• il y a 7 mois
A quelques jours des élections du 9 juin, Carlo et Thomas reçoivent les présidents des 6 grands partis francophones

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00:00 Merci d'être avec nous sur Fun Radio.
00:02 Jusqu'à 13h, on est reparti en mode politique à quelques jours des élections qui ont lieu le 9 juin prochain.
00:07 Bonjour Carlo.
00:08 Hello Thomas.
00:08 C'est Georges-Louis Boucher qu'on reçoit aujourd'hui président du MR. Bonjour.
00:12 Bonjour.
00:12 Je rappelle un petit peu le principe. On a une heure pour présenter le programme de votre parti.
00:17 On essaie de le faire sans langue de bois.
00:20 On va le faire.
00:21 Direct, sans problème. Oui, bien sûr.
00:22 Et je rappelle rapidement que l'ordre de passage a été évidemment tiré au sort.
00:26 On va commencer avec une minute pour vous présenter. Qui êtes-vous Georges-Louis Boucher ?
00:29 Je m'appelle Georges-Louis Boucher. Je suis né à Framerie. J'ai vécu dans le Borinage, à Colfontaine, à Cargnon.
00:36 Maintenant, je suis à Mons depuis plusieurs années. Je suis un élu local au départ.
00:40 Je suis également président d'un club de football, le Royal Franc-Borin, qui est en Challenger Pro League.
00:44 C'est la division 2 professionnelle. On est situé à Boussus.
00:49 C'est notre deuxième saison maintenant en football professionnel qu'on va entamer.
00:52 Au départ, j'ai une formation de juriste. Je suis donc avocat et président du mouvement réformateur depuis novembre 2019.
01:00 Déjà ?
01:01 Déjà, oui. Ça va bientôt faire 5 ans, comme quoi le temps passe vite.
01:05 C'était Boussus-Hélouge avant le nom du club, non ?
01:07 Exactement. Il y a eu Boussus-Dour, mais avant ça, le club est le fruit d'une fusion entre d'un côté Hélouge et celui de Boussus-Bois.
01:18 Ils s'appellent les Franc-Borins parce qu'il y avait un joueur d'Hélouge qui s'appelait Clovis.
01:23 C'était un joueur de foot qui était ouvrier par ailleurs.
01:25 Comme il s'appelait Clovis au moment de la fusion au début des années 80, ils ont Clovis, roi des Francs.
01:31 C'est devenu les Franc-Borins.
01:32 Donc non, ce n'est pas ma tête sur le logo, contrairement à ce qu'ont écrit certains.
01:35 Comme personne n'a croisé Clovis, on ne peut pas dire si c'est sa tête ou pas.
01:40 Mais en tout cas, c'est une image de Clovis qui est sur le logo.
01:44 Bon, on ne va pas parler de politique, on va parler de football.
01:48 Vous aimez bien le foot ?
01:49 Je suis un grand supporter de l'Union Saint-Gilloise.
01:52 100 ans de disette, enfin récompensé.
01:55 110 ans même.
01:56 Moi, ce qui me fait peur, c'est que la dernière fois que l'Union Saint-Gilloise a gagné la Coupe de Belgique, après on s'est tapé une guerre mondiale.
02:01 La première guerre mondiale, je sais.
02:02 Et donc, très franchement, si l'histoire pouvait ne pas se répéter, ce serait pas mal.
02:06 Et plus de maltexte actuel évidemment.
02:08 On n'est pas à l'abri de ce genre de trucs.
02:10 Le scrutin le 9 juin va être historique, parce qu'on n'aura jamais eu autant de primo-votants.
02:15 Près d'un million, en comptant évidemment les ados de 16 et 17 ans qui voteront pour les européennes.
02:19 Près d'un million de gens qui voteront pour la première fois.
02:22 Ce serait peut-être pas inintéressant de rappeler finalement ce qu'est le libéralisme,
02:25 ce qu'il a apporté au monde, à la Belgique, et ce qu'il compte encore apporter à l'avenir.
02:29 Effectivement, c'est des élections avec beaucoup de primo-votants,
02:32 et donc je pense que c'est bien que des médias comme Fun puissent justement avoir ce débat politique.
02:37 Alors moi, pourquoi je suis libéral ?
02:39 Parce que 1) c'est la seule philosophie politique qui a fonctionné dans l'histoire.
02:42 Alors moi, on peut m'expliquer tout ce qu'on veut, on critique beaucoup le libéralisme,
02:45 les libertés fondamentales, mais surtout le libéralisme économique.
02:48 Mais aujourd'hui, je ne connais pas un seul pays dans le monde qui n'applique pas les principes libéraux,
02:52 sur le plan sociétal et sur le plan économique, qui a notre niveau de vie.
02:55 C'est-à-dire un tel niveau de richesse partagée, un tel niveau d'éducation, une telle espérance de vie.
03:01 Et ça, vous pouvez le regarder aujourd'hui, il y a une cinquantaine de pays dans le monde qui ont nos standards.
03:05 Il y en a 150 autres où ça n'est pas le cas.
03:08 Et bon, c'est plutôt dans nos pays qu'on essaye de venir vivre.
03:12 Alors, pourquoi je suis libéral ?
03:14 Parce que je considère, et pourquoi c'est une philosophie qui fonctionne ?
03:18 Parce qu'elle est intimement liée à la nature de l'être humain.
03:20 C'est-à-dire que l'être humain, vous et moi, on n'a pas la même conception du bonheur.
03:24 Et donc, ce n'est pas à l'état de vous dire ce que vous avez à manger, comment vous devez vous comporter.
03:28 Il y a bien évidemment un cadre de départ, mais dans ce cadre, vous pouvez pouvoir faire vos choix et vous épanouir.
03:33 Ça veut dire quoi ? Et je termine par là.
03:35 Que le libéralisme, il marche sur deux jambes.
03:37 Un, l'égalité des chances.
03:39 C'est pour ça que l'enseignement est notre première priorité.
03:41 Parce que si vous ne donnez pas les outils aux gens pour prendre leur vie en main, ils n'ont qu'une liberté théorique.
03:46 Et deux, la responsabilité.
03:48 Et c'est peut-être pour ça que parfois c'est plus compliqué d'être un politique qui défend l'EMR.
03:53 Parce que nous, parfois, on dit des choses aux gens qu'ils n'ont pas envie d'entendre.
03:56 Comme le fait que certains de leurs choix doivent avoir des conséquences.
03:59 Et ont des conséquences.
04:01 Et qu'ils doivent aussi contribuer au fonctionnement de la société.
04:05 Ce n'est pas uniquement les politiques de l'extérieur qui doivent tout faire.
04:09 - Vous avez dit que le libéralisme était le seul système qui avait fonctionné.
04:13 On peut quand même dire que le socialisme est parvenu à éviter certains excès.
04:18 Sinon, on serait encore à l'époque de Likens et de Zola.
04:20 - Non, mais en fait, le socialisme au sens philosophique, non.
04:23 Puisque ce ne sont pas ces principes qui sont impliqués.
04:25 C'est une social-démocratie.
04:27 - Effectivement, des idéaux socialistes qu'ils ont fondus dans la démocratie libérale.
04:33 C'est-à-dire qu'ils ont accepté tous les principes des libertés fondamentales.
04:37 Mais aussi, ils ont accepté l'économie de marché et le capitalisme.
04:41 Et aujourd'hui, ce qui est très intéressant dans le débat public,
04:43 et je trouve que la question a justement tout son sens,
04:45 c'est qu'on a une gauche qui est de plus en plus anticapitaliste et antilibre-marché.
04:51 Et c'est là où, quand on dit que le PS, par exemple, se gauchise et suit le PTB,
04:56 c'est que le PTB n'est pas en faveur du libre-marché.
05:00 Et aujourd'hui, on a quand même fortement l'impression,
05:03 et c'est plus qu'une impression, que c'est le PTB qui donne le "là" à gauche.
05:07 Qui a rendu les parties de gauche plus à gauche.
05:09 Et d'ailleurs, c'est une des raisons qui expliquent aussi
05:12 pourquoi entre le MR et Écolo, il y a un tel fossé.
05:15 C'est que Écolo incarne toute une série de principes de gauche.
05:19 Et il y a une différence avec le PS et le PTB, c'est qu'ils ne sont pas productivistes.
05:24 C'est-à-dire que nous, nous croyons à la croissance.
05:27 La différence entre la gauche et nous, c'est qu'ils possèdent les moyens de production.
05:32 Écolo, eux, ils disent "non, même la production en elle-même, la croissance, est un problème".
05:37 Et donc, ça montre à quel point on a des difficultés sur l'ensemble des dossiers avec eux.
05:42 Puisque nos philosophies de départ sont diamétralement opposées.
05:47 Donc oui, je maintiens, ce sont les modèles libéraux qui fonctionnent.
05:50 Que certains matinent un peu plus à gauche, peut-être, parfois.
05:53 Mais le modèle de base, ça reste le libre marché, capitaliste et des libertés fondamentales.
05:58 - Et pourquoi est-ce que vous avez abandonné la référence au libéralisme dans le nom de votre parti ?
06:03 - C'est une excellente question, parce que moi, je souhaitais remettre le mot "libéral".
06:07 Alors après, il y a eu beaucoup de choses à gérer.
06:09 Il y a eu aussi la crise Covid.
06:10 Et puis, j'ai réformé les statuts, j'ai réformé le programme.
06:14 Et donc, à un moment donné, on manquait de temps pour le faire.
06:17 Mais je pense effectivement qu'on aurait intérêt, peut-être à un moment donné,
06:22 à revenir à intégrer le mot "libéral".
06:24 Puisque tout le monde dit que nous sommes des libéraux.
06:26 J'ai quand même fait un...
06:28 - Un réformateur, en soi, ça ne veut pas dire grand-chose.
06:30 - C'est en tout cas qu'on n'est pas fermé à la réforme.
06:32 Mais je vois quand même qu'il y a beaucoup de partis qui sont très conservateurs par rapport au système actuel.
06:36 Qui ne veulent rien réformer.
06:37 Donc c'est quand même un élément.
06:38 Mais par contre, j'évoque le mot "libéral" et "libéralisme" en permanence dans mes discours.
06:44 Je parle moi-même du Parti libéral.
06:45 Et on a ce fameux hashtag devenu très célèbre, "Fier d'être libéral",
06:49 qui maintenant circule depuis le début de ma présidence.
06:52 Et qui vit justement à assumer qui nous sommes, un parti libéral.
06:56 Et je pense qu'on peut être très fier de l'être.
06:58 - Oui, parce que ça devient une espèce de constante aujourd'hui dans les partis politiques,
07:01 d'adopter des appellations qui ne correspondent pas à grand-chose.
07:04 - Exact.
07:05 - Par exemple, avant, le Parti social-chrétien est devenu le CDH.
07:09 Déjà, c'était un peu plus vaseux.
07:11 Maintenant, c'est désengagé.
07:12 Mais bon, ça ne veut pas dire grand-chose non plus.
07:14 Des filles pareilles, "Vaut Reut", "On va en avant", évidemment, "On ne va pas en arrière".
07:18 Qu'est-ce que ça veut dire de notre société ?
07:21 Est-ce qu'on ne veut plus s'assumer, idéologiquement, quand on fait de la politique ?
07:25 - En tout cas, je trouve qu'on a des meilleures questions sur "Fun" qu'ailleurs.
07:27 Parce que je trouve que c'est une question qui est fondamentale.
07:29 C'est qu'on essaye de faire croire aux gens...
07:33 Et il y a un paradoxe, en fait, dans le débat public aujourd'hui.
07:35 On essaye de faire croire aux gens que la gauche et la droite, ça n'existe pas.
07:38 On essaye de retirer l'idéologie.
07:41 Parce que l'idéologie, en fait, a eu, particulièrement ces dernières décennies,
07:45 une connotation négative.
07:46 Être un idéologue, c'est souvent péjoratif.
07:49 Moi, j'assume d'être un idéologue.
07:51 Parce que je pense, au contraire, que les débats, aujourd'hui,
07:54 et c'est là où est le paradoxe,
07:56 ont rarement été aussi chargés idéologiquement ces 50 dernières années.
08:02 Et pourquoi ils sont chargés idéologiquement ?
08:03 C'est parce qu'on est une société avec des crises multiples.
08:06 Moi, je pense qu'une société en crise, ce n'est même pas si grave.
08:09 Au contraire, ça peut être très enthousiasmant,
08:11 parce qu'après une crise, il y a un nouveau modèle qui se met en place.
08:14 Et donc, les crises multiples font ressurgir les idéologies.
08:18 C'est-à-dire qu'au début des années 2000, il y avait beaucoup de croissance.
08:21 Et donc, la droite pouvait avoir des moyens budgétaires pour diminuer les impôts.
08:25 Et la gauche avait aussi des moyens budgétaires pour augmenter toute une série de dépenses sociales.
08:29 Et comme il y avait de l'argent et beaucoup de croissance, tout allait bien.
08:32 Et puis après, il y a eu la question des crises économiques.
08:36 Il y a eu la question de la crise environnementale, climatique.
08:39 Il y a la question de l'international, le sanitaire aussi.
08:43 Et donc, toutes ces crises ont remis en exergue l'idée de dire
08:46 "Oui, mais en fait, la société, c'est faire des choix."
08:48 Et aujourd'hui, on est dans une société qui est à l'heure des choix.
08:52 Et à l'heure des choix, les idéologies ressurgissent.
08:54 Et donc, effectivement, en marketing politique,
08:58 il vaut mieux se donner un nom qui ne veut rien dire.
09:00 Et Emmanuel Macron a très bien illustré ça.
09:02 En marche, oui, bien sûr, c'est clair que c'est mieux.
09:05 Ben, Reut, voilà.
09:07 Et donc, ça, c'est le marketing politique.
09:09 Mais derrière le marketing politique, il y a, moi, je pense, au contraire,
09:12 la résurgence des idéologies.
09:14 Et c'est ce que j'ai voulu assumer pendant mon mandat.
09:16 Je vais vous donner un autre exemple, qui pour moi est le pire.
09:19 C'est le PTB.
09:20 Le PTB qui dit "On est socialisme 2.0", ça ne veut rien dire.
09:23 Ce sont des communistes.
09:24 Mais comme le communisme est très mal connoté, vu ses résultats historiques,
09:28 ils ont essayé de camoufler ça en disant "socialisme 2.0".
09:31 Il faut être honnête.
09:32 Il y a un parti libéral, un parti socialiste, un parti écologiste et un parti communiste.
09:36 Et je trouve, effectivement, que ce serait peut-être plus sain
09:39 que chacun d'entre nous reprenne l'appellation de notre idéologie de départ,
09:43 de notre philosophie de départ.
09:45 - Est-ce que ce n'est pas aussi une volonté de se réconcilier avec une population
09:47 qui se méfie de plus en plus du monde politique ?
09:49 - Oui, mais je pense que la population se méfie du monde politique
09:51 parce qu'on ne s'assume pas.
09:53 Vous savez, on parle beaucoup de l'idée...
09:55 - Vous êtes aussi déçu ?
09:56 - Oui, bien sûr, mais il faut oser s'assumer.
09:58 Et assumer, parfois, aussi pourquoi on a raté.
10:00 On dit tout le temps "mais comment se fait-il que l'extrême droite soit si haute ?"
10:03 Moi, je remarque un truc, si vous regardez la France...
10:05 Alors, on peut ne pas aimer Sarkozy, bien sûr.
10:07 Quand on est de gauche, on n'aime pas Sarkozy.
10:09 Mais en 2002, l'extrême droite est au deuxième tour d'élection présidentielle.
10:12 2007, Sarkozy est candidat, le FN n'y est pas.
10:15 2012, Sarkozy est candidat, le FN n'y est pas.
10:18 Et puis, les deux élections suivantes, le FN y est.
10:20 Moi, je pense une chose, c'est que quand la droite s'assume être de droite,
10:23 c'est ce que nous on fait, il n'y a pas d'extrême droite.
10:26 Et quand la gauche s'assume être de gauche, il n'y a pas d'extrême gauche.
10:30 Le souci, c'est que ces 30 dernières années,
10:32 tout le monde s'est dit "les élections, elles se gagnent au centre".
10:35 Et donc, plus personne n'osait rien dire.
10:37 Et on essayait d'être gentil avec tout le monde.
10:39 Je pense qu'il faut juste assumer que la politique, c'est la question du choix.
10:43 Parce que parfois, on a aussi l'idée de dire "mais il faudrait mettre des experts".
10:47 Et alors, l'expert, lui, va nous trouver le modèle parfait.
10:50 Il n'existe pas de modèle parfait.
10:52 C'est comme en technologie, si vous choisissez de mettre un moteur électrique,
10:55 vous avez des avantages et des inconvénients.
10:57 Et si vous choisissez de mettre un moteur thermique,
10:59 vous avez des avantages et des inconvénients.
11:01 Un choix de société, c'est la même chose.
11:03 Il n'y a aucun choix de société parfait.
11:05 Il faut oser le dire aux gens.
11:07 Il y a des choix de société qui sont plus favorables à la collectivité que d'autres.
11:12 Et c'est pour ça qu'on a des opinions différentes.
11:14 Et moi, je pense que ce serait plus sain qu'on assume simplement le fait que,
11:18 oui, nos choix de société comportent aussi quelques inconvénients.
11:22 Mais ces inconvénients sont, à nos yeux, compensés par les avantages
11:25 desquels on essaye de convaincre les gens.
11:27 Et à propos de l'évolution de la société,
11:29 je crois qu'il y a un phénomène qui vous interpelle et qui vous intéresse très fort.
11:32 Vous avez écrit un bouquin là-dessus.
11:34 C'est le "wokisme".
11:35 Exact.
11:36 Voilà. Alors, on va peut-être rappeler à nos éditeurs, en gros, ce que c'est
11:40 et ce que vous lui reprochez.
11:42 Mais le "wokisme", en fait, au départ, le mouvement de départ, est plutôt positif.
11:46 C'est l'idée d'être attentif, ouvert, "wake", éveillé,
11:50 à toutes les inégalités et à toutes les discriminations.
11:53 Et ça, pour un libéral, c'est essentiel comme approche.
11:56 Mais où le mouvement dérape et s'enferme, justement, dans la dénonciation
12:01 que nous faisons du "wokisme", c'est que quand il ne voit les individus
12:05 que comme bourreaux et victimes.
12:07 Et c'est là où ça ne va pas.
12:09 C'est-à-dire que le "wokisme" définit des bourreaux et des victimes.
12:13 Je suis un homme blanc, plutôt instruit, hétérosexuel,
12:17 donc je suis un bourreau, puisque, à leurs yeux,
12:20 je ne subis aucune discrimination.
12:22 De l'autre côté, vous êtes quelqu'un avec une couleur de peau, par exemple,
12:26 minoritaire, alors vous seriez une victime.
12:29 Alors moi, souvent, pour bien évidemment pousser l'exemple à l'extrême,
12:32 je dis "OK, mais Lewis Hamilton, il n'est pas blanc".
12:34 Pourtant, je pense que Lewis Hamilton est quand même
12:36 beaucoup moins discriminé dans sa vie que Kevin,
12:38 qui est aujourd'hui un demandeur d'emploi à Colefontaine.
12:41 Et donc, souvent, on sourit et on dit "oui, tu prends un extrême".
12:44 Non, mais c'est pour bien illustrer que l'identité d'un individu,
12:48 elle est multiple. On peut être victime, parfois,
12:51 à certains moments de son existence.
12:53 Moi, par exemple, je suis dans un milieu peu élevé économiquement.
12:56 On roulait dans une vieille camionnette qui avait 14 ans,
12:58 qui était rouillée de partout.
13:00 Eh ben, j'étais pas à l'aise à la sortie de l'école, etc.,
13:03 parce que c'est jamais bon d'être celui qui part jamais en vacances
13:05 et qui n'a pas de pognon, quoi.
13:07 Donc, c'est aussi une forme de discrimination.
13:09 Mais aujourd'hui, je ne peux pas me considérer comme un gars
13:11 qui est discriminé sur l'ensemble de mon existence.
13:13 Ça serait absurde de me présenter comme tel.
13:15 Eh bien, c'est exactement la même chose pour n'importe qui.
13:18 C'est que vous pouvez subir des discriminations,
13:21 mais votre statut social peut parfois les compenser, les atténuer.
13:25 Donc, vous n'êtes pas victime tout au long de votre existence
13:28 et ni en chaque circonstance de votre existence.
13:31 Et le dernier point, qui est le beaucoup plus important,
13:33 c'est que comme les WOC considèrent qu'il y a des victimes et des bourreaux,
13:36 ils créent des droits différenciés selon votre qualité.
13:40 Donc, par exemple, dans le rapport du décolonialisme
13:44 au niveau du Parlement fédéral,
13:46 il était prévu d'offrir des droits de sécurité sociale
13:49 différents à des afro-descendants.
13:53 Et donc, si par exemple, vous êtes un jeune,
13:55 mais afro-descendant né à XL,
13:57 vous auriez des droits de sécurité sociale différents des miens.
13:59 - On crée des nouvelles apartheid à l'envers, quelque part.
14:01 - Exactement.
14:02 Pour moi, on crée de nouvelles discriminations.
14:05 On entretient des différences entre les gens.
14:07 Alors que le projet libéral, c'est un projet qui est universaliste.
14:11 C'est de dire égalité des chances pour tous les individus,
14:14 les mêmes devoirs et les mêmes droits.
14:16 Et c'est vrai que comme tous les individus
14:18 ne partent pas nécessairement d'un même pied d'égalité,
14:20 c'est l'égalité des chances, elle doit se faire via l'école
14:23 et les discriminations doivent être combattues via la loi.
14:26 Mais ce sont des cas précis à chaque fois.
14:29 Ce n'est pas une généralité.
14:30 Ce n'est pas l'idée de dire "ah ben oui, parce que moi,
14:32 je suis d'une religion minoritaire ou d'une couleur de peau minoritaire,
14:34 je suis une victime".
14:36 C'est insupportable.
14:37 C'est d'ailleurs insupportable pour ces personnes-là avant tout.
14:39 Moi, j'ai des élus qui sont de confession religieuse,
14:43 de couleur de peau, d'origine culturelle différente,
14:46 en tout cas pas majoritaire.
14:48 Ce n'est pas pour autant qu'ils sont discriminés.
14:52 Et ils détestent d'ailleurs qu'on les renvoie
14:54 dans leur catégorie de discriminés.
14:56 Ils veulent être considérés comme des élus à part entière
14:58 avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.
15:00 - Et la cancel culture, l'écriture inclusive,
15:02 tout ça fait partie du mouvement ?
15:04 - Oui, moi effectivement, et la cancel culture,
15:06 nous on l'a subi au MR, puisque figurez-vous
15:08 qu'une série d'associations ont refusé de nous inviter à des débats
15:12 parce que nous ne partagions pas leur vision des choses.
15:16 Alors je trouve, moi en tant que libéral et démocrate,
15:19 ça me rend un peu fou.
15:21 Ça veut dire qu'en gros, on accepte de t'inviter à un débat,
15:23 pour autant que tu dises la même chose que ce que moi je pense.
15:26 Mais ça c'est l'opposé de la démocratie libérale.
15:29 Il y a effectivement des propos qui ne sont pas des opinions,
15:32 mais des délits, en commençant par le racisme et l'antisémitisme.
15:37 Mais nous ne sommes pas du tout rendus coupables de ça.
15:39 Après pour le reste, on a le droit d'être en opposition,
15:42 on a le droit de critiquer.
15:44 Je vais même vous dire, dans notre démocratie,
15:46 on a le droit de critiquer les partis,
15:47 on a même le droit de critiquer les religions.
15:49 Une religion n'est sacrée que pour un croyant.
15:52 Donc si demain vous avez envie de critiquer une religion,
15:54 vous avez le droit de le faire,
15:55 d'ailleurs on le fait souvent avec la religion catholique.
15:57 - C'est pas facile avec la religion catholique aussi.
15:59 - Mais c'est facile, vous savez pourquoi ?
16:01 Parce qu'en fait, les chrétiens aujourd'hui
16:04 n'ont aucune réaction à la matière
16:06 et on a sécularisé la religion dans nos sociétés.
16:12 Et d'autres manipulent aujourd'hui dans des mouvements de gauche
16:16 et essayent de mettre en exergue le fait
16:19 qu'on ne pourrait pas avoir, par exemple,
16:22 la neutralité de l'État de ce fait-là.
16:24 Mais ça n'a pas de sens.
16:25 La neutralité de l'État,
16:26 c'est pas un outil qui est utilisé contre les musulmans, par exemple,
16:30 puisque c'est de ça dont on parle souvent.
16:32 Puisque la neutralité de l'État a d'abord été appliquée aux catholiques.
16:35 Et donc nous, ce qu'on dit au MR,
16:36 c'est que ce qu'on applique à une religion,
16:38 on l'applique à toutes les autres.
16:39 Est-ce qu'on a demandé à la religion catholique de rester à la maison ?
16:41 Oui.
16:42 Et bien alors on le demande aussi à toutes les autres religions.
16:44 C'est un principe d'égalité et d'universalité.
16:46 - Mais il y a un aspect électoraliste aussi.
16:49 - Mais non, alors en quoi c'est électoraliste ?
16:52 Je veux dire, il est beaucoup plus facile aujourd'hui électoralement
16:55 de ne pas défendre la neutralité de l'État.
16:57 Parce que, beaucoup de gens ne se posent même pas la question.
17:00 Et pour toute une série de personnes,
17:02 ils auraient le sentiment qu'on lutte contre les discriminations en faisant ça.
17:05 Moi je pense qu'on lutte contre les discriminations
17:07 quand on estime que tous nos concitoyens doivent être traités sur un pied d'égalité.
17:11 Et aujourd'hui, moi, quand je vais dans des quartiers multiculturels,
17:14 à Bruxelles, en Wallonie,
17:16 je ne leur parle pas de leur religion.
17:18 Je m'en fous, ils ont la religion qu'ils veulent.
17:20 Et ils doivent avoir la liberté d'exercer la religion comme ils le souhaitent.
17:23 Mais je leur parle de leurs vrais problèmes.
17:25 Le logement, l'emploi, le transport,
17:28 la qualité de l'enseignement, le défi climatique.
17:31 Mais le problème aujourd'hui, de certains partis,
17:33 c'est que quand ils vont dans les quartiers nord de Bruxelles,
17:36 ils parlent voile, ils parlent Proche-Orient,
17:38 et quand ils vont dans le sud de Bruxelles,
17:40 ils leur parlent de mobilité et d'emploi.
17:42 Mais est-ce que ça, ce n'est pas la première forme d'irrespect à l'égard de nos concitoyens ?
17:46 Moi, le programme du mouvement réformateur,
17:48 du nord de Bruxelles jusqu'au fin fond du sud de la Wallonie,
17:51 c'est le même programme,
17:53 et il se base sur des valeurs universelles et de neutralité de l'État.
17:56 On était avec Georges-Louis Boucher jusqu'à 13h sur Fun Radio, restez là.
17:59 On est toujours avec vous sur Fun Radio jusqu'à 13h,
18:01 avec le président du MRM, du mouvement réformateur,
18:04 Georges-Louis Boucher.
18:05 Toujours là, effectivement.
18:06 Tant qu'on ne me chasse pas du studio, je reste.
18:08 Jusqu'à 13h, tout va bien.
18:10 J'aurais encore une petite question à vous poser sur le haukisme,
18:12 après on va passer à autre chose.
18:13 Un de ses problèmes, est-ce qu'il n'est pas contre-productif ?
18:16 Ah si.
18:17 Dans le sens où c'est une radicalité qui s'oppose à une autre radicalité,
18:20 on va dire l'extrême droite en gros, et qui va la renforcer.
18:23 Parce que si l'homophobie, le racisme, le sexisme
18:26 étaient en train de disparaître, ça se saurait.
18:28 Ah mais moi je pense tout à fait que le haukisme,
18:31 c'est l'idiot utile du Front National.
18:33 C'est l'idiot utile de l'extrême droite.
18:35 Pourquoi ? Parce qu'en fait,
18:37 à force de vouloir hystériser la société
18:41 en allant chercher les cas les plus improbables,
18:44 en voulant créer surtout des droits différenciés en permanence,
18:48 en empêchant l'expression de ceux qui ne sont pas nécessairement d'accord,
18:52 et bien en fait il radicalise une part de la population
18:55 qui était très paisible sur une série de sujets,
18:57 et qui aujourd'hui ne supporte plus qu'on lui dicte sa façon de penser,
19:00 et ne supporte pas non plus
19:02 qu'il n'y ait plus de possibilité de débat sur une série de sujets.
19:07 Donc oui, le haukisme, c'est une radicalité qui en nourrit une autre.
19:11 Et donc ces deux radicalités se nourrissent l'une l'autre,
19:14 et malheureusement, moi je vois quand même un résultat...
19:17 - Donald Trump pourrait exister sans le haukisme ?
19:19 - Pas nécessairement justement,
19:21 et je vois d'ailleurs un résultat,
19:23 c'est qu'aujourd'hui le haukisme porte atteinte
19:26 à des combats fondamentaux qui ont été menés pour l'égalité et les libertés.
19:30 Pourquoi ? Parce qu'en fait,
19:32 en allant dans des propos qui sont excessifs,
19:36 en considérant que toute une partie de la population seraient des bourreaux,
19:40 et bien ils amènent une partie de cette population
19:43 à libérer une parole qui aujourd'hui remet en cause des droits majeurs
19:49 pour par exemple des homosexuels,
19:51 pour des personnes issues de la diversité,
19:53 parce qu'on refait un grand sac et on mélange tout.
19:56 Et donc moi aujourd'hui je voudrais quand même faire passer l'idée
19:58 que ce haukisme est alimenté par des associations et certains politiques
20:02 qui en réalité sont extrêmement minoritaires mais sont très brouillants.
20:05 Et donc moi j'invite quand même à regarder...
20:07 - C'est la dictature des minorités.
20:09 - Et donc j'invite quand même à regarder l'ensemble de la société
20:13 avec beaucoup beaucoup de gens qui, malgré tout leur particularité
20:17 et leur particularisme, ne réclament pas de droits différenciés,
20:21 on réclame juste une égalité et une universalité des droits, des devoirs et des valeurs.
20:26 Et ça c'est notre projet de société.
20:28 C'est l'universalité, c'est ça qui est réellement inclusif.
20:32 C'est ça qui permet à l'État de traiter l'ensemble de nos concitoyens
20:37 de la façon la plus juste et la plus égale possible.
20:39 Mais commencer à venir faire des crises de nerfs,
20:42 en inventant des mots en français parce que ce mot serait la source d'une domination,
20:48 franchement on est dans le délire le plus complet,
20:51 en allant traquer dans les rues le moindre détail, le moindre nom de rue,
20:56 en disant "Regardez, ça c'est de la discrimination".
20:59 Franchement je pense qu'il faut quand même s'intéresser au vrai sujet,
21:04 aux vrais enjeux et ne pas justement continuer cette hystérisation de la société.
21:09 - On va parler des vrais sujets, des vrais enjeux,
21:11 pour commencer un bilan de l'administrative au fédéral,
21:14 ce qui est positif et d'un petit peu moins.
21:19 - Ce gouvernement avait été mis sur pied pour gérer des crises,
21:23 et je pense que, en tout cas la crise du Covid au départ,
21:25 et puis les crises énergétiques,
21:27 je pense que la gestion de crise n'a pas été parfaite,
21:31 mais au moins on a tenu la boutique, comme on dit.
21:35 Je pense que ce gouvernement a réussi, grâce au mouvement réformateur,
21:39 je crois que tous les commentateurs objectifs le reconnaîtront,
21:42 à sauver le nucléaire, ce qui était un élément majeur.
21:45 Par contre ce gouvernement n'a fait aucune des grandes réformes dont le pays a besoin.
21:49 Il y a eu des décisions...
21:51 - C'est possible que c'est des réformes avec sept parties qui n'ont pas toujours grand chose à se dire ?
21:54 - Encore une fois...
21:55 - Le multi-partisme pose quand même certains problèmes aussi.
21:57 - Je l'ai dit, ce gouvernement s'est mis en oeuvre parce qu'il y avait la crise Covid,
22:00 et donc des gens qui étaient totalement opposés, qui s'étaient fortement combattus,
22:04 ont décidé de venir à la même table.
22:06 Et si vous lisez attentivement l'accord de gouvernement,
22:08 moi je l'avais indiqué déjà assez tôt,
22:10 si vous lisez l'accord de gouvernement, la ligne 1 dit blanc,
22:12 la ligne 2 dit noir, et la troisième ligne dit "on verra bien ce qu'on fera entre les deux".
22:15 Et donc ce gouvernement a été conflictuel tout le long,
22:18 parce que le cadre n'était pas non plus extrêmement précis,
22:20 parce que comme il y avait le Covid,
22:22 en fait si vous voulez, pendant 18 mois,
22:24 on a fait semblant de négocier, mais il n'y avait pas de négociation.
22:26 Les partis n'avaient pas confiance entre eux,
22:28 ils ne se mettaient pas autour de la table,
22:30 et en fait à un moment donné, la résurgence du Covid
22:33 a amené qu'en trois semaines on s'est dit "on va faire un gouvernement".
22:36 Donc ça a été un truc... c'est pas sérieux comme façon de travailler,
22:39 pour être clair avec vous.
22:41 Et donc il faut maintenant faire des réformes,
22:43 c'est pour ça qu'on a été très clair dans notre approche,
22:45 les gens connaissent nos positions,
22:47 et donc pour faire des réformes, il faut des gouvernements,
22:50 même s'il y a plusieurs partis, des gouvernements avec des partis plus homogènes.
22:54 Et nous notre volonté c'est d'avoir une homogénéité de centre droit.
22:57 - C'est un centre droit évidemment dans votre esprit.
22:59 - Oui, mais quand on voit le MR,
23:02 le MR vise d'être premier parti francophone,
23:04 on voit qu'il y a d'autres partis qui sont plus proches de nous,
23:08 qui pourraient avoir certains résultats électoraux,
23:11 et du côté flamand, entre le CDNV, l'Open VLD, l'ANVA,
23:15 je pense qu'il y a quand même une capacité d'avoir
23:18 quelque chose de plus de centre droit.
23:20 Alors est-ce qu'il sera totalement de centre droit,
23:22 ça il faut voir les résultats des élections,
23:24 c'est-à-dire d'avoir à la fois les verts et les rouges.
23:27 Les verts et les rouges dans le même gouvernement,
23:29 plus les bleus, c'est clair qu'il y en a un trop.
23:32 - Oui, mais enfin bon, je suppose que ce sera difficile d'éviter
23:35 d'avoir les socialistes dans le prochain gouvernement fédéral.
23:38 - On verra, on verra, écoutez, il faut laisser les électeurs voter,
23:41 après, encore une fois, je l'ai dit,
23:43 socialistes plus écologistes, ça fait quand même beaucoup.
23:46 Donc on verra bien, mais moi je veux laisser les électeurs choisir.
23:48 - Les sondages, le VLD n'aura peut-être même plus la majorité,
23:51 il manque 7 partis, vous imaginez ce que ça va faire ?
23:53 - Oui, mais par contre, parmi ces partis, il y en a qui pourraient progresser,
23:55 c'est l'objectif que moi j'ai.
23:57 Moi ce que je souhaite, et je vais être très clair avec vous,
23:59 c'est que le MR soit première formation politique francophone,
24:01 parce que quand vous êtes premier, c'est vous qui tenez la plume,
24:03 c'est vous qui avez le leadership, comme on dit,
24:05 et donc à partir de là, ça nous donnera un peu plus de latitude.
24:08 Donc si les gens veulent du changement, des réformes et une rupture,
24:11 c'est avec le mouvement réformateur, je pense qu'on a été assez clair là-dessus.
24:14 - Et à propos du bilan des législatures,
24:17 il n'y a pas très longtemps, on a eu la réforme des paysages,
24:20 que vous n'avez pas votée, on aurait eu le droit à une majorité alternative avec le PTB,
24:25 une réforme qui coûterait beaucoup trop cher, selon vous,
24:28 François Alberteux, la ministre, a évoqué 126 millions de plus,
24:33 alors que les socialistes et les écolos n'envisagent que 5 millions supplémentaires.
24:37 Comment expliquer une telle différence ? C'est énorme.
24:40 - Oui, mais c'est parce que les uns et les autres font des projections
24:44 du nombre d'étudiants qui pourraient rater.
24:47 Alors le problème du PS et des écolos, c'est qu'ils ne s'en tiennent qu'à un an,
24:50 nous on a fait une projection sur plusieurs années.
24:52 Mais le problème, il n'est même pas encore budgétaire.
24:54 Le premier problème, c'est la question à vous poser,
24:57 si demain vos parents doivent se faire opérer,
24:59 est-ce que vous allez choisir celui qui a réussi ses études,
25:01 peut-être en doublant même une fois ou deux fois,
25:04 ou vous allez choisir celui qui a mis le double du temps pour réaliser ses études
25:07 et présenter certains examens 15 fois ?
25:10 Moi en tout cas, je sais lequel des deux je choisirais.
25:12 - Je serai le deuxième, parce qu'il a de la persévérance.
25:15 - Ah oui, au moins il est persévérant.
25:17 Mais bon, le problème c'est qu'on ne meurt qu'une fois.
25:20 Donc la différence avec un examen, c'est que quand votre patient est mort,
25:23 vous n'avez pas l'occasion de le ressusciter.
25:25 Et donc, pour être tout à fait clair avec vous,
25:28 la philosophie de DécryPaysage, c'est pas du tout qu'on n'a plus le droit à l'échec.
25:32 On a le droit à l'échec, puisqu'on autorise de faire le baccalauréat
25:35 qui doit se faire en 3 ans, en 5 ans,
25:37 et le master, donc master + bac qui doit se faire en 5 ans,
25:41 on autorise en 8 ans.
25:43 Donc vous avez un droit à l'erreur, vous avez la possibilité de recommencer.
25:47 Mais par contre, recommencer à l'infini,
25:50 ça, pour nous, ce n'est pas une conception valable de l'enseignement,
25:53 surtout qu'en plus, ceux qui échouent, ce n'est pas les étudiants précarisés,
25:56 ce n'est pas vrai.
25:57 Quand vous venez d'un milieu précarisé, vous devez travailler le plus vite possible.
26:00 Et donc en général, vous ne ratez pas.
26:02 Donc ce sont des personnes qui ne travaillent pas,
26:04 parce que pour présenter 15 fois le même examen et le rater,
26:08 je suis désolé, soit vous n'avez pas travaillé,
26:10 soit vraiment, vous devez aussi accepter autre chose,
26:12 et ça, je suis présent à la club de foot, je l'ai dit,
26:14 on le dit parfois à des gamins très jeunes,
26:16 je pense que tout le monde est capable de faire quelque chose,
26:20 mais tout le monde n'est pas capable de tout faire.
26:22 Et il faut oser dire qu'il y a peut-être des études qui ne sont pas faites pour vous,
26:27 il y a peut-être des aptitudes que vous n'avez pas.
26:29 C'est injuste, le monde est comme ça,
26:31 mais tous, à commencer par moi, on ne sait pas tout faire.
26:35 Et donc, il faut juste avoir une meilleure orientation,
26:39 et le problème de l'enseignement supérieur, je vais vous dire,
26:42 il ne commence pas dans l'enseignement supérieur,
26:44 il commence dès les premières années de la vie.
26:47 C'est pour ça que nous, on veut une obligation scolaire à 3 ans et pas à 5 ans,
26:50 pour permettre aux jeunes qui ne sont dans des milieux, justement,
26:53 on ne peut pas les accompagner,
26:55 de pouvoir les prendre en charge le plus rapidement possible,
26:57 les stimuler le plus rapidement possible,
26:59 vérifier qu'en troisième année primaire, tous les enfants savent lire, écrire et compter,
27:03 et si ça n'est pas le cas, de mettre en œuvre les remédiations nécessaires,
27:07 avoir une meilleure orientation dans l'enseignement,
27:10 revaloriser l'enseignement technique et professionnel par de l'enseignement en alternance,
27:14 études le matin, travail l'après-midi,
27:17 et enfin, un examen d'orientation qui serait obligatoire mais non contraignant,
27:21 avant les études supérieures.
27:23 Ça veut dire que vous présentez un examen,
27:25 au terme de l'examen, on vous dit que vous avez des lacunes dans ces matières-là,
27:27 ou vous devriez vous diriger dans ce secteur-là,
27:30 et vous en faites ce que vous voulez, mais au moins on vous donne la bonne info.
27:33 Parce qu'aujourd'hui, la plupart des étudiants ne reçoivent pas la bonne info,
27:36 et donc, on leur dit "tu dois faire général",
27:38 donc ils s'accrochent, ils s'accrochent, ils s'accrochent,
27:40 comme si c'était infamant de faire de la technique et des professionnels,
27:43 et puis après l'enseignement général, qu'est-ce qu'il faut faire ?
27:45 Il faut faire l'université, ou au moins une autre école.
27:47 Ce qui est absurde aussi, parce qu'il y a des types qui sont en train d'étudier des trucs
27:50 qu'ils n'aiment pas et qu'ils ne veulent pas faire plus tard.
27:52 Qu'on arrête avec ce genre de bêtises !
27:54 Aujourd'hui, ce qui compte, c'est pas d'avoir un diplôme universitaire,
27:57 ce qui compte, c'est d'avoir des compétences dans un secteur que l'on aime,
28:00 dans lequel on va s'épanouir. Je peux vous dire une chose,
28:02 il y a beaucoup de métiers qui ne passent pas par l'université,
28:04 où on gagne beaucoup plus sa vie, parce que c'est une question pécuniaire,
28:08 où on gagne beaucoup plus sa vie que certains diplômes universitaires.
28:10 - Ah bah un plombier, déjà, ouais.
28:13 - Aujourd'hui, notre société, elle a besoin de plombiers, d'électriciens, de maçons, de mécanos.
28:17 Après, vous n'êtes pas obligés non plus de faire ça.
28:19 Bien évidemment qu'on a le droit de faire philologie romane,
28:21 si on a envie, socio, psycho,
28:23 mais la question c'est de se dire, il faut faire un,
28:26 quelque chose que l'on souhaite, que l'on aime, dans lequel on se développe,
28:29 et être bien informé, et deux,
28:31 je suis désolé, mais ça ne doit pas être non plus,
28:33 une capacité à recommencer à l'infini.
28:36 On met une limite.
28:37 - Pourquoi est-ce qu'on réforme constamment l'enseignement ?
28:39 Moi je me souviens, quand j'étais en humanité,
28:42 c'était traditionnel, on apprenait les trucs par cœur,
28:45 et puis voilà, on ne se posait pas de questions,
28:47 et le résultat n'était pas trop mauvais finalement.
28:49 Puis elle est rénovée, et puis on a tout changé,
28:51 et on continue à tout changer constamment,
28:53 avec un résultat qui ne semble quand même pas exceptionnel.
28:55 - C'est exactement notre position.
28:57 Nous on veut revenir à la base,
28:59 on pense que dédicter c'est nécessaire pour savoir écrire,
29:01 qu'étudier par cœur c'est parfois utile.
29:03 Je vais vous dire pourquoi.
29:05 Aujourd'hui, le grand mantra de l'enseignement,
29:07 c'est de dire que les enfants doivent découvrir par eux-mêmes.
29:09 Mais vous ne pouvez pas découvrir par vous-même,
29:11 si vous n'avez pas une série de savoirs que vous avez acquis avant.
29:14 Je donne un exemple.
29:15 Un raisonnement par analogie, par exemple.
29:17 Si vous ne connaissez pas l'histoire,
29:19 comment vous pouvez faire des comparaisons avec l'époque actuelle ?
29:21 Ce n'est pas possible.
29:23 Et donc moi je dis souvent, le savoir,
29:25 c'est comme le ballon dans le football.
29:27 C'est-à-dire qu'en football, vous avez des entraînements de jeu sans ballon.
29:29 Parce que même quand vous n'avez pas le ballon,
29:31 vous vous déplacez, vous entraînez des adversaires avec vous,
29:33 vous feintez, vous appelez le ballon, etc.
29:35 Mais si vous n'avez pas le ballon,
29:37 vous ne savez quand même pas jouer au foot,
29:39 ça ne va pas être très amusant de faire des déplacements de personnes sans ballon.
29:42 Eh bien le savoir, c'est le ballon en fait.
29:44 Le savoir, c'est ce qui permet quand même à un moment donné,
29:47 de mettre le but, de pouvoir manipuler la matière,
29:50 qui est le ballon, et donc d'avoir un match de football.
29:53 Et ça, c'est une grande vision de certains pédagogues.
29:57 Je pense que ce qui a fait beaucoup de tort à l'enseignement,
29:59 c'est qu'il y a beaucoup de grands intellectuels
30:01 qui ont écrit des bouquins sur des méthodes hyper novatrices,
30:03 mais c'était des gens qui la plupart du temps
30:05 n'avaient jamais enseigné eux-mêmes.
30:07 Et donc, ils avaient des grandes théories,
30:09 des grandes idées sur beaucoup de choses,
30:11 mais la vie, c'est souvent du concret et du pratique.
30:13 - Et si l'extrémisme se développe, que ce soit de droite ou de gauche,
30:16 ce n'est pas aussi à cause du fait que de nombreux jeunes
30:19 n'ont plus les connaissances historiques
30:21 qui leur permettraient de savoir à quoi correspondent ces idéologies ?
30:24 - Je suis mille fois d'accord avec ça.
30:26 Je sors encore d'un débat dans une école.
30:28 Je suis parfois surpris par rapport à l'histoire,
30:34 par exemple, des philosophies politiques,
30:36 où parfois on pose des questions.
30:38 Alors moi, ça ne me dérange pas.
30:39 C'est pour ça que les débats sont faits.
30:40 Je pense que les écoles qui prennent ces initiatives,
30:42 c'est formidable.
30:43 Mais ça montre une chose, c'est qu'on doit quand même...
30:46 Moi, je pense qu'on a demandé trop de choses à l'école.
30:48 L'école est là pour enseigner.
30:50 Et on demande aux profs d'éduquer.
30:52 Mais éduquer, je suis désolé de le dire, c'est le rôle des parents.
30:54 Et donc, à un moment donné,
30:56 on demande à l'école d'apprendre le permis de conduire,
30:58 les gestes de premier secours, la vie sexuelle et affective.
31:00 Sauf qu'en plus, les profs doivent apprendre à l'élève d'arriver à l'heure,
31:04 de dire bonjour, merci.
31:05 Donc, ce n'est plus possible,
31:07 parce qu'on a plutôt diminué le nombre d'heures qu'on passe à l'école.
31:09 Donc, on a moins d'heures, mais il faut apprendre plus de trucs.
31:11 Nous, ce qu'on dit, c'est, ok, on va apprendre les savoirs de base.
31:14 Quand le prof sanctionne,
31:16 parce que le respect des profs et des directions est quand même très peu présent aujourd'hui,
31:20 quand un prof sanctionne, le parent va voir le prof pour lui expliquer que son fils est un génie
31:24 et que le prof n'a rien compris.
31:26 - Avant, l'enfant était engueulé deux fois, d'abord par le prof et par ses parents.
31:29 - Exact. Alors, moi, je ne veux pas dire, bien sûr qu'il y a des enfants à haut potentiel.
31:33 Mais avec le nombre de haut potentiel dont on parle aujourd'hui,
31:35 on va marcher sur Mars dans les dix prochaines années.
31:37 Je veux dire, il faut arrêter de déconner.
31:39 Et parfois, ce n'est pas du haut potentiel, c'est juste de la mauvaise éducation
31:41 ou un gamin qui ne s'est pas resté à sa place.
31:43 Moi, je suis plutôt une grande gueule.
31:45 C'était déjà quand j'étais gamin.
31:47 Je veux dire, quand le prof m'engueulait, je revenais à ma place.
31:49 C'est comme ça. J'ai eu des mots, parfois, bon, ok.
31:51 Mais il n'est jamais venu dans l'idée de mes parents d'aller voir le prof pour lui dire
31:55 « franchement, la punition que vous donnez, ça ne va pas. »
31:57 Je n'en ai pas eu beaucoup, mais quand je les ai eues, je les ai eues.
31:59 Parfois, je les ai eues injustes. Je les ai vécues comme injustes.
32:01 Mais je crois qu'il faut...
32:03 C'est comme l'arbitre en football.
32:05 Puisque je prends souvent des comparaisons avec le foot,
32:07 il y a quand même un moment donné de se dire « ok, ce n'est peut-être pas le meilleur arbitre du monde. »
32:09 Mais jusqu'à preuve du contraire, c'est quand même l'arbitre qui détermine les choses.
32:13 Alors, s'il y a de gros dysfonctionnements, la direction va s'en emparer.
32:16 Ça se sait et on peut avancer.
32:18 Mais remettre en cause chacune des décisions du corps professionnel et de la direction,
32:23 très franchement, ce n'est plus un modèle qui est tenable.
32:25 - Mais au-delà de l'enseignement, on peut constater qu'il y a un déditement des valeurs, en général, dans la société.
32:29 Est-ce que ça ne veut pas dire qu'il y a un manque de leadership ?
32:31 Un manque de...
32:33 Des gens comme... Il n'y a pas si longtemps, l'enseignant, c'était le monsieur le professeur.
32:39 Alors, on avait le curé, on avait des gens qui représentaient vraiment l'autorité.
32:43 Une autorité qui, aujourd'hui, se dédite complètement, se perd, on ne respecte plus rien.
32:47 C'est comme ça que vous voyez les choses ?
32:48 - Oui, et c'est d'ailleurs pour ça que les partis politiques ont un rôle à jouer.
32:51 Nous, on a, dans notre programme, dans notre prise de position,
32:55 on a effectivement un retour à des valeurs, à des structures.
32:58 On a des propos et des propositions qui sont fortes en matière d'emploi,
33:01 en matière d'enseignement, en matière de sécurité.
33:03 Alors, ça fait crier toute une série de la gauche.
33:06 Mais, à un moment donné, vous ne pouvez pas vivre dans une société sans règles,
33:10 sans valeurs, sans structures.
33:13 Et ça, nous, on estime que c'est important de le rappeler,
33:16 de mettre les règles en œuvre en la matière.
33:19 Parce que, vous savez, on a essayé de vouloir faire plaisir à tout le monde.
33:23 Et on a mis... En fait, le confort matériel nous a amené
33:27 un confort intellectuel qui est devenu de la paresse.
33:30 Et ça, je pense qu'il faut rompre avec la paresse.
33:32 Parce que si on veut garder notre niveau de vie,
33:34 il faut accepter de dire à quelqu'un qu'il n'est pas à la hauteur,
33:37 que parfois il n'est pas capable, que là, ça s'est mal passé.
33:39 Donc, en gros, il faut être évalué. Il faut accepter l'évaluation.
33:42 Et arrêter de considérer que l'évaluation, ça pousse au burn-out,
33:45 ça pousse au suicide, à la dépression.
33:48 Moi, je suis évalué tous les jours. Je me fais critiquer tous les jours.
33:51 Il ne faut pas croire que je suis né comme ça. Ce n'est pas vrai.
33:54 Au début, c'était dur. Et puis après, vous prenez du recul.
33:57 Et parfois, il y a peut-être des gens aussi qui peuvent vous aider à ça.
34:00 Mais il faut quand même... Moi, je ne comprends pas pourquoi,
34:03 encore une fois, dans mon club de foot, je peux dire à un gamin de 14 ans
34:06 qu'il n'a pas le niveau de jouer chez nous, mais par contre,
34:09 en français ou en maths, on ne peut pas le dire.
34:11 Ça, moi, ça me dépasse. Et ce n'est pas parce qu'on lui dit que là, ça ne va pas,
34:14 qu'on ne lui apporte pas une solution tout de suite derrière.
34:16 Mais l'idée selon laquelle mettre des zéros sur 20,
34:19 vous entendez ça parfois, que corriger au rouge et mettre des zéros sur 20,
34:23 c'est une violence éducative. Qu'on arrête de déconner.
34:26 - On est des enfants rois et des élèves rois.
34:28 - Et par ailleurs, il ne faut pas nécessairement être violent et méprisant.
34:31 Mais par contre, on peut avoir une évaluation qui se fait avec beaucoup de respect.
34:35 Mais évaluer, dire qu'on est bon ou qu'on n'est pas bon,
34:38 c'est quand même juste apprendre la vie.
34:40 Parce que dans la vie, c'est tout le temps, tout le temps, tout le temps comme ça.
34:43 Surtout si vous voulez réaliser quelque chose dans votre vie.
34:45 - On continue la discussion dans un instant.
34:47 C'est Georges-Louis Boucher qui est notre invité sur Fun Radio.
34:49 Dernière partie avec Georges-Louis Boucher, président du mouvement réformateur.
34:52 On est avec vous jusqu'à 13h. Carlo, let's go !
34:55 - Je voudrais peut-être parler du programme du MR pour les prochaines années
34:58 au niveau fédéral et région, communauté.
35:01 Pour 5 ans, et l'Europe évidemment.
35:03 On a tendance à oublier l'Europe alors que c'est hyper important.
35:05 - Oui.
35:07 - Donc, quelles sont les grandes idées, les grandes réformes
35:09 que vous voudriez mettre en œuvre dans les années qui viennent ?
35:12 - On est sur 5 thématiques majeures.
35:14 La première, j'en ai parlé, c'est la neutralité de l'État.
35:17 La deuxième, c'est la question de l'énergie, climat.
35:23 Puisque pour nous, s'il n'y a pas de prolongation du nucléaire
35:26 et de construction de nouveaux réacteurs nucléaires,
35:29 on ne rentrera pas dans un gouvernement.
35:31 Parce qu'aujourd'hui, 75% de nos émissions de CO2 sont liées à l'énergie.
35:35 Parce qu'on utilise de l'énergie pour tout faire.
35:37 Ici, l'émission radio, elle consomme de l'énergie.
35:39 Quand vous mangez, et on a consommé beaucoup d'énergie
35:41 pour vous permettre de manger, de vous chauffer, de vous habiller.
35:44 Et donc, l'énergie est à la base de notre civilisation.
35:47 Donc, avoir un mix énergétique décarboné, nucléaire, renouvelable,
35:50 est essentiel si on veut atteindre les objectifs climatiques,
35:53 tout en maintenant un niveau de bien-être et une maîtrise sur les prix.
35:57 Troisième aspect, troisième priorité, c'est la question de l'enseignement.
36:02 Je l'ai dit tout à l'heure, obligation scolaire à 3 ans,
36:05 en primaire, vérifier qu'on sache lire, écrire, compter,
36:08 les remédiations, les orientations.
36:10 Quatrième sujet, c'est la question de la sécurité.
36:14 Alors, en sécurité, on a trois points.
36:16 Un, on veut plus de comparution immédiate,
36:18 on veut pouvoir juger plus vite.
36:20 Deux, il faut que les sanctions soient plus strictes.
36:22 Le trafic de drogue est pénalisé de 10 à 15 ans de prison en Belgique.
36:25 On parle de perpétuité, par exemple, en Angleterre.
36:28 Mais surtout que les peines soient purgées.
36:30 Aujourd'hui, en Belgique, vous avez des gens qui sont condamnés
36:33 à 15 ans, 20 ans, et ils sortent au bout de 3-4 ans.
36:36 C'est inacceptable.
36:37 On a eu le cas à Mons récemment avec Farid Hakimi,
36:39 condamné à 17 ans de prison.
36:41 En 2021, il est sorti récemment,
36:43 puisqu'une de ses victimes l'a rencontré au restaurant.
36:46 C'est quelque chose qui ne va plus dans le système
36:48 et qui amène justement à la montée des extrêmes.
36:50 Parce que les gens, ils ne peuvent plus ça.
36:52 - On parle de surpopulation dans les prisons.
36:54 - Justement, surpopulation dans les prisons,
36:56 43% des détenus en Belgique ne sont pas de nationalité belge.
36:59 En France, c'est 25% de non-nationaux.
37:02 La moyenne des pays du Conseil de l'Europe, c'est à peine 20%.
37:05 Donc on a le double dans notre pays
37:07 de détenus qui ne sont pas des nationaux.
37:10 Ces gens doivent retourner dans leur pays
37:12 purger leur peine de prison et ne doivent pas
37:14 revenir en Belgique.
37:15 Moi, je suis très ouvert sur l'immigration.
37:17 Il y a des gens extraordinaires issus de l'immigration.
37:19 Mais ceux qui viennent pour commettre des délits en Belgique,
37:21 des crimes et délits en Belgique,
37:23 doivent retourner dans leur pays et ne plus revenir
37:25 dans le nôtre.
37:27 - Certains disent que le MR se droitise.
37:29 C'est une constante au niveau européen,
37:31 la droitisation des partis politiques.
37:33 - Je ne sais pas s'il y a de bon sens,
37:35 ces droits ciselés.
37:37 - Avec ce genre de proposition,
37:39 la partie qualifiée d'extrême droite.
37:41 - La différence, elle est quand même majeure.
37:43 Nous, nous estimons que tous les individus
37:45 doivent avoir des droits égaux.
37:47 Nous ne sommes pas...
37:49 D'ailleurs, nous sommes la seule formation politique,
37:51 démocratique comme non-démocratique,
37:53 à ne nous attaquer à aucune catégorie de la population.
37:55 On ne s'attaque pas aux riches, aux étrangers,
37:57 aux personnes défavorisées.
37:59 On ne s'attaque à personne.
38:01 On n'a pas d'ennemis.
38:03 Nous, on veut le bien-vivre et le bien-être
38:05 pour chacun.
38:07 Mais, on dit, quand vous commettez
38:09 un acte de délinquance,
38:11 avoir le droit à venir sur le territoire,
38:13 ça se mérite. Avoir la nationalité belge,
38:15 ça se mérite. Et donc, au contraire,
38:17 nous sommes les meilleurs vecteurs pour lutter
38:19 contre l'extrême droite. Parce qu'aujourd'hui,
38:21 l'extrême droite utilise quoi ?
38:23 L'extrême droite utilise des personnes issues de l'immigration
38:25 qui commettent des actes de délinquance
38:27 pour dire que tous les migrants posent problème.
38:29 La différence, c'est que nous, on dit
38:31 que le migrant qui pose un acte de délinquance,
38:33 il est renvoyé, il ne peut plus revenir.
38:35 Mais l'autre doit être accueilli,
38:37 doit être accompagné, mieux intégré.
38:39 Parcours d'intégration, apprentissage de la langue,
38:41 accompagnement pour la mise à l'emploi.
38:43 Parce que quand vous regardez, par exemple,
38:45 les réfugiés ukrainiens, 80% d'entre eux
38:47 travaillent aux Pays-Bas. Ils sont à peine
38:49 25% à travailler pour ceux qui sont
38:51 venus en Belgique. Ça prouve bien que notre système,
38:53 c'est pas la personne le problème.
38:55 C'est notre système qui est
38:57 le problème en la matière.
38:59 Et la dernière priorité,
39:01 c'est celle relative à l'emploi, au travail.
39:03 Nous voulons au moins 500 euros de différence
39:05 entre la personne qui travaille et celle qui ne travaille pas.
39:07 Et donc on veut travailler sur
39:09 trois volets. Un, un volet
39:11 de sanctions, avec une
39:13 modération du cumul des aides sociales.
39:15 Moi, j'avais encore il y a quelques jours le témoignage
39:17 d'une femme, à Marcinelle, qui me disait
39:19 "Mais monsieur, moi je suis au CPS, j'ai deux enfants,
39:21 j'ai plus intérêt à ne pas travailler
39:23 qu'à travailler, parce que si je travaille,
39:25 je perds de l'argent par rapport à ce que j'ai aujourd'hui.
39:27 Limitation de l'allocation de chômage
39:29 à deux ans, pour permettre qu'après
39:31 cette période de chômage, vous puissiez
39:33 avoir un accompagnement individualisé
39:35 dans les CPS, parce qu'aujourd'hui le Forum n'est pas
39:37 capable de le faire. Mais, le
39:39 niveau communal est plus apte à faire un
39:41 accompagnement individualisé. Je prends
39:43 pour exemple Danemark, qui aujourd'hui
39:45 fonctionne comme cela.
39:47 Un volet d'accompagnement, j'en ai déjà parlé,
39:49 via les CPS, via les formations.
39:51 Et donc il ne faut plus, comme aujourd'hui,
39:53 attendre neuf mois pour
39:55 rencontrer votre conseiller Forum quand vous êtes au chômage.
39:57 Il faut que ça se fasse la première semaine.
39:59 Aujourd'hui, vous attendez neuf mois. Et si vous
40:01 arrivez à lui raconter une histoire plus ou moins convaincante,
40:03 vous le voyez un an plus tard. Ça n'a aucun sens.
40:05 C'est pour ça d'ailleurs que le Forum ne doit s'occuper
40:07 que des personnes très employables,
40:09 c'est-à-dire celles qui sont au chômage depuis moins de deux ans.
40:11 Et que le reste, ce soit un accompagnement individualisé
40:13 au niveau des communes. Et enfin,
40:15 le volet de récompense,
40:17 c'est-à-dire que nous voulons baisser la fiscalité sur les travailleuses
40:19 et les travailleurs de 10 milliards d'euros,
40:21 pour que le différentiel entre le travail et l'allocation
40:23 sociale soit plus élevé.
40:25 Le Bureau fédéral du Plan a estimé
40:27 que c'est le mouvement réformateur qui
40:29 augmente le plus les salaires des travailleurs,
40:31 qui crée le plus de postes d'emploi,
40:33 qui crée le plus de croissance. Et donc, la conclusion
40:35 a été de dire que le parti
40:37 le plus favorable aux travailleuses et aux travailleurs,
40:39 c'est le mouvement réformateur.
40:41 - Ça veut dire que le monde du travail évolue ?
40:43 Bon, on avait au départ la mécanisation,
40:45 la robotisation, l'informatisation.
40:47 Maintenant,
40:49 on a l'intelligence artificielle qui
40:51 va bouleverser beaucoup de choses.
40:53 Est-ce qu'on ne peut pas concevoir un monde
40:55 un petit peu idéal, où la machine,
40:57 sous toutes ses formes, ferait le boulot ?
40:59 Et où l'homme pourrait en profiter,
41:01 simplement, profiter des richesses produites
41:03 grâce à la machine, et
41:05 on aurait droit à une société d'hivertissement,
41:07 au meilleur des mondes ?
41:09 - Moi, je vais vous dire ce que Roberto
41:11 de Radjou m'a dit, syndicaliste
41:13 très connu, qui avait été
41:15 le représentant des
41:17 ouvriers lors du combat
41:19 de la fermeture des forges de Klabeck,
41:21 en 1996-1997. Roberto de Radjou
41:23 m'a dit, quand on manifestait à l'époque,
41:25 on ne manifestait pas pour avoir des
41:27 allocations, mais on manifestait pour notre
41:29 emploi, parce que notre emploi, c'était notre dignité.
41:31 Et moi, je crois que le travail,
41:33 c'est quand même un
41:35 vecteur majeur d'insertion sociale.
41:37 C'est un vecteur majeur
41:39 qui n'est pas le seul, mais c'est un vecteur important
41:41 de se sentir utile,
41:43 de donner un sens à sa vie,
41:45 de dignité, comme
41:47 je le disais. Et donc,
41:49 il ne faut pas avoir peur. Les machines
41:51 n'ont jamais pris le rôle de l'homme.
41:53 Elles ont accompagné l'homme
41:55 dans toutes les tâches que l'homme,
41:57 ou la femme, bien sûr, l'homme avec un grand hache,
41:59 mais que l'être humain ne voulait
42:01 plus exercer, parce que c'était pénible.
42:03 Et donc, aujourd'hui, pour être
42:05 très clair avec vous, quand vous avez un rendez-vous galant,
42:07 vous n'auriez pas l'idée
42:09 de mettre en place un robot
42:11 pour prendre votre place. Pourquoi ? Parce que c'est
42:13 un élément de plaisir. Vous aimez
42:15 à le faire. Par contre, c'est clair que quand
42:17 on voit le travail à la chaîne,
42:19 par exemple, si c'est un robot
42:21 qui peut vous remplacer, vous n'allez pas être triste.
42:23 Alors, on pourrait se dire, mais donc, vous voyez que les robots
42:25 prennent la place de l'homme. Ce n'est pas vrai.
42:27 Les êtres humains, à chaque fois qu'ils ont été libérés
42:29 de tâches ingrates, comme le
42:31 fait d'aller chercher de l'eau aux pouilles,
42:33 comme le fait de devoir
42:35 tout cultiver soi-même parce qu'on ne pouvait rien acheter,
42:37 eh bien, quand ils ont été
42:39 déchargés des tâches ingrates,
42:41 qu'est-ce qu'ils ont fait, les êtres humains ? Ils ont créé de nouvelles
42:43 activités. Et donc, il y a plein de nouveaux emplois
42:45 qui n'existaient pas il y a encore 50 ans. Je veux dire,
42:47 consultant, coach, prof de yoga...
42:49 - C'est différent.
42:51 - Mais il y a des boulots aussi de service
42:53 aux gens qui n'existaient pas avant et qui se développent.
42:55 Plein de services aussi parce que la
42:57 technologie amène la création de nouveaux boulots.
42:59 Toute une série de gens qui travaillent dans l'informatique,
43:01 toutes des influenceurs... - Ce sont des boulots qui ne nécessitent
43:03 pas énormément de main-d'oeuvre en général. - Ah mais ça,
43:05 ce n'est pas exact. Par exemple, on a
43:07 les serveurs Google
43:09 qui sont dans la région de Mons.
43:11 Eh bien, aujourd'hui, il y a des gens qui viennent
43:13 et qui travaillent dans l'HVAC.
43:15 Il y a des plombiers, il y a des électriciens.
43:17 Parce que tout ça, il faut refroidir. Il y a toute la mécanique
43:19 derrière. Et quand vous dites des métiers qui
43:21 ne nécessitent pas nécessairement beaucoup de main-d'oeuvre,
43:23 ce n'est pas vrai puisqu'on n'a jamais eu autant
43:25 d'emplois qu'aujourd'hui. Il n'y a jamais eu autant de personnes
43:27 qui ont travaillé dans l'histoire
43:29 de l'humanité, en tout cas sous emploi salarié
43:31 ou indépendant. Et il y a plein de pénuries.
43:33 Pourquoi ? - Expliquez ces pénuries.
43:35 - Vous pouvez avoir tous les robots du monde,
43:37 à un moment donné, il faut quand même
43:39 l'intervention humaine pour réfléchir, pour
43:41 mettre en œuvre une action, pour
43:43 rendre aussi des services. Je vais vous donner un exemple concret, je vais vous répondre
43:45 sur les pénuries.
43:47 On nous dit "les robots vont prendre la place des caissières".
43:49 Quel drame pour les caissières !
43:51 Mais les caissières vont changer de boulot, caissière ou caissier.
43:53 On va par exemple dans des magasins
43:55 pour vous attirer, on aura des hôtesses
43:57 ou des hôtes d'accueil qui vont vous
43:59 accompagner pour faire vos courses. Moi par exemple,
44:01 j'en aurais beaucoup... - C'est des robots qui remplacent les hôtes ?
44:03 - Non, parce que là vous aurez besoin de quelqu'un avec qui échanger,
44:05 parler. Vous aurez besoin de quelqu'un qui va
44:07 vous faire du confort, qui va vous amener
44:09 un peu de bien-être. Et donc il y a plein
44:11 de boulots comme ça qui ont été créés justement dans le secteur
44:13 du loisir, entre autres, ou des
44:15 services qui n'existaient pas avant
44:17 parce que le temps disponible,
44:19 on l'a mis pour améliorer
44:21 notre bien-être. Donc il n'y a pas de crainte à avoir.
44:23 D'ailleurs aujourd'hui, le pays en Europe
44:25 qui a le plus de robots, c'est l'Allemagne.
44:27 Et c'est un des pays qui a le plus haut taux d'emploi.
44:29 81% de taux d'emploi versus 65%
44:31 en Wallonie. Et les pénuries, comment on les
44:33 explique ? Pour une raison qui est très simple.
44:35 C'est le vieillissement de la population.
44:37 D'ici deux ans, il y aura plus de gens qui vont
44:39 quitter le marché du travail que de gens
44:41 qui y entrent. Et déjà aujourd'hui,
44:43 on a des volumes extrêmement importants
44:45 de gens qui quittent le marché du travail chaque année.
44:47 Et donc moi j'ai une très bonne nouvelle pour les gens qui ont
44:49 18-20 ans aujourd'hui, puisqu'on n'arrête pas de leur dire que c'est
44:51 une génération qui vit un monde
44:53 affreux. Enfin je suis désolé.
44:55 - Vous avez encore 70 ans devant vous.
44:57 - Non mais en plus, moi je trouve
44:59 qu'il vaut mieux être un jeune en 2024
45:01 qu'un jeune en 1914 ou en 1850.
45:03 Mais bon, voilà, apparemment
45:05 pour certains, moi quand j'écoute
45:07 certains partis, tous les jeunes ils sont malades,
45:09 ils ont de la maladie mentale, il faut leur payer des services
45:11 de psy et tout ça. Ils vont arrêter le délire.
45:13 Je pense que c'est pas du tout
45:15 la réalité. Il y a quand même une jeunesse qui a plein
45:17 d'atouts, plein d'enthousiasme et plein de capacités.
45:19 Mais donc tout ça pour vous dire que
45:21 les jeunes d'aujourd'hui ne connaîtront pas le chômage de masse.
45:23 Au début des années 90,
45:25 un des grands problèmes de l'Europe c'était le chômage de masse
45:27 et en particulier le chômage des jeunes. Aujourd'hui,
45:29 avec le vieillissement de la population, il n'y aura plus
45:31 de chômage de masse, au moins pour les 15 prochaines années.
45:33 Et ça je pense que c'est quand même une très bonne nouvelle.
45:35 - Et l'immigration de masse aussi alors ?
45:37 - Il faudra
45:39 avoir recours à l'immigration pour permettre
45:41 à des gens de travailler dans notre pays.
45:43 - Parce que c'est la natalité du vieillissement. - Oui, exactement.
45:45 Mais, moi je vais être très clair,
45:47 d'abord on active les demandeurs d'emploi qui sont en Belgique
45:49 et puis on fera en sorte
45:51 d'avoir une immigration économique.
45:53 Mais dire "on va tout remplir par l'immigration
45:55 et donc on va permettre
45:57 à des demandeurs d'emploi en Belgique de finalement
45:59 jamais travailler", ça c'est quelque chose
46:01 qui n'est pas sain dans le fonctionnement de la société.
46:03 - Bon, le temps passe vite. Moi j'avais encore
46:05 plein de questions à poser. On va un petit
46:07 peu sur l'Europe et sur l'avenir
46:09 d'abord des institutions européennes
46:11 et sur l'avenir de l'Europe en tant
46:13 que continent menacé par les méchants
46:15 russes. Qu'est-ce que vous en pensez ?
46:17 - En tout cas, moi je pense que le vrai enjeu
46:19 de l'Europe aujourd'hui, c'est surtout la question de l'autonomie.
46:21 Et l'autonomie dans trois secteurs.
46:23 1) l'autonomie industrielle et agricole.
46:25 Ça ne veut pas dire qu'on a tout refabriqué nous-mêmes, mais c'est
46:27 que 1) on doit garder notre autonomie
46:29 alimentaire, qui aujourd'hui est menacée
46:31 par une surréglementation
46:33 en tout genre. Et on doit
46:35 être en capacité d'avoir
46:37 la maîtrise de certains
46:39 secteurs industriels stratégiques. Encore une
46:41 fois, ça ne veut pas dire qu'on doit tout reconstruire. Ça serait
46:43 stupide. Bien évidemment qu'il y a des choses
46:45 qui sont fabriquées à l'étranger
46:47 et c'est plus intéressant économiquement
46:49 aussi pour nos consommateurs que ce soit le cas.
46:51 Mais dire que tout est produit
46:53 à l'étranger, c'est une folie.
46:55 C'est une folie parce que
46:57 moi je suis un grand défenseur de la mondialisation, mais
46:59 quand vous arrivez à la table de la mondialisation,
47:01 la mondialisation s'appuie sur quoi ? Sur le libre-échange.
47:03 Mais le mot veut bien le dire,
47:05 le libre-échange. Mais il faut avoir quelque chose à échanger.
47:07 Si tu fabriques plus rien toi-même,
47:09 mais que tu attends que les autres fabriquent
47:11 pour toi, tu n'es pas dans le libre-échange,
47:13 tu es dans la dépendance. Et donc, moi je
47:15 veux qu'on ait à nouveau des choses à échanger.
47:17 Donc on doit réindustrialiser l'Europe,
47:19 et en particulier la Wallonie, et l'économie circulaire
47:21 peut jouer un rôle majeur là-dedans.
47:23 Deuxième secteur dans lequel il faut s'autonomiser,
47:25 c'est le secteur de l'énergie.
47:27 Avec un mix renouvelable nucléaire
47:29 pour être un maximum autonome.
47:31 Aujourd'hui, est-ce que vous réalisez que 80%
47:33 de l'énergie, 80%
47:35 de l'énergie consommée en Belgique
47:37 vient de l'étranger ?
47:39 Et essentiellement de pays pétroliers et gaziers.
47:41 C'est-à-dire rarement des démocraties.
47:43 Et donc, quelle autonomie ?
47:45 Qu'est-ce que vous voulez aller faire la leçon dans le monde ?
47:47 Ou être influent dans le monde ?
47:49 Si la base même
47:51 de votre civilisation et de votre bien-être
47:53 est dans les mains des autres, et de ceux à qui
47:55 vous aimeriez faire la leçon d'ailleurs.
47:57 Ça n'a aucun sens.
47:59 Et le dernier segment de l'autonomie,
48:01 c'est la question de l'armée.
48:03 Alors, on n'allait pas,
48:05 on ne va pas créer
48:07 une armée unique,
48:09 ça n'aurait pas de sens, parce qu'on a des politiques
48:11 d'affaires étrangères différentes. Par exemple,
48:13 quand il y a eu la deuxième guerre en Irak, l'Espagne voulait
48:15 aller avec les États-Unis, mais la Belgique
48:17 et l'Allemagne ou la France ne voulaient pas y aller.
48:19 Donc il faut laisser une certaine autonomie.
48:21 Mais par contre, on doit créer un pilier
48:23 militaire européen au sein de l'OTAN.
48:25 L'OTAN qui est donc
48:27 l'organisation des États-Unis avec ses alliés,
48:29 l'organisation transatlantique.
48:31 Et donc nous, notre idée, c'est de dire, un, il faut
48:33 une plus grande uniformisation dans l'achat de matériel
48:35 militaire, parce qu'aujourd'hui, on a beaucoup plus
48:37 de systèmes militaires différents en Europe
48:39 qui ne sont pas ce qu'on appelle
48:41 interopérables, ça veut dire qu'on n'arrive pas à les faire
48:43 travailler ensemble, donc ça nous coûte plus cher
48:45 et c'est moins efficace. Absurde.
48:47 Et surtout, comme on n'a pas suffisamment
48:49 d'unité sur le plan militaire,
48:51 le chef de l'OTAN est systématiquement un général américain.
48:53 Donc il faut essayer de recréer de l'équilibre,
48:55 parce que moi je suis un atlantiste convaincu,
48:57 je suis pro-américain, pour le dire simplement,
48:59 mais c'est pas parce que les États-Unis
49:01 ce sont nos alliés, qu'on a toujours
49:03 les mêmes intérêts ou la même
49:05 vision des choses. Vous pouvez
49:07 parfois être en désaccord avec votre meilleur ami.
49:09 Et nous, les Européens, on ne se donne pas
49:11 les moyens d'être en désaccord avec notre meilleur ami,
49:13 parce que comme on est totalement dépendant de lui,
49:15 plus de 75% de l'OTAN,
49:17 ce sont les États-Unis qui financent et qui mettent en œuvre,
49:19 et bien nous sommes aujourd'hui totalement
49:21 dépendants pour notre protection des États-Unis.
49:23 Ça n'est pas une manière sérieuse
49:25 de protéger nos concitoyens.
49:27 - On termine avec un petit questionnaire rapide,
49:29 on a une minute, réponse les plus brèves possible,
49:31 et vous n'avez le droit qu'à un seul joker.
49:33 Vous êtes prêts ? C'est parti !
49:35 Si vous êtes le bip bip de la politique, qui est le coyote ?
49:37 - Le coyote ? Paul Magnette.
49:39 - La personnalité non politique
49:41 que vous voudriez voir sur vos listes ?
49:43 - Ouh, il y en a beaucoup !
49:45 Non politique
49:47 que j'aimerais voir sur mes listes ?
49:49 Oh là là !
49:51 J'ai perdu le temps.
49:53 - Merde, merde, merde !
49:55 - J'inclus le Vandamme.
49:57 - Non, non, non, peut-être pas.
49:59 Mais, Ilham Kadri, une grande patronne.
50:01 - Est-ce que la Belgique a son mot à dire face à Poutine ?
50:03 - La Belgique a son mot à dire
50:05 grâce à l'Union Européenne.
50:07 - Le parking à 5€ de l'heure dans certaines rues à Bruxelles
50:09 ou dans d'autres villes, c'est une bonne ou une mauvaise idée ?
50:11 - Hum, écoutez,
50:13 je pense qu'il faut créer de la rotation,
50:15 mais effectivement, 5€ de l'heure, ça peut être bien.
50:17 En tout cas, c'est beaucoup mieux que 20€ de l'heure,
50:19 avec le stockage actuel.
50:21 - Est-ce qu'on risque de connaître une nouvelle guerre mondiale dans les 25 prochaines années ?
50:23 - Je pense que ça n'est pas impossible.
50:25 Je ne le souhaite pas, mais ça n'arrivera pas si on s'en donne les moyens.
50:27 Mais pas uniquement en croyant
50:29 qu'on va vivre d'amour et d'eau fraîche.
50:31 - La personnalité politique que vous voudriez envoyer dans l'espace
50:33 pour en être débarrassé ?
50:35 - Oh, personne.
50:37 Moi, je suis assez aimable par rapport à ça.
50:39 Bon, peut-être...
50:41 Non, même pas.
50:43 Parce que même Poutine, s'il n'était plus là,
50:45 je pense que malheureusement, il y en aurait peut-être un autre pour prendre sa place.
50:47 - Merci beaucoup Georges-Louis Boucher.
50:49 Demain, c'est François Desmet de Défis, qu'on recevra sur Fun Radio.
50:51 Merci Carlo. - Avec plaisir.

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