Vidéo Grand témoin Manuel Rucar 60 ans Lien horticole.
L’œil de Manuel Rucar, grand témoin, sur la distribution horticole
Quelles tendances et quelles évolutions se dessinent à l’horizon 10 ans en matière de commerce et de vente des végétaux d’ornement ?
L’œil de Manuel Rucar, grand témoin, sur la distribution horticole
Quelles tendances et quelles évolutions se dessinent à l’horizon 10 ans en matière de commerce et de vente des végétaux d’ornement ?
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00:00Le lien Orticol fête ses 60 ans et a choisi de vous présenter les tendances des dix prochaines
00:09années.
00:10Pour l'occasion, nous avons sollicité Manuel Rucard comme grand témoin pour un numéro
00:15spécial que nous avons édité récemment.
00:17Nous nous sommes tournés vers vous parce que votre métier de tendanceur consiste à
00:22se projeter en permanence sur les dix prochaines années.
00:24Ce travail d'information et de sensibilisation, c'est aussi celui de la distribution.
00:29Je propose maintenant qu'on aborde ce sujet de la distribution.
00:34Les rapports entre les producteurs et distributeurs ont été assez crispés par deux années
00:40difficiles qu'on vient de connaître sur le marché du jardin.
00:43C'est quoi votre regard aujourd'hui sur les relations entre production et distribution ?
00:48Je dirais que quelque part dans la production de végétaux, ce n'est presque pas la pire
00:54des situations dans l'ensemble de la filière, que ces relations sont parfois plus tendues
00:57sur du manufacturé ou sur d'autres secteurs, si ça peut rassurer les producteurs qui nous
01:03regardent.
01:04Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, quand on parle de contrat de production, ça reste
01:08un aboutissement, mais qui est difficile à mettre en place dans la réalité de part
01:12et d'autre.
01:13Parfois, avoir un gros débouché avec un magasin, la grande distribution peut être
01:20un sacré débouché pour les producteurs.
01:22Mais au global, ce qu'on se rend compte dans tous les secteurs d'activité, c'est que
01:25pour les fournisseurs, un moyen de réduire le risque, c'est aussi une façon de diversifier
01:31ses débouchés, de multiplier le nombre d'interlocuteurs.
01:34Ça impose une autre logique de travail, c'est sûr que c'est moins facile, c'est plus
01:39de travail, mais on perd en risque, on gagne en sécurité aussi par rapport à l'avenir.
01:46Aujourd'hui, là où le consommateur va diviser son pouvoir d'achat auprès de multiples
01:51enseignes, il faut aussi que le producteur, le fournisseur puisse aussi démultiplier
01:56son nombre de débouchés.
01:57Aujourd'hui, le concept de jardinerie, qui a été inventé il y a une quarantaine d'années,
02:05s'essouffle et est en difficulté.
02:07Qu'est-ce qui pourrait relancer la jardinerie aujourd'hui en France ?
02:10Effectivement, le modèle de la jardinerie, tous les observateurs s'accordent à dire
02:14qu'on est arrivé à une phase de maturation, comme ça arrivait à peu près dans le prêt
02:19à porter.
02:20On voit les fermetures en série des enseignes.
02:22Malheureusement, c'est peut-être ce qui risque d'arriver aussi dans notre filière
02:25pour la distribution spécialisée jardin.
02:27Pour autant, la côte d'amour du consommateur est toujours là, on a toujours besoin de
02:31faire son jardin, on a toujours envie de planter pour soi, pour offrir et pour son jardin.
02:36Mais quelque part, le modèle de la jardinerie, il est à reprendre, à faire table rase de
02:43ce modèle-là, en disant « OK, là, on a franchi une étape, si on devait réimaginer
02:49le modèle de demain avec une structure actuelle ou à partir d'une nouvelle structure, comment
02:53refaire les choses totalement différemment ? » en prenant en considération que le consommateur,
02:57lui, il a évolué, il a changé face à un modèle qui a très peu évolué depuis les
03:01années 70-80.
03:02Donc, il y aura des sujets de fond, des réflexions de fond autour de ce nouveau modèle de la
03:09jardinerie, qui seront notamment développés et dévoilés au Salon du Végétal prochainement,
03:14où une multitude d'acteurs, avec en grande majorité des distributeurs, s'accordent
03:19à dire qu'il y a un nouveau modèle qui est possible, qui est plus vertueux pour l'humain,
03:24pour les employés qui y travaillent, mais aussi pour la chaîne de production, en n'oubliant
03:28pas que le végétal, c'est aussi ça qui fait venir le consommateur, même si par
03:31effet d'opportunités, on a développé beaucoup d'autres produits dans une jardinerie,
03:36mais il n'en reste pas moins que le produit qui va attirer en premier lieu le consommateur,
03:41c'est quand même dans l'univers jardin, ce côté végétal qui est très présent
03:45et qui est minoritaire aujourd'hui dans les ventes.
03:48Alors l'avenir du commerce horticole, comme l'avenir de tous les autres commerces, c'est
03:53les jeunes.
03:54Qu'est-ce qu'ils attendent aujourd'hui, les jeunes, sur notre marché spécifique
03:57du jardin ?
03:58En fait, ce qui est assez étrange, c'est qu'ils veulent des choses très authentiques,
04:02très simples.
04:03On n'est pas dans des concepts futuristes, on n'est pas comme sur ces images, sur la
04:09future presque en mode science-fiction, ou alors même dans des commerces aseptisés
04:15qui seraient trop industrialisés.
04:16En fait, les jeunes consommateurs aujourd'hui recherchent presque un producteur, on va dire
04:23avec les allées en terre battue, quelque chose de vraiment authentique, pour se confronter
04:28à l'image qu'ils en ont de la nature.
04:30Pour eux, la nature aujourd'hui, c'est quelque chose de très spontané, très sauvage presque,
04:35et donc c'est ça qu'ils vont rechercher.
04:36Donc quand on regarde leurs intentions, même sur les réseaux sociaux, ce qu'ils vont partager,
04:44on est souvent sur des concepts de nature presque primaires, presque sauvages.
04:49C'est ça qu'il faut réussir à remettre au goût du jour.
04:53Et c'est pour ça qu'aujourd'hui, la production en vente directe voit un nouveau flux de clients
04:58arriver, et notamment des jeunes, parce qu'ils se retrouvent beaucoup plus chez un pépinieriste
05:02ou un horticulteur en vente directe que malheureusement dans une jardinerie qui, pour eux, est un
05:07peu trop commerciale, trop froide.
05:09Donc on revient vers l'authenticité de la production.
05:13D'accord.
05:14Par contre, il y a quand même une des choses qui fait peur aujourd'hui au monde de la production,
05:18c'est tout ce qui est artificiel.
05:19Gazon artificiel, plantes artificielles, est-ce qu'il y a une vraie crainte à avoir par rapport
05:24à ce marché-là ? Est-ce qu'il y a un risque demain de devoir remplacer le végétal par
05:31du plastique quelque part ?
05:32Alors pour une génération, c'est une réalité, c'est-à-dire par exemple des jeunes retraités
05:37aujourd'hui qui ont été frustrés par l'entretien du jardin et qui commencent à arriver en
05:42limite de capacité.
05:43C'est vrai que c'est physique, c'est technique, ça coûte de l'argent, ça demande de l'entretien.
05:47Bah oui, du gazon synthétique ou des clostras, c'est la solution de facilité.
05:52Est-ce que ces clients-là, on arrivera demain à les convaincre que c'est mieux de mettre
05:58un phargesia ?
05:59Je ne suis pas convaincu de ça.
06:00Par contre, ce qui est sûr, c'est que la nouvelle génération, elle, qui commence
06:05à être plus nombreuse en termes de volume de consommateurs sur le marché, on est à
06:08peu près à 46-48% des consommateurs qui ont moins de 45 ans aujourd'hui, cette génération-là,
06:15elle va chercher en priorité des solutions naturelles avant de se tourner vers du manufacturé
06:20de l'artificiel.
06:21Donc je dirais, on ne peut pas changer des habitudes de consommation.
06:26Par contre, il faut bien considérer qu'on est sur deux consommateurs différents et
06:29avec des enjeux différents qu'il ne faut pas culpabiliser ni d'un côté ni de l'autre.
06:33Ce qui est sûr, c'est qu'au niveau de la distribution, on constate bien qu'on a les
06:36deux clients.
06:37On ne peut pas, du jour au lendemain, dire qu'on va arrêter de vendre du gazon synthétique
06:40parce que ça représente quand même des ventes importantes.
06:42Mais quelles sont les solutions de remplacement ? Est-ce que le gazon synthétique, le besoin
06:49ne peut pas être comblé par une plante ou quelque chose d'autre ? Il y a des solutions
06:52qui sont en train de glisser de l'un à l'autre, mais c'est bien deux populations, deux besoins
06:57clients vraiment différents.
06:58À mon sens, il n'y a pas de risque pour notre filière si on considère bien qu'il
07:03ne faut pas oublier le consommateur qui s'intéresse toujours à nos produits.
07:07C'est ce qu'il faut faire.
07:08C'est ce qu'il faut faire.
07:09C'est ce qu'il faut faire.
07:10C'est ce qu'il faut faire.
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