• il y a 6 mois

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00:00 Le SNP de Nussa, en congrès la semaine dernière, a voté à l'unanimité son opposition au choc des savoirs.
00:04 On représente plus de la moitié des chefs d'établissement en France,
00:07 on est un syndicat qui est très représentatif, et effectivement on est contre.
00:11 - Contre les petits groupes ?
00:13 - Créer des petits groupes, effectivement.
00:14 Le problème c'est pas de créer des petits groupes, c'est que ce choc des savoirs,
00:18 c'est la volonté initiale du gouvernement qui est toujours répétée,
00:23 c'est de faire des groupes de niveau, c'est-à-dire de rassembler les forts ensemble,
00:26 les moyens ensemble, et de faire un groupe d'élèves faibles.
00:30 Alors, soi-disant un petit effectif, des effectifs, une quinzaine d'élèves.
00:35 Le problème c'est que d'abord, trier les élèves, ça va à l'encontre des valeurs de l'école,
00:39 qui sont de... l'école c'est le creuset de la nation,
00:43 c'est l'endroit où tous les élèves, quel que soit leur différence, se retrouvent, vivent ensemble,
00:47 et ça c'est très important pour l'école, c'est le premier point.
00:50 Le deuxième point c'est que sur le niveau, sur le point pédagogique,
00:54 on va créer des groupes homogènes chez les forts, chez les moyens,
00:57 mais en regroupant tous les élèves en difficulté dans le groupe des faibles,
01:02 et bien on va multiplier, concentrer de multiples difficultés ensemble.
01:06 C'est-à-dire qu'on va mettre ensemble le gamin qui est dyslexique,
01:10 celui qui a des problèmes de comportement,
01:13 celui qui a des problèmes de concentration, celui qui aime faire le clown,
01:16 celui qui peut-être a des problèmes personnels qui font qu'il a du mal à réussir à l'école.
01:23 Et dans ce groupe des faibles, puisque c'est ça en fait,
01:27 les groupes de niveau, c'est en gros on va mettre tous les faibles ensemble.
01:30 Donc c'est trier les élèves, et pédagogiquement,
01:34 vous savez si vous avez 15 élèves, on va voir tous des difficultés très différentes.
01:38 Ils auront comme point commun d'être fragiles ou faibles,
01:40 mais leurs difficultés seront compliquées à gérer.
01:42 On sait que sur un groupe de 30, les mauvais élèves peuvent entraîner les autres dans leur chute,
01:46 alors comment on fait pour ne pas stigmatiser à la fois les élèves en difficulté,
01:50 et en même temps sans impacter ceux qui vont bien ?
01:53 Alors déjà, dans le questionnaire du mois d'octobre-novembre qu'avait lancé le gouvernement,
01:58 les professeurs disaient qu'ils avaient du mal à gérer l'hétérogénéité,
02:01 mais la question, elle n'était pas terminée, c'était une question fermée.
02:04 Ce que disent les enseignants et les pédagogues,
02:06 c'est qu'ils ont du mal à gérer l'hétérogénéité dans des classes trop chargées.
02:10 Dans certains établissements qui bénéficient d'effectifs plus faibles,
02:14 20, 22, 25 élèves par exemple, comme en réseau d'éducation prioritaire,
02:17 on sait gérer cette hétérogénéité.
02:20 Et donc on va pouvoir prendre le temps de s'occuper à la fois des élèves qui vont avoir des difficultés,
02:24 mais qui vont pouvoir être aussi entraînés, tirés vers le haut,
02:28 par les élèves un peu plus forts, qui ont mieux compris,
02:31 et en mettant en place aussi des dispositifs tels que des tutorats, etc.
02:34 Si on commence de trier les élèves, on risque d'avoir d'abord une scission,
02:39 c'est-à-dire que si vous mettez un groupe de forts et vous mettez un groupe de faibles,
02:43 vous avez beau mettre un petit peu moins d'élèves dans le groupe de faibles,
02:46 et on parle quand même de 15, c'est-à-dire que ce n'est pas 4 ou 5 élèves
02:50 qu'on va regrouper, c'est 15, parce que les moyens qui sont mis ne permettent pas de faire moins,
02:54 vous allez sans doute avoir un vrai écart entre le groupe de forts qui va s'échapper,
02:59 parce qu'il va aller beaucoup plus vite, parce qu'il y aura une homogénéité de la classe
03:02 et de ce groupe de niveau forts, alors que le professeur qui va gérer les 15 élèves
03:07 avec plein de difficultés très différentes, lui, il ne pourra pas avancer au même rythme.
03:11 Et si vous commencez ça dès la 6ème, vous allez créer un écart très important,
03:16 et d'autre part, même pour les très bons élèves, rester entre eux, ce n'est pas bon,
03:21 parce que dans l'éducation, il n'y a pas que avoir le bon niveau en maths et en français,
03:25 il y a aussi apprendre à vivre avec les autres, et tout ça c'est important,
03:30 et c'est pour ça qu'on est très opposé à cette réforme qui n'a pas du tout été pensée.
03:35 – On sait qu'il va y avoir de nouvelles suppressions de postes à la rentrée,
03:39 impossible du coup, j'imagine, d'appliquer cette réforme si on manque de professeurs ?
03:43 – Oui, alors le gouvernement dit qu'il y a les moyens financiers pour assumer cette réforme,
03:50 aujourd'hui dans nos établissements scolaires,
03:52 on a un certain nombre de besoins de moyens provisoires,
03:56 quelques heures, qui devraient permettre de compléter ces barrettes,
03:59 mais on n'a personne en face, et on a quelques doutes sur le fait que le gouvernement
04:03 ait réussi à recruter suffisamment de personnes, de professeurs de maths et de français,
04:07 pour arriver à combler ces trous, donc ça on le verra,
04:11 moi je crois que surtout déjà, il faut aussi dire quand même que malgré toutes ces injonctions orales,
04:17 le texte écrit qui a été voté, qui a été signé par la ministre au mois de mars,
04:22 il ne parle pas de groupe de niveau, il ne parle que de groupe,
04:25 et il laisse finalement beaucoup de possibilités,
04:27 néanmoins les injonctions orales qu'on nous donne, nous disent,
04:30 voilà, il va falloir faire des groupes, des barrettes, etc.
04:33 Et ça, le syndicat des chefs d'établissement dit clairement,
04:37 à tous les collègues chefs d'établissement, que ceux qui n'appliqueront pas ces barrettes,
04:41 avec ces groupes de niveau, nous les soutiendrons,
04:44 parce qu'ils respecteront les textes de loi.
04:47 Les textes de loi disent que l'organisation en groupe et en classe,
04:51 c'est la compétence du conseil d'administration,
04:53 où il y a des parents d'élèves, des élèves, des profs, des élus locaux,
04:56 et il dit aussi l'arrêté du 15 mars signé par la ministre,
04:59 avec lequel il y a eu un bras de fer très important entre elle et le premier ministre,
05:04 ne parle pas de groupe de niveau, il parle simplement de groupe,
05:08 adapté aux besoins des élèves, identifié par les enseignants.
05:12 Et moi, on invite toute la communauté scolaire à se saisir de cette lâcheté politique
05:19 qui vient à dire "on va faire des groupes de niveau, mais à ne pas l'écrire",
05:23 et à se saisir de cette liberté, de cette possibilité,
05:27 pour tous les conseils d'administration, d'organiser avec bon sens
05:32 la meilleure manière de trouver la meilleure organisation pédagogique,
05:37 adaptée aux élèves, pour que ces élèves puissent réussir,
05:42 parfois en petits groupes, et d'ailleurs, pour terminer,
05:45 le Vademécom du ministère incite la recherche et dit que les classes de niveau, ça ne marche pas.
05:51 C'est le Vademécom du ministère qui le dit.
05:53 Il dit simplement que si l'enseignement, il faut enseigner en groupe hétérogène,
05:59 en classe hétérogène, la majorité du temps, et que sur des petits temps d'enseignement,
06:04 regrouper les élèves par rapport à leurs besoins ou à leur niveau, là ça peut être intéressant.

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