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Vidéo Grand témoin Manuel Rucar 60 ans Lien horticole.

L’œil de Manuel Rucar, grand témoin, sur les métiers et compétences
Quelles tendances et quelles évolutions se dessinent à l’horizon 10 ans en matière de nouveaux métiers et de compétences ?
Transcription
00:00Le lien Horticole fête ses 60 ans et a choisi de vous présenter les tendances des dix prochaines
00:09années.
00:10Pour l'occasion, nous avons sollicité Manuel Rucard comme grand témoin pour un numéro
00:15spécial que nous avons édité récemment.
00:17Nous nous sommes tournés vers vous parce que votre métier de tendanceur consiste à
00:22se projeter en permanence sur les dix prochaines années.
00:24L'avenir de la filière, c'est aussi les futurs salariés et les futurs travailleurs
00:30de nos professions et donc on va aborder maintenant le volet formation et emploi de nos métiers.
00:36Alors dans votre métier de tendanceur, vous faites souvent des conférences, vous faites
00:41des scénographies, vous organisez des concours dans certains salons et vous revenez souvent
00:47sur des mots qu'on ne connaît pas encore très bien.
00:51Souvent, ça correspond à des nouveaux métiers ou des métiers que vous estimez en devenir
00:56proches ou pas, vous allez nous le dire.
00:58Alors si on reprend quelques termes, par exemple, souvent vous parlez de visual merchandiser.
01:04Qu'est-ce qu'on peut mettre derrière ? Quel est le travail derrière ce métier ?
01:08En fait, les visuels merchandisers sont des personnes, des créatifs souvent, qui ne viennent
01:13pas de notre filière mais qui s'intéressent à nos produits.
01:15Souvent, on les retrouve à la confection des vitrines, l'aménagement des magasins
01:19et on voit que, par exemple, dans certaines enseignes de jardinerie aux Etats-Unis, on
01:23a une proportion de, on va dire, huit visuels merchandisers pour deux vendeurs seulement.
01:28C'est-à-dire que leur métier au quotidien, c'est de créer la mise en scène du magasin,
01:32de créer les décors qui vont inspirer le consommateur, le client.
01:38En France, on a encore très peu ces métiers-là.
01:40Pourtant, on les retrouve dans certains secteurs d'activité mais encore très peu dans la
01:44filière du végétal.
01:46Donc, pour le coup, c'est vraiment des créatifs qui viennent à nos métiers.
01:49Ce ne sont pas des gens qui viennent de notre filière qu'on va former au visual merchandising.
01:53Disons qu'aujourd'hui, on trouve une nouvelle complémentarité avec des nouveaux métiers
01:57qui arrivent dans notre filière.
01:59Vous parlez aussi de scénographes dans les futurs métiers ou dans les métiers en devenir.
02:03Quelle est la différence ?
02:04Par exemple, le scénographe, lui, va réaliser vraiment une mise en scène qui n'est pas forcément
02:09commerciale.
02:10Le visual merchandiser, on est bien sur du merchandising commercial.
02:13Le but, c'est de faire focaliser l'attention des consommateurs sur des produits en particulier.
02:17Le scénographe va être utilisé, par exemple, dans des cérémonies, dans des plateaux de
02:20télé, de cinéma, dans des décors de défilé, par exemple.
02:25Et là, on a besoin d'une compétence technique pour le coup parce qu'il ne suffit pas de
02:28faire juste quelque chose de visuel ou de très joli, mais il faut aussi que ça tienne.
02:32Il faut aussi connaître les produits, savoir où les acheter.
02:34Donc là, le scénographe, lui, va avoir une double compétence, à la fois artistique
02:39et technique de connaissance du produit.
02:40Donc ça, c'est des métiers aussi qui se développent.
02:42Ok.
02:43Alors, vous parlez aussi beaucoup d'intérêt des jeunes pour la nature, mais dans les nouveaux
02:46métiers, vous parlez de plasticien floral.
02:48Qu'est-ce que ça peut être ?
02:49Alors là, plasticien floral, en fait, c'est plein de nouveaux métiers qui viennent encore
02:54une fois des arts graphiques, par exemple des photographes qui commencent à faire de
02:59la décoration florale sur des visages, sur des tableaux.
03:02Et on voit que le produit de notre filière est utilisé complètement différemment et
03:08détourné et va le rendre populaire dans des mariages de stars, par exemple, dans des
03:12expos, dans le Met Gala ou des choses comme ça, ou sur des plateaux d'émissions de télé
03:18ou sur des séries à succès.
03:20Donc là, on voit que c'est des nouveaux métiers qui intègrent à la fois les compétences
03:24artistiques et techniques.
03:26Et le compositeur floral, lui ?
03:28Alors, le compositeur floral ou plutôt compositeur végétal, c'est souvent utilisé, par exemple,
03:33par des entreprises de paysages.
03:35C'est une compétence purement de connaissance des végétaux pour aider le paysagiste à
03:40allier ce qu'il maîtrise très bien, c'est à dire l'aménagement du lieu, du territoire,
03:44avec la bonne sélection de la palette végétale.
03:47Donc là, pour le coup, on est vraiment sur une compétence purement technique de
03:50connaissance des plantes, avec une connaissance qui est assez large sur la palette végétale
03:55pour aider en complémentarité le paysagiste à bien choisir les végétaux à chaque projet.
04:01Donc il arrive des nouveaux métiers où il y a des tendances dans presque tous nos secteurs.
04:05Vous parlez aussi de fleuricultrice, ça normalement on connaît, ou alors on pense productrice
04:11de fleurs.
04:12Est-ce que c'est ce que vous mettez derrière ? Si c'est cela, en quoi il va évoluer ce métier ?
04:16Alors, la fleuriculture, on la connaissait bien dans notre filière sur la fleuriculture
04:21traditionnelle.
04:22Aujourd'hui, le métier de fleuricultrice, j'emploie le féminin parce que c'est majoritairement
04:27des femmes quand même.
04:28C'est plutôt sur des petites parcelles en circuit court.
04:31Donc effectivement, on est sur la production de fleurs, mais ça ne rentre pas dans la
04:34chaîne de valeur de la filière, c'est-à-dire qu'elle ne revendent pas à des grossistes
04:38ou à des détaillants.
04:39Elles produisent leurs propres besoins pour des mariages, pour de l'événementiel ou
04:46pour de la vente directement en production.
04:48Donc on est sur presque une compétence de fleuriste qui va se former sur Internet, sur
04:54des écoles, auprès de médias pour apprendre des compétences en production technique et
04:59sur des parcelles en général de moins d'un hectare, avoir sa petite production de fleurs
05:04avec des bulbes, des vivaces et quelques feuillages, des eucalyptus, des choses comme ça.
05:08Donc c'est un nouveau métier qui demande à la fois des compétences aussi en vente
05:12parce qu'on est en contact direct avec la clientèle et aussi en production.
05:15Votre métier, c'est de chercher les tendances et surtout de vous intéresser aux attentes
05:22des clients.
05:23Et dans ce domaine-là, vous faites une différence entre un nouveau métier que je ne connais
05:30pas qui s'appellerait Personal Shopper et vous dites peut-être que le client attend
05:35ou pourrait attendre plus un expert technique ou alors un conseiller vendeur.
05:40Comment on peut s'y retrouver là-dedans ? Quelqu'un qui voudrait se former, qu'est-ce
05:44qu'il doit choisir ou qu'est-ce qu'il doit comprendre derrière ces termes ?
05:47Je dirais que dans notre filière historiquement, et je l'ai vécu aussi de l'intérieur,
05:53on a presque une défiance où pour être du métier, il faut savoir parler le latin,
05:58il faut connaître les plantes, le jargon technique, ce que j'ai pu apprendre à maîtriser
06:02avec le temps.
06:03Mais pour un bon vendeur, par exemple en jardinerie ou chez un fleuriste, on ne va pas trop toucher
06:10à ces compétences-là, c'est plutôt des qualités relationnelles, des qualités humaines,
06:15ce qu'on retrouve par exemple dans d'autres enseignes de la déco où on est sur ce profil
06:19de personal shopper, c'est-à-dire qu'on va aider la personne à trouver ce qu'elle
06:24a besoin et on va l'accompagner dans son processus de sélection parce que finalement
06:29est-ce que quelqu'un qui vient en jardinerie qui demande une vivace aux fleurs bleues,
06:34est-ce qu'on va lui répondre par une réponse technique ou est-ce qu'en fait ce n'est
06:37pas plutôt un accompagnement presque psychologique en sachant ce qu'elle veut vraiment, quel
06:42style elle veut donner à son jardin, parler des émotions, parler des odeurs, parler d'autres
06:46choses.
06:47Est-ce qu'on a besoin de compétences techniques pour l'aiguiller ? Je ne suis pas convaincu
06:50qu'on ne soit que sur du technique, en tout cas il faut un petit peu, mais je pense que
06:54dans notre filière je ne connais personne qui soit connaisseur de toutes les variétés
06:58de plantes qui existent, donc il faut rester humble, par contre sur ces compétences d'accompagnement
07:04humain pour le consommateur, là aujourd'hui il y a vraiment un défi d'arrêter de faire
07:11peur au consommateur avec des considérations techniques qui sont importantes, mais il ne
07:15faut pas mettre que ça sur le devant, il faut déjà essayer de comprendre ce qu'ils
07:18veulent et les aiguiller dans leur processus de choix en fait.
07:21Pour attirer les jeunes on a presque besoin de coach ?
07:23C'est ça et ça se développe de plus en plus, des coachs, par exemple des paysagistes
07:27qui ont une formation de paysagistes concepteurs et plutôt que de travailler dans des agences
07:30de paysages ou des bureaux d'études en fait se mettent à leur compte et ont des dizaines
07:36de clients sur lesquels ils interviennent sur des petits projets, mais ils vont les
07:39aiguiller sur l'aménagement du jardin, le choix des végétaux et c'est presque un coach
07:42de vie dédié au végétal et ça existe même pour les plantes d'intérieur, il y en a sur
07:47les réseaux sociaux où vous faites appel à un coach en plantes d'intérieur qui va
07:51vous aider à sélectionner les meilleures plantes pour la situation de votre appartement
07:55précisément.
07:56Donc si on pense nouveau métier, ça veut dire derrière nouvelles compétences donc
08:00nouvelles formations, or les choses vont très vite, il faudrait déjà presque dès aujourd'hui
08:06avoir ces nouvelles formations, quelles sont les compétences que vous jugez nécessaires ?
08:11Alors ce qui est rassurant c'est de voir que les centres de formation ont pour la majorité
08:16quand même intégré ces données-là en comprenant que les nouvelles générations
08:19ne sont pas monotaches ou très spécifiques sur une compétence mais vont enchaîner des
08:25programmes d'enseignement presque au choix ou à la carte pour que ces nouvelles générations
08:29qui sont des zappers entre guillemets aient plusieurs cordes à leur arc et puissent avoir
08:36plusieurs vies, plusieurs métiers, plusieurs activités sur une même semaine par exemple.
08:40Donc ça c'est important déjà de comprendre qu'il faut plus de transversalité entre
08:45les métiers et dans les nouvelles compétences qui vont arriver, effectivement il y a ce
08:49côté relations clients, le côté commercial qui est quand même important dans nos filières,
08:54presque bien au-delà de la compétence technique et aussi se former à certains codes par exemple
09:01artistiques pour ce qui est du merchandising ou de la scénographie, travailler en bonne
09:06intelligence avec l'intelligence artificielle, de voir qu'aujourd'hui ça va être une aide,
09:11un support pour nos métiers et pas une concurrence frontale, donc ça fera partie des sujets à traiter
09:16notamment. Alors vous parlez beaucoup d'évolution, moi j'ai demandé à Tchad GPT si je suis un jeune
09:23horticulteur en formation comment va évoluer mon métier et j'ai posé aussi la question si je suis
09:28un paysagiste en formation, il m'a très bien décrit les tendances aujourd'hui, nature, biodiversité
09:35et puis en conclusion il m'a pas donné de nouvelles compétences mais il m'a dit il faut être très
09:40curieux. Alors est-ce que ça suffit ou pas ? Alors ça suffit en partie si on résume au fait qu'aujourd'hui
09:47il faut décloisonner les métiers et s'ouvrir à d'autres choses, ce qui fait que effectivement
09:53dans des agences de paysage aujourd'hui il faut savoir maîtriser les matériaux, la RSE, l'origine
09:59des produits, un peu le marketing aussi, on voit que quel que soit le métier en fait il va falloir
10:04être un peu touche à tout et ça on le voit beaucoup dans le renouvellement des générations donc
10:08les entreprises, les pépinéristes, les horticulteurs qui ont connu un cycle de renouvellement par les
10:14enfants qui ont repris ou une génération nouvelle s'ouvrent à de nouvelles choses, ça a été le cas
10:19avec la vente en ligne par exemple, on a vu des producteurs de jeunes plants se mettre à vendre
10:23aux particuliers directement en ligne ce qui était une révolution pour la filière et en fait ça fait
10:28partie de cette ouverture, cette curiosité donc on peut le résumer à ça, après ça se traduit
10:33par des nouveaux métiers, des nouvelles compétences, soit à acquérir soit aussi à
10:37déléguer en disant je ne suis pas expert sur le sujet, je peux comprendre de quoi cette personne
10:41va me parler et je lui sous-traite, je lui délègue cette partie qui est vraiment dans son coeur
10:46d'activité. Et que l'on soit un jeune en formation ou un producteur, un paysagiste dès maintenant,
10:52est-ce qu'il faut se former à l'intelligence artificielle et à son utilisation, qu'est-ce
10:57qu'elle peut nous apporter ? Est-ce que ça vaut le coup ? Ça vaut le coup dans le sens où de toute
11:02façon aujourd'hui il y a énormément de moyens au niveau international qui sont mis pour le
11:08développement de l'intelligence artificielle parce qu'on sait que ça va créer énormément
11:11de nouveaux métiers, ça va faciliter aussi beaucoup de tâches donc forcément il y aura
11:16un impact quel que soit le métier de manière directe ou indirecte. Après l'enjeu aujourd'hui
11:21c'est de savoir chacun, chaque professionnel aujourd'hui dans son coeur d'activité,
11:26comment ça va le toucher ? Est-ce qu'il y aura un intérêt réel ? Et peut-être que même ils sont
11:31déjà touchés sans s'en rendre compte mais il y a beaucoup de choses qui ont été facilitées,
11:35notamment maintenant il y a des logiciels de comptabilité en ligne qui reposent en partie
11:39sur l'intelligence artificielle. Derrière on ne met pas ces mots là dessus mais ce qu'on voit
11:43concrètement c'est que ça facilite le quotidien énormément, ça peut être ça, ça peut être des
11:47systèmes de chat en ligne avec le consommateur pour faciliter leur acte d'achat. Peut-être
11:53qu'aujourd'hui on a des entreprises qui sont sur Google par exemple qui mettent à jour des
11:58questions au type et que le chatbot va répondre automatiquement au client. Tout ça c'était avant
12:03des appels qu'on avait à l'entreprise avec toujours les mêmes questions. Aujourd'hui on répond de
12:07manière automatique donc effectivement l'intelligence artificielle va avoir des impacts dans beaucoup de
12:12métiers et des fois on va s'en rendre compte et parfois ça va passer de manière totalement
12:17intuitive. Mais ce qui est intéressant c'est dès aujourd'hui d'essayer de comprendre comment c'est
12:21en train d'évoluer parce que ça évolue très très vite et comment demain on va pouvoir l'intégrer
12:24dans son métier. En tout cas il ne faut pas avoir peur de cette technologie. J'allais vous dire on a
12:28eu peur de l'informatique, du web, des réseaux sociaux. Maintenant il y a une peur autour de
12:33l'intelligence artificielle. En fait on peut dès aujourd'hui si j'ai compris toutes les semaines
12:38il sort des nouveaux assistants d'intelligence artificielle donc il faut s'ouvrir à toutes
12:46ces technologies. Alors pour l'instant c'est des technologies qui sont cloisonnées parce que c'est
12:49chaque entreprise qui développe sa technologie donc pour l'instant on a l'impression qu'il y en a
12:52beaucoup. Ce qui va se passer c'est comme dans le web, dans l'internet là au début où il y avait
12:57plein de moteurs de recherche différents et aujourd'hui il n'y en a plus que 1, 2, 3. C'est
13:00ce qui va se passer aussi dans l'intelligence artificielle demain. Là on est dans les phases
13:03de tests, de progression de la technologie. Demain ça va se généraliser donc ça va devenir quelque
13:09chose de plus intuitif à toutes les générations. En tout cas ce qui est sûr c'est que la nouvelle
13:13génération aujourd'hui n'en a pas peur du tout puisqu'ils l'utilisent déjà pour faire leur
13:15rédaction, leurs exposés et donc ils savent que c'est déjà un aide à leur vie scolaire même s'ils
13:21en ont déjà aussi compris les limites et que sur un devoir sur table surveillé ils n'ont pas accès
13:26à internet. Donc ils doivent aussi s'appuyer sur l'intelligence artificielle mais pas compter que
13:29sur ça. Tous ces sujets sont abordés dans notre numéro spécial 60 ans qui a été édité en juin
13:35de cette année. Nous y réfléchissons aussi à d'autres thèmes, le paysage, la robotisation,
13:40la recherche. Donc nous vous proposons de retrouver tout ce travail qui a été réalisé au cours du
13:46printemps dans ce numéro spécial et qu'on présentera aussi au prochain salon du Végétal.
13:51Merci Manuel Rucard de nous avoir appuyé dans ce travail prospectif.

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