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Apolline de Malherbe reçoit Alain Bauer, Professeur de criminologie au conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) dans le "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce jeudi 16 mai 2024.

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Transcription
00:00 Oui, oui, le gouvernement assume, le président de la République, le Premier ministre n'est pas arrivé depuis assez longtemps pour avoir la longueur de la gestion de cette affaire,
00:07 donc il n'est pas personnellement en cause.
00:10 Et d'ailleurs, Matignon ayant été démis de sa responsabilité de suivi des accords Matignon qui jusque-là relevaient du Premier ministre pour des raisons à la fois de cohérence
00:19 et de mise en lien de ce qui relève du social, de ce qui relève de l'industriel, le nickel, et de ce qui relève de l'institutionnel, y compris dans sa dimension spirituelle,
00:29 la coutume et les tribus pèsent largement plus que la représentation politique traditionnelle.
00:35 Et donc le fait qu'il ait été décidé de passer au vote d'abord au troisième référendum, celui qui a été boycotté par les indépendantistes
00:45 et qui a marqué la rupture de la confiance qui existait entre l'État central et les territoires sur la question très sensible de la Nouvelle Cadanie,
00:53 qui a connu une infinité de statuts depuis 1946 et qui est un territoire à la fois d'indépendantistes locaux, autochtones, minoritaires sur leur propre terre, 40%,
01:05 de Caldoche dont beaucoup sont des descendants d'anciens bagnards expulsés de France, à peu près la même chose,
01:11 et d'un espace intermédiaire qui était anti-indépendantiste mais qui bascule de plus en plus vers l'indépendance ou l'indifférence,
01:18 notamment beaucoup de Walisiens, a amené à une réduction massive de la majorité anti-indépendantiste, environ 60%, à un petit 53%.
01:28 Le troisième référendum, celui qui était censé être la finalisation des accords non pas de Matignon en 1988 mais de Nouméa en 1998,
01:36 a été imposé par la force et a été boycotté par les indépendantistes.
01:41 96% de ceux qui sont allés voter étaient contre l'indépendance mais ils n'ont été que 43% du corps électoral.
01:46 C'est une victoire à la pyrrhus, donc une défaite au Rache-Trompagne.
01:49 Et depuis 2021, le gouvernement pousse à ce qu'on oublie les conditions de l'accord, qui sont, c'est un processus de décolonisation.
01:59 C'est parce que ce mot est inscrit dans les textes que la question de la pacification des mœurs, de l'amélioration de la situation industrielle,
02:09 de l'investissement financier, de la capacité à créer un avenir possible pour la Nouvelle-Calénie dans la République,
02:16 en communauté avec l'appui, comme le général Legault l'avait lui-même imaginé, dans la constitution de 1958-62, était possible.
02:22 – Moi je veux comprendre, il y a plusieurs mots que vous avez dit qui sont des mots très forts.
02:25 D'abord vous avez dit que la responsabilité aujourd'hui du président de la République, de la majorité,
02:33 était une forme d'arrogance plutôt que d'ignorance.
02:37 – Non, les deux. – Les deux, arrogance et...
02:39 – Obstination, arrogance et ignorance.
02:40 – Vous dites également le mot décolonisation.
02:42 Est-ce que ça veut dire que vous considérez aujourd'hui que l'attitude de la majorité avec cette loi
02:50 et du président de la République a été de refuser ce processus de décolonisation ?
02:55 – Non, je crois qu'ils ont essayé d'en sortir en disant "bon, il y a eu trois référendums, c'est bon, c'est fini,
02:59 faisons comme si on pouvait remettre le curseur à zéro et comme si rien ne s'était passé,
03:03 et comme si les engagements de 88 signés par Michel Rocard, les engagements de 98, l'accord de Nouméa,
03:09 pouvaient être oubliés parce qu'on a imposé par la force un troisième référendum
03:14 dont une partie importante de la population ne voulait pas.

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