• il y a 5 mois
La baisse des prix dans l’alimentaire joue l’Arlésienne ; le consommateur ne voit toujours rien venir. Tout commence à l’automne 2021 lorsque les prix commencent à s’envoler pour aboutir à une augmentation générale de plus de 20% en deux ans et demi. Au regard de la dynamique qui prévalait jusqu’alors, ils ont dévié d’environ 16% par rapport à leur tendance, frappant durement les portefeuilles des ménages, dont les revenus n'ont pas suivi. [...]

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00:00 [Générique]
00:09 Les baisses des prix dans l'alimentaire jouent l'art lesiennes.
00:13 Le consommateur ne voit toujours rien venir.
00:16 Tout commence à l'automne 2021, lorsque les prix commencent à s'envoler pour aboutir à une augmentation générale de plus de 20% en deux ans et demi.
00:25 Au regard de la dynamique qui prévalait jusqu'alors, ils ont dévié d'environ 16% par rapport à leur tendance,
00:31 frappant durement le portefeuille des ménages dont les revenus n'ont pas suivi.
00:36 Nul échappatoire possible.
00:38 La hausse touche tous les produits du quotidien avec peu de possibilités de report pour limiter la facture.
00:44 Une véritable bombe sociale forçant le gouvernement à précipiter les négociations commerciales entre industriel et grande distribution.
00:53 Le raisonnement est simple. Le boom des prix alimentaires est lié à l'explosion des coûts des matières premières agricoles et énergétiques
01:00 qui a suivi le rebond de l'activité post-Covid et le déclenchement du conflit en Ukraine.
01:05 La fin de la crise sanitaire, l'acclimatation des marchés à un contexte géopolitique durablement tendu ont depuis inversé la vapeur.
01:13 Les cours des principales matières premières agricoles se sont étendus, tout comme celui du pétrole, du gaz et de l'électricité,
01:20 qui représentent une part non négligeable des intrants des agriculteurs, d'autant que les prix des engrais leur sont liés, mais aussi des industriels.
01:28 Autant de baisses qui doivent être le plus rapidement possible répercutées dans les rayons.
01:33 C'est ici que les difficultés commencent.
01:36 Premier écueil, la détente des cours est à relativiser.
01:39 Par rapport à une année 2022 en norme, ils sont en être plis pour le blé ou le maïs par exemple,
01:44 mais ils restent nettement au-dessus de leur niveau de 2020 ou d'avant Covid, sans espoir d'un retour au niveau précédent à court terme.
01:52 Au contraire, les premières prévisions du ministère américain de l'Agriculture concernant les récoltes de céréales pour la campagne 2024-2025 sont médiocres, de quoi soutenir les cours.
02:04 Le pétrole et par extension l'énergie se retrouvent dans la même configuration.
02:08 Il faut donc s'attendre à un refus limité des prix agricoles à la production en France, c'est-à-dire en sortie de ferme,
02:14 d'autant que la colère des agriculteurs et leurs revendications autour de leurs revenus mettent la pression.
02:20 C'est un signe. Les prix agricoles augmentent à nouveau depuis la fin de l'été 2023.
02:25 Compte tenu des effets de base, ils sont en recul sur un an, mais ils devraient remonter d'ici la fin de l'année.
02:31 La facture pour les industriels de l'agroalimentaire va donc s'alléger, mais pas autant qu'espéré.
02:37 En outre, il y a un loin entre la fourche et la fourchette.
02:40 L'analyse ne peut se limiter au seul coût des matières premières brutes qui représentent entre 30 et 35% du chiffre d'affaires des professionnels de la transformation.
02:48 Deux autres paramètres sont à intégrer dans l'équation.
02:51 Le premier, l'évolution des salaires. Ils sont sur une pente croissante.
02:56 C'est la suite logique d'une inflation générale qui s'est longtemps enquistée entraînant plusieurs revalorisations du SMIC et des salaires qui y sont liés.
03:03 Ce à quoi s'ajoutent les difficultés de recrutement qui poussent les rémunérations à l'embauche à la hausse.
03:10 Le soufflet devrait retomber un peu, mais le poids des frais de personnel ne s'allègera pas pour autant.
03:16 Second paramètre, les comportements de marge.
03:19 Profitant du contexte, certains industriels ont fait passer des hausses de tarifs au-delà de l'augmentation de leurs coûts et disposent d'un peu de latitude pour ajuster leurs prix.
03:28 Mais elle a déjà été en partie consumée. Surtout, un retour à la cage départ du taux de marge des industriels est peu probable,
03:35 ni même souhaitable pour l'état de santé d'un tissu économique essentiellement composé de PME.
03:41 Autant dire que le potentiel de baisse des prix à la production des IAA est réduit.
03:46 D'ailleurs, à peine entamé, leur repli s'est déjà stoppé.
03:50 Les négociations commerciales annuelles qui concernent uniquement les produits de marque nationale entre les industriels et la grande distribution le confirment.
03:58 Elles se sont conclues sur une augmentation d'environ 1%.
04:02 C'est beaucoup moins que les années précédentes, mais c'est une hausse quand même.
04:06 Quant aux distributeurs, leur taux de marge est déjà comprimé.
04:10 Ce à quoi s'ajoute les rigidités réglementaires issues des différentes évolutions de la loi Galim, notamment le relèvement du seuil de revente à perte ou l'encadrement des promotions.
04:20 Bref, moins violente, la hausse des prix alimentaires à venir n'en continuera pas moins de peser sur le budget des ménages.
04:27 [Musique]

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