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00:00 Ici, c'est le 6/9 France Blocs Italie.
00:04 - Nous sommes le mardi 28 mai 2024 et dans les côtes d'ici, on parle ce matin de ces yaourts, de ces briques de lait fabriquées chez nous à Toulouse.
00:12 - Oui, dans la zone de Fondère, avenue des Etats-Unis. Bonjour Jérôme Servière.
00:15 - Bonjour. - Merci d'être avec nous ce matin.
00:17 Vous êtes le directeur général de la laiterie toulousaine, yéofré, qui emploie 220 personnes.
00:22 Les Toulousains ont bien connu votre laiterie sous d'autres noms. Peut-être que vous pouvez nous rappeler votre histoire.
00:27 - Alors oui, l'histoire serait un peu longue, mais pour aller rapidement, donc 3A, Alliance Agro-Alimentaire,
00:33 la coopérative laitière toulousaine, je pense que ça parle à beaucoup de personnes.
00:36 3A n'existe plus depuis 2014, mais nous voilà, on est une émanation de cette ancienne coopérative.
00:42 - Une sorte de renaissance et vous allez bien aujourd'hui, je crois.
00:44 - Oui, on va très bien. On va très bien, même si on a été menacé à plusieurs reprises et on aurait pu disparaître.
00:50 Et on s'est battus pour maintenir un site industriel majeur dans le sud-ouest qui fabrique des yaourts.
00:57 On est la dernière usine au sud de la Loire à fabriquer des yaourts.
01:01 Alors, site industriel majeur, il y a des laits artisanaux bien entendu, mais on est le dernier site majeur.
01:06 Il y a à peu près 2 ans, il y a un site d'Ultrafrais qui faisait des yaourts dans le Gers,
01:10 qui appartient à une grande marque nationale, qui a fermé pour se transformer en végétal.
01:13 Donc on se bat et on a bien l'intention d'être encore là dans 10 ou 20 ans.
01:16 - Et quelles sont vos recettes pour arriver aujourd'hui encore à exister ?
01:21 - Eh bien, il faut se battre parce que les éléments sont contre nous.
01:25 Déjà, on est dans une région laitière qui est en déprise structurelle, c'est-à-dire que la collecte laitière baisse tous les ans.
01:31 Encore cette année... - Parce qu'il y a moins d'éleveurs ?
01:34 - Il y a moins d'éleveurs dans le sud-ouest, oui. Il y a beaucoup de difficultés à transmettre les exploitations.
01:38 Il y a une crise de vocation aussi pour reprendre les exploitations des parents qui se transmettaient à l'époque souvent.
01:43 Aujourd'hui, c'est beaucoup moins le cas parce que c'est un métier contraignant, 7 jours sur 7, 24 sur 24 quasiment.
01:49 Donc c'est extrêmement compliqué.
01:51 Et autant la collecte laitière, globalement en France, est stable, voire en légère croissance.
01:55 Dans le sud-ouest, elle est à -5% par rapport à l'an dernier.
01:59 Et ça, ça dure depuis plus de 10 ans maintenant. Donc ça, c'est un vrai challenge.
02:04 Le deuxième challenge, c'est la situation géographique de l'usine. Elle est à 4 km d'ici.
02:08 C'est une zone industrielle, mais qui est vraiment dans Toulouse, intra-muros, avec toutes les contraintes que ça représente.
02:15 Notamment, on est en ZF, zone faible émission.
02:18 Les contraintes liées à l'assainissement. On n'a pas la place d'avoir une station d'épuration.
02:23 Donc là, on travaille avec la métropole sur ces sujets-là.
02:25 - Vous envisagez de déménager ? - Non, absolument pas.
02:28 - Vous tenez à rester ici ? - Absolument.
02:30 - Vous venez de signer un accord stratégique justement avec Sunlay, je crois, pour sécuriser l'approvisionnement en l'air. Expliquez-nous.
02:37 - Aujourd'hui, on a un fournisseur de lait principal qui est un fournisseur majoritaire, qui pèse lourd chez nous.
02:44 Et il était éminemment important de diversifier notre sourcing de lait.
02:50 Et donc, on travaille sur plusieurs projets.
02:53 Donc Sunlay est un des projets. On a signé un partenariat avec cette organisation de producteurs
02:58 qui est plutôt située dans le coin d'Agin, dans cette zone-là.
03:02 Donc c'est l'Aquitaine, mais c'est quand même pas très loin de chez nous.
03:04 Et puis on a également signé un accord avec les éleveurs de la bricrose.
03:08 - Le lait, donc, que vous fabriquez ? - Exactement.
03:10 - Justement, votre lait, vos yaourts, est-ce qu'on les retrouve aujourd'hui de plus en plus dans les cantines ou pas ?
03:18 Est-ce que ça c'est un vrai débouché ? Et sinon, est-ce que ça marche dans les rayons auprès des consommateurs ?
03:23 - Oui, alors nous, on a deux petites marques régionales.
03:26 Donc Yogourt Mans, on fait des yaourts qui sont présents essentiellement en Occitanie.
03:30 La bricrose, qui est la marque des éleveurs, mais que nous on fabrique et on commercialise également en Occitanie.
03:36 Et sinon, on a deux métiers principaux, c'est les marques de distributeurs.
03:40 Quand on va trouver nos produits, c'est très facile, il y a une estampille sanitaire 31,
03:44 le fameux ovale sanitaire 31 pour identifier nos produits.
03:48 On travaille avec toutes les grandes enseignes.
03:50 - Intermarché, Biocop, par exemple, etc. Ces yaourts-là sont en fait les vôtres ?
03:56 - Voilà, ce sont les nôtres. Alors on va trouver effectivement Carrefour, Intermarché, Auchan,
03:59 Biocop, Grand Frère, on va trouver nos produits.
04:01 Et on travaille également beaucoup en restauration collective.
04:04 Donc c'est le scolaire, ce sont les écoles, les universités, les hôpitaux, les prisons, etc.
04:10 qui est une grosse partie de nos marchés également.
04:12 - Merci beaucoup Jérôme Servière, directeur général de Yéofré. Vous recrutez, je crois ?
04:17 - Oui, on n'arrête pas de recruter. On a recruté en deux ans plus de 80 personnes.
04:22 Alors il y a aussi beaucoup de turnover, le marché de l'emploi est fluide,
04:25 donc ça fait partie des complexités.
04:27 Mais on recrute en permanence, donc n'hésitez pas à nous écrire ou postuler sur notre site internet.
04:31 - Et on mettra le lien sur francebleu.fr également.
04:36 Merci beaucoup à vous Jérôme Servière d'avoir été dans l'Éco d'ici ce matin. Bonne journée.
04:39 - Merci.
04:40 - Un code ici que vous retrouvez chaque matin après 7h15 sur votre appli ICI.