• il y a 6 mois
Avec Marc Rousset, auteur de "Notre faux ami l'Amérique" publié aux éditions Librinova.

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##LE_FACE_A_FACE-2024-05-22##

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Transcription
00:00 *Soud Radio Bercoff dans tous ses états, le face à face*
00:06 13h04 sur Soud Radio, l'heure pour nous de vous présenter ce face à face.
00:09 Aujourd'hui André Bercoff, vous recevez Marc Rousset, auteur de ce nouveau livre "Notre faux ami, l'Amérique".
00:15 Bonjour à vous Marc Rousset.
00:16 Alors Marc Rousset bonjour, vous êtes économiste, vous êtes écrivain, vous êtes chroniqueur,
00:22 vous avez été préfacé, je le dis dans vos précédents livres, notamment par Raymond Barre.
00:28 Oui.
00:29 Et puis d'autres.
00:30 Alain Perfit.
00:31 Et puis Alain Perfit, oui, ce qui n'est pas négligeable quand même.
00:35 Perfit a interviewé de Gaulle et vous a préfacé, ce qui est une bonne chose.
00:40 Et puis vous écrivez, vous avez écrit plusieurs livres, vous avez reçu il y a 3 ans pour
00:45 "L'Europe des Nations".
00:46 Je vous en remercie d'ailleurs.
00:47 Et puis là, vous venez d'écrire un livre, déjà le titre il dit ce qui, votre parti
00:54 prie, au sens vrai du terme, "Notre faux ami, l'Amérique" et vous ajoutez "Pour une alliance
01:00 avec la Russie".
01:01 Et vous aggravez votre cas aux yeux de certains en le faisant préfacer par Piotr Tolstoy,
01:07 et je rappelle que Piotr Tolstoy qu'on entend assez souvent à la télévision française
01:11 puisqu'il parle français.
01:13 Oui, très bien d'ailleurs.
01:14 Il est vice-président de la Douane d'Etat du Parlement de la Fédération de Russie.
01:18 Et dites-moi, vous ne croyez pas que des gens vont dire "Mais attendez Marc Rousset, vous
01:22 vous faites préfacer par Piotr Tolstoy, est-ce que vous n'êtes pas un agent de l'étranger
01:28 ?"
01:29 Eh bien, cher André Merkhoff, je suis très tranquille à ce sujet parce que j'écris
01:36 depuis que je suis retraité des grandes entreprises.
01:40 Oui, vous avez été, je rappelle quand même, il faut le dire, vous avez été…
01:44 Directeur général dans des grands groupes multinationaux.
01:47 Absolument.
01:48 Ron Poulenc.
01:49 Veolia, Carrefour.
01:50 Au Brésil, en Asie, je connais le monde entier.
01:54 Vous avez été directeur d'entreprise là, c'est ça ?
01:57 Oui, toujours fonctionnant de directeur général de division.
02:01 Voilà.
02:02 Donc vous avez voyagé.
02:04 C'est un peu ce qui m'apporte le réalisme dans ma pensée géopolitique.
02:07 D'accord.
02:08 Et alors vous dites, oui, vous vous sentez très à l'aise de ce point de vue-là, vous
02:12 dites, vous n'avez pas de conflit d'intérêts, c'est pas le problème.
02:16 Justement, le problème, c'est que depuis… le thème qui me passionne, c'est celui
02:23 de l'Europe.
02:24 Avec Alain Perfit, au retour de Harvard, dans un programme pour les grands chefs d'entreprise,
02:30 eh bien j'avais écrit dans la foulée, la nouvelle Europe de Charlemagne.
02:34 Avec Yvon Gattaz, qui m'a préfacé aussi, l'ancien président du MEDEF.
02:38 J'ai écrit les Euroricains, ça voulait dire aussi que déjà, je sentais qu'il
02:43 y avait des problèmes avec l'Amérique.
02:44 Et ensuite, en 2008, j'étais un pionnier dans la pensée des problèmes de la Russie,
02:49 puisque j'ai écrit la nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou, préfacée par un écalibricien russe qui
02:53 est Alain Perfit, et qui est d'ailleurs actuellement président de l'Académie des
02:57 sciences morales et politiques de Russie, qui s'appelle Yuri Goubinsky.
03:00 Il y a deux ans, j'ai écrit pour une Europe des nations et de la Russie.
03:05 S'il n'y avait pas la guerre en Ukraine, j'aurais écrit le même livre.
03:07 Pour moi, la guerre en Ukraine vient…
03:09 Oui, vient après ce que vous pensez, ce que vous avez écrit, et vous partez plus loin.
03:12 Le même livre, guerre en Ukraine ou pas en Ukraine, ce n'est pas du tout le livre de
03:16 quelqu'un qui est un enragé d'un suppôt ou d'un admirateur inconditionnel de Poutine.
03:23 Non, c'est le livre d'un patriote français qui est très imprégné de la pensée du
03:30 général de Gaulle, que je pense quand même présenter dans une approche plus XXIe siècle.
03:37 Pour simplifier, de Gaulle parlait de l'Europe de l'Atlantique à l'oral, moi je parle
03:41 de l'Europe de Brest à Vélzivostok, parce que l'un des grands thèmes de mon livre,
03:44 c'est l'enjeu pour le monde européen que représente la Sibérie, voyez-vous.
03:49 Donc tout ça, ce sont des problèmes qui sont indépendants de l'Ukraine.
03:52 Alors, on va en parler, Marc Rousset, justement, du fond du livre, c'est bien ça.
03:57 Alors vous, votre thèse, vous dites, nous avons trop été…
04:00 Évidemment, je résume, bien sûr, je renvoie au livre, parce que votre livre est très
04:06 très documenté et sourcé.
04:08 Vous dites, nous avons été à la traîne de l'Amérique depuis X temps, et aujourd'hui
04:15 il faut reconsidérer ça, non pas en faisant la guerre à l'Amérique, bien sûr, mais
04:19 en considérant qu'il y a un continent européen qui va, comme vous venez de le dire, de Brest
04:24 à Vélzivostok.
04:25 Ça implique quoi ? C'est-à-dire que vous dites, vous, il faut changer… l'Europe
04:30 doit changer de paradigme, doit changer de ligne de fond ?
04:34 Bien sûr, alors ça c'est fondamental.
04:36 Elle doit d'abord se libérer de l'impérialisme américain.
04:40 Comme je dis, l'Occident, ça n'existe pas.
04:43 Je dis bien, aujourd'hui, ça n'existe plus.
04:46 Ça existait du temps des croisades, ça avait un sens, aujourd'hui ça n'existe plus.
04:50 C'est l'Empire américain qui est dirigé par Washington et avec des multiples alliances,
04:55 que ce soit… et ils ont des alliances partout, ces gens-là, en Amérique du Sud, l'AUKUS,
05:02 le Quadra avec le Japon, les Indes, l'Australie… un tout paiement, ce quoi.
05:10 Plus l'OTAN vis-à-vis de l'Europe, en fait c'est quoi ? C'est l'Empire américain
05:15 qui est dirigé par Washington.
05:16 Donc il faut se libérer absolument de ce qu'avait compris le général de Gaulle.
05:20 J'ai un chapitre qui reprend d'ailleurs les thèses d'Eric Branca qui s'appelle
05:24 "La guerre de 30 ans du général de Gaulle contre l'Amérique", il n'a fait que ça.
05:28 Oui, mais pardon, c'est intéressant parce qu'on va en discuter de ça.
05:31 Oui, il avait quitté le gouvernement intégré de l'OTAN, mais il n'avait pas quitté l'OTAN.
05:35 Oui, l'alliance atlantique.
05:38 Voilà, il avait l'alliance atlantique.
05:40 Mais il a quitté l'OTAN en tant que structure intégrée, en tant que structure militaire.
05:44 Absolument, absolument.
05:45 Mais rappelez-vous quand même, parce que vous citez de Gaulle, rappelez-vous quand même
05:49 quand il y a eu les fusées soviétiques posées par Khrouchev à Cuba, il a pris le parti des Etats-Unis.
05:55 Oui, il a eu raison d'ailleurs.
05:56 Si j'étais à sa place, j'aurais fait la même chose.
05:58 Donc sur le fond, vous dites simplement, aujourd'hui nous n'avons plus à adopter cette politique de suivisme vis-à-vis de l'Amérique.
06:08 Oui, de suivisme et puis de valet inconditionnel.
06:12 On l'a vu avec l'explosion de Nord Stream, l'attitude par exemple de Fabien Bouger qui en parlait,
06:18 on pourra y revenir si vous voulez parce que j'ai eu un tout petit bémol à apporter à ce qu'il a dit.
06:22 Il a travaillé le plus loin que moi, mais quant à son approche, je pense qu'il a fait une toute petite erreur d'implantation
06:27 on pourra en reparler.
06:29 Restons dans nos problèmes.
06:33 C'est qu'il faut absolument se libérer de cette emprise, de cet impérialisme américain
06:38 avec les valets inconditionnels que sont le président de la République française,
06:43 le Premier ministre en Allemagne et tous ces gens-là
06:50 et retrouver une pensée géopolitique avec des évidences.
06:55 Alors la première évidence, ça remonte à Ortega y Gasser en 1937 qui avait dit
07:00 l'Espagne et les pays hispanisants d'Amérique du Sud ne peuvent pas avoir un destin commun.
07:05 Pourquoi ? Parce qu'il y a l'océan Atlantique qui sépare.
07:08 Alors la première idée, grosse comme une maison, c'est que l'océan Atlantique
07:12 ce n'est pas du tout la Seine au milieu du monde occidental.
07:16 L'océan Atlantique, Christophe Colomb en a mis des siècles avant de traverser l'océan Atlantique,
07:23 sépare géographiquement et géopolitiquement, qu'on le veuille ou non,
07:27 les intérêts de l'Europe et de l'Amérique.
07:29 - Même aujourd'hui nous avons des jets qui traversent... - Alors que la Russie est notre voisin.
07:32 - Oui mais Marc Rousset, nous avons des jets qui traversent en 5 heures aujourd'hui,
07:35 on n'est plus chez Christophe Colomb.
07:37 - Bien sûr, ils traversent en 5 heures mais il n'empêche que la distance géographique est là
07:42 et que les intérêts géopolitiques correspondent à des localisations géographiques
07:48 alors que vous pouvez aller à pied de Brest à Vladivostok.
07:52 - Bien, la deuxième grande idée c'est que la Russie est un pays rempli de matières premières
08:00 avec le vide sibérien qui a lui-même des problèmes existentiels
08:06 donc en ce sens d'ailleurs elle n'est pas du tout une menace, ne serait-ce que pour cette raison,
08:10 et donc cette Russie, elle a tout fait pour se rapprocher de l'Europe
08:14 et c'est nous, les Européens, qui avons, depuis Gorbatchev, qui parlait de la maison commune Europe
08:20 et qui avait dit à Madame Satcher, Madame ne souhaite pas que l'Europe soit un théâtre d'opération militaire
08:25 mais une maison commune, et ce monsieur, il n'était pas aussi naïf qu'on veut dire, il voulait vraiment la paix.
08:31 Mitterrand en l'avait senti un peu en voulant créer son Europe européenne,
08:36 cette confédération européenne, et puis par la suite, l'Amérique,
08:41 particulièrement après la chute du mur de Berlin, les Européens ont été les moins que rien
08:46 et ont voulu détruire l'OTAN qui n'avait plus aucune justification,
08:51 contrairement aux engagements, et c'est ça qui est scandaleux, qui avaient été pris par le James Baker
09:00 qui était le négociateur de Bush, le fameux, j'ai horreur de parler l'anglais américain,
09:09 "Not one inch forward", pas un pouce plus loin, n'est-ce pas ?
09:14 Cette parole n'a pas été respectée, et qu'a fait l'Amérique ?
09:18 Si nous avons la guerre en Ukraine, je dis bien, j'ai fait deux chapitres simplement sur la guerre en Ukraine,
09:23 je dis bien, ce n'est uniquement à cause de l'Amérique.
09:27 Le responsable de la guerre en Ukraine, c'est l'Amérique et personne d'autre.
09:31 Si il n'y avait pas l'Amérique, il n'y aurait pas la guerre en Ukraine.
09:33 - On va en parler juste après cette petite pause.
09:36 - Je ne viens pas pour parler de la guerre en Ukraine.
09:38 - Non, non, mais je sais, mais ce n'est pas l'Amérique qui a envahi l'Ukraine, c'est bien la Russie.
09:43 - La Russie.
09:44 - Il y a eu quand même cette agression.
09:47 Mais on va reparler du fond, c'est très intéressant, votre position est intéressante,
09:53 très controversée, très provocatrice, mais elle mérite d'être écoutée, pour le moins.
09:58 A tout de suite.
09:59 Sud Radio Berkhoff, dans tous ses états, midi 14h.
10:04 André Berkhoff.
10:07 Ici Sud Radio.
10:09 Les Français parlent au français.
10:14 Je n'aime pas la blanquette de veau.
10:17 Je n'aime pas la blanquette de veau.
10:20 Sud Radio Berkhoff, dans tous ses états.
10:23 Et Marc Rousset aussi, dans tous ses états, pour défendre sa thèse, notre faux ami l'Amérique,
10:30 et pour une alliance avec la Russie, un livre qui vient de paraître,
10:33 un livre, effectivement, de combien ?
10:37 - 370 pages.
10:38 - Vous ne connaissez pas encore 370 pages, mais non.
10:41 Moi je voudrais revenir au fond.
10:43 Parce que, bon, on va dire évidemment, la chanson de Sardou, vous la connaissez,
10:48 si l'Erykénes n'était pas là, nous serions tous en Germanie,
10:51 l'Amérique est venue au moment de 44-45, le débarquement, on le fête là,
10:57 le débarquement en Normandie, on le fête le 6 juin prochain, le 80e anniversaire,
11:03 mais la Russie aussi, on sait ce qu'elle a donné au niveau de ce qui s'est passé après Stalingrad,
11:08 la libération d'Auschwitz et compagnie.
11:10 Mais je voudrais qu'on ne soit pas dans l'histoire, mais pourquoi aujourd'hui, en 2024,
11:16 vous estimez, Marc Rousset, et avec d'autres, mais enfin vous êtes le seul à avoir développé très profondément cette thèse,
11:24 pourquoi la France, l'Europe en général, et la France en particulier, ont intérêt,
11:29 alors qu'on est avec embargo et compagnie, pourquoi on a intérêt à retrouver des liens
11:36 avec cette économie et cette puissance russe qu'on voulait mettre à genoux il y a quelques mois,
11:42 Bruno Le Maire, Dixit ?
11:44 - Voilà. Alors, la réponse à votre question, André Bercoff, est la suivante,
11:49 le titre même de ma conclusion, c'est rester européen en s'alliant avec la Russie,
11:57 ou devenir américain si on continue comme nous sommes.
11:59 Actuellement, nous sommes dans une voie d'américanisation incroyable.
12:02 Sur le plan militaire, nous sommes des palais de l'OTAN,
12:05 60% de l'Europe achète tous ses armements à l'Amérique,
12:12 on voit bien qu'on ne défend même plus nos intérêts, puisque l'Amérique a une telle emprise sur nos dirigeants
12:22 qu'ils n'ont même pas le courage de dire qu'on fait péter les gazoducs,
12:26 qu'actuellement on va perdre notre industrie nucléaire, personne ne dit rien.
12:31 - Ah si, quand même !
12:33 - Et ça c'est la vérité, triste, affolante, tragique, n'est-ce pas ?
12:38 Donc le problème de fond, mon livre a deux titres, dans 33 chapitres,
12:47 le premier titre, je décris pourquoi tous les inconvénients que nous apporte l'Amérique,
12:52 c'est décrit jusqu'au chapitre 20, et puis le titre 2, les 13 derniers chapitres,
12:58 pourquoi il faut rationnellement, et non pas pour des raisons émotionnelles,
13:02 moi je ne suis pas du tout un inconditionnel de poutine,
13:05 alors rationnellement, pourquoi il faut se rapprocher de la Russie ?
13:09 Parce que d'abord nous avons la proximité géographique,
13:14 et ça c'est une évidence étant le voisin.
13:17 La Russie en plus, c'est constitué un ensemble civilisationnel européen.
13:22 Nous pourrions faire, si nous nous rapprochons de la Russie,
13:27 qui est une religion orthodoxe, en 1917, la Russie était hyper européenne,
13:35 à l'époque, avant que la révolution ait lieu.
13:38 Donc pour toutes ces raisons-là, nous pouvons constituer un monde civilisationnel,
13:43 je dis bien, c'est pour ça que mon livre est un livre géopolitique à long terme,
13:46 et non pas un livre de circonstances de guerre en Ukraine,
13:48 qui aurait un sens, il aurait un sens au même titre qu'on parle de la civilisation indienne,
13:53 que l'on parle de la civilisation arabe, de la civilisation papouasie, etc.
13:58 Mais il y a une civilisation européenne, un monde essentiellement blanc,
14:04 dans un monde qui va de l'Atlantique au Pacifique,
14:09 et qui constitue, beaucoup de géopoliticiens l'ont remarqué,
14:15 qui constitue, sur le plan géopolitique,
14:20 une évidence qui peut justement permettre à l'Europe et aux Européens de l'Ouest
14:26 de retrouver un sentiment de grandeur,
14:29 depuis que nous avons perdu, nous, Français, tous les petits peuples européens,
14:33 nous avons perdu notre empire.
14:34 Comme disait Darlan, très justement,
14:37 "La France sans l'Empire, ce n'est rien,
14:39 et l'Empire sans la France, ce n'est rien non plus."
14:43 Or, depuis que nous avons perdu notre empire,
14:47 et puis, il semble, vu les événements, qu'on perdra de plus en plus cet espace qui a alimenté...
14:53 - Vous pensez à la Nouvelle-Calédonie, c'est ça ?
14:55 - Et bien, cette ouverture vers le Far-West européen,
15:01 qui représente la Russie et la Sibérie,
15:03 peut donner au monde européen, de nouveau, des raisons d'espérer,
15:08 des raisons d'espace, de grandeur,
15:10 de perdre ce sentiment de petitesse,
15:12 que Ortega y Gasset avait déjà remarqué, très justement, en 1937...
15:16 - Attendez, Marc Rousset, d'accord, Marc Rousset,
15:19 vous parlez de... on peut retrouver...
15:21 Est-ce que... on peut vous rétorquer ?
15:24 Attendez, l'Occident, c'est les Etats-Unis plus l'Europe.
15:27 En quoi, s'allier à la Russie va faire un vrai ensemble civilisationnel ?
15:32 Puisqu'aujourd'hui, on entend de la vreuve à tous les autres,
15:35 en disant "Attendez, nous, pour le moment, vu ce qui se passe,
15:38 on ne veut plus entendre parler de l'Europe."
15:40 Mais sur le fond, vous pensez qu'il y a une possibilité
15:44 d'homogénéité civilisationnelle entre la Russie et l'Europe, tel qu'elle est aujourd'hui ?
15:49 - C'est évident, sur le plan géopolitique,
15:54 puisque c'est ce que souhaite la Russie aussi,
15:57 on pourra parler de ça dans un deuxième temps.
15:59 Dans un premier temps, pourquoi nous, les Européens,
16:01 nous voulons nous rapprocher de la Russie ?
16:02 Dans un autre temps, pourquoi les Russes ont toujours voulu se rapprocher de nous ?
16:05 Alors, on est dans le premier thème,
16:07 c'est-à-dire pourquoi on doit se rapprocher de la Russie.
16:10 La Russie, c'est 20% des richesses minières du monde.
16:14 Ils ont ces données à accès, si on prend la fameuse théorie de MacKinder, n'est-ce pas ?
16:22 Cet ensemble que représente ce monde européen,
16:26 nous aurions un monde européen qui irait de l'Atlantique au Pacifique,
16:31 donc nous aurions le même avantage stratégique que les États-Unis,
16:34 qui sont représentés comme une île.
16:35 En plus, nous aurions une ouverture sur l'Arctique,
16:37 qui est de plus en plus navigable,
16:40 et nous ferions partie du fameux "Hard Langue"
16:44 décrit par MacKinder,
16:48 c'est-à-dire ce qu'il appelle la "World Island", n'est-ce pas ?
16:51 - L'île-monde. - L'océan central.
16:53 Donc ce serait un avantage stratégique pour le monde européen.
16:57 Je dis bien "européen", moi je ne crois plus à l'Occident.
16:59 L'Occident, ça n'existe plus.
17:00 Je dis bien "l'Occident n'existe plus".
17:02 Il n'y a que l'Empire américain qui est dirigé par Washington.
17:05 Aussi bien sur plan militaire que par la fameuse "soft power".
17:09 - Alors quand vous dites "ce serait pour le monde européen",
17:11 vous avez excité économiquement avec toutes les ressources de la Russie,
17:15 ressources minières, ressources économiques.
17:17 - Nos richesses technologiques, nous, européens,
17:19 donc on peut en lier,
17:20 les richesses démographiques,
17:22 parce que la Russie,
17:25 alors ça c'est point de vue de l'intérêt russe,
17:27 nous ne devons jamais mener une guerre pour la Russie,
17:30 de même qu'on ne doit pas se battre pour Taïwan, la Chine,
17:32 la Russie, mais nous devons, nous, européens, considérer,
17:35 et ça c'est la grande idée de l'amiral Castex,
17:39 en 1964, qui a fait une chronique,
17:41 qui a déchaîné, qui est toujours très connue en Amérique,
17:44 qui a dit que la Russie, c'était le bouclier à l'Est de l'Europe.
17:48 C'est ce que les européens n'arrivent pas à comprendre.
17:50 C'est que non seulement la Russie, ce n'est pas une menace pour nous,
17:53 parce qu'elle a 146 millions d'habitants
17:55 dans à peu près 17 millions de kilomètres carrés,
18:00 c'est 26 fois la France, n'est-ce pas ?
18:02 C'est deux fois les Etats-Unis,
18:04 et vous avez 146 millions d'habitants
18:06 qui ont été saignés, avec 25 millions de morts
18:09 pendant la deuxième guerre,
18:11 qui, après la chute de l'Urs,
18:13 l'atelité était tombée en 1,1.
18:16 Donc le breuve Poutine, il le voudrait,
18:19 il ne peut pas menacer, envahir l'Europe.
18:21 C'est pour ça que ce sont des mensonges, je veux dire, fondamentaux.
18:25 Poutine veut rassembler le monde, son monde russe,
18:29 il ne veut absolument pas faire la guerre,
18:31 et passer les frontières de la police.
18:33 - Il ne veut pas envahir tout l'Europe.
18:35 - Mais non, ce n'est pas son intérêt, il a besoin de nous,
18:37 parce que le véritable danger qui menace la Russie,
18:39 et ce que les Européens doivent comprendre,
18:41 c'est le danger à terme,
18:43 si nationnel, c'est la Chine,
18:45 il ne faut pas oublier qu'en 1860,
18:47 il y a eu la revanche, les traités illégaux,
18:50 où la Russie a pris 900 000 km² à la Chine,
18:54 c'est le danger de l'Islam de l'Asie centrale,
18:57 qui pour arriver à Stravopol,
18:59 et comme je dis d'une façon très sibylline,
19:01 si un jour les Chinois arrivent à l'Oural,
19:03 si l'Islam de l'Asie centrale arrive à Stravopol,
19:06 qui était le point de départ de la colonisation,
19:08 où Tolstoy, lorsqu'il est allé faire la conquête de la Tchétchénie,
19:11 ce serait une catastrophe civilisationnelle
19:14 pour le jeu européen,
19:16 qui serait encore plus grave que la prise de Byzance
19:19 par les Turcs en 1453.
19:21 Et il n'y a pas un Européen qui va...
19:24 Les Européens ne sont pas capables de voir plus loin que le bout de leur nez,
19:27 et de sentir ce rôle protecteur que représente pour nous la Russie.
19:31 La Russie est allée dans le sens inverse du monde de Jean Giscan,
19:35 lorsque le Cossac Yermak
19:38 est parti à la conquête de la Sibérie,
19:40 de 1581 jusqu'en 1680,
19:43 la Russie a fait le chemin inverse de Jean Giscan.
19:46 - Marc Rousset, vous êtes passionné par votre cause,
19:49 et c'est une bonne chose.
19:50 - C'est une cause passionnée et raisonnée
19:53 par 33 chapitres du long d'ici.
19:55 - Nous sommes d'accord.
19:56 Disons une passion raisonnable,
19:58 je dirais plutôt une raison passionnée.
20:00 - Oui, une raison passionnée.
20:01 - C'est une bonne chose.
20:02 On se retrouve juste après cette petite pause.
20:04 - Après la pub, vous aurez la parole, évidemment,
20:06 0826 300 300 pour réagir,
20:08 pour intervenir, pour poser vos questions.
20:10 A tout de suite sur Sud Radio.
20:12 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états,
20:15 appelez maintenant pour réagir, 0826 300 300.
20:20 - Ici Sud Radio.
20:23 Les Français parlent au français.
20:28 Les carottes sont cuites.
20:30 Les carottes sont cuites.
20:33 - Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
20:36 - Dans tous les états,
20:38 notre faux ami l'Amérique, dit Marc Rousset.
20:41 L'Amérique, pour lui, est un faux ami,
20:43 et pour une alliance avec la Russie,
20:45 ajoute-t-il dans son livre,
20:47 en tout cas un livre qui est, encore une fois, je le dis,
20:50 un livre qui est très documenté,
20:52 qui mérite tout à fait d'être lu.
20:54 Après, vous en tirez ce que vous voulez,
20:56 vous serez d'accord ou pas d'accord,
20:58 mais c'est vrai que vous parlez
21:00 de tout ce qui nous concerne aujourd'hui,
21:03 et il y a des chapitres tout à fait intéressants.
21:06 Alors, la première partie,
21:07 où vous dénoncez effectivement le soft power américain,
21:10 soft war, ou pas soft power d'ailleurs,
21:13 vous parlez du général de Gaulle,
21:15 juste à un moment donné,
21:17 je voudrais que vous parliez alors de
21:20 ce qui se passe aujourd'hui,
21:22 et qui va un peu,
21:24 en tout cas en faveur de votre thèse,
21:27 mais je voudrais vous l'entendre,
21:29 sur le bouleversement du monde,
21:31 avec l'apparition des BRICS,
21:32 avec la dédollarisation,
21:34 avec les talents or qui reviennent,
21:36 avec effectivement l'Arabie Saoudite
21:39 qui vend son pétrole à Yuan,
21:41 avec Poutine et Xi Jinping
21:43 qui se font la collade, etc.
21:45 Qu'est-ce en quoi ce qui se passe actuellement
21:48 dans ce monde,
21:49 alors ça va au-delà de l'Europe bien sûr,
21:51 apporte de l'eau à votre moulin ?
21:53 - Oui, oui.
21:54 - Je vous écoute, absolument.
21:56 - Eh bien, d'abord, actuellement,
21:58 si la Russie et la Chine
22:02 actuellement se rapprochent,
22:06 c'est parce que d'abord, nous les Européens,
22:08 nous avons commis la faute de jeter,
22:10 comme le disait d'ailleurs l'ancienne présidente
22:13 de l'Académie française, Hélène Michel-Bacot,
22:15 - On a jeté la Russie dans les bras de la Chine.
22:17 - C'est nous qui avons jeté la Russie dans les bras de la Chine.
22:19 Mais, juridiquement, géopolitiquement,
22:25 la Russie et la Chine sont des alliés de circonstance,
22:32 mais puisqu'ils sont menacés tous les deux par l'Amérique,
22:38 mais ils n'ont pas un objectif commun.
22:41 Parce que, comme je le pense profondément
22:44 et c'est explicite dans mon livre,
22:46 il y aura toujours le rive sibérien,
22:48 il y a un monsieur qui avait dit,
22:50 c'était un parlementaire de Mongolie extérieure,
22:53 il avait dit une chose très juste,
22:55 la Chine s'occupe actuellement de Taïwan,
22:58 ensuite ce sera notre tour dans la Mongolie extérieure,
23:02 et ensuite ce sera le tour de la Sibérie.
23:05 Voilà ce que disait un parlementaire.
23:07 - Et l'Amérique et la Chine ont très envie
23:10 et convoitent la Sibérie avec beaucoup de ferveur.
23:12 - Comme disait Castex,
23:14 on ne met pas deux ours dans une même tanière,
23:16 un jour ou l'autre.
23:17 Et d'ailleurs, il y a eu des affrontements en 1969.
23:19 - Bien sûr.
23:20 Alors pour revenir à l'Europe.
23:22 - Pour revenir un peu plus mondial avec toutes ces questions très riches
23:24 que vous avez posées André Merkhoff,
23:26 sur le problème des brix,
23:28 sur le thème de l'or,
23:30 où là je m'excuse comme un poisson dans l'eau,
23:33 parce que je suis fondamentalement...
23:35 - Parlez-nous de l'or, parlez-nous de la dédollarisation du monde.
23:38 - La dédollarisation en un mot.
23:41 Le dollar représente aujourd'hui 40% des facturations mondiales,
23:45 il ne représente plus, il est en décroissance,
23:47 il représente plus que 60% des réserves dans les banques centrales,
23:50 et vous avez un monsieur qui apparaît, c'est l'or,
23:52 qui représente déjà 15% des actifs des banques mondiales.
23:55 Je pourrais créer une thèse de doctorat d'État sur ce problème,
23:59 je dis bien, le seul avenir, s'il va se passer,
24:02 c'est que l'or deviendra à terme le seul étal en or,
24:06 depuis 1971 que Nixon a décrété l'inconvéniabilité de l'or en dollars,
24:15 et bien, qu'est-ce qui s'est passé ?
24:17 Et là c'est la substantifique moelle qu'il faut comprendre,
24:19 c'est qu'en fait on a lâché le garde-fou.
24:21 Tant qu'il y avait des tonnes d'or qu'on devait échanger,
24:24 et qui étaient en regard,
24:26 et c'est ce que peu d'hommes... j'en dis, c'est...
24:28 - Alors, non, allez-y, allez-y.
24:30 - Peu de tonnes d'or en face d'une grande...
24:32 - Restez sur votre...
24:33 - Peu de tonnes d'or en face d'une grande somme monétaire,
24:35 et bien, il y avait un réflexe d'équilibre du monde occidental.
24:41 À partir du moment où on a...
24:44 l'Amérique n'avait plus à rembourser le dollar en or,
24:48 et bien, et que le dollar évoluait d'une façon sur le marché d'échange,
24:53 c'était le garde-fou.
24:55 Alors, le taux évoluait,
24:57 il était 35 dollars l'an, c'est en 1971,
24:59 on est aujourd'hui à 2500...
25:01 - On est passé, attendez, on est passé de 35...
25:04 - Attendez, Marc Rousset, faut que les gens comprennent,
25:06 vous allez trop vite, je comprends, vous êtes emporté par votre passion.
25:09 Vous disiez que 35 dollars l'once, en 71, combien aujourd'hui ?
25:14 - 2500 dollars l'once.
25:15 - D'accord, oui, c'est important de souligner ça.
25:18 - La meilleure de toutes, c'est qu'un calcul qui a été fait,
25:20 c'est que si on prenait l'endettement actuel des Etats-Unis,
25:23 qui est de 35 000 milliards de dollars,
25:26 par rapport aux 8 000 tonnes d'or,
25:29 tenez-vous bien, André Bercoff,
25:31 il faudrait de nouveau multiplier, croyez-le ou non,
25:35 le cours actuel de l'or par 60.
25:38 Est-ce que vous imaginez le problème ?
25:41 - Pour rembourser la dette ?
25:43 - Pour que les dettes soient remboursées avec l'or détenu actuellement,
25:49 même s'il n'en est pas question, puisque l'or est inconvertible.
25:53 - Alors ça c'est une réflexion, pour moi c'est inéluctable,
25:56 c'est des thèmes que je défends,
25:58 le libre-échange aussi c'est un thème très important,
26:01 c'est un thème mondialiste, ça va durer deux minutes,
26:03 parce que l'or, là, depuis 50 ans,
26:07 j'ai toujours dit que c'était une folie le libre-échange mondialiste,
26:10 on rétorquait toujours cette imbécilité de la ligne Maginot, n'est-ce pas ?
26:15 Et en 2017, c'est Trump qui a déclenché,
26:18 parce que c'était l'intérêt des Etats-Unis,
26:20 qui a déclenché le protectionnisme, n'est-ce pas ?
26:22 - Bien sûr.
26:23 - On est revenu au traité de la Havane en 1948,
26:25 qui disait qu'il faut terminer le libre-échange,
26:28 il faut revenir au juste-échange,
26:33 et avoir des frontières pour se protéger.
26:35 C'est ce que font les Etats-Unis, avec les voitures, etc.
26:39 Et ils ont commis une erreur,
26:41 qui était une erreur aussi préméditée,
26:43 lorsque le mur de Berlin est tombé,
26:45 parce que le rêve des Américains,
26:46 d'abord ils ont fait deux erreurs,
26:48 ils pensaient qu'ils continueraient à vendre des produits technologiques à la Chine,
26:51 première erreur,
26:52 et puis deuxième erreur,
26:53 ils ont cru qu'avec le libre-échange,
26:55 ils allaient jeter le poison de la démocratie,
26:57 chose qu'ils veulent faire en Russie actuellement,
27:00 et que la Chine basculerait.
27:02 - Pourquoi vous dites "le poison de la démocratie" ?
27:05 La démocratie c'est un poison ?
27:07 - Dans un régime, dans un empire,
27:11 qui est la Russie,
27:12 si vous mettez la démocratie occidentale en Russie,
27:17 vous démonissez la Russie, c'est une évidence.
27:20 Alors là c'est de la réale politique.
27:22 Donc si vous voulez, la Chine a senti tout ça,
27:27 Poutine aussi l'a senti,
27:30 c'est une vérité introduisée,
27:32 et c'est pour ça que la guerre en Ukraine aussi,
27:34 c'est une guerre civilisationnelle,
27:36 parce que dans un cas, vous avez Poutine qui défend,
27:39 comme disait Philippe Villiers,
27:41 les valeurs santé avancée,
27:42 défend les valeurs traditionnelles,
27:44 alors que la guerre de l'Amérique,
27:46 c'est une guerre géopolitique,
27:47 mais c'est aussi une guerre civilisationnelle,
27:49 avec des valeurs qui sont...
27:50 - Avec le wok, vous parlez du wok et de la cancel culture.
27:53 - L'Amérique en Ukraine conduit une guerre contre l'Europe,
27:57 d'abord qui est géopolitique,
27:59 parce qu'elle veut garder sa mainmise sur l'Europe et puis sur la Russie,
28:01 et une guerre civilisationnelle avec des valeurs
28:03 qui ne sont pas les valeurs européennes,
28:06 car les valeurs européennes ce sont les valeurs traditionnelles,
28:08 et ce sont ces valeurs qui ont fait la grandeur de l'Europe.
28:11 Et c'est ça qu'il faut comprendre,
28:12 le poison de l'LGBT,
28:14 toutes ces histoires là,
28:15 le wokisme, tout ça nous vient des Etats-Unis.
28:18 Bien, une autre idée pour répondre à votre question,
28:21 le problème des BRICS, que vous avez soulevé,
28:24 la grande erreur géopolitique de la France,
28:27 là je rejoins Pierre de Gaulle dans son approche,
28:30 c'est de dire, on devrait, nous, Français,
28:33 notre intérêt, ce qu'avait très bien compris le Général,
28:35 c'est qu'on devrait nous aussi nous rapprocher des BRICS, n'est-ce pas ?
28:38 La Chine, elle n'est pas plus proche des BRICS que nous on pourrait l'être.
28:42 Les BRICS c'est un moyen pour la Chine
28:44 d'assurer son emprise impérialiste,
28:47 même en guillemets, sur le monde entier.
28:49 Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des carnards sauvages, n'est-ce pas ?
28:52 Voilà, donc la grande erreur que nous faisons,
28:57 c'est de conduire une politique qui va à l'encontre de nos intérêts,
29:01 où on lance des sanctions économiques mis contre la Russie,
29:06 qui ne sont pas des sanctions économiques contre la Russie,
29:08 puisque en fait, nous nous suicidons économiquement
29:11 pour les beaux yeux de l'Amérique.
29:12 Ce n'est pas avoir une politique de sanctions,
29:14 que de se suicider économiquement.
29:17 Il faut être crétin, comme les gens qui nous dirigent actuellement,
29:20 pour ne pas voir plus loin que le bout de leur nez,
29:22 et n'être pas capable de commettre ce crime monstrueux
29:25 de destruire l'industrie française Renault,
29:29 qui avait 50% du marché automobile.
29:31 Vous avez Safran, qui perd toutes ses matières premières de titane.
29:37 L'Amérique qui veut actuellement destruire l'industrie nucléaire,
29:41 et le gouvernement qui ne réagit absolument pas.
29:43 Parce que nous sommes dirigés par des valets, par des vendus,
29:46 par ce qu'on appelle les "young leaders".
29:50 - Vous n'y allez pas de vain morte.
29:52 - Hollande, notre dirigeant actuel, sont tous des "young leaders".
29:58 Même Sarkozy est allé se faire vacciner aux Etats-Unis.
30:00 - Les "young global leaders", vous voyez ce que ça s'appelle.
30:03 - Ils sont "young leaders".
30:04 Enfin, lui, il n'a pas été un pur "young leader".
30:06 - Non, non, pas vraiment.
30:07 - Il est allé passer 4 mois, et puis il allait lui aussi,
30:10 comme tout le monde, avant de se présenter sa candidature.
30:13 - Donc vous vous dites...
30:14 - 4 mois avant à la Bassade des Etats-Unis.
30:16 - Oui, et les Allemands ne sont pas à la traîne de ce point de vue-là,
30:19 il y a encore plus.
30:20 - Si vous avez d'autres questions...
30:21 - Non, non, mais on en a.
30:23 - Ou est-ce que je répondrai à toutes les questions très brièvement...
30:25 - On en a.
30:26 - ... des "bricks".
30:27 - On va marquer une courte pause sur Sud Radio.
30:29 On va prendre les auditeurs après la 0826-300-300
30:32 pour réagir, pour poser vos questions à Marc Rousset et André Berkoff.
30:35 À tout de suite sur Sud Radio.
30:38 Sud Radio Berkoff, dans tous ses Etats, midi 14h.
30:42 André Berkoff.
30:43 - Ici Sud Radio.
30:46 Les Français parlent au français.
30:51 Je n'aime pas la blanquette de veau.
30:54 Je n'aime pas la blanquette de veau.
30:57 Sud Radio Berkoff, dans tous ses Etats.
31:00 - 13h46 dans Berkoff, dans tous ses Etats,
31:02 toujours avec Marc Rousset pour le face-à-face,
31:05 pour ce livre "Notre faux ami, l'Amérique".
31:07 Et nous avons Philippe, qui veut réagir aux 0826-300-300,
31:10 qui nous appelle depuis quand ?
31:11 Bonjour Philippe.
31:12 - Bonjour Philippe.
31:13 - Bonjour André.
31:15 Monsieur Rousset, il y a de la faube,
31:17 il y a de l'animation sur le plateau.
31:19 - Ah ben oui.
31:20 - Alors j'ai une remarque à faire à monsieur Rousset.
31:23 Je lui ai demandé son analyse.
31:25 L'Union Européenne, oui, effectivement,
31:27 c'est une construction américaine à la base.
31:29 On ne va pas parler de monnaie, on connaît.
31:31 Mais que pensez-vous des partis politiques français
31:33 défendant l'indépendance et la souveraineté de la France ?
31:38 On peut parler de l'UPR, de monsieur François Asselineau,
31:42 de Boula France, aux conquêtes, rassemblement national.
31:44 Est-ce que toutes ces parties-là,
31:47 pour certains du moins,
31:49 pourraient faire concordat pour rejoindre les BRICS
31:52 et quitter l'UE, l'OTAN,
31:55 et puis le TAN, qui est le traité de l'Atlantique Nord,
31:58 qui est cher à monsieur Asselineau ?
32:00 Qu'est-ce que vous en pensez ?
32:02 Oui, ce que j'en pense, c'est qu'effectivement,
32:04 la question est très bonne,
32:06 c'est qu'il y a une sorte de paralysie actuelle du parler.
32:08 Parce que les gens ont peur.
32:10 Électoralement, vous regardez tous les dirigeants,
32:13 évidemment, moi je tiens à avoir une attitude géopoliticienne,
32:18 non pas une attitude politicienne,
32:20 donc je ne vais pas citer des noms,
32:22 mais je vois très bien, je le vis très bien,
32:25 et puis je connais même certains de ces dirigeants,
32:28 les gens sont paralysés,
32:30 parce que le problème fondamental,
32:32 c'est qu'il y a une doccia,
32:34 vous avez un marteau-pilon médiatique,
32:37 qui fait qu'actuellement, des gens de bonne foi
32:40 n'ont absolument pas compris.
32:41 C'est pour ça qu'il faut que les gens lisent mon livre
32:43 pour comprendre ce qui se passe,
32:45 parce qu'il y a un pilonnage médiatique,
32:47 qui fait que même...
32:49 - Oui, mais pardon, pardon, mais Marc,
32:51 vous ne répondez pas à la question de Philippe,
32:53 même s'il ne voulait pas prendre une position politique,
32:55 mais enfin la politique est là,
32:56 il ne faut pas se raconter des histoires.
32:58 - Oui, mais qu'est-ce que vous en pensez ?
33:00 Vous avez dit que vous n'allez pas prendre
33:02 une position politique,
33:03 mais vous avez dit que vous n'allez pas prendre
33:05 une position politique,
33:06 et que pensez-vous des partis qui prônent
33:08 soit le Frexit, soit un certain souverainisme,
33:12 soit une position de patriote ?
33:14 - Je pense qu'à terme,
33:16 on peut imaginer,
33:19 mais ça prendra du temps,
33:21 de modifier,
33:23 ça peut être dangereux,
33:25 ça peut être une percée,
33:26 ça j'écris dans mon livre,
33:28 les choses pourront échanger
33:30 véritablement en Europe,
33:32 si au lieu de faire 23%,
33:34 l'AFD est arrivé à faire 30%,
33:36 parce que l'AFD, il faut le dire,
33:38 au-delà de l'image qu'on lui donne,
33:40 c'est un livre,
33:42 c'est développé d'ailleurs dans mon ouvrage,
33:44 ils ont une attitude très gaulliste,
33:46 très pro-française,
33:48 et très européenne,
33:50 et très anti-américaine,
33:51 et pro-russe, n'est-ce pas ?
33:53 Donc les choses peuvent changer,
33:55 mais pas les dirigeants,
33:56 c'est la réponse à votre question.
33:58 Mais si demain, l'Union Européenne,
34:01 en tous les cas, une personne dont il faut se débarrasser absolument,
34:03 c'est von der Leyen,
34:05 avec Macron, ils forment un tandem,
34:07 tous les deux,
34:09 ils nous ont introduit l'anglo-américain,
34:11 c'est un peu un scandale,
34:12 alors qu'on pouvait introduire la langue française,
34:14 c'est scandaleux,
34:16 il faut tout faire pour se débarrasser de von der Leyen.
34:20 - Oui, alors justement, Marc Rousset,
34:22 je prolonge la question de Philippe,
34:24 vous savez, l'Europe, c'est quand même,
34:26 elle est 27,
34:28 ne parlons pas de l'Angleterre,
34:29 c'est quand même un vaisseau,
34:30 et vous savez, très très un vaisseau,
34:31 et les gros paquebots,
34:33 pour changer de ligne, ça prend du temps,
34:35 c'est pas facile,
34:36 ils ne tournent pas comme ça,
34:38 de 180 degrés.
34:39 Comment vous voyez, réalistement,
34:41 enfin si c'est, encore une fois,
34:43 je ne vous demande pas des prédictions,
34:45 mais comment vous voyez,
34:46 à supposer qu'il y a un fort courant,
34:49 pour dire, oui, peut-être,
34:51 approchons-nous de la Russie,
34:53 essayons de voir ce qu'on peut faire,
34:55 sans, effectivement, rompre avec l'Amérique,
34:57 et faire la guerre,
34:58 le problème n'est pas là,
34:59 aujourd'hui, on fait plus la guerre à la Russie,
35:01 en tout cas, on essaye, certains.
35:03 Comment voulez-vous arriver,
35:05 réalistement,
35:06 en voyant la pratique,
35:07 comment peut-on arriver là,
35:09 même si ce n'est pas demain ?
35:10 - Alors, là, j'ai une réponse très claire à vous donner,
35:11 il ne faut pas comprendre,
35:13 viser ces précipitations,
35:15 et moi, je parle bien,
35:17 je dis bien, je ne suis pas du tout un agent de la Russie,
35:19 je suis un français,
35:21 un patriote français,
35:23 qui pense que c'est l'intérêt de la France,
35:24 de se rapprocher de la Russie,
35:25 ce qui est tout à fait différent,
35:26 mais je réponds à la question,
35:27 qui est très pertinente,
35:28 et j'ai une réponse très précise à donner,
35:30 je dis bien, que pour sortir,
35:32 expliquez-moi,
35:34 de cette expression,
35:35 mais de cette merde,
35:36 de ce scandale,
35:37 de cette faillite,
35:38 qui menace notre pays,
35:40 de cette décadence que nous vivons,
35:42 il n'y a qu'une chose à faire,
35:44 il faut voter pour n'importe quel parti,
35:46 tout ce qui est à la droite,
35:47 de tout ce qui est la peste,
35:49 qui représente Renaissance,
35:51 et tout ce qui est à gauche de Renaissance,
35:53 et tout vote qui sera à droite de Renaissance,
35:56 est un espoir pour le futur,
35:59 voilà,
36:00 alors, il ne s'agit pas de confondre les problèmes,
36:03 mais le problème vital pour la France,
36:06 c'est arrêter l'immigration,
36:08 sur le plan économique,
36:09 on a 2 millions de fonctionnaires en trop,
36:10 la politique étrangère,
36:12 c'est très important,
36:13 bien évidemment,
36:14 mais ça passe après,
36:16 arrêter ce danger mortel,
36:18 que représente l'immigration,
36:20 surtout en voyant ce qui se passe actuellement en Nouvelle-Calédonie,
36:22 le peuple français doit se rendre compte,
36:25 qu'à force de vouloir flatter,
36:28 et alors je dis bien,
36:29 c'est même une attaque que je me permets de porter au RN,
36:31 qui pour moi n'est pas un véritable,
36:34 ne va pas jusqu'au bout de la réalité des patriotes français,
36:38 qui flattent les français dans le sens du poil,
36:41 alors que d'autres flattent moins,
36:43 et ont beaucoup moins de voix,
36:44 mais le RN,
36:46 dans son attitude,
36:48 lorsqu'on met la recette à 60 ans,
36:50 la façon dont il parle,
36:51 a une attitude électoraliste,
36:54 mais n'a pas une attitude de responsable patriote français,
36:57 voilà,
36:58 mais de toute façon,
36:59 il vaut mieux voter RN,
37:00 que voter Macron,
37:02 que voter Renaissance,
37:03 les choses sont claires,
37:04 donc ma réponse,
37:05 soyons pragmatiques,
37:06 et votons pour n'importe quel parti,
37:09 qui soit à la droite de Renaissance,
37:13 et de...
37:14 - Alors au-delà, d'accord, d'accord Marc Rousset,
37:16 on vous a entendu là-dessus,
37:17 les gens diront ce qu'ils ont,
37:20 et jugeront ce qu'ils ont à juger,
37:23 et feront ce qu'ils vont faire.
37:24 - Chacun avec ses tendances.
37:25 - Alors tout à fait, tout à fait,
37:27 mais au-delà du 9 juin,
37:29 là c'est le 9 juin,
37:30 c'est les européennes, etc.
37:31 et comme vous le savez,
37:32 vous avez dit,
37:33 il ne faut pas confondre vitesse et précipitation,
37:35 tout ça ira de très loin,
37:38 au-delà de ces élections européennes.
37:40 Encore une fois,
37:42 la question est,
37:44 comment...
37:46 nous arrivons enfin à la fin de l'émission,
37:47 on aurait beaucoup de choses à dire,
37:48 mais nous arrivons...
37:49 mais je voudrais vous faire dire, au fond,
37:52 comment cette prise de conscience,
37:55 que vous appelez vous, dont vous veux,
37:56 et que d'autres effectivement diront,
37:58 c'est pas possible,
37:59 ce serait le malheur qui ferait près la France,
38:01 où vous dites,
38:02 comment arriver à ce que 27 pays européens,
38:05 parce que, en deux mots,
38:07 bon en fait,
38:08 je vais essayer d'être rapide,
38:09 parce que c'est vous qu'on a envie d'entendre,
38:11 vous savez très très bien que
38:13 l'Union soviétique a laissé des souvenirs amers
38:15 à plusieurs pays de l'Europe de l'Est,
38:17 qui n'ont pas du tout, du tout, du tout envie,
38:19 à ton raison,
38:20 de renouer avec la Russie,
38:23 en tout cas de manière collaboratrice.
38:26 Comment faire que ces peuples,
38:29 ces pays, etc.,
38:30 et la France et l'Allemagne,
38:32 se remettent en disant,
38:33 oui mais attention,
38:34 alors votre livre dit cela,
38:36 oui mais écoutez,
38:37 il faut quand même tenir compte,
38:39 et voir cette Russie,
38:41 autrement que ce qu'on la voit,
38:43 puisque l'Occident n'est plus là.
38:45 - Eh bien il faut que justement,
38:47 en France, on est un parti qui prend le pouvoir
38:49 pour faire changer les choses.
38:50 Alors pour faire changer les choses,
38:51 il faut que nous, Français,
38:56 quitte à oublier le droit européen,
38:58 accepter qu'il y ait la Casse,
39:00 il faut quitter l'OTAN,
39:01 et puis si on voit que ça n'a aucune chance
39:04 de bouger l'Union européenne,
39:05 quitte à menacer,
39:07 alors prendre des,
39:09 par exemple, la première chose à faire,
39:11 c'est prendre des mesures drastiques,
39:12 en se foutant complètement du droit européen,
39:15 en disant, le droit européen,
39:16 on s'en fout,
39:17 nous ce que l'on veut,
39:18 c'est défendre l'intérêt de la France.
39:19 Donc on en paiera à la force,
39:21 et on veut arrêter cette immigration,
39:22 qui nous tue,
39:23 et qui tue nos enfants,
39:24 et nos petits-enfants.
39:25 Donc il importe d'utiliser la force,
39:27 d'employer la marine,
39:28 et au lieu de l'envoyer à Taïwan,
39:30 vis-à-vis de la Chine,
39:32 il faut l'envoyer en Méditerranée,
39:33 pour patrouiller,
39:34 et empêcher que tous ces passeurs,
39:36 nous envahissent,
39:37 et tuent nos enfants.
39:39 Et se foutre complètement du droit,
39:41 et puis, ça c'est la première chose à faire.
39:43 Donc vis-à-vis de l'OTAN,
39:46 vis-à-vis de l'immigration,
39:48 - Vous êtes très radical là-dessus en tout cas.
39:50 - Et puis l'Union Européenne,
39:51 ensuite, chaque fois qu'on aura un intérêt vital,
39:54 moi je pense,
39:55 moi qui suis un fervent défenseur de l'euro,
39:57 je pense que,
39:58 parce que nous avons été des incapables en France,
40:00 maintenant c'est trop tard,
40:02 il fallait que lorsqu'au début de l'euro,
40:04 nous soyons responsables,
40:05 il faut amener dans les choses étant ce qu'elles sont,
40:07 si on veut amener la survie de l'industrie française,
40:12 il va falloir faire péter l'euro.
40:14 Voilà, il faut, malheureusement,
40:16 alors que j'étais un fervent de l'euro,
40:17 si nous avions été responsables,
40:18 l'euro c'était très intelligent.
40:20 Du moment que nous avons été des irresponsables,
40:22 c'est-à-dire que nous avons sacrifié notre industrie,
40:24 si on continue on n'aura plus rien,
40:26 parce qu'on sera plus compétitif,
40:28 et bien il faut avoir le courage,
40:29 alors ça sera des moments difficiles,
40:31 - Et bien écoutez, Frexit ou pas Frexit,
40:33 - Ça amènerait des dévaluations inévitables,
40:35 sinon notre industrie va disparaître.
40:37 - D'accord, Marc Rousset, écoutez,
40:39 vous allez très très loin,
40:40 vous avez présenté effectivement votre hypothèse,
40:44 encore une fois, votre livre mérite d'être lu,
40:47 et commenté, chacun en tirera ce qu'il a envie d'en tirer,
40:51 mais nous, ici, nous sommes une radio libre,
40:54 et nous faisons faire parler,
40:56 nous faisons parler toutes les opinions,
40:58 et surtout, toutes les compétences.
41:01 - Merci Marc Rousset d'avoir été avec nous,
41:03 je vous rappelle votre colis,
41:04 notre faux ami est l'Amérique,
41:06 merci André Bercoff d'avoir animé l'émission,
41:07 on vous retrouve demain,
41:08 entre midi et 14h comme tous les jours,
41:10 et tout de suite, c'est Brigitte Leï,
41:11 sur Sud Radio, à demain !
41:13 Sud Radio, parlons vrai.

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