La fuite en avant de la dette sociale

  • il y a 4 mois

Tous les matins après le journal de 8h30, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son «Voyage en absurdie», du lundi au jeudi.
Retrouvez "Voyage en absurdie" sur : http://www.europe1.fr/emissions/chronique-en-absurdie

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Transcript
00:00 Emmanuel Ducrox, en ce moment se déroule à l'Assemblée une commission d'enquête sur l'augmentation de la dette publique depuis 2017,
00:06 depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir.
00:08 Commission présidée par le LR Philippe Juvin.
00:11 Au fil des travaux, on découvre que la dette n'est pas notre seul problème,
00:14 la dette publique, il y a aussi la dette sociale qui est en train de se creuser à vitesse grand V
00:18 et on ne sait pas comment y faire face.
00:19 C'est l'histoire d'une fuite en avant qui est racontée dans les colonnes de l'Opinion par mon excellent confrère Marc Vignot aujourd'hui,
00:24 après l'audition hier du président du conseil d'administration de la caisse d'amortissement de la dette sociale, la CADES.
00:29 Alors je ne sais pas si nos auditeurs sur Europe 1 savent ce qu'est la CADES,
00:32 c'est un organisme qui est né en 1996 pour éponger la dette de la sécu,
00:37 une dette qui n'aurait jamais dû exister.
00:39 Bah oui, la sécurité sociale, elle matérialise la solidarité entre les Français,
00:43 ses dépenses sont des dépenses courantes, pas des dépenses d'investissement
00:46 et donc elle ne devrait pas avoir à s'endetter pour assurer les prestations sociales.
00:49 - Mais s'endetter, elle le fait allègrement.
00:51 - Et bien oui, c'est le coup de notre modèle social et de notre état providence.
00:54 La sécu et ses différentes branches, la maladie, la famille, la retraite, etc.
00:58 dépensent plus que leurs recettes et c'est ainsi que la dette sociale s'est enquistée en France.
01:03 Alors en 1996, il y avait 65 milliards de francs de dette sociale,
01:07 c'était un tel marasme à l'époque qu'Alain Juppé, Premier ministre,
01:10 avait créé un organisme pour éponger cette dette sociale, la CADES donc,
01:14 et puis l'impôt qui allait avec, qu'on appelait la CRDS,
01:17 la contribution au remboursement de la dette sociale qui existe toujours d'ailleurs.
01:20 Ça devait être rapide, en 2009 ça devait être plié,
01:23 la CADES devait avoir remboursé les dettes et disparaître.
01:26 Et bien figurez-vous que 30 ans après, la CADES, la CRDS sont toujours là
01:30 et la dette sociale, elle, s'est démultipliée.
01:33 - Alors ce qui se dessine au cours des auditions, c'est qu'on n'est pas prêt de s'en débarrasser.
01:36 - Et bien non, avant le Covid, on avait l'espoir de voir cette dette sociale épongée,
01:40 peut-être en 2024, aujourd'hui.
01:41 Ce sont des espoirs qui ne sont aujourd'hui plus que de lointains souvenirs,
01:45 le déficit de la branche maladie s'aggrave avec le vieillissement de la population
01:48 et l'État ne parvient pas à redresser la barre.
01:51 Il stocke toujours, toujours plus de dettes dans la CADES.
01:53 A fin 2023, il lui restait, tenez-vous bien, 145 milliards d'euros de dettes à rembourser.
01:59 Et ça n'est pas fini, parce que selon le Haut Conseil du financement de la protection sociale,
02:03 60 milliards devraient encore s'accumuler d'ici à 2027.
02:06 Le remboursement de cette dette, c'est une tâche de scisif, le fardeau est toujours plus lourd.
02:10 Et aux dernières nouvelles, la CADES est supposée fermer ses portes définitivement en 2033.
02:15 Personne n'y croit, c'est le provisoire qui dure.
02:18 - Mais que faire alors ?
02:19 - Les pilules vont être amères, les spécialistes alertent.
02:21 Il faut d'urgence redresser les comptes et cesser de faire du social à crédit.
02:27 Deux solutions, on ne s'exclut pas à un prélevé plus sur les entreprises et les ménages,
02:31 ou alors, et bien rembourser moins, donner moins de prestations sociales.
02:35 Dans les deux cas, des mesures extrêmement impopulaires, ça va être très très dur à avaler,
02:39 mais une prise de conscience s'impose.
02:41 Si on ne veut pas planter la sécu,
02:43 nous devons collectivement cesser d'exiger d'elles qu'elles vivent au-dessus de ces moyens.
02:46 - Voilà, papier à lire donc dans votre journal, l'opinion Emmanuel Ducroix,
02:49 Signature Europe 1 Mercier Manuel 8h50

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