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La bande d'Alice jusqu'à minuit réagit aux 7200 fermetures de restaurants enregistrées en France en 2023

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00:00 - Allez, parlons de la crise que traversent les restaurateurs, notamment dans le Sud-Ouest avec vous Perico Légas,
00:06 après une année 2022 qui avait été marquée par un record, la réouverture totale des établissements, bien sûr, à la suite de la crise du Covid.
00:14 Eh bien 2023, ça a été la catastrophe. Retour de bâton dans le secteur.
00:18 - C'est le syndicat principal de la restauration, l'Union des métiers et de l'industrie hôtelière, qui tire un signal d'alarme.
00:23 7200 dépôts de bilan, donc un certain nombre de faillites dans la partie sud-ouest, qui pourtant est un territoire touristique,
00:30 avec réputé pour sa gastronomie où l'hôtellerie-restauration devrait bien se porter. 44% d'augmentation de ces dépôts de bilan par rapport à l'année 2022.
00:38 - Ces chiffres sont énormes. - Énormes, oui, mais c'est à la fin de l'année à la foire qu'on compte les bouses.
00:43 Il y a le PGE qui doit être remboursé. Donc, quoi qu'il en coûte, à l'époque, on s'est dit "quel courage formidable".
00:48 Il fallait bien rappeler "attention, c'est pas un cadeau, c'est pas gratuit, il y aura à un moment donné le remboursement".
00:53 Et il y a des établissements qui ne sont pas dans une situation économique et financière qui leur permettent de faire face à cette réalité.
00:58 Par ailleurs, il y a un changement de comportement de meurtre de consommation des Français.
01:02 Je le dis très clairement, la malbouffe gagne du terrain et la restauration qui vend la malbouffe, c'est-à-dire la restauration de rue ou celle du fast-food,
01:10 j'appelle ça de la malbouffe même si on n'en meurt pas tout de suite, et bien c'est la restauration de la facilité, moins chère, sucré-mou.
01:16 Et comme on est dans une tendance où nos mœurs alimentaires ont tendance à s'industrier...
01:19 Le télétravail aussi.
01:20 Entre autres, voilà. Donc c'est vrai que l'artisan restaurateur, le fait maison, a plus de mal aujourd'hui à se maintenir.
01:26 Après, c'est aussi leur passion Périco, c'est vrai que les gens ont moins les moyens.
01:30 C'est un tout, sauf qu'aujourd'hui la malbouffe, elle a pignon sur rue et elle est présentée au public et aux consommateurs comme une restauration normale.
01:36 Non, c'est de la malbouffe, c'est pas de la bonne bouffe.
01:38 Mais le sud-ouest...
01:39 Et en plus, elle est destinée aux pauvres.
01:40 Le sud-ouest est plus touché que d'autres régions de France ?
01:43 Oui.
01:44 Pourquoi ?
01:45 Le sud-ouest est plus touché parce que c'est peut-être un endroit où il y avait un nombre plus important d'auberges familiales, de restaurants traditionnels et conventionnels.
01:52 Parce que c'est un territoire justement qui a une tradition locale et qui a une vocation touristique.
01:56 Et là, comme il y en a plus, effectivement...
01:59 Et quelle aurait été la solution ? Prolonger le remboursement de ces prêts, par exemple ?
02:03 Aurait-il fallu une concertation ?
02:06 Ou est-ce que quand même, avouons-le, un certain nombre de ces restaurants n'avaient pas de possibilité d'avenir économique ?
02:11 Dans les négociations internationales, quelquefois, on abandonne la dette.
02:14 Il y a peut-être des établissements à qui on aurait dû dire "Quoi qu'il en coûte, on le pousse".
02:17 Et alors, d'autres diraient "Mais pourquoi moi, je dois payer ?"
02:19 Voilà, ceux qui sont au port du débat du lendemain, ça veut dire des emplois en moins, des fournisseurs qui n'auront plus de restaurateurs.
02:25 L'effet chêne va être tragique.
02:28 Donc on aurait peut-être pu effacer l'ardoise, c'est le cas de dire pour un restaurant, le centre d'établissement.
02:32 C'est une suggestion parce que tu me poses la question.
02:35 Mais voilà.
02:36 C'est le seul problème d'un "Quoi qu'il en coûte" qui, vu de l'étranger et vu des pays européens, a souvent apparu comme de l'argent qui a été jeté de manière indiscriminée, sans vérité.
02:53 Ça n'a pas fait des jaloux ?
02:54 Pas du tout.
02:55 Pas du tout.
02:56 Ça a peut-être fait des jaloux chez ceux qui ont reçu l'argent en question, c'est-à-dire chez les citoyens éventuellement et encore.
03:02 Mais du côté des gouvernements européens, non. Globalement, le "Quoi qu'il en coûte" français a été surtout perçu comme une distribution d'argent public trop peu identifiée, trop peu ciblée et qui ferait que le gouvernement aurait ensuite d'importants problèmes.
03:17 Et c'est ce qui se passe en ce moment.
03:18 Donc ça veut dire quoi, Christophe Barbier ? C'était une erreur ?
03:21 Non, non, c'était pas une erreur, mais c'était une politique globale pour des cas très particuliers.
03:25 Moi, je suis surpris de l'inégalité de destin de nombreux établissements.
03:29 Ceux qui avaient ouvert juste avant la Covid, ils sont morts sur pied.
03:32 Pas de chiffre d'affaires de référence, pas d'aide. Ils sont morts tout de suite.
03:35 Ceux qui étaient bien installés, beaucoup ont racheté leur concurrent et ont réussi à s'étendre.
03:39 Et comme ils ont pris dans de nombreuses villes comme Paris l'emprise sur les terrasses parce qu'il fallait les aider et servir à l'extérieur pour éviter la contamination, les terrasses, elles ont jamais été vidées.
03:47 Donc ils ont développé leur surface de chalandise.
03:50 On en a vu certains avoir des difficultés parce que comme ils faisaient pas mal de chiffre d'affaires en liquide pas déclaré, quand il a fallu toucher des aides, c'était sur la base du chiffre d'affaires déclaré.
03:58 Ils avaient quelques petits soucis quand même à équilibrer leur compte.
04:01 Enfin bref, autant de restaurateurs, autant de cas différents, ça reste un métier nécessaire, difficile, où il faut être courageux.
04:07 Et puis l'un de leurs principaux problèmes, au-delà de cette désertion des clients, c'est aussi le manque de personnel.
04:12 Donc là, il faut remettre ça à l'oeuvre.
04:14 C'est un vrai problème aussi.

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