• il y a 7 mois
Transcription
00:00Bonjour chers babynautes, heureuse de vous retrouver pour votre espace littéraire sur
00:13Abidjan.net. L'auteur qui nous fait l'honneur ce jour est madame Victoire Calou, auteure du
00:19roman Camisa, l'enfer des stigmates. Bonjour madame Calou, bienvenue à Abidjan.net. Bonjour,
00:25tout le plaisir est pour moi. Pourquoi avez-vous décidé de faire Camisa 2 si je puis dire ça
00:31comme ça ? Déjà parce qu'avec Camisa 1 j'étais dans l'engagement pour une éducation de qualité
00:42de nos enfants et j'ai pu voir comme beaucoup de parents que cet autre phénomène qui est le
00:53phénomène des drogues en milieu scolaire est de plus en plus récurrent et je me suis dit pourquoi
00:58pas ne pas reprendre ma plume et puis donner une suite au volume 1. Donc voilà comment je décide
01:04d'écrire le 2. Ce deuxième Camisa, l'enfer des stigmates, sera-t-il adapté au cinéma ? Je
01:12l'espère, je pense que monsieur mon époux, si actif, il cherche les ressources. Je l'espère en
01:19tout cas parce qu'on a pu constater depuis 2018 que nos oeuvres sont sorties, mon film,
01:24enfin mon roman et son film, on a pu voir que les images parlent beaucoup plus que les mots et que
01:33c'est plus impactant. Donc si on arrive à adapter celui-là, ce serait pas plus mal. Vous avez dit
01:40que vous avez décidé de mettre en avant dans Camisa 2 le phénomène de la drogue. À quel
01:46point cela vous tient à coeur, vous en tant que parent ? Ça me tient à coeur dès lors qu'il est
01:51question de nos enfants, voilà, parce que après pourquoi est-ce que les parents se battent dans
01:58cette vie ? C'est pour assurer un avenir à leurs enfants. Donc c'est à ce point-là, voilà, parce
02:04qu'on tient à nos enfants, c'est notre véritable richesse. Donc tout ce qui les touche est forcément
02:11quelque chose qui nous touche également. Donc quand il est question de phénomènes qui viennent
02:19saper cet avenir qu'on essaie de construire, forcément on se dit qu'il faut s'engager à
02:25combattre tout ce qui peut mettre à mal cet avenir-là. La drogue est un fléau qui prend de
02:33l'ampleur malheureusement. Comment permettre aux enfants de ne pas s'y réfugier quand la cellule
02:38familiale va mal ? Il faut donc soigner la cellule familiale. Il faut vraiment soigner la
02:44cellule familiale parce que sinon le combat, je pense qu'il serait perdu d'avance parce que les
02:50premiers garants de l'éducation d'un enfant, c'est la famille, c'est les parents. Donc si la
02:55cellule familiale va mal, c'est là-bas qu'il faut faire quelque chose. Et nous, dans notre tournée
03:02de sensibilisation, c'est beaucoup plus à l'adresse des parents, à l'endroit des parents que
03:09nous menons notre sensibilisation. On ne peut pas parler de drogue, de grossesse en milieu scolaire
03:15et tout, et puis directement en parler aux enfants. Les enfants ne s'éduquent pas eux-mêmes, ils
03:21naissent dans un environnement familial. Et donc si cet environnement va mal, il va de soi qu'il y
03:26ait des répercussions qui poussent les enfants à parfois s'y réfugier dans la drogue. Donc c'est la
03:30cellule familiale que nous cherchons à aider, à guérir. Dans l'oeuvre, nous sommes dans le domaine
03:40carcéral. C'est ça. Avec des acteurs, plus ou moins, j'ai dit acteurs, mais plutôt des personnages,
03:47des personnages plutôt avec des particularités, des singularités. C'est ça. Comment est-ce que
03:54vous avez choisi de mettre en avant ce fléau-là, mais précisément au milieu carcéral dans
04:00l'individu quand même ? Déjà parce que je voulais faire passer un message. Et ce message-là, c'est que
04:09l'une des conséquences immédiates de la consommation de la drogue, c'est la prison. Voilà, il fallait
04:17déjà que les enfants comprennent que dans le meilleur des cas, on se retrouve en prison. Sinon,
04:23dans le pire, on peut devenir fou ou bien même perdre la vie. Donc il fallait leur montrer toutes
04:29les conséquences liées à cette consommation de la drogue. Et voilà pourquoi une bonne partie du
04:35livre se déroule dans le milieu carcéral. Et c'était une façon aussi pour moi de dénoncer
04:42notre environnement carcéral qui, il faut le dire, il faut avoir le courage de le dire, ne respecte pas
04:49du tout les normes qu'il faut. Donc c'était une façon pour moi de dénoncer cela aussi. Avez-vous
04:56d'autres oeuvres à part les deux tomes de Kanissa ? Sur le marché, non. C'est les deux premières. En
05:02préparation, oui. Comment choisissez-vous vos thématiques ? On va dire que j'ai une sensibilité
05:09particulière à tout ce qui touche à l'éducation, tout ce qui touche à l'enfant, petite enfance,
05:15adolescence. Je suis assez sensible à ça et donc en règle générale, ce que j'écris tourne autour
05:22de ça. Je ne dis pas que je ne vais pas forcément m'en départir mais dans la plupart des cas, tout
05:29ce que je touche, tout ce que j'écris tourne autour de l'enfant, de la petite enfance, de la famille.
05:34Est-ce que le fait que votre pouls soit à vos côtés favorise le fait que vous soyez plus sensible à
05:43l'éducation vu que vous avez la facilité avec lui à vos côtés de pouvoir rendre vos oeuvres
05:50physiques au cinéma ? Je pense que c'est l'inverse. C'est plutôt le fait qu'il soit à mes côtés qui
05:58fait qu'il s'engage un peu plus. Dans tous les cas, nos parkings sont partagés comme on dit. Il
06:03sait pas écrire. Il sait jouer, il sait pas écrire. Moi, je sais écrire, je sais pas jouer. Du coup,
06:08on essaie de concilier nos forces pour mener ensemble le combat. Pour la toute première oeuvre,
06:16c'est lui qui m'a passé commande d'un scénario. C'est quand j'ai fini d'écrire son scénario que
06:21je me suis dit que j'allais en faire un livre. C'est pas plus mal parce que, je l'ai dit tout
06:27à l'heure, ensemble, on arrive à être un peu plus percutant, je pense. Soit dit en passant,
06:34c'est un peu mon commercial. Comme il a une image, il vend mes livres. Une équipe de chocs ! Quel
06:43bilan pouvez-vous faire de la sensibilisation de Camus à travers le cinéma, à travers votre oeuvre ?
06:50Alors, je n'ai pas de statistiques par rapport à ça, malheureusement, mais pour les retours, ça
06:58fait plaisir. On a une sorte de contentement de voir qu'on finit de faire un café littéraire
07:07ou de faire une projection, d'avoir un échange avec les parents et les enfants, et de se rendre
07:14compte que le message est passé. Que certains parents disent, effectivement, vous avez raison,
07:19il faut qu'on parle avec nos enfants, il faut qu'on soit plus proche de nos enfants. Un témoignage
07:24qui m'a particulièrement touchée, après la projection et l'échange avec des parents et
07:30des adolescents à Tomodi, il y a une jeune fille qui a dit qu'elle était à deux doigts du suicide.
07:36Elle a dit qu'elle était vraiment fatiguée, qu'elle ne comprenait plus rien, qu'elle se sent seule,
07:41et c'est un peu les caractéristiques du personnage de Kamisa. Donc la jeune fille,
07:49elle se retrouvait un peu dans Kamisa, mais après elle s'est rendue compte que la mort n'est pas la
07:55solution. La mort ne vient pas mettre fin, au contraire, tu prolonges les souffrances de ceux
08:01que tu as laissés. Donc la petite, moi quand je l'ai entendue, elle a fondu en larmes,
08:06j'ai fondu en larmes avec elle, et ça m'a fait chaud au cœur de me dire que, écoute,
08:12tu as pu empêcher, grâce à une histoire inventée de toutes pièces, tu as pu empêcher quelqu'un
08:20d'aller vers une tragédie. Et voilà ce petit retour qu'on a, qui nous pousse davantage à
08:28continuer le combat. Vous en tant qu'auteur, et avec votre combat que vous menez dans le domaine
08:35de l'éducation, comment pensez-vous qu'on puisse aider les élèves, les enfants, les étudiants,
08:40à renouer avec la lecture ? J'avoue que c'est assez difficile parce qu'en face, l'adversaire
08:54est couriasme. Et l'adversaire, c'est l'intik, c'est internet, c'est tout ce qui est outils
09:02informatiques aujourd'hui, et qui tend à engloutir tout l'environnement social. Donc l'adversaire
09:08est couriasme. Les enfants se sentent plus à l'aise avec les écrans. Et donc, comment faire ?
09:16Je pense qu'il nous faut déjà avoir des bibliothèques, parce qu'on en a moins. Très
09:24peu d'établissements ont des bibliothèques. Déjà ça, si on arrive à y pallier, et qu'il y a des
09:29bibliothèques avec des livres physiques. Parce qu'il n'est pas question d'emmener les enfants
09:35même vers la lecture virtuelle. Qu'on se le dise, ça ne passe pas. Quand ils sont avec leurs
09:42écrans, ils préfèrent jouer, ils préfèrent se distraire. Donc c'est pas vers la lecture virtuelle
09:49qu'ils vont aller. Il faut plutôt éteindre l'écran et puis leur mettre un livre dans la main. Donc
09:53il faut rapprocher davantage le livre des populations. Parce que le livre, c'est éloigné
10:00des populations. Dans les établissements, il faut réinstaller des bibliothèques. Dans les villes, il
10:06faut des bibliothèques. Et puis bon, ce n'est que comme ça. Parce que s'il y a des bibliothèques,
10:10il y aura des actions autour des bibliothèques. Des clubs de lecture, des ateliers d'écriture,
10:15de lecture. Ça va certainement avoir son impact. Mais sans cela, ça risque d'être compliqué.
10:21D'accord. Est-ce que vous pouvez inviter tous les élèves, tous ceux qui vous suivent,
10:28à lire vos œuvres pour en tirer la leçon que vous voulez ?
10:33Mais oui, j'invite tout le monde, les parents surtout. Parce que j'ai pu constater, quand je
10:41fais mes dédicaces, que les parents ont tendance à acheter les œuvres pour les enfants. Alors que
10:47le message que contient l'œuvre, c'est pour la cellule familiale. Et c'est d'abord même pour
10:55le parent. C'est le parent qui a besoin de comprendre comment se rapprocher de son enfant
11:00pour briser déjà ces questions liées au tabou et créer un climat de confiance entre son enfant
11:06et lui pour que l'enfant puisse s'ouvrir. Parce que nos enfants ont tendance à avoir parfois deux
11:12visages. Il y a le visage de l'intérieur, à la maison, et puis il y a le visage de dehors. Donc s'il y a un
11:19climat de confiance, l'enfant peut facilement se confier à son parent qui pourra l'orienter. Donc
11:25les œuvres sont pour toute la famille, les parents, les enfants. Et puis voilà, c'est ensemble qu'on
11:33peut mener le combat contre ces phénomènes-là qui sont là et qui guettent. Donc j'invite tout le
11:38monde à se procurer les œuvres Camisa et à se procurer même de la lecture. Peu importe
11:43quelle œuvre c'est, il nous faut lire. Merci Mme Kallou, merci d'avoir repondu présente à notre
11:51invitation à l'espace littéraire sur Abidjan Planète. Vous m'invite d'autres, n'hésitez pas à
11:56vous procurer Camisa à l'enfer des stigmates. A très vite pour une nouvelle émission. Merci.

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