Christelle Ballestrero répond aux questions des téléspectateurs sur le bruit et l'audition. En effet, le bruit a un impact sur notre santé et chaque palier de décibels augmente les risques de maladies cardiovasculaires.
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00:00 - Allez Christelle, place à la santé, vous allez répondre aux questions de nos téléspectateurs autour de l'oreille.
00:06 De l'audition, on est d'accord. - Du bruit.
00:08 - Depuis que nous avons déménagé dans un appartement qui est proche d'une route bruyante,
00:12 j'ai l'impression d'être de plus en plus fatiguée. Quels sont les risques réels pour ma santé ?
00:15 Très bonne question intéressante de Sandra qui habite à Pontoise.
00:18 - Oui, c'est tout à fait possible. Je ne vais pas du tout être rassurante.
00:22 Sandra, on sait que le bruit a un impact déjà sur l'irritabilité, sur l'insomnie, sur la fatigue,
00:27 sur même des troubles dépressifs, mais de nouveaux travaux publiés par l'association américaine du coeur
00:33 vont beaucoup plus loin. Ils montrent clairement qu'il y a un lien entre le bruit et le risque d'accident cardiaque,
00:40 d'insuffisance cardiaque et même de diabète. Pour chaque tranche supplémentaire de 10 décibels,
00:48 le risque de développer une maladie cardiovasculaire augmente de 3,2%.
00:53 C'est-à-dire qu'on arrive vraiment à chiffrer cet impact. - Parlez moins fort !
00:57 - Je parle très fort. - Mais non, mais si les décibels ce n'est pas bon, parlez moins fort !
01:01 - Je n'ai pas d'humour. - Ce n'est pas grave.
01:03 - Alors, ce qu'on peut dire c'est qu'effectivement Sandra n'est pas la seule dans cette situation.
01:08 Rien qu'en Ile-de-France, 90% des habitants, soit 9 millions de personnes, sont soumis à des niveaux sonores
01:14 supérieurs aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé.
01:18 Alors, que peut-on faire ? Pas grand-chose, il faut faire attention aux autres risques de maladies cardiovasculaires.
01:24 Voilà, de ne pas cumuler les facteurs de risque. Faites attention, faites du sport, dormez bien.
01:28 Essayez de bien dormir même s'il y a du bruit. Faites attention à votre alimentation pour limiter ces risques cardiovasculaires.
01:34 - Moi, quand j'allais à l'époque, maintenant je suis trop vieux, mais quand j'allais en boîte, j'y allais avec des bouchons d'oreilles.
01:38 Alors, tout le monde rigolait, mais en même temps j'ai eu raison. - Bien sûr.
01:41 - Merci Christelle. Est-ce que l'augmentation du nombre de voitures électriques a un impact sur la mesure de la pollution sonore en ville ?
01:47 C'est Ismaël, qui habite à Blagnac, qui vous pose cette question.
01:49 - Et bien, d'après vous ?
01:50 - Euh... Bah oui. - Non.
01:53 - Ah bon ? - Très peu. En fait, très peu.
01:55 - Bah, les voitures électriques, c'est pas vous ?
01:56 - Eh bien non, parce qu'en fait, on sait maintenant qu'au-dessus de 30 km/h, le bruit émis par les voitures,
02:02 c'est le contact entre les pneus et la surface de la route.
02:06 Donc en fait, effectivement, on n'aura pas vraiment un intérêt à voir ce changement uniquement pour la pollution sonore.
02:13 Je parle pas de la pollution atmosphérique. Ce qu'il faut, c'est réduire la vitesse, parce que ça, ça marche.
02:17 Construire des murs anti-bruits, développer des surfaces qui seront anti-bruits,
02:21 et bien sûr, les transports en commun et le vélo, parce que la boucle est bouclée, c'est bon pour le cœur.
02:25 - Chaque matin, mon mari mastique ses céréales... Pardon.
02:29 Je découvre la question. Mastique ses céréales du petit-déj.
02:31 Ce bruit est devenu tout simplement insupportable pour moi.
02:34 Je suis obligé de sortir de la pièce. Comment l'expliquer, Rose de Coutances ?
02:37 Bah dis donc, le mari de Rose, il doit sacrément mastiquer, parce que...
02:40 Au point qu'elle sorte de la pièce...
02:42 - Mais vous supportez ces...
02:44 - Non, c'est insupportable.
02:46 - Non, ça, ce sont des bruits. Mais vous savez, il y a une réalité.
02:50 C'est-à-dire qu'une véritable angoisse, c'est un véritable problème qui peut gêner dans le quotidien.
02:54 On appelle ça la misophonie, qui se caractérise par une véritable aversion à certains bruits produits par les autres.
03:02 Et ça n'a rien à voir avec l'hyperacousie.
03:05 Vous savez qu'on ne supporte pas les sons, parce que c'est une sensibilité accrue à certaines fréquences.
03:10 Alors, explication, pourquoi on est concerné par la misophonie ?
03:14 Eh bien, parce qu'on est anxieux.
03:16 Des travaux ont montré qu'en fait, il y a un lien entre l'anxiété et l'insupportable,
03:21 c'est-à-dire devoir vivre au quotidien avec les bruits générés par les autres.
03:25 Donc en fait, c'est une zone du cerveau qui est hyper sollicitée, contrairement à d'autres,
03:31 et qui provoque cette irritabilité, ce dégoût même.
03:35 Donc, la prise en charge, c'est quoi ?
03:37 Eh bien, c'est la prise en charge de l'anxiété avec la psychothérapie, etc.
03:40 Donc ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas le seul, Ismaël, dans ce cas-là.
03:44 D'accord, ou bien vous passez au yaourt, ça fait moins de bruit, Ismaël.
03:47 Le yaourt, moins de bruit, d'accord.
03:49 Merci beaucoup Christelle.