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00:00Le vendredi 25 octobre à dernier, notre invité, âgé de 59 ans, a officiellement déclaré être candidat à l'élection présidentielle de 2025, depuis son fièvre de Dabakala, dans le nord-est du pays.
00:21Je me présente pour gagner. En 2025, la Côte d'Ivoire a rendez-vous avec son destin et j'y serrai.
00:27Des propos prononcés par Jean-Louis Billon en personne, député PDCI RDA et délégué de Dabakala, ancien ministre du commerce et capitaine d'industrie, à la tête de l'un des principaux groupes privés du pays.
00:39Il n'en fallait pas plus pour susciter au sein de son parti politique une volée de bois vert.
00:44Le fait est que l'homme d'affaires brigue l'investiture de ce parti d'opposition pour l'élection présidentielle de 2025, mais avant la tenue effective de la Convention,
00:54les occasions ne manquent pas pour lui pour qu'il déclare publiquement qu'il est candidat à la magistrature suprême.
01:00Depuis, certains lui reprochent son indiscipline qui contribuerait à broyer les militants, au point où il a reçu, le 28 novembre à dernier, une convocation devant le conseil de discipline du PDCI RDA.
01:13En réponse, son avocat a adressé une demande officielle à la présidente du conseil de discipline du parti afin d'obtenir communication de divers documents relatifs à la procédure disciplinaire engagée contre son client.
01:26Jean-Louis Billon a-t-il le droit de déclarer sa candidature à la présidentielle alors qu'il est militant du PDCI RDA qui prévoit une convention à cet effet ?
01:35Que dit-il de l'article 3 des résolutions du congrès du PDCI RDA de décembre 2023 ?
01:41Quels sont ses rapports avec la direction de son parti ?
01:44Jusqu'où est-il prêt à aller pour réaliser son ambition présidentielle ?
01:49Enfin, que répond-il à ceux qui estiment qu'il est en mission pour mettre à mal l'unité du parti à quelques mois de l'importance scrutin présidentielle d'octobre à 2025 ?
01:58Autant de questions sans réserve que nous soumettons ce soir à Jean-Louis Billon, député de Dabacala.
02:04Jean-Louis Billon, bonsoir.
02:05– Bonsoir.
02:06– Merci d'avoir accepté notre invitation.
02:09– Merci beaucoup, avant d'ouvrir cet entretien avec vous, je vous propose à nos téléspectateurs de suivre ce portrait.
02:14– Son réserve ce soir reçoit l'homme d'affaires et cadre du PDCI RDA, le parti démocratique de Côte d'Ivoire, Jean-Louis Billon.
02:27Né le 8 décembre 1964 à Boitier, dans le centre du pays, il a été ministre du Commerce de 2012 à 2017.
02:36Patron d'un important groupe agro-industriel ivoirien actif sur les marchés de l'huile de palme, du caoutchouc et du sucre,
02:43Jean-Louis Billon a dirigé la Chambre de Commerce et d'Industrie de Côte d'Ivoire.
02:48Député élu dans la circonscription de Dabacala, sous la bannière du PDCI, il a été maire de cette localité et président du Conseil régional du Hambol.
02:58Jean-Louis Billon ambitionne d'être le président de la République de Côte d'Ivoire.
03:03Après l'annonce de cette candidature dans son fief à Dabacala, il a multiplié les sorties pour en faire un large écho,
03:09dénonçant souvent des dysfonctionnements internes à son parti, le PDCI RDA.
03:14Toute chose qui lui a valu une convocation devant le Conseil de discipline du Vieux Parti. Un processus qui suit son cours.
03:22Qu'est-ce qui fait courir Jean-Louis Billon ? Supplira-t-il à la décision de son parti ?
03:27Ses rapports difficiles avec le successeur de Feu aimé Henri Conanbédier, le président Tidjane Thiam.
03:33Quelles sont ses ambitions pour la Côte d'Ivoire ? A-t-il les hommes qu'il faut pour le porter au pouvoir ?
03:39Autant de sujets d'intérêt qui seront abordés ce soir par Alidi Rasouba et son invité dans cette interview cash, sans réserve.
03:47– Jean-Louis Billon, ça va, c'est formel, ça y est, vous êtes candidat à la présidentielle de 2025.
03:52– Tout à fait. Je l'ai dit le 25 octobre, comme vous l'avez rappelé, à Dabakala.
03:58Il était normal que je l'annonce dans ma circonscription, là où je suis élu.
04:03Et je dois cette information à mes élus, à mes parents. Et forcément, ça a été retransmis, donc tout le monde est au courant.
04:14– Est-ce que vous réalisez que ce sera une route très longue ?
04:19– Oui, bien sûr, je réalisais. Je suis sur le terrain politique depuis tellement d'années, je sais très bien à quoi s'attendre.
04:27– Alors, dans quel état d'esprit avez-vous reçu votre convocation devant le conseil de discipline du PDCRDA, le 28 novembre dernier ?
04:36– Bon, j'étais un petit peu averti avant, donc… – Averti pourquoi ? Par quel signal ?
04:41– Non, je veux dire informé que j'allais recevoir cette convocation.
04:44Donc, je n'ai pas été surpris, outre mesure, et je répondrai à cette convocation lorsque nous aurons reçu tous les éléments demandés.
04:53– Justement, votre conseil a affirmé dans une correspondance adressée à la présidente du conseil de discipline
04:58que vous ne pourrez comparer à la date indiquée pour des raisons de déplacement à l'étranger,
05:02proposant les dates du 9 ou 10 décembre. Est-ce que, pour l'instant, vous avez un retour du conseil de discipline ?
05:08– Le conseil de discipline a fait un retour en disant que c'était à lui de choisir la date,
05:12mais bon, en ce qui me concerne, j'ai un agenda chargé.
05:16Comme je vais me le rappeler, je ne suis pas au chômage, je suis quelqu'un d'actif,
05:20donc j'ai des voyages prévus depuis de longues dates, et comme je prépare, justement, l'année 2025,
05:27je dois mettre en ordre beaucoup de choses au niveau de mon entreprise, aller jusqu'en Asie et tout ça.
05:34Donc pour l'année 2024, ça me semble un peu compromis, vu qu'ils n'ont pas donné de date précise au moment où nous parlons.
05:44Ils proposent simplement la date du 12, mais je serai absent.
05:47Donc ça nous ramène certainement à l'année prochaine.
05:50– Donc vous êtes disposé à rencontrer le conseil de discipline ?
05:54– Ah oui, bien sûr.
05:54– Et à tirer toutes les conséquences qu'il pourrait en sortir.
05:58L'article 3 des résolutions du congrès du PDCI-RDA de décembre 2023 stipule que le président élu
06:05est le candidat du PDCI à la convention d'investiture pour l'élection présidentielle de 2025.
06:11On ne comprend pas alors pourquoi Jean-Louis Billon commence à déclarer qu'il est candidat à la prochaine présidentielle.
06:18Quelle analyse faites-vous de l'article 3 de ces résolutions du dernier congrès ?
06:22– L'article 3 n'avait rien à faire comme résolution.
06:26D'abord, c'est un congrès extraordinaire et tout congrès extraordinaire ne porte qu'un seul point à l'ordre du jour.
06:32Et le seul point à l'ordre du jour était l'élection du président du parti. Terminé.
06:36– Vous contestez l'article 3 ?
06:38– Pour moi, il est même nul.
06:40– Pourquoi ?
06:41– Il n'existe même pas.
06:42Parce qu'il y a un seul point à l'ordre du jour.
06:44C'est celui de tous.
06:46Donc ça a été introduit comme ça, c'est une proposition, mais bon, pour moi, elle n'existe pas.
06:51Et pour la plupart des militants, pour ne pas dire pour tous, ceux qui sont de bonne foi le savent.
06:56– Le porte-parole du Parti démocratique de Côte d'Ivoire, votre parti, Bredoumi Kouassi Soumaïla,
07:01affirmait le 3 décembre dernier que pour Thidiane Thiam, le président de votre parti,
07:06il n'y a aucun problème Jean-Louis Billon. Je vous propose de l'écouter.
07:10– Le président du parti, quand il est arrivé, il a bien voulu, il leur avait souhaité que notre frère Jean-Louis Billon,
07:20militant du PDC IERDA, puisse poursuivre ses activités en tant que secrétaire d'éducation
07:26dans le secteur éducatif tel qu'il le faisait avec le président Bédia.
07:31De manière souveraine, il n'a pas voulu le faire.
07:36Monsieur Jean-Louis Billon, comme je vous l'ai dit, pour le président du parti, il est libre.
07:41Mais est-ce qu'aujourd'hui, dans sa volonté d'être candidat,
07:47est-ce qu'il peut le faire en outrepassant les règles internes ?
07:52C'est la question qu'on doit se poser.
07:55Je pense qu'il faut qu'à ce niveau-là, nous puissions tous nous accorder sur un minimum
08:01que dans un parti politique et la discipline.
08:04Nous constatons qu'il est sur le terrain en train de faire une campagne.
08:08Fait-il une campagne pour la Convention ou fait-il une campagne pour la président de la République ?
08:16C'est une question directe que je vous pose.
08:18Vous faites campagne pour la Convention de votre parti
08:21ou vous faites campagne pour la présidence de la République ?
08:24De toutes les façons, le candidat investi fera campagne pour la présidence de la République.
08:29Donc l'objectif en ligne de mire est la présidence de la République.
08:33Maintenant, la Convention n'a pas encore de date.
08:37Un homme politique, comme disait Feu Bogadoudou, est toujours en campagne.
08:42Il faut savoir que je suis également un acteur politique et que je suis en campagne.
08:48La Convention, alors qu'on nous donnera la date, on fera campagne pour la Convention.
08:52Mais pour l'instant, je me fais connaître partout en Côte d'Ivoire et je poursuis ma campagne.
08:59Dans la vidéo qu'on vient de voir également, il dit qu'il faut respecter les règles du parti.
09:02Est-ce que dans vos activités actuelles, votre sortie à Dabakalar et Sama Ayopugun,
09:07est-ce que vous avez l'impression que vous respectez toutes les règles du parti
09:11que vous êtes censé mieux connaître que nous autres ?
09:13Tout à fait.
09:14Nulle part, il est interdit à un militant de dire qu'il est candidat à la présidence de la République.
09:21Quand vous militez dans un parti, quand vous êtes actif,
09:24vous vous préparez pour l'ambition la plus noble.
09:28Donc ça, c'est connu.
09:29À partir de là, je ne transgresse aucune règle.
09:32Peut-être que je suis en campagne avant les autres,
09:34mais je regrette que les autres ne soient pas encore en campagne.
09:37Parce que l'échéance n'est pas très loin.
09:39On ne s'improvise pas comme ça au dernier moment pour arriver et penser pouvoir gagner.
09:44Pour vous, pour gagner la présidentielle,
09:47qu'on soit au PDCI Erdogan ou dans toute autre partie d'opposition,
09:50il faut se déclarer très tôt ?
09:52Oui, bien sûr.
09:53Il faut arrêter l'hypocrisie, la langue de bois en disant
09:55« oui, je vais attendre telle période ».
09:57Non, non, non.
09:58Vous avez une ambition pour le pays, le pays vous attend.
10:01Il faut exprimer cette ambition, exprimer votre vision, vos idées,
10:06devant les populations, pour qu'on sache où vous voulez emmener la nation.
10:10Jean-Louis Billon, beaucoup d'ivoiriens veulent tenser votre état d'esprit
10:15face à cette candidature.
10:17Est-ce que, dans le cas où vous vous retrouvez devant le conseil des disciplines,
10:20que vous êtes sanctionné sévèrement,
10:22jusqu'où vous êtes prêt à aller pour arborer ce costume de candidat à la magistrature ?
10:28Je ne sais pas encore, ça va dépendre de la sanction qui va découler.
10:32Mais bon, vous savez, je me suis depuis toujours battu contre l'injustice
10:36et s'il y a injustice, je réagirai.
10:39Ça veut dire que vous laissez une porte ouverte
10:41pour une candidature indépendante à la présidentielle ?
10:43Non, je ne dis rien du tout pour l'instant.
10:45Ça ne veut rien dire du tout.
10:46Mais ça pourrait arriver.
10:47En fonction de comment je suis traité au niveau du parti,
10:52à ce moment-là, je dirais mince.
10:53Vous savez, j'ai toujours défendu le parti, je suis PDCI.
10:56Et si le PDCI existe encore, c'est grâce à des personnes comme moi
11:00et d'autres qui se sont battus pour que le PDCI existe.
11:03Donc, ce n'est pas aujourd'hui que ceux, je le dis clairement,
11:08ceux qui étaient planqués à un moment donné se réveillent subitement
11:12pour se souvenir que le PDCI existe.
11:14Et heureusement, grâce à nous, pour pouvoir en parler.
11:20Quand on vous écoute, quand on vous entend,
11:22comme moi je vous entends là tout de suite en tout cas,
11:23j'ai le sentiment que vous avez l'impression
11:25d'avoir été victime d'injustice au sein du parti.
11:28Beaucoup de personnes ont été victimes
11:29et sont aujourd'hui victimes d'injustice au niveau du parti.
11:34Le moment venu, ces personnes s'exprimeront.
11:36Et moi, j'attends la convocation précise du Conseil des disciplines
11:41pour exprimer tout cela.
11:43Ce sera l'occasion de dire des choses et d'échanger franchement.
11:46– L'injustice vient d'où ?
11:47C'est depuis le rappel à Dieu du président Henri Conan-Bédié
11:51qui a été suivi de l'avènement du président Didier Ntiam ?
11:55– Oui, je dirais que le processus même électif pour choisir le président
12:01a été jonché de pas mal d'irrégularités et pas mal d'injustices.
12:05Moi, je n'ai pas apprécié la manière dont ont été traitées certaines personnes
12:10et notamment le secrétaire exécutif sortant, Maurice Kakukikawe,
12:15qui s'est battu pour le parti.
12:17Et c'est presque comme si on lui reprochait de s'être battu
12:22en disant qu'il a été en prison et tout.
12:23Mais bon, si vous n'êtes pas de combattant politique,
12:26c'est la négation même du combat politique.
12:30Et pour ça, j'ai trouvé ça très maladroit et très injuste.
12:33– Il y a eu quand même quelques tentatives de conciliation ou de réconciliation.
12:38On en a entendu parler des tentatives de conciliation menées par exemple
12:41par le député maire du Plateau, Jacques-Gabriel Euhot,
12:45qui est proche de vous et proche aussi du président Ntiam.
12:48Ces tentatives n'ont pas abouti ?
12:49– Ce ne sont pas vraiment des tentatives, c'est des discussions entre amis.
12:54Que nous avons eues et moi, j'exprime ce que je pense.
13:00Et puis après, ça suit son cours, mais bon.
13:03– Alors, on vous reproche, vous, d'avoir à la limite snobé les propositions
13:08pour intégrer la direction du parti en vous proposant par exemple
13:11un poste de secrétaire exécutif que vous avez refusé.
13:14Est-ce que finalement, ce n'est pas vous qui vous fermez à une réconciliation ?
13:19– Non, je pense qu'il faut être honnête.
13:21Le président et moi, nous nous sommes rencontrés,
13:23je lui ai expliqué pourquoi je ne pouvais pas rester au niveau du secrétaire exécutif.
13:28En réalité, j'étais déjà sortant du secrétaire exécutif.
13:31Depuis le président Bédié, j'étais sortant.
13:34Donc, quand ils m'ont nommé, ils ne m'ont pas consulté du tout.
13:37Ils m'auraient consulté avant, je leur aurais dit non, proposez quelqu'un d'autre.
13:41Il est bon, depuis les années que je suis au secrétaire exécutif,
13:44que l'on renouvelle les instances du parti et je souhaite qu'elles soient renouvelées.
13:50Si je réclame aujourd'hui un bureau politique, un congrès,
13:54c'est justement pour renouveler ces instances-là,
13:57qui sont vieilles depuis bientôt 10-15 ans.
14:01– Vous avez l'impression qu'on n'a pas été traité à la dimension de ce que vous représentez
14:06pour le PDC et RDA, à la dimension des sacrifices que vous avez dû consentir
14:10pour que ce parti puisse continuer de vivre,
14:14bien qu'il ait tangué à certaines périodes de la vie politique en Côte d'Ivoire ?
14:17– Non, pas vraiment, je ne dirais pas ça.
14:21Ce que je tiens à dire clairement, c'est que du vivant du président Bédié,
14:26nous partons pour faire un 13e congrès qui avait déjà une architecture connue.
14:33C'est-à-dire que nous allions dissocier le président du parti du candidat.
14:37Donc la notion même de candidat naturel disparaît.
14:41C'est une notion qui est acide, elle n'est pas écrite,
14:45mais comme jusque-là, on l'a toujours fait,
14:48là nous partions clairement pour dire,
14:50nous avons un président et nous avons une équipe dirigeante
14:53et nous aurons des candidats que nous pourrons départager lors de primaires,
14:58comme ça se fait à l'américaine.
15:02Ceux qui savent, il y en a beaucoup qui se taisent
15:06et qui font comme si ça n'existait pas.
15:09Moi je rappelle cela et je souhaite que cela se passe comme ça.
15:12Je l'ai dit au président quand nous sommes rencontrés,
15:15je pense que tu aurais dû faire des choses autrement parce que voilà.
15:18– Vous souhaitez donc qu'il y ait des primaires ?
15:20– Je suis très transparent sur ce sujet.
15:22– À la faveur de la prochaine convention,
15:23vous souhaitez que cela fonctionne comme des primaires ?
15:24– Oui et qu'il y ait plusieurs candidats
15:27et que ces candidats expriment leur vision, leur projet,
15:30arrivent à convaincre les militants, arrivent à convaincre les électeurs,
15:33parce que ce n'est pas que les militants,
15:35vous ne gagnez pas une élection avec vos militants,
15:37vous gagnez une élection face aux électeurs, face aux Ivoiriens
15:42et ceux-là, ils sont de tous bords, indépendamment des partis politiques.
15:48Au bout du compte, ce sont des électeurs de tel ou tel parti ou neutre
15:53qui vont vous élire, donc c'est cela qu'il faut convaincre.
15:56– Et vous pensez, Jean-Louis Billon, avoir la chance
15:59de convaincre les électeurs du PDCRDA
16:01de faire de vous le prochain candidat à la présidentielle du parti ?
16:04– Moi je pense que je suis…
16:05– C'est à quoi vos liens avec les militants aujourd'hui ?
16:07– Je suis celui qui suis le mieux outillé pour remporter l'élection demain.
16:11– Parce qu'on a vu les neuf délégués de Youpougon, quand vous y êtes passés,
16:14après, qui ont fait une communication pour dire qu'ils ne se reconnaissaient pas
16:18dans votre activité, vous trouvez que ce sont des manipulations ?
16:21– Oui, bien sûr, c'est une manipulation,
16:23une activité où je suis invité par la chefferie, par des clubs de soutien
16:28qui n'ont rien à voir avec le PDCI, ils ne se reconnaissent pas,
16:31forcément ils ne se reconnaissent pas, ils n'étaient pas concernés,
16:34donc ils peuvent toujours parler, ils ne sont pas concernés.
16:39– Certains disent que Jean-Louis Billon est en mission pour casser du PDCI-RDA
16:45en vue de faire la part belle, par exemple, au parti au pouvoir, le RHDP.
16:49Qu'est-ce que vous répondez à cela, Jean-Louis Billon ?
16:51– Si c'était le cas, ça aurait été fait depuis longtemps,
16:55si je me suis battu et que j'ai pris tous les coups que j'ai pris
16:58au niveau de mon entreprise et partout pour que le PDCI existe,
17:02je pense qu'on ne peut pas me dire que je suis celui qui fragilise le parti,
17:06bien au contraire, je crois qu'il y en a d'autres
17:07qui sont en train de fragiliser le parti,
17:09il y en a d'autres qui induisent le président du parti en erreur,
17:13qui lui font croire qu'il peut l'emporter, alors que moi je pense,
17:15en toute honnêteté, que lui ne peut pas remporter une élection
17:19en raison d'une absence trop longue du pays.
17:23Et quand le débat politique va commencer,
17:25il sera complètement exclu de ce débat politique
17:28parce que son absence prolongée va lui interdire de participer
17:32à certains sujets qu'il n'a pas vécus, qu'il n'a pas connus.
17:36– À partir du moment où le congrès a fait d'élu le président du parti,
17:40vous ne pensez pas qu'il faut faire confiance au vote,
17:43au suffrage des militants du PDCI ?
17:46– Pour diriger le parti, il n'y a pas de problème
17:49qu'il apporte quelque chose de nouveau au parti,
17:51pour être candidat, c'est une toute autre histoire.
17:54Je répète encore, Tidiane, pour qui j'ai beaucoup de respect,
17:58est parti en 2000, il revient en Côte d'Ivoire à partir de 2023,
18:04en 2022, il fait une visite, il repart, il revient en 2023, 23 ans.
18:10Quand il partait en Côte d'Ivoire, il y avait 18 millions d'habitants,
18:14il y en aura 30 là, dans quelques mois,
18:17ce n'est pas la même Côte d'Ivoire.
18:20Quand il partait, Yopougou avait 700 000 habitants,
18:22il y en a 2 millions aujourd'hui.
18:27Il n'a pas scolarisé d'enfants en Côte d'Ivoire,
18:31il ne peut pas parler aux Ivoiriens de l'éducation nationale,
18:34il ne s'est pas soigné en Côte d'Ivoire,
18:36il lui serait difficile de parler de santé en Côte d'Ivoire,
18:39il n'est pas contribuable en Côte d'Ivoire.
18:41Pour quelqu'un comme moi, me parler de fiscalité et d'économie,
18:44ce serait difficile entre nous.
18:47Donc je dis, au vu de tout ça, et je peux continuer encore et encore,
18:53la Côte d'Ivoire c'est quoi ?
18:55C'est des cœurs qui battent à l'unisson, c'est des vécus, des joies, des peines,
18:59il n'a pas connu Laurent Gbabo, président de la République,
19:02les dix années de refondation du FPI au pouvoir,
19:08méconnu pour lui, pour quelqu'un de notre génération,
19:12qui n'a pas connu des chapitres entiers de la vie ivoirienne,
19:17c'est difficile.
19:19Je pense que par décence, il ne devrait même pas être candidat.
19:22Je le dis en toute honnêteté,
19:23vous prenez une constitution comme celle des États-Unis,
19:25qui est la plus pragmatique,
19:27pour être candidat, il faut avoir vécu les quatorze dernières années dans le pays.
19:30Et c'est normal, c'est normal.
19:33Alors les jeunes vont vous dire,
19:35quand on avait nos joies,
19:38connaître la première qualification de la Côte d'Ivoire en Coupe du Monde,
19:41on n'était pas là.
19:42Voir le pays coupé en deux,
19:44avec toute la crise ivoirienne et tout ce que ça comporte,
19:47quand on va parler de réconciliation nationale, de tous ces sujets,
19:50il sera exclu.
19:52Donc soyons sérieux,
19:55je dis, le débat politique n'a pas commencé.
19:57Quand le débat politique va commencer,
20:00les lacunes seront trop importantes.
20:02– Mais c'est en ça qu'un candidat à une présidentielle a une équipe autour de lui,
20:05pour combler des lacunes s'il n'y a que l'ILIA.
20:08– On ne gère pas un pays par procuration.
20:11Ce n'est pas un dossier bancaire où vous acceptez le crédit à la fin.
20:14Non, encore une fois, c'est un véritable vécu.
20:18Et quand vous faites des propositions aux Ivoiriens,
20:20c'est parce que vous savez ce qui se passe,
20:22vous vivez, on ne vous raconte pas.
20:24Moi, on ne me raconte pas la Côte d'Ivoire, je la vis, je participe.
20:29Lui, je peux être dur, et je le suis parce que la politique se fait avec vigueur,
20:38il est obligé de s'entourer d'une bande d'européraux qui lui disent,
20:41il faut faire ci, il faut faire ça.
20:42Non, ça ne marche pas comme ça.
20:46– Effectivement, vous êtes un peu dur, on a l'impression que vous reposez…
20:49– Je suis dur avec son équipe.
20:50– Justement, qu'est-ce que vous reprochez à son équipe ?
20:52– Parce que cette équipe-là était absente de beaucoup de sujets,
20:56et cette équipe-là n'était pas au-devant des choses.
21:00Donc, elle induit le président en erreur.
21:03Malheureusement, quand, je vais vous raconter une histoire,
21:08quand il s'est agi de rouvrir la maison du parti,
21:10au moment les plus chauds de notre bataille politique avec le pouvoir en place,
21:17il a fallu rentrer… – Fatalison en 2020 ?
21:19– Oui, il a fallu rentrer en négociation.
21:22Et moi, je suis rentré en négociation pour qu'on puisse rouvrir la maison du parti,
21:25la nettoyer, la réparer pour que les militants viennent retrouver une maison
21:29qui soit digne de ce nom et qu'on puisse reprendre le travail.
21:32Mais quand j'ai cherché des gens pour m'accompagner,
21:35parmi ceux qui constituent l'équipe, ils se sont planqués.
21:40Ils se sont planqués.
21:41Ils ne vont pas venir bomber le torse devant moi aujourd'hui
21:43et me faire croire que c'est eux qui gèrent le parti
21:46et qui peuvent faire gagner le président. Voilà.
21:48– Il y a un vrai sentiment d'injustice qui vous traverse ?
21:52– Ce n'est pas vraiment de l'injustice.
21:56Je veux dire, encore une fois, la politique se fait avec une certaine vigueur.
22:00Et on ne peut pas se plaindre en injustice à chaque fois,
22:04en disant, bon, vous êtes un parti d'injustice.
22:06Je dis, on a été injustes envers d'autres personnes,
22:08et c'est pour ça que j'ai parlé de Ndiaye Kawé,
22:10et de toutes ces personnes qui ont fait de la prison pour le parti.
22:13Ce sont les personnes qu'il fallait honorer tout de suite
22:19et ces personnes semblent oublier.
22:22– Maurice Kakuki Kawé par exemple,
22:23qui était à la base candidat au dernier congrès,
22:27finalement semble être rentré dans les rangs.
22:30Il participe aux activités du parti, il ne se plaint pas.
22:34– Il s'est mis en retrait, il a pris beaucoup de coups.
22:36Je pense qu'il est surtout peiné.
22:40Même s'il ne le dit pas, je pense qu'il est peiné.
22:42Et moi, je le dis pour lui. Voilà.
22:44– Alors, moi, à vous entendre, là,
22:46on a l'impression que finalement, le PDCRDA va mal.
22:50– Non, en dehors de ça, il va bien, il va bien.
22:54Les militants sont là, par contre, encore une fois,
22:57il faut qu'il fonctionne comme un vrai parti politique.
23:00Est-ce que vous trouvez normal qu'entre décembre 2023
23:04et décembre 2024, on n'ait pas fait du bureau politique,
23:08avec un nouveau président ?
23:09– C'est quoi les raisons, selon vous ?
23:12– Mais parce qu'il est mal entouré.
23:14Il est mal entouré, c'est la première chose qui devait se faire, en lui disant…
23:17– Il a essayé de vous avoir dans son entourage,
23:19mais vous avez répudié visiblement.
23:21– Non, pas du tout.
23:21Moi, je n'ai dit pas en tant que secrétaire exécutif.
23:25– En qualité de vice-président, peut-être ?
23:28– Il ne m'a pas appelé pour me dire,
23:29oui, Jean-Louis, qu'est-ce que tu penses qu'on devrait faire à tel niveau ?
23:34Je lui aurais dit directement mon sentiment.
23:37Vous savez, j'ai le courage de mes actes, mes opinions, je ne suis pas…
23:41– Vous l'avez rencontré dernièrement, le président Tidjantian ?
23:43– Non, dernièrement, non.
23:45– Vous lui parlez régulièrement ?
23:46– Non.
23:48– Vous lui en voulez ?
23:49– Non, pas du tout.
23:50Je pense qu'il a sa manière de faire, c'est sa manière de faire.
23:55– Alors, que feriez-vous en face de l'absence du soutien de votre parti ?
24:00Si, à la fin de tout le processus,
24:02vous n'êtes pas désigné candidat du PDG…
24:04– On n'y est pas encore.
24:05– On n'y est pas encore, d'accord, mais on essaie de vous demander de vous projeter.
24:09Très tôt, très tôt, j'avais dit que si la convention était faite
24:14dans les règles de l'art, il n'y a pas de problème avec moi.
24:17Mais si jamais elle est faite avec certaines magouilles, distorsions,
24:22là je revois ma position, c'est clair.
24:25– Mais s'il y a une campagne claire qui trouve votre assentiment,
24:28que vous avez l'impression que toutes les règles sont bonnes, vous perdez ?
24:32– Pour que les règles soient bonnes, l'équipe qui a géré l'élection du président
24:39est récusée d'office.
24:41– Dans les millions, ça fait beaucoup de prédictions.
24:44Ça fait beaucoup de préalables.
24:45– Certes, certes, mais quand vous êtes candidat,
24:48vous participez à la commission électorale, c'est comme ça.
24:51J'ai été candidat à beaucoup d'élections,
24:54on en déplaise à certains, et je les ai toutes gagnées.
24:58– Alors, vous entrez au gouvernement…
25:00– Vous êtes en face de quelqu'un qui n'a jamais perdu.
25:04Chaque fois qu'un concurrent arrive en face de moi,
25:08il est en face de lui, un champion.
25:10– En 2012, vous sortez du gouvernement…
25:11– Mais c'est dur, c'est dur.
25:13– Enfin, en 2012, vous entrez au gouvernement en votre qualité de ministre de commerce,
25:17vous en sortez en 2017,
25:19à quelques encâbleurs de la présidentielle de 2020,
25:21vous annoncez votre candidature,
25:23et face à la figure tutélaire du président Bédié, vous vous retirez.
25:26Aujourd'hui encore, vous êtes candidat, c'est-à-dire que…
25:27– Alors non, non, non, il faut tout de suite corriger.
25:31– D'accord.
25:32– Je suis sorti du gouvernement en 2017,
25:34et nous sommes allés aux élections en 2020.
25:36À aucun moment, j'ai dit que j'étais candidat à l'élection de 2020.
25:40Aucun moment.
25:40Vous ne trouverez aucune trace de Jean-Louis Billon
25:44disant qu'il était candidat à l'élection de 2020.
25:46Donc, dans l'imagerie populaire, on a voulu faire croire que j'étais candidat.
25:51– Vous n'étiez pas candidat ?
25:52– Je n'étais pas candidat, je n'avais pas annoncé de candidature.
25:55Par contre…
25:55– Vous étiez candidat à l'investiture du parti ?
25:58– Non, non.
25:58Par contre, mon comportement, déjà sur le terrain,
26:02annonçait qu'il se pourrait que je sois candidat.
26:05Mais quand on m'a posé la question, j'ai dit,
26:08j'attends la position du président Bédié, et à ce moment-là, je me déterminerai.
26:12Quand je l'ai rencontré et qu'il m'a dit, je suis candidat,
26:16il n'y a pas eu…
26:16– Vous vous êtes retiré ?
26:18– Je n'ai pas eu besoin de me retirer, je n'y étais pas.
26:21J'ai simplement dit, moi j'avais l'intention de,
26:23mais à partir du moment où nous avons un candidat, il n'y a pas de problème.
26:27Mais il a dû annoncer, c'est intéressant votre question,
26:31parce que le président Bédié ne s'est pas considéré à ce moment-là
26:34comme le candidat naturel du parti.
26:38Il m'a appelé, il a appelé d'autres personnes pour leur dire,
26:41j'ai l'intention de, voilà.
26:43Donc le PDCI ne s'est pas levé pour dire,
26:46nous allons présenter le président Bédié, non.
26:48C'est lui qui a annoncé.
26:51– Très bien.
26:52Quelle est la lecture que vous faites aujourd'hui
26:54de la place du PDCI et RDA dans l'opposition ivoirienne ?
26:58– C'est un parti d'opposition, il faut arriver à convaincre
27:01beaucoup plus la jeunesse,
27:03parce que malheureusement le PDCI apparaît comme un parti de vieux.
27:07Nous nous sommes battus pour agénir le PDCI,
27:10et je pense que tout ce qui se passe au niveau du PDCI
27:14ne démontre pas une volonté de modernisation et de changer de logiciel.
27:18J'ai toujours dit, moi je suis pour un logiciel nouveau,
27:20un logiciel nouveau pas seulement en âge,
27:24mais aussi en vision, en gouvernance.
27:27C'est un tout autre programme que nous devons présenter
27:30pour convaincre les Ivoiriens.
27:32– Qu'est-ce qu'il faut pour convaincre les Ivoiriens
27:33justement en matière de programme Jean-Louis Billon ?
27:35Vous qui aspirez à être président de la République,
27:37vous l'avez dit, soit vous l'avez annoncé,
27:39ou ça va rentrer dans l'opinion, dans l'imagerie collective.
27:42On se dit Jean-Louis Billon veut vous diriger, pourquoi ?
27:45– Connaître les attentes des Ivoiriens et répondre à leurs attentes.
27:49C'est un vaste programme, croyez-moi.
27:51– Est-ce que vous avez un programme de gouvernement qui est déjà rédigé ?
27:55– Je travaille dessus depuis tellement d'années.
27:57– Il est prêt ?
27:57– Depuis la Chambre de Commerce.
27:59Non seulement il est prêt,
28:00mais les mises à jour sont faites régulièrement.
28:02Et j'ai une équipe blindée pour ça, voilà.
28:07– À partir de quand on aura quelques bribes comme ça
28:09de ce programme, de ce projet de société ?
28:11– Écoutez, il y a des parties et des candidats concurrents.
28:16On va attendre que tout le monde,
28:18que le paysage de la prochaine bataille soit connu
28:23pour commencer à vous exprimer cela.
28:26Et vous allez comprendre très vite que, comme je l'ai dit d'entrée de jeu,
28:31je pense être le mieux outillé.
28:32– Je vous avais posé cette question à la faveur d'une interview,
28:34je reviens là-dessus.
28:36Un monsieur comme Emmanuel Macron, son irruption sur la scène politique,
28:40il se présente en candidat indépendant.
28:43Là où on était habitué à avoir un candidat, un président de la République
28:46sorti de la gauche ou de la droite française,
28:49ou de l'extrême droite, c'est ce nom.
28:51Lui, il sort de tous ses blocs officiels.
28:56Il se présente en candidat indépendant
28:58et il finit par remporter l'élection présidentielle.
29:00Est-ce que vous pensez que c'est le genre de profil
29:03qui puisse marcher en Côte d'Ivoire ?
29:06– C'est possible, c'est possible.
29:08Je pense que les partis politiques ne séduisent pas comme autrefois.
29:13Ce n'est pas propre à la Côte d'Ivoire, c'est un phénomène mondial.
29:19Les pays où il y a un modèle de bipartisme tiennent mieux,
29:26on voit les États-Unis, Angleterre, le Ghana voisin, avec le NDC et le NPP.
29:33Donc là, on voit qu'il y a deux grands courants qui s'affrontent.
29:38Mais avec une multitude de partis comme les nôtres,
29:42les électeurs finissent par s'y perdre
29:44et ne savent pas faire la différence vraiment entre la droite et la gauche.
29:48Donc ce genre de profil finit par séduire.
29:50Et il y a eu des exemples, vous avez Aubénin Patrice Talon,
29:54avant lui il y a Iboni, il y a eu Atté Théaumali.
29:57Il y a des exemples sur le continent africain,
30:00avant de parler de la France et au niveau de la France.
30:04Dans l'Europe aussi, il y a eu des exemples.
30:07– Bien sûr.
30:08Alors, dans la perspective de ces élections,
30:10il y a quelques débuts de tractations en vue d'alliances.
30:14Au sein de la gauche ivoirienne, il y a quand même des rapprochements,
30:17là où les divisions étaient très exacerbées
30:19il y a quelques mois, quelques années.
30:21Aujourd'hui, il y a quand même quelques approches.
30:23Au niveau de la droite, vous l'avez dit vous-même à plusieurs reprises
30:26que le PDC et RDA, le RHDP sont des partis de droite.
30:29Est-ce que vous, vous vous êtes battu, on se souvient de 2018
30:34où il y a eu la rupture de bain entre le PDC et RDA et le RHDP,
30:38est-ce que vous êtes fermé totalement
30:41à un rapprochement entre ces deux formations politiques ?
30:44– Là où quelqu'un comme moi avait clairement marqué sa différence,
30:51c'est de ne pas voir le PDCI disparaître.
30:55Si on avait rejoint le RHDP, parti politique, le PDCI n'existait plus.
30:59Or, le PDCI reste et sera toujours le parti fondateur de la Côte d'Ivoire nouvelle.
31:04Ça fait partie d'un héritage et c'est pour ça que je me dis
31:07il faut que ce parti nous survive.
31:10Donc, le RHDP est constitué du RDR et d'autres partis.
31:15Mais nous étions en accord politique.
31:18C'est dire qu'on doit devenir un parti complètement nouveau
31:24qui a suscité un retrait de ma part et du président Bédié et d'autres.
31:32Si le RHDP est d'accord, pour revenir au PDCI, il n'y a pas de problème.
31:38C'est le PDCI qui doit être le parti de droite en Côte d'Ivoire.
31:44Je l'ai dit, j'avais même ironisé en disant,
31:49nulle part on a vu l'enfant demander au père de prendre le nom de l'enfant.
31:56C'était au RHDP de prendre le nom PDCI et nous continuons tous en PDCI.
32:01Bon, ils l'ont vu autrement et nous nous sommes séparés.
32:05Et si l'offre de l'ancienne mouture se présentait, RHDP, parti politique,
32:09PDCI, RDR, parti politique, accord politique pour une alliance,
32:13ça pourrait marcher ou pas du tout ?
32:15Je ne peux pas vous dire. Il y a des égaux à gérer.
32:22Si le RHDP veut rejoindre le PDCI et que ce soit moi le candidat, il n'y a pas de problème.
32:27Très bien.
32:28Nous gagnons ensemble.
32:29Mais par contre, s'ils nous rejoignent et nous proposent un autre candidat,
32:33ça risque de poser problème.
32:35D'accord, très bien.
32:36Avec la partie de gauche, le PPACI, le COGEP de Charles Bleugoudet,
32:40le PPACI du président Laurent de Badebaud, le MGC de la première dame Simone Yves Badebaud,
32:47il est possible que le PDCI et le RDA puissent faire un rapprochement,
32:51une alliance avec ces parties ?
32:53Pour remporter une élection, oui, on l'a déjà fait.
32:56Donc une alliance électoraliste ?
32:58Oui, une alliance électoraliste, c'est toujours possible.
33:00On l'a déjà fait.
33:01Au moment des législatives, nous l'avons fait.
33:04Donc c'est possible.
33:05Mais arrivé à l'Assemblée, nous avons deux groupes parlementaires différents.
33:11Donc ça veut dire qu'il y a vraiment deux idéologies différentes.
33:16Donc ce sera la même chose si jamais il y a une alliance électoraliste.
33:21Mais par contre, c'est celui qui a la majorité qui donne les pulsions, la locomotive.
33:29Alors Jean-Louis Billon, les trois derniers présidents de la Côte d'Ivoire sont issus,
33:33les quatre derniers sont issus de presque la même génération,
33:36à commencer par le président Henri-Colin Bédié,
33:38suivi du général Robert Guéhy, qui n'est plus de ce monde,
33:40ainsi que le président Bédié, le président Laurent Gbabo,
33:43aujourd'hui le président Rotara.
33:45Les jeunes du personnel politique en Côte d'Ivoire comme vous,
33:48vous êtes fatigués de jouer les seconds rôles.
33:50C'est quoi votre vœu pour 2025 ?
33:52Que les LDR se retirent ?
33:55Oui, bien sûr.
33:56Ou vous vous faites partie de ceux qui disent qu'il faut qu'ils compétissent
33:59et puis le meilleur l'emporte ?
34:01Je préférerais qu'ils se retirent.
34:03Maintenant, ils ont le droit de se présenter et s'ils se présentent, il n'y a pas de problème.
34:07Vous les aviserez ?
34:08Ce n'est pas qu'on avisera, on sera obligés de se combattre.
34:13Et puis voilà, et que le meilleur gagne.
34:14Mais vous souhaitez qu'ils se retirent ?
34:16Ce serait mieux, en toute honnêteté, ce serait mieux.
34:19Pourquoi ?
34:21Mais parce que c'est une nouvelle génération qui arrive au pouvoir
34:27et qui gère le futur des plus jeunes.
34:32Donc, ce que je vais dire est peut-être triste à dire,
34:37mais quand vous êtes au soir de votre vie, ne gérez pas le futur des autres.
34:44Je préfère gérer, moi, le futur de mes enfants et de mes petits-enfants
34:48et ne pas voir quelqu'un qui a géré mon futur et celui de mes enfants à ma place.
34:54Vous rétorquez que Joe Biden, qui est de leur génération, gère les Etats-Unis d'Amérique.
34:59Donald Trump qui a appelé à l'européen, c'est presque dans la même tranche d'âge.
35:04Je vais vous dire, nous, nous avons 70 à 80 % de la population qui a moins de 30 ans.
35:10Ce n'est pas pareil.
35:12Les pays européens, les pays occidentaux ont une espérance de vie qui va au-delà des 80 ans.
35:18Donc, la pyramide des âges est beaucoup plus âgée.
35:22Donc, il peut avoir un âge à la retraite plus vieux et tout.
35:26Mais en ce qui nous concerne, la dynamique doit être beaucoup plus rapide.
35:30Justement, nous sommes dans une situation où, sur le continent africain,
35:35c'est le continent le plus jeune qui est géré par le personnel politique le plus âgé.
35:40Il faut que ça change un peu.
35:41– J'en ai bien envie que vous nous donniez les réponses à nos internautes.
35:46Comment vous avez jugé le processus, cette partie du processus électoral
35:51concernant la révision de la liste électorale ?
35:55– Bon, je vais vous dire, pour la révision de la liste électorale,
36:00pour l'identification des populations,
36:02je regrette que ça ne se fasse pas de façon continue.
36:06Majorité sonnante, vous êtes inscrit sur la liste électorale.
36:10Ça doit être automatique.
36:12Et pouvoir faire sa carte d'identité, son permis de conduire
36:15sur l'ensemble du territoire national, quand on est en âge de le faire.
36:21Et qu'on a son permis.
36:22Pas venir faire la queue à Abidjan dans un office et tout ça.
36:27Non, il faut qu'on se modernise.
36:29Voilà.
36:30– Très bien.
36:30À présent, vous allez répondre aux questions de nos internautes.
36:33Ce sera juste après ceci.
36:35– La première question d'internaute est une question de Ake François
36:43qui dit pourquoi ne vous proposez-vous pas aux côtés de Thiam
36:48pour vous donner plus de chances de remporter les élections présidentielles ?
36:53– Oui, je n'ai pas de problème.
36:55Il peut se mettre à mes côtés et on aura plus de chances de l'emporter.
36:58– Ce que suggère l'internaute, c'est l'inverse.
37:00– Oui, justement.
37:03Si je me mets à ses côtés, je pense qu'on perdra ensemble.
37:07Mais lui, s'il se met avec moi, on gagnera ensemble.
37:10Ce n'est pas la même chose.
37:11Parce que celui des deux qui connaît bien le pays, c'est moi.
37:15– Très bien. Prochaine question.
37:19Gouémariste Stéphane qui dit quelles sont les chances de Jean Lubion
37:22à la présidentielle sans le PDCI-RDA ?
37:25C'est vrai que beaucoup d'Ivoriens se posent cette question.
37:28– La question, c'est quelles sont les chances du PDCI-RDA à l'emporter ?
37:32– Non, la question est bien précise.
37:34– Mais moi, je reformule la question.
37:36Quelles sont les chances du PDCI-RDA à l'emporter ?
37:38Je pense que le PDCI avec le bon candidat, à savoir Jean Lubion,
37:44pas à l'emporter.
37:45Le PDCI sans le bon candidat, ce sera difficile.
37:50– Est-ce que vous pensez que si vous n'avez pas un appareil,
37:52vous n'avez pas le PDCI-RDA ou toute autre formation politique,
37:54vous avez des chances de remporter une élection présidentielle ?
37:57– Mais vous l'avez dit vous-même, il y a des exemples.
38:00– Pas encore en Côte d'Ivoire.
38:01– Au moment où nous sommes en train de parler,
38:02peut-être qu'il y en a un qui se prépare en douce,
38:05avec son système, et qui pourra l'emporter.
38:08Il ne faut pas sous-estimer cela non plus.
38:12Et je pense qu'aujourd'hui, ce qu'attendent les Ivoiriens,
38:16c'est vraiment le projet de société,
38:18et voir la personne qui va pouvoir les séduire,
38:22prendre des engagements pour cela.
38:25Le parti politique, c'est une machine
38:27qui vous assiste dans les bureaux de vote et tout ça.
38:29Mais aujourd'hui, ça se crée.
38:30On a vu, vous savez, le nombre d'indépendants qui ont emporté
38:33au niveau des législatives et des municipales,
38:36ils sont de plus en plus nombreux chaque année.
38:38Donc il y a quand même une tendance.
38:40– Très bien.
38:41On poursuit avec les questions de nos internautes.
38:44Sylvie Mustapha, pourquoi n'avez-vous pas été candidat
38:47à la convention contre Tidjantia ?
38:48Bon, la convention n'est pas encore…
38:50La date de la convention n'est pas encore venue.
38:52– Oui, il n'y a pas de convention.
38:52– Donc on attend la date ?
38:54– Non, peut-être que la personne pensait au Congrès.
38:56– Au Congrès, peut-être ?
38:57– Peut-être que la personne pensait au Congrès.
38:59Pourquoi je ne me suis pas présenté comme président du parti ?
39:05Mais encore une fois…
39:05– Ça ne vous a pas intéressé ?
39:06– Non, ça ne m'a pas intéressé parce qu'il faut être logique.
39:09On ne peut pas dire qu'il faut dissocier le président du candidat
39:13et vouloir se présenter comme président.
39:15Si je m'étais présenté comme président du parti,
39:17je ne serais pas candidat.
39:18– Bien sûr.
39:20– Là, c'est vraiment clair là-dessus.
39:23Parce que certains ont dit, il faut te présenter.
39:25Je dis, non, je ne me présente pas.
39:26Moi, je veux être candidat.
39:27Je ne veux pas être président du parti,
39:28je veux être président de la République.
39:29C'est deux choses différentes.
39:30Vous savez, le président du parti démocrate aux États-Unis, il existe.
39:34Le président du parti républicain, il existe.
39:35Mais ce n'est pas ceux-là qui sont candidats à la présidence de la République.
39:39C'est ça, gérer un parti de façon moderne.
39:41– Après, c'est une question d'interprétation des textes aussi du parti.
39:46– Oui, non, mais même dans les textes, ça n'existe pas.
39:48– D'accord, très bien.
39:49On poursuit avec la question de nos internautes.
39:51Cette fois-ci, c'est Kwame Sylvib.
39:53Êtes-vous un militant du PDC-IRDA, frustré ou incompris ?
39:59– Non, frustré, non.
40:01Franchement, comme je dis, j'ai le courage de mes actes et de mes opinions.
40:04Donc, toute la friture qu'il peut y avoir autour en disant
40:08« il est comme ci, il est comme ça », ça ne m'émeut pas du tout.
40:11Incompris, c'est possible.
40:13Mais il faudrait peut-être plus m'écouter et plus me lire.
40:18Parce que franchement, s'il y en a un qui est constant depuis des années, c'est bien moi.
40:23– La toute dernière question d'internaute nous dit
40:27« Pourquoi pensez-vous que vous êtes l'homme qu'il faut au PDC-IRDA ? »
40:30Une question de Mamadou Diakité.
40:32– Comme je dis, parce que je m'y prépare depuis pas mal d'années,
40:35mon cursus politique parle pour moi-même.
40:38J'ai commencé par être maire, président de la chambre de commerce.
40:41Donc, le volet gestion d'une commune, gestion de la chose économique,
40:49gestion du législatif, expérience gouvernementale, gestion régionale,
40:58qu'est-ce qui me reste ?
41:00Le seul poste, c'est celui du président.
41:02– Alors, une toute dernière question exceptionnellement,
41:04la dernière question nous dit « Que reprochez-vous exactement à Thidiane Thiam ? »
41:09au président du PDC-IRDA.
41:10– Alors, je dirais tout simplement de ne pas écouter tout le monde.
41:19Il faut écouter toutes les tendances dans un parti.
41:21Et c'est pour ça que je dis, il aurait fallu faire très tôt le bureau politique
41:27pour qu'il exprime sa vision et qu'il écoute ce que les militants avaient à lui dire.
41:35– Alors, nous sommes au terme de cet entretien.
41:37Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir répondu à toutes nos questions sans réserve ?
41:42– Je pense que oui, en tout cas celles qui m'ont été posées.
41:46– Est-ce qu'à la faveur de la campagne électorale,
41:47quelque chose qui va se passer entre tout ce temps-là, entre ces 11 mois,
41:51est-ce qu'on est sûr de vous avoir dans le peloton de tête
41:54si votre candidature est validée par le Conseil constitutionnel ?
41:58– Je vous ai dit que je me présentais pour gagner,
42:00donc j'ai la ferme intention de l'emporter.
42:02– Merci beaucoup Jean-Louis Bion d'être venu sur le plateau de « Sans réserve ».
42:05– Merci. – Merci beaucoup.
42:06Merci à vos chers téléspectateurs et internautes de nous avoir suivis.
42:09C'est la fin de ce numéro de « Sans réserve ».
42:10Je vous souhaite de passer une excellente soirée sur la nouvelle chaîne Ivoirienne.

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