Emmanuel Macron en Nouvelle-Calédonie: "Un acte de courage et de contact", pour Antoine Armand (Renaissance)

  • il y a 4 mois
Emmanuel Macron s'est envolé pour la Nouvelle-Calédonie ce mardi soir pour "y installer une mission", d'après la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot. Selon son entourage, le chef de l'État se rend sur place pour "écouter, échanger, discuter avec les élus calédoniens", mais aussi pour "soutenir les Calédoniens et les forces de sécurité intérieure qui sont mobilisées pour rétablir l'ordre républicain"

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Transcript
00:00 On n'a jamais voulu passer en force.
00:02 C'est comme ça que ça a été perçu sur place.
00:04 C'est le sens du déplacement du Président.
00:06 Le premier sens, c'est que c'est un acte de courage et de contact.
00:08 Rappelez-vous, après les Gilets jaunes,
00:10 au moment de la réforme des retraites,
00:12 au moment de la crise agricole,
00:14 le Président a toujours été au contact.
00:16 Au contact de ceux qui exprimaient de la colère.
00:18 Après avoir déclenché lui-même les colères.
00:20 Parfois de manière difficile, mais il a toujours été au contact.
00:22 Et puis la deuxième signification, c'est ce que vous venez de dire.
00:24 C'est que c'est ce que nous répétons depuis le début,
00:26 depuis 2017.
00:28 La révolution est politique et dans les mains des acteurs locaux.
00:30 Pourquoi on a pris ce projet de loi ?
00:32 Parce que c'était à l'issue d'un très long processus,
00:34 après les trois référendums,
00:36 après le constat qu'il n'y avait pas d'accord politique local.
00:38 Donc le Président de la République
00:40 vient aussi redire aux acteurs locaux
00:42 que politiquement,
00:44 si un accord local est trouvé,
00:46 nous sommes prêts au niveau national à le reprendre.
00:48 C'est aussi une nouvelle voie.
00:50 Mais on peut tout régler comme ça en 24 heures ?
00:52 Il vient donner une impulsion.
00:54 C'est le Président de la République.
00:56 Il vient donner le soutien de la nation à la nouvelle qualité de vie.
00:58 Mais si personne ne vient le voir,
01:00 il débarque à Nouméa.
01:02 Mais si les indépendantistes et élus
01:04 ont des raisons, parfois même de sécurité,
01:06 parce que certains n'ont pas envie de mettre leur vie...
01:08 Je rappelle qu'il y a eu des morts là-bas.
01:10 On a assassiné à l'époque
01:12 un leader indépendantiste
01:14 au moment des accords dans les années 80.
01:16 Donc s'il arrive sur place
01:18 et que c'est la politique de la chaise vide,
01:20 ça va faire pchit.
01:22 Il n'y aura pas de politique de la chaise vide.
01:24 Emmanuel Macron était l'année dernière
01:26 en Nouvelle-Calédonie. Il y a eu un dialogue extrêmement franc
01:28 avec des parties prenantes.
01:30 C'était avant ces 9 jours de chaos.
01:32 Des acteurs qu'il connaît extrêmement bien,
01:34 et c'est aussi pour ça qu'il y retourne personnellement
01:36 le Président de la République, pour aussi écouter
01:38 quelles sont les propositions.
01:40 Quand on est un responsable politique néo-calédonien,
01:42 il ne suffit pas de s'opposer à des projets de loi
01:44 qui viennent simplement constater qu'il n'y a pas eu d'accord local.
01:46 Il s'agit aussi de faire des propositions.
01:48 Et donc le Président de la République vient donner une impulsion,
01:50 dire que nous sommes toujours prêts
01:52 à l'accord politique local qui pourrait émerger
01:54 de cette situation, mais que nous sommes aussi là
01:56 pour prendre nos responsabilités.
01:58 Premièrement qu'on ne cèdera jamais face aux émeutiers,
02:00 et deuxièmement que non, la nation ne se résout pas
02:02 au fait que 20% du corps électoral
02:04 est aujourd'hui exclu du suffrage
02:06 en Nouvelle-Calédonie.
02:08 Il y a Édouard Philippe qui vous fait un peu la leçon,
02:10 l'ancien ministre d'ailleurs, qui faisait partie
02:12 des trois, l'ancien Premier ministre, qui avait prévenu
02:14 le chef de l'État. Voilà ce qu'il dit
02:16 aujourd'hui. Édouard Philippe,
02:18 il était en déplacement dans le sud-ouest du côté du
02:20 Pays Basque. Il estime que là, il faut
02:22 que les réponses d'Emmanuel Macron soient
02:24 à la hauteur de la situation, situation
02:26 qu'il qualifie de triste et dangereuse.
02:28 Et derrière, il ajoute, la France a une relation
02:30 compliquée à son histoire coloniale, elle a une possibilité
02:32 de trouver une solution originale, même
02:34 si c'est plus difficile qu'il y a trois
02:36 mois. Donc les annonces seront à la hauteur de la situation.
02:38 Il ne faut pas que le chef de l'État se rate.
02:40 Il faut mettre le référendum sur pause,
02:42 enfin pas le référendum, la loi électorale sur pause.
02:44 Il faut mettre sur pause cette loi électorale ?
02:46 Mais d'abord, ça dépendra des discussions qui vont avoir lieu
02:48 dès que le président de la République...
02:50 Pour entamer même ces discussions, il faut bien un geste.
02:52 Mais pour entamer, le geste, il est là.
02:54 Le geste, c'est le déplacement du chef de l'État qui se rend
02:56 en Nouvelle-Calédonie et qui vient voir
02:58 lui-même l'ensemble des forces politiques.
03:00 L'ensemble des forces politiques du pays.
03:02 Et qui va écouter, pendant 24 heures,
03:04 quelles sont les options des uns et des autres.
03:06 Mais le président de la République, il a toujours pris ses responsabilités.
03:08 C'est-à-dire que si au bout de 24 heures,
03:10 personne n'a fait de proposition,
03:12 si au bout de 24 heures, chacun compte sur son voisin
03:14 pour régler la situation...
03:16 Alors qu'on dit qu'il faut... C'est le temps long en Nouvelle-Calédonie.
03:18 Bien sûr qu'il y aura un temps long.
03:20 Et qu'il y a des questions économiques, malheureusement,
03:22 qui se posent à nouveau après les dégradations.
03:24 Qu'il y a des questions politiques qui se posent.
03:26 Mais la volonté de faire du consensus
03:28 et de trouver une solution au dégel du corps électoral,
03:30 on a besoin de la voir chez tous les participants.

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