• il y a 6 mois
On parlera de la Nouvelle-Calédonie, du conseil de défense en cours à l'Elysée, de la cavale de Mohamed Amra qui se poursuit et enfin du braquage à peut-être à 10 millions d'euros ce week-end avenue Montaigne. Nous entendrons nos invités sur les violences, sur leurs auteurs, sur les nouvelles méthodes de la police et également sur les méthodes des criminels...

Category

🗞
News
Transcription
00:00RTL bonsoir, bienvenue dans nos grands débats, on a trois quarts d'heure pour réfléchir,
00:09pour comprendre, pour se forger une opinion parfois.
00:12Ce soir dans ce studio, casting impeccable, on a un super flic.
00:16Bonsoir Jean-Louis Chiamengui, Cyprien vous avez 10 secondes pour nous dresser un CV express
00:21de notre invité.
00:22Alors Jean-Louis Chiamengui, vous faisiez partie du commando qui a intercepté et abattu
00:25Jacques Messerine.
00:26Il a arrêté Yvan Colonna, il a été chargé à l'Elysée de la protection de Nicolas
00:31Sarkozy.
00:32Il a été membre du RAID de la BRI et de la BRB et il a même été en poste quelques
00:36mois en Nouvelle-Calédonie.
00:37J'ai bon ?
00:38Ça c'est fait.
00:39On n'a pas dit de bêtises, ça c'est l'important.
00:41Avec nous, un homme qui fait parler les flics, le spécialiste…
00:44C'est ma seule qualité.
00:45Non.
00:46Guillaume Fard, bonsoir Guillaume Fard.
00:48Nos auditeurs connaissent votre visage et vos pochettes de costumes si vous regardez
00:52sur BFM TV de temps en temps et vous signez donc ce livre d'entretien « Flicks Stories
00:56» c'est aux éditions du Rocher.
00:58Alors avec l'actualité du jour, la Nouvelle-Calédonie, avec aussi un conseil de défense en cours
01:03à l'Elysée, mais aussi la cavale de Mohamed Hamra qui se poursuit, puis ce braquage peut-être
01:08estimé jusqu'à 10 millions d'euros ce week-end à Venue Montaigne, on en parlait
01:11tout à l'heure, on est content de vous avoir, on veut vous entendre sur les violences,
01:15sur leurs auteurs, sur les nouvelles méthodes de la police et également sur les méthodes
01:19des criminels.
01:20On accueille nos débatteuses, Rokhaya Diallo, éditorialiste au Guardian et au Washington Post, bonsoir.
01:25Bonsoir.
01:26Et l'éditrice Isabelle Saporta.
01:27Bonsoir.
01:28Bonsoir Isabelle.
01:29Guillaume Fard, on sent que vous avez un petit peu forcé sur les films de Jean-Pierre
01:33Melville ou de Jacques Deray quand on lit ce livre, ces entretiens, vous avez des posters
01:36de Belmondo et d'Alain Delon à la maison, je les même donc ne critique pas, Jean-Louis
01:41Firminguy, la question est aussi pour vous, elle a vraiment existé cette période un
01:45peu mythique où les flics et les voyous se respectaient à peu près, où on parlait
01:49de ce code d'honneur, où la vie humaine avait un petit peu plus de valeur, où c'est
01:53vous qui êtes trop nourri l'un par le cinéma et l'autre par un brin de nostalgie.
01:58Je ne sais pas si…
02:00Qui répond en premier ?
02:01Allez Guillaume.
02:02Moi je vais faire répondre ceux qui sont interviewés dans le livre.
02:05Je vais vous citer Charles Pellégrini et Ange Mancini qui sont les deux plus anciens
02:10parmi les dix qui sont interviewés et les deux parlent des années 70 et ils disent
02:14au fond la même chose, un bandit c'est un bandit, il n'y a pas de bon bandit et
02:18on se faisait tirer dessus de la même manière, le code d'honneur c'est quelque chose
02:23d'un peu mythifié, idéalisé, mais en réalité quand on est sous le feu, on est
02:28sous le feu, les braqueurs tiraient, on braquait beaucoup de banques, Jean-Louis Firminguy
02:31pourra en parler bien mieux qu'on va parce qu'il a connu ces années-là, et les gens
02:34se couchaient sous les voitures et essayaient d'éviter les tirs dans la rue, il y avait
02:38un côté un peu far-west par moment, ça on l'a complètement perdu de vue, mais
02:42en réalité ça tirait, ça tuait et certains policiers l'ont payé de leur vie.
02:46Jean-Louis Firminguy, quand on entend aujourd'hui certains nous dire oui mais c'est pas pareil
02:51aujourd'hui les jeunes ils tirent beaucoup plus, ça défouraille pour un oui pour un
02:54non, c'est vrai ou c'est pas vrai ça ?
02:55Oui c'est vrai, il y a beaucoup plus de violence aujourd'hui qu'il y avait à notre
02:59époque, sans parler du code d'honneur, c'est vrai chacun a sa vision, mais c'est
03:04vrai que les réseaux ont accéléré le manque de pouvoir de la police, tout est banalisé
03:13et maintenant les jeunes n'hésitent pas à faire feu pour se sortir d'un piège
03:19ou d'une intervention policière.
03:20On peut parler de votre premier jour à Paris, quand vous arrivez pour vous installer, vous
03:25logez chez votre tante je crois, et vous avez quelques démarches administratives à accomplir,
03:30il se passe quoi ?
03:31Il se passe que j'ai dû, puisque n'étant pas parisien, j'ai dû ouvrir un compte
03:36à la Société Générale et puis j'étais braqué ce jour-là, donc ça commençait
03:41bien.
03:43Ça met dans l'ambiance.
03:44On ne braque plus les banques aujourd'hui.
03:45Oui, il n'y a plus rien dans les banques et c'est vrai que par la suite j'ai connu
03:49les gens de la brigade anti-gang par ce début d'affaires, puisque c'était des braqueurs
03:55qui m'avaient braqué.
03:56Il y avait quand même plus de, on dit le code d'honneur a été largement mythifié,
04:01un bandit étant un bandit, il y avait quand même peut-être une forme de contact qui
04:04était différente.
04:05Oui, et puis on avait quand même un certain pouvoir, quand je dis pouvoir ça fait peut-être
04:11sourire, mais c'est vrai que lorsque vous allez aux Etats-Unis, vous avez toujours
04:16peur du policier qui va arriver derrière vous et qui va vous interpeller et aujourd'hui
04:20ça n'existe plus en Europe et c'est peut-être malheureux ou heureux, c'est la société
04:25qui veut ça, mais c'est vrai qu'aujourd'hui les policiers ont quand même pas mal de problèmes
04:32lorsqu'ils interviennent.
04:33On va faire rentrer nos débatteurs dans la discussion, un petit peu Rokhaya, Isabelle,
04:37est-ce que vous, cette époque, blousons de cuir, moustache et pas de def pour les
04:43policiers, vous regardez ça, pas des étoiles dans les yeux forcément, mais un peu de nostalgie
04:49comme ça ou vous vous dites, à l'époque il y avait aussi des ripoux dans la police,
04:53il y avait aussi des magouilles, c'était beaucoup moins contrôlé et la police d'aujourd'hui
04:57finalement est peut-être plus clean que celle d'hier ?
05:00Je pense que oui, c'est une époque qui a beaucoup été romantisée, notamment par
05:06la fiction, ça a été évoqué que ce soit par le roman, par le film, et donc il y avait
05:09peut-être un sentiment de proximité plus grande avec ces policiers pour lesquels on
05:13avait une certaine tendresse parce qu'on avait l'impression de les connaître pour
05:15les avoir vus en tant que personnages de fiction, donc je pense que ça c'est quelque chose
05:19qui a beaucoup changé.
05:20Et puis après, c'est vrai que là, la question c'est le travail de la police pour le grand
05:25banditisme, les violences qui sont des violences de délinquance ou des crimes, mais ce que
05:32je veux dire c'est que c'est des violences plutôt crapuleuses, mais la réalité c'est
05:35que le plus grand nombre de violences et de domiciles ce sont des cas de personnes qu'on
05:40connaît, et donc c'est beaucoup moins spectaculaire, et ça, d'après les chiffres, ça a plutôt
05:44diminué, il y a moins de domiciles aujourd'hui qu'il y en avait il y a 30 ans, et malgré
05:47tout ce qu'on peut dire et malgré ce qu'on peut entendre sur les braquages, sur les crimes,
05:51sur les armes lourdes, on a plus de risque d'être tué par quelqu'un qu'on connaît
05:55que par un inconnu ou par un criminel en cavale.
05:58Vous avez senti, Jean-Louis Ferminguil, monter cette violence par palier dans les méthodes,
06:04là on a vu ces images terribles à un Carville au péage avec des méthodes quasi militaires
06:10avec des gens qui sont prêts pour des assauts, vous avez vu monter ça graduellement au fil
06:14des années ou au contraire ça s'est fait plutôt tout d'un coup ?
06:18Non mais je crois qu'il y a une évolution, il y a une évolution dans les techniques
06:21de la police qui ont certes bien évolué et je crois se sont améliorées, et il y a
06:28eu parallèlement cette évolution de la violence et c'est vrai que le problème du narco a
06:38beaucoup fait.
06:39Aujourd'hui les sommes sont tellement folles que les gens n'hésitent plus à faire usage
06:43d'armes pour avoir des quartiers, etc.
06:45Donc moi je crois que c'est là où il y a peut-être à se poser des questions.
06:50Pour en revenir à l'actualité, on tire sur des gendarmes, on vide son chargeur sur des
06:55surveillants pénitentiaires, pourquoi est-ce qu'on s'en prend aussi facilement, aussi
07:00violemment aux forces de l'ordre Isabelle Saporta ?
07:02Écoutez, de toute façon moi déjà je vais me mettre derrière un de mes auteurs qui
07:07est le criminologue Alain Bauer, et il y a une recrudescence de la violence.
07:10Il y a eu en 2023 1000 homicides, il y a eu 4000 tentatives d'homicide, c'est-à-dire
07:16l'un des chiffres les plus importants qu'il y a eu sur les 40 dernières années.
07:19Donc il y a une recrudescence de la violence et de la violence forte, c'est très clair,
07:23et moi ce que je trouve un petit peu dérangeant de le fait de mythifier ce passé incroyable,
07:28c'est qu'on ne voit pas en fait à quel point nos forces de l'ordre aujourd'hui sont assez
07:32extraordinaires, parce que ce qu'on a vécu avec ces deux personnes de la pénitentiaire
07:38qui se sont fait abattre dans un véhicule qui n'était même pas blindé, avec une arme,
07:44où aux Etats-Unis ils ont l'arme à la cuisse et donc ils peuvent se défendre.
07:47En France, elle est en travers de la poitrine, il faut qu'ils enlèvent leur ceinture de
07:52sécurité et donc ils n'ont aucune chance de s'en sortir.
07:54Moi je trouve ça assez désespérant, si vous voulez, moi ce que je trouve que ça
07:58raconte, c'est qu'on a des policiers, en fait moi je trouve qu'on devrait les applaudir,
08:02parce que je ne vois même pas pourquoi ils ont encore envie de s'engager, parce qu'ils
08:05sont mal payés, parce qu'ils ne sont pas protégés, parce qu'ils sont conspués
08:09par toute une partie de la population aujourd'hui, et parfois à raison, parce qu'il y a des
08:13bavures policières, mais en fait aujourd'hui, je ne vois pas pourquoi tu as envie de devenir
08:16policier, prof, franchement, je ne vois pas.
08:21Crise d'évocation, en plus il manque énormément de monde, comment on réinstaure pas seulement
08:25la peur du gendarme, mais juste une forme de respect et de dialogue ? On va continuer
08:29d'en parler tous ensemble, Rokhaya Diallo, Isabelle Saporta, Guillaume Farge, Jean-Louis
08:34Fermagui, Cyprien Sini, vous restez avec nous, à tout de suite sur le Théâtre !

Recommandations