrait,
00:28:12 ce que je voudrais vous demander, c'est ce que vous avez pu ressentir justement
00:28:17 à la découverte de cet extrait.
00:28:20 Est-ce qu'il y a des éléments, déjà à l'image,
00:28:23 qui vous donnent des indices sur ce qui peut se passer
00:28:26 à travers la... ce qui peut se tramer au niveau de la bande-son ?
00:28:30 Est-ce que des personnes veulent réagir ?
00:28:35 [SILENCE]
00:28:39 [SILENCE]
00:28:42 [SILENCE]
00:29:04 On va ramasser les micros pour des réactions saines.
00:29:07 [SILENCE]
00:29:10 Voilà.
00:29:12 Oui, ce que je disais, c'est assez difficile de pouvoir se plonger
00:29:15 et être dans une immersion complète si on n'a pas la traduction,
00:29:19 là pour le coup, à l'écrit, de ce qui se passe au niveau sonore.
00:29:24 Donc, ne serait-ce que marcher sur les feuilles sèches.
00:29:28 Voilà, on avait quoi ?
00:29:30 Bon, après, j'ai été absorbée par la conversation là-bas,
00:29:32 mais j'ai suivi en fait ce... ou peut-être une musique d'ambiance,
00:29:35 des choses comme ça, qui ne sont pas du tout affichées en l'état
00:29:39 et qui ne seraient pas non plus affichées avec un simple sous-titrage.
00:29:42 Aussi, mais ça, je pense qu'on le verra après, c'est ça ?
00:29:45 J'ai spolié, pardon. Sorry !
00:29:48 Tout à fait ça, c'est-à-dire que là, il y a tout un ensemble d'éléments
00:29:51 qui permettraient de s'immerger vraiment encore plus dans le film.
00:29:57 Mais ça, qu'il y ait déjà des indices à l'image,
00:30:01 comme vous parlez des feuilles,
00:30:04 qui nous font dire qu'il y a certainement un moment donné
00:30:07 où il y a des bruits qui vont être peut-être plus prégnants.
00:30:11 D'autres moments peut-être qui sont laissés pour la musique, on peut imaginer.
00:30:16 Donc, je vous propose qu'on revoie cet extrait,
00:30:22 peut-être qu'Olivier, tu voulais...
00:30:24 Oui, non, je voulais juste préciser que ça commençait par une situation d'écoute
00:30:28 autour d'un magnétophone.
00:30:36 On se rappelle que...
00:30:39 Peut-être d'autres réactions ?
00:30:43 Non ? Alors là, je vous propose qu'on revoie ce même extrait,
00:30:48 avec cette fois-ci le sous-titrage adapté.
00:30:53 Comme vous allez le voir, ce sous-titrage suit des codes couleurs.
00:30:59 Moi, ce que j'aimerais vous demander, c'est qu'après l'extrait,
00:31:03 que vous puissiez me dire, selon vous, ce à quoi correspond chaque code couleur.
00:31:09 Et puis, également, si vous avez pu identifier d'autres codes
00:31:14 qui sont utilisés par ce sous-titrage.
00:31:18 Est-ce qu'on peut envoyer le deuxième extrait ?
00:31:23 [Silence]
00:31:33 [Silence]
00:31:43 [Silence]
00:31:53 [Silence]
00:32:03 [Silence]
00:32:13 [Silence]
00:32:23 [Silence]
00:32:33 [Silence]
00:32:43 [Silence]
00:32:53 [Silence]
00:33:03 [Silence]
00:33:10 Alors, du coup, je reviens à ma question de tout à l'heure.
00:33:15 Est-ce que vous pouvez me dire un petit peu,
00:33:20 selon les différentes couleurs que vous avez pu voir,
00:33:23 selon vous, à quoi correspond chaque couleur ?
00:33:26 Et puis, si vous avez pu identifier d'autres codes.
00:33:31 [Silence]
00:33:41 Alors, j'ai l'impression que la couleur jaune identifie une voix off
00:33:45 de quelqu'un qu'on ne voit pas à l'écran.
00:33:49 Voilà, que le blanc, voilà,
00:33:54 juste met en mot ce qui fait un, comment dire ?
00:33:59 Ouais, dialogue direct, merci.
00:34:03 Par contre, violet, rouge, c'est vraiment les bruits extérieurs.
00:34:07 Et le violet, je ne sais pas trop.
00:34:11 [Silence]
00:34:17 Alors, je n'ai aucune mémoire, mais en fait, c'est les six couleurs
00:34:21 de la CST, c'est recommandé. Et je crois que violet, c'est musique d'ambiance.
00:34:25 On avait les bruits aussi, je ne me souviens plus.
00:34:29 Et on a le hors-champ. Et ça, c'était le jaune, non ?
00:34:33 Oui, le jaune.
00:34:35 Aucune mémoire, défaillance technique.
00:34:37 Est-ce qu'il y a d'autres codes que vous avez pu repérer, en dehors du code couleur ?
00:34:41 [Silence]
00:34:45 Pour les personnes qui connaissent, peut-être moins.
00:34:49 Bon, alors, justement, il y a déjà pas mal d'indices.
00:34:53 Le sous-titrage, évidemment,
00:34:57 l'idée, c'est de pouvoir transmettre ce que la bande son,
00:35:03 ce qui compose la bande son, et que la bande image ne permet pas d'identifier.
00:35:09 C'est vrai que dans la bande son, on a plusieurs éléments.
00:35:11 On peut avoir les paroles, les dialogues.
00:35:15 On peut avoir des bruits, des musiques, et puis aussi une ambiance sonore.
00:35:19 Donc l'idée, c'est que ce sous-titrage puisse permettre de transmettre l'ensemble de ces éléments.
00:35:23 Et puis aussi une notion de construction spatiale du son.
00:35:27 C'est-à-dire, en fait, ce sous-titrage doit permettre de comprendre d'où vient le son.
00:35:31 Quelle est l'origine sonore du son.
00:35:35 Ce sous-titrage répond à l'ensemble de conventions qui ont été établies par une charte.
00:35:41 Donc une charte pour la qualité du sous-titrage à destination des personnes sourdes ou malentendantes,
00:35:47 établie en 2011, au départ pour la télévision audiovisuelle,
00:35:51 et puis qui est utilisée par extension pour le cinéma.
00:35:55 Parmi ces conventions, je vais juste revenir sur trois d'entre elles.
00:36:01 Le code couleur dont on a parlé.
00:36:03 Ce code couleur, comme vous le disiez, on a le blanc et le jaune,
00:36:07 qui vont correspondre plutôt aux dialogues, aux paroles.
00:36:11 Donc le blanc lorsque les personnages sont à l'écran, sont dans le cadre.
00:36:17 Et le jaune lorsqu'ils sont hors champ, en dehors du cadre.
00:36:21 Donc là, sur les deux images que vous n'avez plus à l'écran...
00:36:25 Oui, je pensais qu'on avait le... Est-ce qu'on peut remettre le PowerPoint ?
00:36:33 Donc, en fait, voilà, ce sont plutôt les couleurs qui correspondent aux dialogues.
00:36:41 Donc vous voyez que sur l'image qui est à ma droite,
00:36:45 on a une femme blonde qui est au milieu de l'image.
00:36:51 Et donc ce qu'elle dit est sous-titré en blanc, parce qu'elle est à l'écran, elle est à l'image.
00:36:55 Et lorsqu'on passe à l'image suivante,
00:36:59 cette femme blonde disparaît derrière la porte,
00:37:03 et ce qu'elle dit va être sous-titré en jaune.
00:37:05 Donc "Le bonne soirée, Emmanuel", c'est ce que dit la femme blonde,
00:37:09 une fois qu'elle est passée hors champ.
00:37:11 Et la personne qui lui répond "Bonne soirée", elle est dans le cadre.
00:37:17 Et donc là, on aborde une autre règle du sous-titrage, qui est la règle de placement.
00:37:21 Donc on va placer le sous-titre au plus proche de la personne qui parle,
00:37:25 ou au plus proche du son.
00:37:27 Ensuite, on a une couleur qui n'apparaissait pas dans l'extract que je vous ai montré,
00:37:33 qui est le vert, qui correspond aux dialogues qui sont entendus ou traduits d'une langue étrangère.
00:37:39 Ensuite, vous avez aussi le bleu, qui correspond à une voix off,
00:37:42 la voix off d'un narrateur, ou les pensées d'un personnage.
00:37:45 Alors tout à l'heure, dans l'extract que je vous ai montré,
00:37:49 on pouvait penser que le jaune correspondait à la voix off.
00:37:53 Parfois, il y a des aménagements qui sont faits par les adaptateurs
00:37:58 pour peut-être mieux faire comprendre qui parle.
00:38:02 Et donc dans l'extract que vous avez eu, de "Rouge comme le ciel",
00:38:05 même s'il s'agissait d'une voix off, c'était la voix de la jeune fille qui racontait l'histoire.
00:38:12 Pour mieux faire comprendre au spectateur qu'il s'agissait de la jeune fille,
00:38:16 enfin le personnage de la jeune fille qui raconte l'histoire,
00:38:19 on a utilisé justement le jaune et le blanc pour faire comprendre
00:38:23 que c'est elle qui est en train de raconter cette histoire.
00:38:26 Ensuite, vous avez le rouge, plutôt pour les indications de bruit,
00:38:31 et puis la source de ces bruits.
00:38:33 Ici, vous avez sur l'image, bruit d'avion, sifflement d'obus.
00:38:36 Et puis il y a toujours aussi ce travail de la part des adaptateurs
00:38:40 pour faire en sorte que le spectateur sourd puisse tout de même
00:38:44 faire son travail de déduction, comme n'importe quel spectateur.
00:38:48 Donc là par exemple, sur cette image, on aurait très bien pu mettre
00:38:51 "bruit de jeu vidéo", puisqu'il s'agit d'un jeune garçon
00:38:54 qui est en train de jouer au jeu vidéo.
00:38:56 Mais là, il a été décidé de mettre "bruit d'avion, sifflement d'obus",
00:38:59 et puis par déduction, parce qu'on voit la lumière d'un écran de télé
00:39:02 et un garçon avec la manette dans ses mains,
00:39:05 on comprend par déduction qu'il s'agit d'un jeu vidéo de guerre.
00:39:09 Magenta, vous avez les indications musicales,
00:39:12 qui vont être plus ou moins détaillées.
00:39:15 Et puis, un élément que vous avez pu voir dans l'extrait de "Rouge comme le ciel",
00:39:18 ce sont les points de suspension, qui signifient que la musique perdure.
00:39:22 Et vous pouvez avoir la même chose avec les bruits,
00:39:25 lorsque les bruits perdurent, ce qui évite de répéter
00:39:28 sur toute une séquence qu'il s'agit d'instruments
00:39:32 qui sont en train de jouer.
00:39:35 Le sous-titrage, je vous parlais de sous-titrage adapté.
00:39:41 En termes de communication, on utilise différents acronymes.
00:39:44 Nous, pour les communications sur nos séances,
00:39:47 on utilise souvent l'acronyme de VFST,
00:39:50 version française sous-titrée.
00:39:53 Pour certains de nos adhérents, c'est un acronyme
00:39:56 qui paraît moins stigmatisant.
00:39:59 C'est aussi peut-être plus en accord avec notre idée de l'accessibilité,
00:40:05 qui est que beaucoup de choses qui sont faites
00:40:09 en ciblant un public en particulier,
00:40:12 finissent par bénéficier à tous les spectateurs.
00:40:15 Là, en l'occurrence, par exemple, le sous-titrage
00:40:18 qui, initialement, était conçu pour des spectateurs sourds,
00:40:23 il peut être intéressant pour des personnes vieillissantes
00:40:27 qui entendent moins bien,
00:40:30 pour des personnes dont le français n'est pas la langue d'origine.
00:40:34 Il y a plein d'autres cas de figures qu'on pourrait citer
00:40:37 et pour lesquels on peut utiliser le sous-titrage adapté.
00:40:41 Ensuite, vous avez le STSME,
00:40:44 qu'on peut utiliser également, sous-titrage pour sous-malentendants.
00:40:47 Et puis les deux acronymes VSM et SSM,
00:40:50 qui sont plutôt utilisés dans les milieux professionnels.
00:40:54 Toutes ces acronymes correspondent bien
00:40:58 au même type de sous-titrage.
00:41:01 Pour information, depuis 2020,
00:41:06 l'ensemble des films qui sont produits en France
00:41:10 avec l'agrément du CNC,
00:41:13 ont l'obligation de disposer de versions sous-titrées
00:41:16 et de versions de décrites également pour les personnes aveugles.
00:41:19 Cette obligation est doublée du NED,
00:41:22 en fonction du budget du film.
00:41:25 Donc normalement, il y a de plus en plus de films
00:41:28 qui sont sous-titrés et qui peuvent être accessibles.
00:41:33 Est-ce qu'on a le temps ? Non, peut-être pas.
00:41:40 Si on a le temps, je vous repasserai peut-être l'extrait
00:41:43 avec le son et un autre sous-titrage.
00:41:48 Pour trouver les versions adaptées des films,
00:41:52 quand on organise des séances de cinéma,
00:41:55 il n'existe pas de site qui recense l'ensemble des versions sous-titrées.
00:42:03 Il s'agit de croiser les informations
00:42:06 que l'on va trouver sur les sites des distributeurs,
00:42:09 sur les sites des ayants droit, voire des festivals
00:42:12 qui ont pu faire ce travail de mise en accessibilité.
00:42:15 De vérifier auprès d'elles
00:42:18 quelles sont les différentes versions qui existent pour ce film.
00:42:23 Éviter aussi les confusions qui peuvent régulièrement y avoir
00:42:26 entre VFST et version audio décrite.
00:42:30 Ou également dans la nomination de la copie du film.
00:42:34 Il existe tout un ensemble d'acronymes
00:42:37 sur lesquels il faut éviter les confusions.
00:42:40 Sur un DCP, la copie numérique du film,
00:42:43 je vais vous montrer un exemple de nommage.
00:42:47 Lorsque vous avez l'acronyme OCAP,
00:42:52 qui signifie "Open Caption",
00:42:55 ça signifie que le film va pouvoir être diffusé
00:42:58 en version sous-titrée pour toute la salle.
00:43:01 Par contre, si vous avez le CCAP, "Closed Caption",
00:43:04 il s'agit du fait que le film va pouvoir être diffusé
00:43:08 uniquement à une partie des spectateurs
00:43:11 par le biais de dispositifs spéciaux.
00:43:14 (Pardon, vous voulez ?)
00:43:18 Voilà.
00:43:21 C'est juste pour une indication plus technique.
00:43:24 Et bien vérifier au fichu quel support existent ces versions.
00:43:28 Les versions sous-titrées peuvent être faites
00:43:31 parfois pour la sortie en salle,
00:43:34 et ne pas être reprises pour des éditions DVD, Blu-ray,
00:43:38 voire pour une diffusion sur des plateformes VOD.
00:43:42 Ensuite, une fois qu'on a la copie du film,
00:43:46 une fois qu'on a la version adaptée du film,
00:43:49 il s'agit de le diffuser en salle.
00:43:52 Ce qui est bien pour le sous-titrage adapté,
00:43:55 c'est qu'il n'y a pas besoin d'équipement de la part de la salle.
00:43:58 On peut diffuser cette version sans équipement.
00:44:02 Il existe des solutions individuelles,
00:44:05 mais qui sont loin d'être confortables.
00:44:08 Par exemple, des applications pour smartphones
00:44:11 qui permettent d'avoir le sous-titrage sur son écran de smartphone.
00:44:14 Mais vous comprendrez facilement que ça demande une gymnastique
00:44:17 qui est difficile à tenir sur toute une séance,
00:44:20 entre l'écran de cinéma et l'écran de smartphone.
00:44:23 Et sinon, il y a aussi des solutions qui commencent à se développer,
00:44:27 mais qui ne sont pas encore très répandues,
00:44:30 qui sont encore un peu coûteuses.
00:44:33 Notamment les lunettes de sous-titrage.
00:44:36 Il y a eu des expérimentations et des exemples dernièrement pour le théâtre.
00:44:39 Un autre dispositif qui existe,
00:44:42 dont je n'ai pas parlé encore,
00:44:45 c'est la boucle induction magnétique,
00:44:48 qui permet aux personnes qui sont appareillées,
00:44:51 donc qui est un appareil auditif avec la fonction T,
00:44:54 à partir du moment où une salle de cinéma est équipée
00:44:57 de cette boucle magnétique,
00:45:00 les personnes qui vont se situer
00:45:03 dans une zone délimitée de la salle
00:45:06 vont pouvoir activer la position T de leur appareil
00:45:09 et avoir accès au dialogue du film
00:45:12 de manière plus audible,
00:45:15 sans les bruits parasites
00:45:18 qui risqueraient de nuire à la compréhension des dialogues.
00:45:21 Et cette boucle magnétique peut être utilisée
00:45:24 pour l'accueil de salles de cinéma.
00:45:27 Pour ce qui est de la diffusion
00:45:30 des films en version sous-titrée au cinéma,
00:45:33 à retour d'image, on constate différentes pratiques
00:45:36 selon les cinémas avec lesquels on travaille.
00:45:39 Vous allez avoir des cinémas qui vont
00:45:42 programmer des séances de manière régulière,
00:45:45 avec des horaires bien précis,
00:45:48 des journées définies.
00:45:51 Parfois, on va avoir des séances
00:45:54 qui sont très longues.
00:45:57 Parfois, on a encore des difficultés
00:46:00 sur les horaires de ces séances.
00:46:03 Malheureusement, il y a encore trop peu de choix
00:46:06 dans les horaires des séances.
00:46:09 Et souvent, il s'agit d'horaires qui correspondent
00:46:12 à des horaires de travail, ce qui n'est pas forcément
00:46:15 idéal pour les spectateurs.
00:46:18 Donc voilà, c'est une première possibilité.
00:46:21 Une autre possibilité qu'on retrouve dans de plus en plus
00:46:24 de salles, c'est de donner la possibilité
00:46:27 aux spectateurs de demander la version sous-titrée.
00:46:30 Dans le cas d'une vidéo que vous pouvez retrouver
00:46:33 sur notre site, dans la partie ressources,
00:46:36 le Cinoche de Brice Orangis propose
00:46:39 à ses spectateurs de venir
00:46:42 un peu avant le début de la séance
00:46:45 pour demander à ce que la version sous-titrée
00:46:48 soit activée.
00:46:51 Bien évidemment, il faut que le film dispose de cette version.
00:46:54 Mais si c'est le cas, le cinéma active la version
00:46:57 avec le sous-titrage à l'écran pour toute la salle.
00:47:00 Alors là, c'est un carton que nous avions créé
00:47:03 en vue de séances.
00:47:06 Parce que bien souvent, on a des salles
00:47:09 qui nous renvoient le fait
00:47:12 qu'ils sont un peu réticents
00:47:15 à passer le sous-titrage pour toute la salle
00:47:18 en nous disant que selon eux,
00:47:21 il peut y avoir des spectateurs entendants
00:47:24 qui seraient réticents à l'idée
00:47:27 de venir voir un film en version sous-titrée.
00:47:30 Et nous, ce qu'on essaie de leur dire,
00:47:33 c'est que comme toujours, c'est aussi beaucoup
00:47:36 une question de communication.
00:47:39 Et donc de communiquer évidemment aux spectateurs sourds
00:47:42 de la séance accessible, mais aussi aux spectateurs entendants
00:47:45 pour les sensibiliser sur ce que c'est que le sous-titrage adapté.
00:47:48 Et donc là, c'est un exemple de carton
00:47:51 qui peut être affiché en début de séance
00:47:54 et qui permet à tous les spectateurs
00:47:57 de comprendre ce que c'est que le sous-titrage adapté
00:48:00 avec le code couleur qui leur donne une grille de lecture
00:48:03 et puis les principales règles en termes de placement
00:48:06 et puis aussi en termes de le fait que le sous-titrage
00:48:09 il est synthétique pour faciliter la lecture du spectateur.
00:48:12 Ces versions adaptées de films,
00:48:18 pour nous, c'est non seulement une pratique d'accessibilité,
00:48:21 mais c'est aussi une manière de permettre
00:48:24 que tous les spectateurs puissent partager
00:48:27 le plaisir du cinéma.
00:48:30 Et c'est aussi une manière d'aborder le cinéma
00:48:33 avec une approche sensible
00:48:36 qui peut être utilisée dans le cadre d'un travail d'éducation à l'image.
00:48:39 Une fois qu'on a le film,
00:48:45 une fois qu'on a programmé le film,
00:48:48 quel dispositif d'accessibilité on peut mettre en place
00:48:51 pour accompagner le film dans le cadre d'une rencontre, d'un débat ?
00:48:54 A Roto-Dimage, on a recours évidemment
00:48:57 à des interprètes en langue des signes
00:49:00 avec évidemment plusieurs règles
00:49:03 qui permettent de faciliter la traduction des échanges.
00:49:06 Le placement des intervenants à proximité,
00:49:09 dans un espace contrasté,
00:49:12 le fait que si on est sur un échange
00:49:15 de plus de 30 minutes,
00:49:18 il est utile d'avoir deux interprètes pour qu'ils puissent se relayer.
00:49:21 Communiquer au préalable le déroulé de la séance
00:49:24 pour que les traducteurs, les interprètes
00:49:27 puissent préparer leur traduction.
00:49:30 Et puis aussi prévoir un carton
00:49:33 en ouverture de séance
00:49:36 s'il n'y a pas la possibilité d'avoir les interprètes
00:49:39 dès le début de la séance.
00:49:42 Aujourd'hui on a, comme le disait Simon tout à l'heure,
00:49:45 l'utilisation d'un logiciel AVA.
00:49:48 Nous dans le cadre de nos séances
00:49:51 on utilise ce qu'on appelle la Vélo-TPI.
00:49:54 C'est la transcription des échanges par Vélo-TPI
00:49:57 qui fonctionne un peu comme ce dispositif
00:50:00 mais avec l'intervention d'une personne
00:50:03 qui va corriger au fur et à mesure
00:50:06 voire synthétiser les échanges.
00:50:09 C'est juste une vérification préalable qui est nécessaire
00:50:12 en termes de connexion Internet,
00:50:15 en termes de transmission du son et de la vidéo.
00:50:18 Mais c'est quelque chose qui fonctionne assez bien.
00:50:21 Pour ce qui est des outils de communication,
00:50:24 je voulais prendre un exemple
00:50:27 de plusieurs séances qu'on a pu organiser
00:50:30 sur lesquelles on avait trouvé des outils plutôt intéressants
00:50:33 pour communiquer auprès des spectateurs sourds ou malentendants.
00:50:36 Notamment la bande-annonce de films
00:50:39 en version sous-titrée
00:50:42 ce qui est très peu fréquent.
00:50:45 L'histoire du film en LSF
00:50:48 ou aussi un format qui fonctionne assez bien
00:50:51 c'est l'utilisation de vidéos-annonces en LSF
00:50:54 comme ça avait été fait pour la rencontre d'aujourd'hui.
00:50:57 Ce sont des formats et des supports
00:51:00 qui sont assez faciles à diffuser
00:51:03 auprès des spectateurs sourds
00:51:06 et qui fonctionnent en général assez bien.
00:51:09 Tout ça pour aussi informer sur l'accessibilité
00:51:12 de la séance.
00:51:15 Il est important de communiquer sur le film qui va être diffusé,
00:51:18 mais aussi de le préciser
00:51:21 à partir du moment où les dispositifs d'accessibilité
00:51:24 seront mis en place
00:51:27 pour que les spectateurs sachent
00:51:30 qu'ils vont pouvoir découvrir le film en version sous-titrée
00:51:33 mais aussi pouvoir participer pleinement
00:51:36 aux débats, aux échanges
00:51:39 grâce à la traduction en LSF
00:51:42 ou grâce à la transcription des échanges.
00:51:45 Un point aussi sur l'animation des débats
00:51:48 donc à retour d'image
00:51:51 nos différentes interventions
00:51:54 sont animées par
00:51:57 des intervenants cinéma et handicap
00:52:00 dont des personnes elles-mêmes en situation de handicap.
00:52:03 On a parmi nos intervenants
00:52:06 Sébastien Picou
00:52:09 qui est présent aujourd'hui
00:52:12 et qui pourra ensuite
00:52:15 vous dire quelques mots
00:52:18 de ces interventions à retour d'image
00:52:21 et qui sera là après la projection de la beauté du geste
00:52:24 pour le débat.
00:52:27 Notre idée c'est toujours de faire en sorte que
00:52:30 quand on travaille sur ces projets
00:52:33 à la fois dans la construction des projets
00:52:36 à la fois dans l'animation des rencontres
00:52:39 et dans le travail qui se fasse
00:52:42 avec les personnes sourdes
00:52:45 avec les personnes, quel que soit leur handicap
00:52:48 ce qui permet à la fois d'aborder le film
00:52:51 avec un autre regard
00:52:54 et puis aussi de pouvoir répondre à des questions
00:52:57 qui peuvent porter aussi bien sur le cinéma
00:53:00 que sur le handicap
00:53:03 puisque à retour d'image c'est sur cette thématique que l'on intervient.
00:53:06 Mais c'est vrai qu'au delà de la thématique
00:53:09 on constate à travers les échanges qu'on peut avoir
00:53:12 que ça offre aussi une diversité
00:53:15 de débats, d'animations.
00:53:18 On a eu des séances avec Sébastien
00:53:21 autour du film "Sound of Metal" par exemple
00:53:24 chaque séance était complètement différente
00:53:27 on avait certaines séances qui allaient plus tourner
00:53:30 autour de la façon dont le personnage qui perd l'audition
00:53:33 était présenté, mis en scène
00:53:36 d'autres qui allaient plus traiter de la question de la surdité au quotidien
00:53:39 ça offre vraiment un champ de possibilités
00:53:42 en termes d'animation
00:53:45 qui est beaucoup plus riche.
00:53:48 Et puis au delà de ça, au delà de l'animation
00:53:51 nous avons un comité de visionnage avec lequel nous sélectionnons les films
00:53:54 que l'on va programmer
00:53:57 et qui est constitué de professionnels du cinéma
00:54:00 dans les différentes situations de handicap
00:54:03 et représentatifs des différents publics auxquels on peut s'adresser.
00:54:06 Pour terminer, pour aller plus loin
00:54:09 vous avez aussi les actions éducatives qui peuvent être proposées
00:54:12 et adaptées au public sourd
00:54:15 des ateliers de programmation, d'initiation au sous-titrage
00:54:18 ou de réalisation de court-métrage
00:54:21 et là encore c'est une autre piste
00:54:24 pour transmettre le cinéma dans une logique
00:54:27 de partage, de création collective.
00:54:30 J'espère que je n'ai pas été trop long.
00:54:33 Merci beaucoup, c'était parfait niveau timing.
00:54:36 Merci beaucoup Stéphane.
00:54:39 Donc à nouveau, si vous avez des retours, des questions
00:54:42 gardez les bien en tête pour tout à l'heure.
00:54:45 Ce sera peut-être aussi l'occasion d'ailleurs pour Sébastien Picoud
00:54:48 de nous dire quelques mots sur l'animation d'échange si on a le temps
00:54:51 sur cette dernière partie, donc des retours d'expérience.
00:54:54 Je vais maintenant inviter notre dernier intervenant, Olivier Demais
00:54:57 chargé d'éducation à l'archipel des Lucioles
00:55:00 qui va nous parler un petit peu du kit handicap
00:55:03 qu'ils ont mis en place, qu'ils ont conçu il me semble
00:55:06 il y a deux ans, qu'il est sorti dans les bacs en 2022.
00:55:09 Donc voilà, je vais juste à nouveau
00:55:12 refaire une petite irruption sur scène.
00:55:15 C'est bon, c'est bien éteint derrière.
00:55:18 C'est bon, vous ne voyez pas les coulisses, c'est parfait.
00:55:32 Et donc c'est parti, à toi la parole Olivier.
00:55:35 Je te demanderais d'être un petit peu le maître du temps
00:55:38 parce qu'en fait on a fait un kit
00:55:41 sur lequel il y a trois heures de film, donc il y a un moment donné
00:55:44 il faudra m'arrêter.
00:55:47 Je surveille l'heure et je te ferai un petit signe quand il sera 17h30
00:55:50 tu auras un petit peu de marge mais ça voudrait dire que c'est bientôt l'heure.
00:55:53 Bonjour à tous.
00:55:56 Le Forum des images m'a demandé de présenter aujourd'hui
00:55:59 le kit handicap.
00:56:02 C'est un outil permettant de voir des films
00:56:05 sur le sujet du handicap en situation de groupe
00:56:08 proposé sur un support nomade.
00:56:11 C'est une clé USB
00:56:14 qui se présente comme si,
00:56:17 un peu comme une carte de visite.
00:56:20 Une clé USB avec des fichiers audio et visuel.
00:56:23 Donc un support facile à transporter,
00:56:26 utilisable à partir de tout ordinateur
00:56:29 et hors connexion internet.
00:56:32 On sait que c'est un point de détail mais parfois très important
00:56:35 en situation d'animation, quand on se retrouve dans une école
00:56:38 un petit peu partout, où on n'a pas envie de se retrouver
00:56:41 planté au milieu de son intervention avec les enfants.
00:56:44 Les fichiers présents sur
00:56:47 cette clé USB sont non cryptés.
00:56:50 Donc le prêt de la clé se fait
00:56:53 sur la confiance, un engagement pris avec nous
00:56:56 par le médiateur de l'utiliser
00:56:59 selon le cadre proposé, à savoir de ne présenter
00:57:02 ces films que dans un cadre éducatif, comme cette journée
00:57:05 par exemple, par extension,
00:57:08 lors d'ateliers collectifs ou en séance non commerciale
00:57:11 et gratuite. Ce kit,
00:57:14 a été créé en Champagne-Ardenne par le Pôle régional
00:57:17 d'éducation aux images, le BlackMaria.
00:57:20 Il a été mis en place sur les quatre départements de ce territoire
00:57:23 en 2022, un partenariat avec le
00:57:26 Rectorat de Reims et les conseils départementaux.
00:57:29 L'objectif premier c'était de sensibiliser les collégiens
00:57:32 aux handicaps à travers 13 films
00:57:35 où des personnes porteuses de handicap sont au coeur de l'histoire
00:57:38 afin de montrer leur quotidien, se questionner
00:57:41 sur les situations vécues.
00:57:44 Donc faire évoluer le regard de cette masse
00:57:47 d'élèves ordinaires sur une situation
00:57:50 qu'ils appréhendent à différents niveaux dans leur vie
00:57:53 de tous les jours.
00:57:56 Porter attention à l'autre, le respecter, garantir son intégrité,
00:57:59 le droit à la dignité,
00:58:02 à la singularité de chacune et chacun
00:58:05 et de se mobiliser pour une société plus inclusive.
00:58:08 Un projet pour changer leur regard,
00:58:11 c'est pour ça qu'en sous-titre on l'a appelé
00:58:14 "13 regards différents sur les handicaps".
00:58:17 Non plus un regard sûr, mais un regard avec.
00:58:20 Dans le processus de construction de ce projet
00:58:26 est très vite arrivée une nécessité impérieuse
00:58:29 défendre l'inclusion, c'est rendre également
00:58:32 accessibles ces films aux personnes porteuses
00:58:35 d'handicaps sensoriels.
00:58:38 C'est là où le partenariat s'est mis en place avec Retour d'Images
00:58:41 et avec un soutien renforcé des partenaires
00:58:44 notamment le CNC avec le plan de relance
00:58:47 le Black Maria a pu réaliser pour chacun
00:58:53 des 13 courts métrages une version audio décrite
00:58:56 et une version sous-titrée SME
00:58:59 selon les standards habituels de l'audiovisuel.
00:59:02 Je tiens à souligner que c'est un caractère un petit peu exceptionnel
00:59:05 parce qu'on l'a dit tout à l'heure, les aides du CNC
00:59:08 notamment sur les longs métrages sont désormais conditionnées
00:59:11 à l'existence de ces versions
00:59:14 mais concernant l'économie du court métrage
00:59:17 un champ plus fragile du cinéma
00:59:20 ce n'est pas aussi systématique
00:59:23 et on peine parfois à trouver des versions SME
00:59:26 ou audio décrites, notamment sur les courts métrages
00:59:29 donc ça a un vrai intérêt
00:59:32 on a donc permis à ces 13 courts métrages
00:59:35 de pouvoir être proposés à tous les publics.
00:59:38 Je vais avancer un petit peu
00:59:41 on retrouve au dos de la carte
00:59:44 ce que je vous ai indiqué, les deux versions
00:59:47 les conditions d'utilisation
00:59:50 et aussi une petite notice explicative
00:59:53 que j'oublie souvent de relire, donc je me perds entre les PC et les Mac
00:59:56 pour pouvoir activer les versions
00:59:59 audio décrites ou sous-titrées quand on passe un film
01:00:02 c'est très simple et on a même donné les liens
01:00:05 pour pouvoir mettre à jour son logiciel si besoin.
01:00:08 C'est un kit
01:00:11 pour aider les enseignants et les enseignantes
01:00:14 à travailler sur les films avec les élèves
01:00:17 le kit comprend les films
01:00:20 mais aussi tout un matériel pédagogique
01:00:23 qui est très important. Alors des fiches pédagogiques
01:00:26 vous le voyez, celle-ci a été réalisée
01:00:29 par Chloé Pécheux qui est enseignante
01:00:32 de l'Académie de Reims
01:00:35 là vous voyez la fiche type
01:00:38 avec des informations liminaires sur le film
01:00:41 pour comprendre le film
01:00:44 des activités proposées pour la classe
01:00:47 pour les enseignants et aussi
01:00:50 une dimension vraiment d'analyse et film
01:00:53 avec un travail sur les photogrammes
01:00:56 qui est assez poussé et vraiment très bien fait
01:00:59 et une mine d'or pour les enseignants.
01:01:02 Par ailleurs
01:01:09 sur une page web
01:01:12 auquel renvoie le kit
01:01:15 le Black Maria a aussi
01:01:18 constitué des dossiers autour des films
01:01:21 sur lesquels vous retrouvez par exemple
01:01:24 l'affiche du film, par exemple des notes de production
01:01:27 des scénarios
01:01:30 et des éléments qui nous viennent directement
01:01:33 des producteurs ou des réalisateurs eux-mêmes
01:01:36 qui ont ouvert leur placard et mis à disposition
01:01:39 un certain nombre de ressources, là aussi
01:01:42 des mines d'or pour travailler avant, après
01:01:45 sur le film.
01:01:48 Quel est l'engagement de l'Archipel des Lucioles sur ce projet ?
01:01:51 Tout simplement, on a eu envie
01:01:54 tout d'abord, voyant ce travail-là
01:01:57 de nous aussi apporter
01:02:00 un complément, c'est-à-dire en créant
01:02:03 un livret, cette fois-ci
01:02:06 ne s'adressant pas aux enseignants parce que
01:02:09 la démarche d'enseignant, donc
01:02:12 d'avoir un savoir et de le donner aux élèves, etc.
01:02:15 est une démarche particulière. Le positionnement
01:02:18 notamment pour les éducateurs et les animateurs est un petit peu différent.
01:02:21 Ils sont plutôt
01:02:24 dans une position avec les jeunes
01:02:27 et explorant des ressources
01:02:30 se questionnant en même temps
01:02:33 que les jeunes sur les films qu'ils voient.
01:02:36 Il y a aussi une autre réalité qui est
01:02:39 qu'ils ont souvent moins de temps de préparation
01:02:42 que les enseignants, donc on avait aussi la nécessité
01:02:45 de les aider à préparer un petit peu plus les choses sur les films.
01:02:48 Et enfin, il y a une
01:02:51 approche peut-être un petit peu
01:02:54 différente des films et que permettait le kit
01:02:57 de créer des liens thématiques entre les films. C'est-à-dire autant
01:03:00 il y avait des fiches pédagogiques, film par film, autant là
01:03:03 en rentrant par une thématique comme par exemple
01:03:06 "Amour et handicap", "Famille et handicap",
01:03:09 "Relever le défi de l'inclusion", on peut rassembler
01:03:12 différents films pour constituer un petit corpus
01:03:15 et réfléchir à la question autour du handicap
01:03:18 qui est abordée par l'ensemble de ces films.
01:03:21 Donc voilà les fiches films du kit
01:03:24 du livret.
01:03:27 La dimension effectivement
01:03:30 fiches thématiques "Famille et handicap" où d'un coup
01:03:33 on peut prendre des thématiques qui se retrouvent dans plusieurs films
01:03:36 expliquer comment d'un film à l'autre ce sujet est traité.
01:03:39 Et puis aussi sur les fiches
01:03:42 thématiques, on a eu l'idée d'aller
01:03:45 faire des interviews vers des personnes
01:03:48 qui sont concernées par le sujet. Là en l'occurrence c'est Frédéric
01:03:51 Philibert, l'auteur d'un des films, on va le voir juste après,
01:03:54 qui est un film sur sa famille avec
01:03:57 un enfant porteur de handicap.
01:04:00 Donc voilà, une interview de Frédéric Philibert et je vous le dirais, il nous a
01:04:03 donné quelques nouvelles un petit peu
01:04:06 plus récentes de son film
01:04:09 de 2007 qui maintenant est une suite au moment où on a fait
01:04:12 le kit l'année dernière. Et puis aussi
01:04:15 d'ouvrir peut-être sur des pratiques qu'ont les animateurs
01:04:18 qui est de faire des focus,
01:04:21 aller chercher des choses sur internet et aussi
01:04:24 d'aller croiser avec d'autres domaines artistiques comme la littérature,
01:04:27 ici une exposition photographique,
01:04:30 des bandes dessinées, voilà, pas seulement
01:04:33 le cinéma. Donc voilà, ça nous semblait important.
01:04:36 Et le dernier aspect, nous aussi
01:04:39 nous questionner sur l'accessibilité
01:04:42 mais cette fois-ci des ressources pédagogiques qu'on a produites.
01:04:45 Et à partir du moment où on veut rendre ce kit accessible aussi
01:04:48 à un public porteur de handicap, il faut
01:04:51 que nos ressources aussi puissent être
01:04:54 accessibles. Donc les éléments,
01:04:57 les pages que je viens de vous montrer de ce livret
01:05:00 ont comme caractéristique
01:05:03 d'avoir une maquette épurée
01:05:06 dans la mise en page, un propos simplifié au maximum
01:05:09 pour être compris du plus grand nombre sans aller jusqu'à
01:05:12 un niveau facile à lire et à comprendre parce que
01:05:15 on était confronté à
01:05:18 un certain niveau d'analyse qu'on souhaitait quand même délivrer
01:05:21 autour des films et une certaine expertise mais
01:05:24 on peut encore s'améliorer notamment
01:05:27 sur ces questions. Et c'est aussi un livret
01:05:30 qui est également accessible aux synthèses vocales et lecteurs
01:05:33 d'écran. Quand vous êtes sur internet
01:05:36 vous pouvez lancer la machine qui d'un coup va vous
01:05:39 écrire les images sans se perdre
01:05:42 dans les photos, dans la mise en page, etc.
01:05:45 Enfin, dernier aspect,
01:05:48 une dernière partie de ce kit
01:05:51 que nous avons réalisé justement avec
01:05:54 Retour d'Images qui met en avant
01:05:57 les versions adaptées et leur usage en éducation aux images,
01:06:00 un petit peu ce que vous a présenté, les pistes que vous a lancées
01:06:03 Stéphane en fin d'intervention. Donc on
01:06:06 retrouve un petit peu ce qu'il a dit avec
01:06:09 cet exemple sur les versions
01:06:12 sous-titrées SME, des codes couleur
01:06:15 qu'il nous a présenté. Le deuxième
01:06:18 aspect du travail de l'archipel des Lucioles, je vais essayer
01:06:21 d'aller vite pour qu'on ait le temps de voir des films, c'est un
01:06:24 engagement aussi à permettre un déploiement national de ce kit
01:06:27 qui pour le moment était que en Champagne-Ardenne. Donc
01:06:30 on a acquis les droits pour toute la France et jusqu'en
01:06:33 juillet 2027.
01:06:36 Et en 2023, on a mobilisé toutes nos
01:06:39 coordinations pour leur présenter cet outil, savoir qui serait intéressé
01:06:42 pour être le relais, pour être les structures qui
01:06:45 pourraient le prêter. On est en train de finaliser une carte de
01:06:48 France où les personnes intéressées pourront cliquer, aller
01:06:51 voir sur leur territoire qui est prêt à leur prêter
01:06:54 ce kit, voire à monter des actions avec eux.
01:06:58 Je tiens à signaler que l'équipe du Forum qui a
01:07:01 aussi découvert ce kit lors de la journée de lancement
01:07:04 il y a un an, le 13 juin, à la médiathèque Marguerite Duras
01:07:07 et avec le Pôle sourd,
01:07:10 a le kit
01:07:13 et donc les structures du champ social
01:07:16 qui travaillent régulièrement avec le Forum des images peuvent aussi
01:07:19 s'adresser au Forum des images pour que le kit leur soit prêté
01:07:23 le temps d'une action qu'ils aimeraient mener autour de ces
01:07:26 courts-métrages. On verra les détails mais en tout cas
01:07:29 c'est un peu le but aussi
01:07:32 de ce déploiement national et de ce passage de relais
01:07:35 avec les ressources et de même pour les associations
01:07:38 du handicap qui ont travaillé avec nous comme Retour d'image, ils ont aussi
01:07:41 la clé, donc vous pouvez aussi passer par eux pour
01:07:44 pouvoir bénéficier
01:07:47 de cet outil. Alors sans aller plus loin
01:07:51 dans la présentation du kit,
01:07:54 je vous propose un peu maintenant du cinéma. Est-ce qu'il nous reste un petit peu
01:07:58 de temps ?
01:08:01 Alors, je dirais, mon pronostic c'est qu'on peut peut-être montrer
01:08:04 deux films par rapport aux durées des films que tu as préparés.
01:08:07 D'accord. Ça dépend à quel point tu veux compléter derrière aussi.
01:08:10 Oui, ben écoute,
01:08:13 moi je voulais juste
01:08:16 quand même qu'on puisse voir des films
01:08:19 qui sont
01:08:22 bon je me...
01:08:25 prolonger ce qu'a présenté Stéphane
01:08:28 en montrant effectivement ce travail de sous-titrage SME
01:08:32 et en montrant son importance pour comprendre
01:08:35 les films qui sont proposés. Alors peut-être
01:08:38 à ce moment là on va proposer
01:08:41 on va passer directement au deuxième film.
01:08:44 Très bien.
01:08:47 Deuxième film. Voilà. Parce que de toute façon ils sont bien numérotés
01:08:50 en régie donc normalement ça devrait fonctionner sans soucis.
01:08:53 Voilà. Et puis en plus, jeux olympiques et paralympiques
01:08:56 obligent.
01:08:59 Comme ça, mon intervention va prendre une tournure un peu plus sportive
01:09:02 parce qu'il s'agit d'un clip très court
01:09:05 réalisé par la BBC pour les JO de Rio
01:09:08 2016 où ils ont eu l'idée de
01:09:11 lier le sport et les arts, danse, musique, chansons,
01:09:14 comédie musicale, mais également mettre en scène les défis
01:09:17 au quotidien quand on porte un handicap dans ce monde.
01:09:20 Alors, vous allez voir
01:09:23 donc on va lancer le film avec
01:09:26 les sous-titres. Préparez vos regards, ça va aller à 100 à l'heure.
01:09:29 [Musique]
01:09:32 [Musique]
01:09:36 [Musique]
01:09:40 [Musique]
01:09:43 [Musique]
01:09:49 [Musique]
01:09:55 [Musique]
01:10:01 [Musique]
01:10:08 [Musique]
01:10:11 [Musique]
01:10:17 [Musique]
01:10:22 [Musique]
01:10:28 [Musique]
01:10:34 [Musique]
01:10:37 [Musique]
01:10:43 [Musique]
01:10:49 [Musique]
01:10:55 [Musique]
01:11:03 [Musique]
01:11:06 [Musique]
01:11:11 [Musique]
01:11:17 [Musique]
01:11:23 [Musique]
01:11:30 [Musique]
01:11:33 [Musique]
01:11:38 [Musique]
01:11:44 [Musique]
01:11:50 [Musique]
01:11:57 [Musique]
01:12:00 [Musique]
01:12:06 [Musique]
01:12:12 [Musique]
01:12:19 [Musique]
01:12:22 - J'ai fait fort en 2016.
01:12:32 Alors vous imaginez toutes les pistes d'exploitation, que ce soit sur le sujet,
01:12:39 l'inclusion, la place de tous dans la société, notamment le petit passage
01:12:46 où tout est "Yes I can" et à un moment donné "No you can't"
01:12:52 quand on veut postuler sur un poste. Enfin là on est au cœur du sujet,
01:12:58 ils ont été assez loin et c'est vraiment un film, aussi dans sa dimension
01:13:04 des références cinématographiques, etc. bien évidemment, qui nous a interpellés
01:13:10 et on aurait pu se dire que c'était inhabituel de mettre un clip,
01:13:14 notamment un clip promotionnel, dans un corpus de films de cinéma.
01:13:19 Mais pour nous, il y a du cinéma et il y a un travail de cinéma à faire
01:13:24 sur ces films avec tous les publics. Donc pour nous, il a vraiment sa place.
01:13:28 J'avais prévu juste après, d'enchaîner avec "Le petit bal",
01:13:36 qui est un film en chansignes. On va être pris un petit peu par le temps,
01:13:40 donc je vais jouer avec votre frustration, on va tout de suite zapper à l'autre film
01:13:47 qui est "The Present". Presque. "The Present". Non j'arrive pas à le...
01:13:55 Ouais, c'est passé, c'est passé. Donc voilà, "Le Cadeau" en français.
01:14:01 Et qui est... Donc là on va être plus au cœur, de façon plus classique
01:14:07 des différentes utilisations des sous-titrages pour sourds et malentendants,
01:14:13 puisque le premier film, comme c'était un clip, ça se limitait bien évidemment
01:14:17 à pouvoir accéder au sens de la chanson et comprendre le lien entre le sens des paroles
01:14:24 et les images qui l'illustraient à l'écran, accompagnées des notions,
01:14:31 des indications d'ambiance sonores qui parfois étaient hors champs
01:14:41 ou autour de ces captations d'images. Donc voilà, on va passer maintenant
01:14:50 à "Le Petit Bal", à "The Present" pardon. Le quatrième film pour la régie.
01:14:57 Voilà, film 4. Donc voilà.
01:15:03 [Bruit de feu]
01:15:32 Wow !
01:15:59 Wow ! Cool !
01:16:02 Tu dois être en train de me faire rire !
01:16:14 Sors de là !
01:16:24 Pfff !
01:16:25 [Bruit de feu]
01:16:48 Ah !
01:16:55 Pfff !
01:16:56 [Bruit de feu]
01:17:14 [Bruit de feu]
01:17:19 [Musique]
01:17:45 Hum !
01:17:47 [Bruit de feu]
01:17:59 [Bruit de chien]
01:18:02 Maman ! On va sortir !
01:18:14 [Bruit de chien]
01:18:18 [Musique]
01:18:46 [Musique]
01:19:15 [Musique]
01:19:18 [Musique]
01:19:23 Alors voilà un film qui, vous l'avez vu par sa simplicité, sa clarté de propos
01:19:29 et son économie de dialogue, peut aussi être une bonne introduction à la fois
01:19:34 à la thématique du handicap et à la découverte du sous-titrage VF SME.
01:19:40 J'en profite pour préciser aux personnes sourds et malentendantes que le film que nous venons voir
01:19:47 était proposé en anglais et donc que cette version était aussi une version sous-titrée
01:19:56 pour décrypter les dialogues pour les non-anglicistes.
01:20:03 Ça peut aussi être une fonction de ces sous-titrages, de façon plus classique comme l'avait rappelé Stéphane.
01:20:10 Voilà, juste dire que l'attention visuelle est fortement sollicitée avec ce film
01:20:17 et que justement c'est la clé du film.
01:20:21 On est à la fois sur les sous-titres et à un moment donné il faut savoir ne pas les regarder
01:20:26 pour attraper le moment où on va découvrir le petit twist final qui est que
01:20:36 cet enfant, comme le chien de réconfort qui lui a été offert, est porteur d'un handicap
01:20:44 et qu'ils ont certainement une très belle histoire d'amitié à vivre ensemble.
01:20:50 Juste vous dire effectivement que 13 films, donc je l'ai dit, 3h17 en tout, on n'en a montré même pas 10%.
01:21:01 Je ne vous ai pas présenté les films plutôt pour les plus grands, mais je vais en dire un petit mot.
01:21:11 Juste vous dire deux remarques qui me semblent importantes dans l'éducation aux images
01:21:17 et si notamment on avait à en mettre en place des ateliers d'éducation aux images
01:21:22 avec des jeunes sourds et malentendants qui découvrent et à qui il faut donner le goût
01:21:27 d'aller voir des films sous-titrés.
01:21:31 Rappelez que un film sans parole ce n'est pas un film silencieux.
01:21:38 Premier principe.
01:21:40 Et deuxième principe, on ne montre pas tout à l'image.
01:21:44 Donc effectivement les sous-titres sont importants.
01:21:48 Les sous-titres des versions originales sous-titrées ne suffisent pas à rendre compte
01:21:55 de l'entièreté de la part sonore des films et c'est important dans l'écriture de ces films.
01:22:03 Pour suivre et approfondir avec les plus grands, ça serait par exemple aborder le son hors-champ,
01:22:11 tu avais lancé cette piste, de films par exemple je conseillerais "Three of Us"
01:22:17 qui est un film où il y a un silence entre les personnes dans le huis clos de l'appartement familial
01:22:23 et silence dans l'appartement et tous les sons sont donnés en dehors
01:22:32 et montrent que cette famille vit en vase clos et a construit toute sa vie
01:22:39 autour du fils polyhandicapé et de son quotidien.
01:22:45 C'est un documentaire indien qui est un très beau film.
01:22:50 Le film "Mon amoureux" proposait par exemple d'aborder une scène particulière,
01:22:58 celle où à l'image on voit la soeur dans la cuisine alors qu'à l'étage,
01:23:03 les deux amoureux dans l'intimité vivent leur première relation intime.
01:23:07 Donc on est dans l'intimité respectée, c'est hors-champ, c'est à l'étage
01:23:13 et pourtant là d'un coup les sous-titres SME vont nous apporter effectivement la compréhension
01:23:19 de la situation qui est mise en place et qui va être un moment clé du film.
01:23:25 Autre piste, travailler sur les questions de voix off-voix in.
01:23:30 Dans le film "Orgesti que la dimismus" le dispositif cinématographique est que c'est un récit initial en voix off
01:23:38 qui va être illustré par des photos d'archives au début et à la fin on retrouvera cette voix off
01:23:46 qui va développer une pensée philosophique qui va être le point de support d'un passage
01:23:52 beaucoup plus expérimental du film avec des formes, des évocations et un espèce d'hommage
01:23:58 imaginaire, humain et tout ce qu'on peut... la vitalité de ce qu'on peut imaginer dans sa tête
01:24:06 même si physiquement on est cloué dans un fauteuil par exemple.
01:24:11 Et enfin "Pensée assise", toujours voix off-voix in.
01:24:16 La couleur blanche du sous-titre pour le protagoniste qui nous indique que c'est lui le narrateur
01:24:22 qu'on entend au début en voix off et on va écouter ses pensées, effectivement le titre "Pensée assise"
01:24:28 pendant tout le film où il va évoquer ses doutes et ça va être le sujet qui va être développé
01:24:35 et également une petite piste, le placement milieu bas des sous-titres qui fait comprendre
01:24:42 le jeu des oppositions dessus-dessous qui va se mettre en place entre lui et celle qu'il aime
01:24:48 qui n'est pas en fauteuil donc qui parfois est plus grande que lui,
01:24:55 parfois se met plus bas que lui etc. Il y a tout un jeu comme ça qui prouve que cet amour
01:25:02 et cette histoire d'amour est possible entre eux. Donc voilà, ça c'est certainement avec les plus grands
01:25:06 qu'on peut l'aborder mais en tout cas c'est des pistes vraiment intéressantes.
01:25:11 Voilà peut-être juste en conclusion puis comme ça ça lancera le débat.
01:25:15 Dire que j'incite vraiment tout le monde de promouvoir les versions sous-titrées sourds et malentendants
01:25:21 ainsi que les versions audio décrites qui sont présentes sur le kit même si ce n'était pas le sujet
01:25:26 qu'on a abordé aujourd'hui, elles existent sur une part toujours plus importante de films francophones.
01:25:32 Cette généralisation et leur diffusion plus systématique en séance au cinéma
01:25:36 est aussi affaire de droits culturels et d'accessibilité universelle.
01:25:41 Pour ma part je reste convaincu que là où certains voient une gêne aux sous-titres,
01:25:45 on me l'a encore dit dans des formations avec des directeurs de MJC etc. qui me disaient
01:25:50 "mais ils en disent trop, on nous prend par la main, ça m'embrouille tous ces sous-titres partout sous l'image".
01:25:58 Ils oublient ce faisant que c'est aussi affaire de normes d'habitude, que notre regard s'éduque
01:26:04 et peut s'adapter au-delà même de ce qui nous semble aujourd'hui possible.
01:26:08 Donc au travail !
01:26:11 Merci beaucoup Olivier.
01:26:13 Alors il va nous rester un petit peu de temps pour effectivement aller poser des questions,
01:26:21 prolonger peut-être aussi certaines pistes qui ont été lancées sans avoir le temps d'être prolongées.
01:26:26 Donc peut-être qu'on peut inviter tous les intervenants et interventantes à revenir sur le devant de la scène.
01:26:33 On va finir par être serré mais on va y arriver.
01:26:37 Alors est-ce qu'il y a peut-être déjà... Ah oui, il y a une main levée dans le public.
01:27:00 Oui, bonjour. Je fais partie d'une association de malentendants et quand on est invité ici,
01:27:09 on a demandé s'il y avait la BIM, il n'y a pas la BIM, mais on a introduit cette technologie
01:27:15 que j'ai moi-même introduite chez les malentendants.
01:27:18 J'ai coutume de dire qu'entre les sourds et les malentendants, il y a autant de points communs
01:27:22 qu'entre un aveugle et un paraplégique dans la mesure où les solutions des uns et des autres sont radicalement différentes.
01:27:28 Bien sûr, chez les sourds, le langage des signes est l'outil privilégié,
01:27:33 tandis que nous, la moitié des malentendants, on le devient vers 60 ans, 70 ans,
01:27:39 à un âge où il est difficile d'apprendre une nouvelle langue.
01:27:42 Je profite que j'ai le micro pour dire que cette technique est encore expérimentale.
01:27:51 Vous m'avez vu me déplacer, je m'intéresse à vos regards,
01:27:54 savoir à quel moment vous éprouvez le besoin de regarder le texte ou de regarder le cœur.
01:28:00 J'ai commencé des enregistrements vidéo que je vais détruire parce que je n'ai pas encore la désautorisation.
01:28:07 Autre sujet par rapport aux sourds, nous avons comme projet de lancer une directive européenne
01:28:16 stipulant que toute personne, tout professionnel utilisant la parole, consomme du consulting de malentendants, voire de sourds.
01:28:26 C'est-à-dire que, par exemple, cette salle ici, c'est une salle de cinéma,
01:28:29 les basses fréquences sont trop fortes pour les malentendants.
01:28:32 C'est un grand classique, à chaque fois que nous allons dans une salle, on demande d'abaisser les graves, monter les aigus.
01:28:39 C'est quelque chose que les gens qui sont salariés, donc qui ont généralement une bonne audition,
01:28:45 ne sont pas capables de comprendre de manière réflexe.
01:28:49 Ils peuvent le comprendre par l'intelligence, mais pas de manière réflexe.
01:28:53 Donc l'idée c'est d'avoir un minimum de cohabitation entre les professionnels et les malentendants.
01:29:01 Voilà, c'est une autre chose. Si j'avais une autre idée, j'arrête.
01:29:05 Sachant qu'en France, on a la CST en lien avec le CNC qui met en place des cahiers des charges, qui intègre un petit peu ces choses-là.
01:29:15 Je rebondis sur le mot que vous avez dit "européen", parce que c'est une question que je voulais poser à votre site.
01:29:21 Parce que vous avez dit que des fois, vous aviez des visites de partenaires d'autres pays qui venaient voir comment ça se passait.
01:29:30 Je me faisais la réflexion, comme la langue des signes est une langue internationale,
01:29:37 est-ce qu'il y avait des projets possibles européens, est-ce qu'il y a des plateformes européennes,
01:29:45 est-ce qu'il y a des choses qui existent entre différents pays,
01:29:48 ou est-ce qu'il y a des ressources faites au Canada qui vous servent en France ?
01:29:53 La langue des signes est nationale, liée à une culture.
01:30:00 Il existe une langue des signes internationale, mais elle n'est pas forcément très pratiquée.
01:30:05 En France, on utilise la langue des signes française, et en Suède, la langue des signes suédoise.
01:30:12 C'est un petit challenge à chaque fois qu'on reçoit des sourds étrangers, de constituer une chaîne de communication.
01:30:19 Grâce aux interprètes, on met en place un plan de communication.
01:30:24 Là, par exemple, avec les Suédois, l'idée était de partir avec les entendants sur la base de l'anglais,
01:30:29 puisque les Suédoises étaient anglophones.
01:30:32 Ensuite, l'anglais était traduit en LSF, et la LSF en LSI.
01:30:42 Pour les entendants non anglophones, c'était plus compliqué.
01:30:49 J'ai des collègues sourds qui regardent un film américain,
01:31:01 avec des personnes sourdes qui parlent la langue des signes américaine,
01:31:05 et qui ne comprennent rien, ou la japonaise, et d'autres qui sont très à l'aise avec l'internationale.
01:31:10 Il n'y a pas de règle. Je ne suis pas du tout une experte, mais je vous dis ce que j'ai glané auprès de mes collègues.
01:31:19 Est-ce qu'il y a d'autres réactions en salle ?
01:31:31 Je vous confirme que la LSF n'est pas internationale, et que chaque pays a sa propre LSF.
01:31:43 Il y a deux ans, j'ai reçu des enfants sourds ukrainiens.
01:31:56 C'était compliqué de se comprendre, car dans la culture ukrainienne,
01:32:02 les personnes sont peu expressives du visage.
01:32:06 Le corps va remplacer ce que le visage ne prend pas en charge.
01:32:11 C'est une langue des signes qui ne ressemble pas à la nôtre,
01:32:14 et c'est pas si évident que ça de se comprendre.
01:32:19 Bonsoir, merci pour toutes ces informations.
01:32:33 Je suis entendante, et j'ai toujours eu envie d'apprendre la LSF depuis un moment.
01:32:40 J'ai une petite nièce sourde qui a été appareillée.
01:32:44 Je trouve que c'est très difficile d'apprendre la LSF pour des gens entendants.
01:32:51 J'ai eu la chance, avec une association physique technique,
01:32:54 d'apprendre la LSF pendant un an.
01:32:56 C'est le basique.
01:32:58 On s'est regardées en disant comment on fait, il n'y a pas d'école pour nous.
01:33:03 C'est quand même une démarche intéressante.
01:33:07 Je ne savais pas qu'il y avait ces médiathèques qui avaient des ateliers.
01:33:13 C'est bien.
01:33:15 Je n'ai pas tout noté, d'ailleurs, toutes les médiathèques.
01:33:17 Mais bon, ça ne fait rien, je trouverai sur Internet.
01:33:19 Mais c'est vrai que c'est très difficile.
01:33:22 On a échangé entre nous, toutes celles qui ont fait le cours avec moi.
01:33:26 On s'est dit, mais maintenant, qu'est-ce qu'on ferait ?
01:33:30 On a une base, les écoles sont chères, ou pas pour nous.
01:33:35 C'est un problème récurrent des gens qui ont besoin de pratiquer la langue,
01:33:41 pour ne pas la perdre.
01:33:43 Il n'y a pas de magie, il faut rencontrer des sourds, aller voir des sourds.
01:33:47 Nous, en bibliothèque, on propose des animations mixtes,
01:33:51 où les entendants et les sourds se mélangent, comme les soirées jeux.
01:33:55 Vous avez également l'atelier de conversation en LSF,
01:33:59 qui peut être intéressant quand on a déjà un petit niveau,
01:34:01 parce qu'il faut pouvoir suivre la conversation.
01:34:03 Ce n'est pas du tout pour les débutants.
01:34:05 On ne propose pas de cours en médiathèque, même si on a beaucoup de demandes.
01:34:10 On fait des fois juste une petite séance de découverte de la langue des signes,
01:34:15 ou un atelier qu'on appelle "Vie ma vie de sourd",
01:34:19 avec des casques de privation, pour essayer de se mettre à la place d'un sourd,
01:34:25 et de pratiquer un peu la lecture labiale, pour se mettre...
01:34:29 des petites choses comme ça, mais c'est vrai que c'est compliqué.
01:34:33 Mais voilà, il faut aller rencontrer des sourds.
01:34:36 - Oui, dans les médiathèques.
01:34:38 - Par exemple, venez à nos soirées jeux.
01:34:40 - Je regarderai sur votre site.
01:34:42 - Venez voir nos collègues sourds et leur parler, tout simplement.
01:34:46 - D'accord, merci.
01:34:48 - Bonjour, je m'appelle Emmanuel, et je vais être assez rapide.
01:34:56 D'une part, parce qu'on n'était pas prévus,
01:34:59 et d'autre part, parce que ce que je peux dire n'est pas complètement au coeur
01:35:04 de la thématique d'aujourd'hui.
01:35:07 Je suis responsable de l'équipe culturelle d'une association de malentendants
01:35:13 qui s'appelle l'Association de réadaptation et de défense des devenus sourds.
01:35:19 Donc, je reprends ce qu'a dit monsieur, c'est que les devenus sourds
01:35:24 ont été des entendants une grosse partie de leur vie.
01:35:29 Donc, quand ils deviennent sourds, c'est une rupture brutale.
01:35:34 On comprendra parfaitement qu'une personne qui tout d'un coup
01:35:38 se retrouve en fauteuil roulant puisse avoir des difficultés.
01:35:43 Mais, je crois que, et ce que pensent les gens aussi,
01:35:47 c'est qu'on est appareillés et qu'on entend.
01:35:51 Oui, on entend, mais on ne comprend pas forcément.
01:35:55 C'est quand même très différent.
01:35:57 Donc, ça c'est pour vous dire que notre association,
01:36:02 qui est une association effectivement de défense des devenus sourds
01:36:05 sur plusieurs aspects, a aussi un objectif majeur.
01:36:09 C'est de faire en sorte que les gens qui deviennent malentendants,
01:36:16 qui deviennent sourds, ne s'isolent pas.
01:36:19 Parce que le réflexe, c'est après avoir vécu de manière normale
01:36:24 avec des entendants, c'est dans la mesure où on se retrouve
01:36:27 et qu'on est complètement isolé au milieu de gens qui discutent,
01:36:32 qui bavardent, qui échangent, c'est la dépression qui guette.
01:36:37 Donc, en fait, nous on offre énormément d'activités
01:36:41 qui sont intéressantes en soi.
01:36:44 Moi, je peux vous dire, donc on est sur cette association
01:36:48 en Ile-de-France, 270 adhérents.
01:36:51 Et je fais tous les ans un bilan des sorties culturelles qu'on fait.
01:36:58 Et par exemple, en 2023, on a eu 150 adhérents
01:37:05 qui ont participé au moins une fois à une sortie culturelle.
01:37:09 Les sorties culturelles chez nous, c'est quoi ?
01:37:12 C'est essentiellement des visites de musées avec conférenciers.
01:37:19 Et beaucoup de musées ont la boucle magnétique.
01:37:25 Donc, c'est une aide énorme.
01:37:28 Les autres activités, c'est des clubs, clubs de lecture,
01:37:37 clubs d'écriture, groupes de parole.
01:37:40 C'est toujours avec l'idée, outre l'intérêt propre,
01:37:44 de faire sortir les gens de chez eux et de rompre cet isolement.
01:37:50 Pour les musées, l'an dernier, on a fait 37 musées différents.
01:38:00 On a organisé en tout 87 visites.
01:38:04 Et actuellement, on est en contact avec 50 musées.
01:38:09 Il faut dire que Paris est riche en musées.
01:38:12 Et ça se passe vraiment très bien.
01:38:16 On a des retours très positifs.
01:38:20 On a affaire avec les médiateurs culturels des musées
01:38:24 qui comprennent bien notre situation.
01:38:27 La plupart des musées, maintenant, demandent qu'on programme
01:38:35 à travers des applications.
01:38:39 Nous, on demande de rencontrer les médiateurs
01:38:43 pour faire comprendre notre situation.
01:38:46 Et ça se passe vraiment très bien.
01:38:49 Chez nous, notre population de malentendants,
01:38:53 c'est des gens très curieux.
01:38:55 Le cinéma, je vais quand même en parler un peu.
01:38:59 Le problème, c'est ce que vous évoquiez,
01:39:02 c'est le fait que c'est tel jour, à telle date, telle heure.
01:39:08 Ça, c'est vraiment un gros handicap.
01:39:11 Pas seulement pour les gens qui travaillent.
01:39:14 Pour les gens qui travaillent, c'est évident.
01:39:17 On verra, il n'y a jamais de séance programmée
01:39:20 le samedi ou le dimanche.
01:39:22 Mais même pour les gens qui sont à la retraite,
01:39:25 la plupart des gens de notre association
01:39:28 qui participent aux activités sont à la retraite.
01:39:31 Sinon, ils ne pourraient pas y participer.
01:39:34 Mais le cinéma, normalement, c'est quelque chose...
01:39:37 Quand on dit "de libre", on dit "on va se payer un film".
01:39:41 Mais ça, pour un sourd ou un malentendant,
01:39:44 ce n'est pas possible.
01:39:46 Il faut le programmer.
01:39:48 Et ce n'est effectivement pas partout.
01:39:51 À Paris, oui.
01:39:53 Moi, il se trouve que je vis entre Paris et la province.
01:39:56 Dans mon petit bled en province,
01:39:58 il n'y a jamais de film sous-titré.
01:40:01 Ce qui m'a intéressé, d'ailleurs,
01:40:03 c'est que vous dites qu'on peut demander des séances sous-titrées.
01:40:07 Alors, sur Paris, quand il y a des cinémas qui font l'effort,
01:40:11 par exemple, l'Entrepôt organise tous les mois
01:40:14 une séance sous-titrée d'un film français.
01:40:17 Donc, on diffuse l'information.
01:40:20 Dernièrement, on a appris que...
01:40:22 Je ne sais plus quel cinéma, Montparnasse,
01:40:25 fait des séances sous-titrées.
01:40:27 Tous les jeudis et l'après-midi, on diffuse.
01:40:30 Et c'est pour ça que beaucoup de cinématiques
01:40:33 ne font plus ces séances sous-titrées,
01:40:36 d'ailleurs, depuis un bon moment.
01:40:39 L'autre aspect, sous le cinéma,
01:40:42 vous avez parlé de la position T,
01:40:45 la boucle magnétique dans les cinémas.
01:40:48 Alors, moi, je ne sais pas.
01:40:50 Peut-être qu'ils ont fait beaucoup de progrès.
01:40:53 Mais, personnellement, je l'ai essayé.
01:40:56 Parce que vous disiez...
01:40:58 De ce que je comprends, de ce que vous disiez,
01:41:01 c'est que ça élimine les bruits environnants.
01:41:04 Moi, les fois où j'ai essayé de l'apprendre,
01:41:07 mais c'était il y a longtemps,
01:41:09 puisque maintenant, je me dis que ça ne me sert plus à rien,
01:41:12 ce n'était pas les bruits environnants.
01:41:15 C'était une scène qui se passe dans un café.
01:41:18 On avait tous les bruits du café.
01:41:21 Donc, le dialogue entre les acteurs,
01:41:24 c'était un dialogue qui se passait dans un café.
01:41:27 Donc, je pense que pour certaines personnes
01:41:30 qui sont moyennement malentendantes,
01:41:33 qui ne sont pas très sourdes,
01:41:36 peut-être que, effectivement, ça leur est utile.
01:41:39 Mais pour les personnes qui ont une surdité sévère,
01:41:42 ou profonde, comme c'est mon cas,
01:41:45 tous les cinémas ont fait l'effort de s'équiper.
01:41:48 En tout cas, les grandes salles, les nouvelles salles,
01:41:51 elles ont fait l'effort, mais c'est largement insuffisant
01:41:54 pour un malentendant.
01:41:57 De ce côté-là, on rejoint complètement les sourds.
01:42:00 On a besoin du sous-titrage.
01:42:03 Bien sûr, on n'a pas besoin des codes couleur pour les sourds,
01:42:06 mais ce n'est pas du tout gênant, je trouve.
01:42:09 Après, vous avez parlé des lunettes connectées.
01:42:12 Moi, j'en ai fait l'essai.
01:42:15 Il y a quelques années,
01:42:18 au théâtre Edouard VII,
01:42:21 ces lunettes avaient été conçues au départ,
01:42:24 non pas pour les sourds ni les malentendants,
01:42:27 rien du tout.
01:42:30 Elles avaient été conçues pour les touristes
01:42:33 qui parlaient anglais.
01:42:36 Après, ils nous ont contactés,
01:42:39 les associations de sourds.
01:42:42 On les a testées.
01:42:45 Personnellement, il y a 4 ans, je crois,
01:42:48 c'était absolument impossible.
01:42:51 C'est un truc très lourd.
01:42:54 D'autre part, je pense que vous avez ce truc-là.
01:42:57 Ils ont fait beaucoup de progrès.
01:43:00 Je les ai testées dernièrement à la Comédie française.
01:43:03 Maintenant, la Comédie française
01:43:06 va proposer systématiquement les lunettes connectées.
01:43:09 Là, je suis en contact avec la Comédie française.
01:43:12 J'aurais demandé s'ils continueraient le sous-titrage.
01:43:15 On dit que pour cette année, oui, c'est programmé.
01:43:18 Pour les prochaines années, je n'en sais rien.
01:43:21 Les lunettes connectées ont fait énormément de progrès.
01:43:24 C'est vrai.
01:43:27 Notamment, il y a une espèce de moniteur
01:43:30 qui a la dimension d'un téléphone
01:43:33 où il y a la transcription écrite.
01:43:36 On peut régler tout.
01:43:39 Les systèmes sont un peu mieux que les précédentes.
01:43:42 Mais ça reste très lourd.
01:43:45 J'ai le sentiment qu'ils ont fait des tests
01:43:48 avec des morphologies d'hommes
01:43:51 qui ont le visage assez large.
01:43:54 C'est toujours très lourd.
01:43:57 Pour peu que vous ayez un appareil, un implant,
01:44:00 les lunettes connectées,
01:44:03 ce système...
01:44:06 J'ai des retours très positifs d'hommes.
01:44:09 Mais beaucoup moins positifs de femmes.
01:44:12 D'abord parce que c'est très lourd.
01:44:15 Aussi, quand on a un implant,
01:44:18 les lunettes me viennent,
01:44:21 l'implant tombe,
01:44:24 et d'une part, je n'entends plus rien,
01:44:27 et d'autre part, j'ai peur de perdre mon implant
01:44:30 qui coûte très cher.
01:44:33 Je ne sais pas si vous avez des questions.
01:44:36 - Je vais vous en dire.
01:44:39 J'ai entendu des choses très intéressantes
01:44:42 sur les kits, par exemple,
01:44:45 sur le handicap.
01:44:48 Je fais partie des CLH.
01:44:51 Dans notre association,
01:44:54 on est membre,
01:44:57 pas dans tous les arrondissements,
01:45:00 mais on est capable de faire des actions.
01:45:03 Ce kit pourrait être très intéressant.
01:45:06 On nous demande de venir intervenir dans les écoles.
01:45:09 On ne le fait plus maintenant
01:45:12 parce qu'on s'est rendu compte que ça ne servait à rien.
01:45:15 Mais avec ce kit, ça pourrait être très positif.
01:45:18 Merci.
01:45:21 - Merci beaucoup.
01:45:24 Sur ce kit, il y a 13 films,
01:45:27 et je sais que ces 13 films
01:45:30 ont des versions audio décrites
01:45:33 ou avec sous-titrage SME.
01:45:36 Je sais que "Retour d'image"
01:45:39 recense les films,
01:45:42 voire fait des nouvelles versions
01:45:45 sur des nouveaux films intéressants.
01:45:48 Progressivement, le corpus s'élargit.
01:45:51 Ce qui serait bien,
01:45:54 c'est de faire un catalogue de films recommandés
01:45:57 sur la thématique du handicap,
01:46:00 avec les indications sur les versions adaptées.
01:46:03 Pour rebondir sur ce que vous disiez,
01:46:06 les précisions que vous avez pu apporter
01:46:09 sur la boucle magnétique
01:46:12 et sur le sous-titrage,
01:46:15 ça rejoint ce que je voulais dire.
01:46:18 Pour nous, il n'existe pas de solution individuelle
01:46:21 suffisamment confortable.
01:46:24 La façon de partager le cinéma
01:46:27 entre tous les spectateurs,
01:46:30 qu'ils soient sourds, entendants ou malentendants,
01:46:33 c'est le sous-titrage à l'écran
01:46:36 pour tous les spectateurs.
01:46:39 Dans le cas d'une rencontre,
01:46:42 la traduction avec des interprètes en LSF
01:46:45 et la transcription des échanges,
01:46:48 c'est un peu la même chose.
01:46:51 Les personnes sourdes ne sont pas signantes,
01:46:54 et les personnes malentendantes ont besoin de cette transcription.
01:46:57 J'avais une question à vous poser.
01:47:00 Est-ce que vous êtes en lien avec des salles de cinéma ?
01:47:03 Une des questions que nous posent régulièrement
01:47:06 les acteurs du cinéma,
01:47:09 c'est de savoir
01:47:12 s'ils ont une offre accessible,
01:47:15 s'ils proposent des séances en version sous-titrée,
01:47:18 mais souvent se pose pour eux la question
01:47:21 de comment mobiliser les spectateurs,
01:47:24 comment toucher ces spectateurs.
01:47:27 On leur explique que les publics sourds
01:47:30 ou les publics malentendants,
01:47:33 comme les publics en situation de handicap,
01:47:36 sont des publics éloignés de l'offre culturelle
01:47:39 depuis très longtemps.
01:47:42 C'est un peu la même chose.
01:47:45 C'est un peu la même chose.
01:47:48 C'est un peu la même chose.
01:47:51 C'est un peu la même chose.
01:47:54 C'est un peu la même chose.
01:47:57 C'est un peu la même chose.
01:48:00 C'est un peu la même chose.
01:48:03 C'est un peu la même chose.
01:48:06 C'est un peu la même chose.
01:48:09 C'est un peu la même chose.
01:48:12 C'est un peu la même chose.
01:48:15 C'est un peu la même chose.
01:48:18 C'est un peu la même chose.
01:48:21 C'est un peu la même chose.
01:48:24 C'est un peu la même chose.
01:48:27 C'est un peu la même chose.
01:48:30 C'est un peu la même chose.
01:48:33 C'est un peu la même chose.
01:48:36 C'est un peu la même chose.
01:48:39 C'est un peu la même chose.
01:48:42 C'est un peu la même chose.
01:48:45 C'est un peu la même chose.
01:48:48 C'est un peu la même chose.
01:48:51 C'est un peu la même chose.
01:48:54 C'est un peu la même chose.
01:48:57 C'est un peu la même chose.
01:49:00 C'est un peu la même chose.
01:49:03 C'est un peu la même chose.
01:49:06 C'est un peu la même chose.
01:49:09 C'est un peu la même chose.
01:49:12 C'est un peu la même chose.
01:49:15 C'est un peu la même chose.
01:49:18 C'est un peu la même chose.
01:49:21 C'est un peu la même chose.
01:49:24 C'est un peu la même chose.
01:49:27 C'est un peu la même chose.
01:49:30 C'est un peu la même chose.
01:49:33 C'est un peu la même chose.
01:49:36 C'est un peu la même chose.
01:49:39 C'est un peu la même chose.
01:49:42 C'est un peu la même chose.
01:49:45 C'est un peu la même chose.
01:49:48 C'est un peu la même chose.
01:49:51 C'est un peu la même chose.
01:49:54 C'est un peu la même chose.
01:49:57 - Je travaille ici au Forum des images.
01:50:00 Je m'occupe de la programmation jeune public.
01:50:03 On aimerait mettre en place une programmation
01:50:06 à destination des enfants pour les enfants
01:50:09 qui sont sourds ou malentendants.
01:50:12 Le problème, c'est que notre tranche d'âge
01:50:15 est très basse.
01:50:18 Les enfants qui viennent à nos séances,
01:50:21 ils ont souvent entre 5 et 8 ans.
01:50:24 Les sous-titres sont très rapides
01:50:27 et difficiles à lire pour un enfant même à 8 ans.
01:50:30 Est-ce qu'il y a des choses qui existent pour ça ?
01:50:33 Surtout dans les films pour enfants
01:50:36 où tout peut être très rapide, très rythmé,
01:50:39 beaucoup de dialogues, beaucoup de sons,
01:50:42 beaucoup de choses en même temps.
01:50:45 Je n'ai aucune connaissance, mais je vous pose la question.
01:50:48 Est-ce qu'il y a des choses qui existent
01:50:51 dans les programmes de jeunes publics ?
01:50:54 Je ne sais pas si vous vous occupez
01:50:57 des dispositifs "Ma classe au cinéma".
01:51:00 - On n'est pas dans les dispositifs.
01:51:03 - Dans le cadre des dispositifs,
01:51:06 il y a des catalogues de films
01:51:09 selon école, collège, lycée.
01:51:12 Pour chacun de ces catalogues,
01:51:15 c'est dommage que la personne du CNC qui était là à l'instant
01:51:18 ne sache pas ce que c'est.
01:51:21 Pour chacun de ces catalogues,
01:51:24 il y a de plus en plus de versions sous-titrées
01:51:27 qui sont réalisées, qui sont produites par le CNC.
01:51:30 Sur notre site, par exemple,
01:51:33 le CNC nous envoie les informations
01:51:36 et on publie chaque année
01:51:39 les films qui sont disponibles
01:51:42 en audio-description ou sous-titrés sous malentendant.
01:51:45 Il existe des films accessibles
01:51:48 dans le cadre de ces catalogues.
01:51:51 - Sur la question de la maternelle,
01:51:54 est-ce qu'il y a des films adaptés
01:51:57 pour les maternelles ou pour les débuts de primaire ?
01:52:00 - Sur les maternelles, il n'y en a pas vraiment.
01:52:03 Nous, on coordonne au niveau national ces dispositifs.
01:52:06 On est en train de développer
01:52:09 le dispositif maternel au cinéma.
01:52:12 Il faut savoir qu'il y a une actualité
01:52:15 très riche de l'édition de films
01:52:18 pour les tout-petits.
01:52:21 Tu le sais, tu es programmatrice.
01:52:24 La particularité de ces films pour les tout-petits,
01:52:27 c'est qu'on retrouve le côté international
01:52:30 dont on parlait tout à l'heure.
01:52:33 Ils viennent du monde entier,
01:52:36 parce que c'est souvent des histoires
01:52:39 qui sont très intéressantes.
01:52:42 Il y a des films qui traitent du handicap,
01:52:45 comme "Les Casseroles d'Anatole",
01:52:48 qui sont des petits bijoux à travailler
01:52:51 avec les maternelles,
01:52:54 et notamment de les sensibiliser
01:52:57 à la différence des autres.
01:53:00 Il y a des choses à regarder.
01:53:03 L'avantage de ces dispositifs,
01:53:06 c'est qu'on peut les utiliser
01:53:09 avec des exploitants, des enseignants,
01:53:12 mais aussi des psychologues de l'école
01:53:15 ou des experts.
01:53:18 Il y a une attention très précise
01:53:21 sur la choisition des films et des programmes
01:53:24 qui, même dans leur durée,
01:53:27 sont vraiment adaptés à ce public.
01:53:30 Je conseillerais de regarder ce catalogue-là
01:53:33 et d'aller récupérer ces films-là
01:53:36 et les proposer hors temps scolaire,
01:53:39 faire vivre ces films-là.
01:53:42 S'ils sont bons pour l'école,
01:53:45 ils sont bons pour tout le monde.
01:53:48 S'ils sont bons pour l'école inclusive,
01:53:51 ils sont bons pour tous les publics.
01:53:54 - Merci beaucoup à toutes et tous.
01:53:57 Merci aux intervenants et intervenantes.
01:54:00 Je vais juste redire le nom de l'association
01:54:03 de Emmanuel Guilhou qui a pris la parole.
01:54:06 C'était quasiment une 4e intervention.
01:54:09 L'ARDDS qui a été évoqué tout à l'heure.
01:54:12 A-R-D-D-S.
01:54:15 [SILENCE]

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