Alors que l'Assemblée nationale a adopté à son tour après le Sénat la révision constitutionnelle réformant le corps électoral du scrutin provincial de Nouvelle-Calédonie, une nouvelle nuit d'émeutes a éclaté sur le territoire.
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00:00 Alors écoutez, moi je suis terrassé par ce que je vois et ce que j'entends.
00:03 Là, la situation ne devrait pas être comme ça.
00:07 C'est catastrophique.
00:09 Là, il y a un dérapage, un échec politique qu'il faut quand même souligner
00:13 puisque la situation était calme depuis 30 ans
00:18 et on a abouti à ça après un certain nombre de coups de boutoir du gouvernement.
00:23 Donc la responsabilité est un compte totalement au gouvernement
00:26 d'arriver à cette situation qu'il faut réfléchir évidemment.
00:30 Quant aux violences...
00:31 Mais les violences, on ne peut tout de même pas les imputer au gouvernement.
00:34 On a eu des descriptions terribles effectivement de maisons détruites,
00:38 de personnes caillassées, de magasins détruits, brûlés.
00:43 Tout à fait, et il y a trois morts et parmi les trois morts,
00:45 il y a deux jeunes canards au moins, même trois jeunes canards,
00:47 je crois, vous ne le dites pas, vous devriez le dire quand même.
00:50 Deux apparemment de sources journalistiques locales
00:53 qui ont été tuées sans raison.
00:57 Donc il faudrait quand même préciser et il faut préciser aussi que depuis 2011,
01:01 l'ouverture des armes a été largement faite.
01:05 Et donc les milices qui protègent les quartiers de la capitale,
01:10 dans les quartiers, sont aussi surarmées
01:13 et il s'agira de remettre l'ordre public de façon juste.
01:16 Il faut qu'aucune violence ne soit tolérée de tous les côtés, on est bien d'accord.
01:20 Parce que ça peut être déséquilibré comme constat.
01:25 Et ce que l'on m'avait dit en novembre quand j'y étais,
01:29 c'est qu'effectivement il y avait cette espèce de surarmement
01:32 dans certaines franges de la population européenne avec des SUVs
01:37 et des grosses voitures liées par des civils.
01:40 Ça, ça rappelle des événements de 84 d'ailleurs.
01:43 Il y a des armements qui circulent effectivement en très grand nombre en Nouvelle-Calédonie.
01:48 On parle de 100 000 armes en circulation pour une population d'à peine 270 000 habitants.
01:52 Voilà, grâce à une politique locale qui a été menée.
01:55 C'est le gouvernement de l'époque, c'était un gouvernement loyaliste, on est bien d'accord.
02:00 Donc bon, ce n'est pas les indépendantistes qui ont fait circuler ces armes,
02:03 c'est une population qui devrait être désarmée.
02:05 La première chose à faire, c'est de désarmer parce que c'est un vrai problème.
02:09 Et c'est à peu près, enfin c'est grave ce qui se passe de ce côté-là.
02:14 Donc en tous les cas, les deux morts, il y en a deux au moins,
02:16 c'est des jeunes canards qui ont été exécutés d'une certaine manière.
02:22 On va arriver à des situations de folie.
02:24 Donc ça, c'est vraiment atterrant.
02:26 On en arrive là dans un processus de décolonisation qui était difficile mais contrôlé
02:33 et avec des manifestations, je vous le rappelle, mais parce que vous devez vraiment regarder ça,
02:37 les manifestations avaient été très importantes parce que cette réforme cristallise profondément
02:44 des choses qui sont au cœur de l'esprit de l'accord de Nouméa,
02:47 donc qui change quelque chose de profond.
02:49 C'est une sortie de route par rapport à tout ce qui a été mené avant par l'État français.