• il y a 7 mois
Les Jeux olympiques approchent et il y aurait 360 000 emplois à pourvoir dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration. Pour Laurent Hily, co-fondateur de la Fédération nationale des autoentrepreneurs, les autoentrepreneurs peuvent faire partie de la solution.

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Transcription
00:00 Bonsoir à toutes et à tous, les Jeux arrivent, c'est dans moins de 3 mois, dans 77 jours
00:04 les Jeux Olympiques, puis Paralympiques à Paris.
00:07 Toujours des questions d'organisation pour les franciliens, professionnels comme particuliers.
00:11 Bonsoir Laurent Elie.
00:12 Bonsoir.
00:13 Vous êtes trésorier, membre fondateur de la Fédération Nationale des Auto-Entrepreneurs,
00:17 80 000 membres.
00:18 La FNAE qui co-signe une tribune dans les échos.
00:21 Avec ces mots, les auto-entrepreneurs doivent être acteurs de la réussite des Jeux.
00:25 Parce que, et on en a parlé sur France Info cette semaine, les postes manquent dans l'hôtellerie
00:29 restauration selon le GHR, organisation patronale du secteur, il y en aurait jusqu'à 360 000
00:35 à pourvoir pendant les Jeux.
00:37 Vous vous dites, le recours aux indépendants fait partie intégrante de la solution.
00:41 Comment, qu'est-ce qui devrait être fait selon vous ?
00:43 Ce qu'il faut avant tout faire, c'est sécuriser le recours aux auto-entrepreneurs, aux travailleurs
00:49 indépendants, qui pour la majorité d'entre eux ont choisi justement d'être indépendants.
00:53 Ce sont généralement d'anciens professionnels, d'anciens salariés qui ont opté pour cette
00:59 indépendance.
01:00 Et ce qu'il faut effectivement, c'est sécuriser le contrat de prestation de service, que celui-ci
01:05 ne soit pas avec une supposition de subordination ou une présomption de subordination.
01:10 Parce qu'on comprenne bien aujourd'hui le recours à l'auto-entreprise dans l'hôtellerie
01:14 restauration.
01:15 Pour lui ça, l'Ursaf, ce n'est pas légal ?
01:16 C'est pas que c'est pas légal, c'est que dans la mesure où la personne travaille dans
01:24 l'établissement avec le matériel d'habitabilité de l'établissement, qu'il soit habillé,
01:29 fourni par l'établissement, ça s'apparente à du salariat.
01:32 C'est la nature de la relation entre les deux, entre le donneur d'ordre et le prestataire
01:36 qui lui, doit être défini, sécurisé, car il s'agit bien d'un indépendant.
01:42 Mais aujourd'hui, il y a de fait déjà des recours à des auto-entrepreneurs.
01:45 Donc vous ce que vous dites, c'est qu'il nous faut un cadre juridique pour sécuriser
01:50 tout ça ?
01:51 Surtout ce qu'on dit, c'est qu'il faut arrêter de combattre arrière-garde.
01:53 Aujourd'hui, on est en 2024, c'est une réalité, il faut la prendre en compte, ça
02:01 ne sert à rien de la nier, il faut faire avec et surtout on ne reviendra pas en arrière.
02:05 Donc il faut arrêter de dire qu'il n'y a que le CDI qui existe et il faut justement
02:10 mixer emploi salarié, emploi indépendant, pour faire face notamment aux périodes de
02:17 pointe.
02:18 Et ça, ça permettrait de créer des emplois de manière durable selon vous ?
02:23 Je ne suis pas certain que ce soit le sujet, la création d'emplois durables.
02:27 Le sujet, c'est l'activité économique.
02:30 Il faut savoir que les auto-entrepreneurs payent des cotisations sociales.
02:33 Donc ils contribuent à la vie économique, ils génèrent du chiffre d'affaires.
02:37 Chiffre d'affaires qui leur permettent de vivre, d'avoir des revenus, de pouvoir
02:40 dépenser de l'argent.
02:41 Et c'est beaucoup mieux que des gens qui sont en activité, qui génèrent de l'activité
02:45 économique, qui payent des cotisations, des impôts, que des gens qui ne font rien.
02:49 Et comment on fait pour mettre des garde-fous, pour éviter la précarisation, des détournements
02:54 abusifs du statut d'auto-entrepreneur ?
02:56 Alors, selon nous, la première chose, et ça peut aller très très vite, c'est de
02:59 mettre en place un modèle de contrat de prestation de service.
03:02 Ça c'est la première chose, qu'il soit bien cadré.
03:05 Et puis la deuxième étape, c'est effectivement pour éviter les dérives, à la fois les
03:10 dérives des donneurs d'ordre indélicats, mais aussi des auto-entrepreneurs qui ne
03:15 déclarent pas leur chiffre d'affaires.
03:16 Parce qu'il ne faut pas le nier, c'est aussi une réalité.
03:18 Nous voulons et nous souhaitons aller sur le précompte des cotisations, comme c'est
03:22 une chose qui existe déjà au niveau des artistes-auteurs, mais qui est en train aussi
03:25 d'être mis en place pour les plateformes.
03:27 Vous vous dites "la réalité est là, ne faisons pas de déni, mais trouvons comment
03:32 bien cadrer ces choses".
03:33 Plus largement, sur un autre sujet, Laurent Elie, le gouvernement, vous le savez, porte
03:37 un projet de loi de simplification de la vie économique.
03:40 Qu'est-ce qu'il y a pour vous spécifiquement, auto-entrepreneur, là-dedans, des mesures
03:44 qui vous parlent ? Et sinon, que faudrait-il faire pour vous faciliter la vie ?
03:48 Alors, comme j'ai pu le dire, le régime de l'auto-entrepreneur est déjà un régime
03:53 simplifié.
03:54 Donc, on n'a pas vraiment besoin de simplification.
03:57 Par contre, effectivement, la suppression des serfats qui est dans la feuille de route
04:02 du gouvernement, c'est effectivement une très très bonne chose.
04:05 Mais pour le sujet qui nous intéresse, effectivement, en termes de simplification, ce qu'il faudrait,
04:10 c'est que dans le cadre de la sous-traitance, de la prestation de services dans les métiers
04:13 en tension, c'est travailler sur la mise en place très rapide du précompte, ce qui
04:18 permettra aux donneurs d'or de s'assurer que c'est un vrai professionnel inscrit
04:23 un jour de ses cotisations, et donc ça va le sécuriser.
04:26 Et, à l'indépendant, de le simplifier la vie, puisque c'est son donneur d'or qui
04:31 précompte ses cotisations sociales et qui est reversé à l'ur-sable.
04:34 Donc c'est beaucoup plus simple pour tout le monde et ça sécurise la relation professionnelle.
04:38 Ça fait combien d'années que le statut d'auto-entrepreneur existe aujourd'hui ?
04:41 15 ans.
04:42 15 ans tout pile ! Et est-ce qu'aujourd'hui on est majoritairement, je ne sais pas ce
04:44 que vous disent vos adhérents, auto-entrepreneurs par choix ou est-ce qu'on le devient parfois
04:48 par défaut ?
04:49 Alors, dans la très très grande majorité, je n'y parle, il y en a qui... c'est un
04:55 défaut pour certains pour se sortir de situations de précarité.
04:58 Mais la très grande majorité, c'est un choix.
05:01 C'est un choix soit parce qu'ils sont en fin de carrière et ils choisissent soit
05:06 de partir sur l'indépendance pour poursuivre leur activité plutôt que de s'arrêter
05:11 et d'être bêtement à la retraite à ne rien faire ou de se reconvertir professionnellement.
05:15 C'est un choix aussi pour ceux qui veulent démarrer une activité, une entreprise parce
05:19 que c'est l'avantage d'un régime simplifié sur lequel on prend relativement peu de risques,
05:24 pas de chiffre d'affaires, pas de cotisation sociale, donc tout ce qui fait le succès
05:27 du régime auto-entrepreneur.
05:29 Pour certains, ça restera une solution parce qu'il n'y a pas nécessité de développer
05:33 l'activité parce qu'ils ont fondamentalement un métier d'indépendant.
05:37 Et puis pour d'autres, ça sera un parcours de création d'entreprise qui grossira, qui
05:43 évoluera dans les différents statuts.
05:44 Vous-même, dans votre vie de tous les jours, vous conseillez, vous accompagnez des auto-entrepreneurs
05:48 DTP.
05:49 Quels sont, et j'ai conscience que la question est vaste, mais leurs principales interrogations
05:54 aujourd'hui, les difficultés auxquelles ils peuvent faire face, par exemple quand
05:57 ils se lancent ou même au quotidien ?
05:59 Très sincèrement, c'est la complexité de l'adjustation française qui est le principal
06:06 souci.
06:07 Et puis surtout notamment le fait que pour ces nouveaux auto-entrepreneurs qui sont généralement
06:13 d'anciens salariés, qui n'ont pas été habitués au monde de l'entreprenariat, il
06:18 y a un cruel manque de culture d'entreprise en France, d'éducation à l'entreprenariat.
06:24 Donc le conseil que moi je leur donne, c'est d'abord de prendre conseil, de se former.
06:28 Il y a de très bonnes offres de formation qui existent, y compris sous le régime de
06:32 l'auto-entrepreneur.
06:33 Et puis surtout de se rapprocher d'une organisation, d'un syndicat professionnel, d'une organisation
06:38 représentative comme la nôtre ou la CPME, pour être conseillé et accompagné.
06:43 Et surtout ne pas rester seul.
06:45 Pardon, excusez-moi.
06:46 Surtout ne pas rester seul.
06:47 Je vous entendais dire, ce sont pour la plupart d'anciens salariés, c'est ça le profil
06:51 en règle générale des auto-entrepreneurs ?
06:52 Ou c'est plus vaste que ça ?
06:54 Oui, quand je dis d'anciens salariés, c'est au sens très large.
06:58 Il y a des étudiants, il y a des fonctionnaires, il y a majoritairement des salariés ou d'anciens
07:03 salariés qui sont aujourd'hui retraités.
07:04 Et puis une certaine population, puisque nous avons aussi un partenariat avec l'ADI,
07:11 de gens qui sont très très éloignés de l'emploi et qui utilisent l'entrepreneuriat
07:14 pour revenir dans l'emploi.
07:15 Et en tout cas ne pas rester seul.
07:17 On a bien retenu votre conseil.
07:19 Merci beaucoup Laurent Illy, vous êtes trésorier de la Fédération Nationale des Auto-Entrepreneurs
07:24 et vous étiez ce soir l'invité d'Eco de France Info.

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