Manon Aubry, tête de liste LFI aux élections européennes, était l’invitée de BFMTV pour évoquer les manifestations du 1er-Mai
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00:00 - Notre invité, bonsoir Manon Aubry, députée européenne. - Bonsoir.
00:03 - Prenez place, bienvenue. Députée européenne, la France Insoumise, et tête de liste bien sûr aux élections européennes.
00:08 Et bonsoir à vous Christophe Barthiaume. - Bonsoir Alice.
00:10 - Ravie de vous retrouver Christophe. Vous étiez dans la rue d'ailleurs aujourd'hui, du côté du cortège lyonnais, c'est bien ça ?
00:16 - J'étais dans la rue à Lyon ce matin et à Paris cet après-midi. - Vous avez fait...
00:21 - Deux premiers mai pour le prix d'un.
00:22 - Alors, mobilisation avec ces chiffres qui nous sont parvenus à l'échelle nationale, 210 000 personnes selon la CGT,
00:29 116 000 selon les autorités, c'est beaucoup moins que l'année dernière.
00:33 L'année dernière, la CGT avait annoncé 2,3 millions de manifestants, 800 000 selon la police.
00:40 Cortège marqué dans la capitale par quelques tensions à la fin de la manifestation,
00:45 notamment le préfet de police a tenu une petite conférence de presse assez courte, écoutez-le.
00:51 Alors on ne l'a pas, Laurent Nunez, on ne l'a pas, Laurent Nunez qui a donné quelques chiffres.
00:58 Il y a eu notamment 14 policiers et gendarmes qui ont été blessés.
01:02 Il a fait un point aussi sur le nombre d'interpellations.
01:05 J'ai pris des notes, heureusement, 45 interpellations.
01:08 Et donc, il a parlé, Laurent Nunez, d'entre 500 et 600 éléments radicaux en désignant l'ultra-gauche.
01:18 Pourquoi on ne peut pas l'éviter ? Pourquoi on ne peut pas éviter ces tensions ?
01:21 Pourquoi c'est quasiment systématique lorsque de telles manifestations se tiennent, Manon Aubry ?
01:26 D'abord, je veux dire que les premières victimes de ces violences que nous regrettons tous,
01:33 que nous déplorons tous, sont bien entendu les forces de l'ordre,
01:37 mais ce sont aussi les centaines de milliers de personnes que vous avez évoquées
01:42 qui ont manifesté pacifiquement en cette journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs,
01:47 revendiqués notamment des hausses de salaires face à une explosion des inégalités au sein des entreprises.
01:53 Vous en parliez un petit peu plus tôt sur votre antenne ce soir.
01:57 Des écarts de salaire qui font qu'un PDG comme celui de Stellantis va gagner 1700 fois le salaire minimum,
02:05 qui sont des écarts de salaire complètement indécents, révoltants,
02:08 et qui expliquent pourquoi d'abord des gens descendent dans la rue.
02:12 Moi, ceux que j'ai croisés en manifestation, en plus j'ai eu le plaisir d'en faire deux, à Lyon et à Paris,
02:17 ce sont des militants syndicalistes, mais pas qu'eux aussi, des militantes et des militants,
02:22 mais aussi des salariés qui disent "vous savez, on suffoque, on suffoque de la hausse des prix".
02:28 Oui, mais sur ces tensions, le préfet de police a bien pris soin évidemment de préciser que ceux qui étaient à l'origine de ces tensions
02:34 ne sont pas les manifestants en réalité.
02:35 ne sont pas des manifestants, malgré tout c'est systématique et ça vient gâcher la fête d'une certaine manière.
02:40 Et depuis de trop nombreuses années au 1er mai, vous avez raison de dire que c'est quasiment devenu systématique
02:46 et ces gens-là ne défendent en rien les droits des travailleurs et des travailleuses.
02:50 Donc la question qui est posée sur comment l'éviter, c'est la stratégie du maintien de l'ordre,
02:55 pour éviter, mettre à distance, je sais que les forces de l'ordre l'ont essayé au maximum,
02:59 mais aussi pour détecter en avance et pouvoir interpeller celles et ceux qui voudraient nuire au cortège,
03:06 mais je le dis, celles et ceux qui sont d'abord descendus dans la rue ne sont pas des violents
03:10 et c'est des gens qui veulent juste revendiquer des droits, des meilleures conditions de travail et un meilleur salaire.
03:15 Effectivement, mais ils étaient beaucoup moins nombreux cette année, beaucoup moins nombreux que l'année dernière.
03:19 Alors certes, l'année dernière, il y avait la réforme des retraites.
03:23 On était dans l'une des plus grandes mobilisations de notre histoire.
03:27 Moi, j'ai 34 ans, c'est la mobilisation des retraites l'an dernier, la plus grande mobilisation que j'ai connue.
03:32 Mais là où vous avez peut-être raison, c'est qu'il y a un risque d'être gagné par la résignation.
03:38 Est-ce que vous avez senti une forme de défi ?
03:40 J'ai senti ceux qui étaient dans la rue d'abord de la colère.
03:44 Et moi, je veux leur dire que cette colère, elle est légitime quand on a les prix des denrées alimentaires qui augmentent de 20%
03:51 et que les salaires ne suivent pas, quand on a les salaires des PDG qui augmentent de 27% et que les salaires ne suivent pas.
03:57 Et je précise, je parle des PDG des grandes entreprises multinationales et que derrière, les salaires ne suivent pas.
04:02 Il y a une immense colère.
04:03 Et je veux dire aux gens que cette colère, elle est légitime, mais qu'il faut pouvoir la traduire politiquement pour précisément changer ceux qui nous gouvernent.
04:10 Et je finis d'un mot là-dessus sur les écarts de salaire.
04:13 Moi, je propose des écarts de salaire maximum de 1 à 20% au sein des entreprises.
04:19 Ce qui veut dire que le patron d'une entreprise ne peut pas gagner plus de 20 fois le salaire minimum de son entreprise.
04:26 Ce qui fait, si le salaire le moins bien payé est au SMIC, ce qui n'est pas toujours une évidence, plus de 35 000 euros par mois.
04:33 Je pense qu'on vit très bien avec 35 000 euros par mois dans notre pays et qui permettrait de répondre à cette colère qui est légitime
04:40 parce que personne n'a 1 700 fois plus de mérite comme le PDG de Stellantis qui gagne 1 700 fois le SMIC.
04:47 Aucun PDG n'a 1 700 fois plus de mérite qu'un salarié.
04:51 Je ne suis pas sûre que ce soit comme ça qu'il faille faire le calcul.
04:54 Quelle autre raison pourrait justifier le fait qu'il gagne 1 700 fois le salaire minimum ?
05:01 C'est 100 000 euros par jour qu'il accumule.
05:03 Et vous ne croyez pas que la fortune d'une entreprise comme Stellantis ne se fait pas d'abord et avant tout sur les ouvriers qui travaillent au quotidien,
05:12 qui sont dans les usines, qui produisent des voitures ?
05:15 C'est ça aussi que dit cette journée internationale des droits des travailleurs.
05:20 C'est que notre pays tout entier tient sur ses travailleuses et ses travailleurs.
05:26 Vous savez Emmanuel Macron, ça n'arrive pas très souvent que je le cite.
05:29 On parlera d'Emmanuel Macron et de la manière auquel il a mis...
05:31 Je vous citerai Emmanuel Macron après alors.
05:33 On parlera d'Emmanuel Macron et de la manière dont vous avez qualifié aussi ses engagements à l'échelle européenne.
05:39 Revenons tout de même d'abord sur l'image de la journée.
05:43 L'une des images de la journée, c'est bien sûr, vous me voyez venir, l'exfiltration de Raphaël Glucksmann,
05:49 tête de liste PS Place Publique, qui a donc été obligé de quitter la manifestation à Saint-Étienne,
05:54 sans avoir pu défiler après avoir subi des jets de peinture.
05:58 Il a aussi été pris à partie avec ces mots que je vais citer "Casse-toi, Palestine vivra, PS salaud".
06:05 Alors dans un premier temps, au moment de son exfiltration, il a clairement désigné "Révolution permanente et votre parti",
06:11 la France insoumise, en disant qu'il y avait bien des drapeaux de votre parti et de "Révolution permanente",
06:16 avant d'être un peu plus évasif lorsqu'il a tenu une conférence de presse en fin de journée.
06:20 Écoutez.
06:21 Moi je dis que quand on utilise la violence verbale, ça se traduit toujours à un moment donné par de la violence physique.
06:28 Et donc, ce que je lui dis, c'est d'arrêter cette brutalisation du débat public.
06:34 C'est d'arrêter d'utiliser la violence verbale.
06:36 Et il parle, Christophe Barbier, de "certains partis de gauche".
06:41 Au moment où il tient cette conférence de presse, ce qui est beaucoup moins explicite que les propos qu'il avait tenus un peu plus tôt,
06:46 est-ce que ça veut dire qu'il essaie un peu de calmer le jeu ?
06:50 Et à qui fait-il référence exactement lorsqu'il parle de "certains partis de gauche" ?
06:53 D'abord, il faut distinguer plusieurs niveaux.
06:55 Il y a ceux qui lui ont jeté de la peinture dessus.
06:58 C'est pas parce qu'il y a éventuellement des drapeaux de telle ou telle formation, par exemple Eléfie dans un groupuscule,
07:03 que c'est Eléphie qui est à l'origine.
07:04 C'est très facile de prendre un drapeau ou de se revendiquer Eléphie et d'extrapoler des consignes qui ne sont pas celles-là.
07:09 Après, il y a un niveau, dans cette campagne européenne, de tension dans le débat au sein de la gauche,
07:15 par réseaux sociaux interposés ou par déclarations médiatiques interposées, assez réel.
07:20 Les leaders de l'Éfi n'ont pas épargné Raphaël Gluckspan en commentant soit ses votes au Parlement européen,
07:25 soit ses propos dans la campagne.
07:26 Mais ce sont deux choses différentes, M. Bardi.
07:28 C'est deux choses très différentes.
07:29 Les votes et la violence.
07:30 Permettez-moi de le dire de manière très claire,
07:33 il n'est pas normal d'empêcher qui que ce soit de venir en manifestation.
07:37 Et Jean-Luc Mélenchon l'a dit, tout de suite.
07:39 Tout de suite, et je l'ai dit aussi de manière immédiate,
07:42 les méthodes violentes ne sont pas nos méthodes.
07:44 Mais je ne suis pas d'accord, et vous l'avez très bien dit,
07:46 pour qu'on salisse nos militantes et nos militants,
07:50 l'ensemble de la France insoumise qui n'a rien à voir avec cela.
07:53 Et je ne suis pas d'accord que l'on tire des conclusions hâtives comme il l'a fait.
07:57 Ça veut dire malheureux qu'aucun militant de la France insoumise ne se trouvait là, à ce moment-là ?
08:02 Vous avez vu les images, il y a des militantes et des militants qui sont présents dans la rue
08:06 pour manifester un 1er mai.
08:07 Scoupe.
08:08 Mais qui a revendiqué cette action ?
08:10 Ce sont les jeunes communistes de la Loire qui ont revendiqué cette action.
08:14 Je ne la partage pas, je suis en désaccord avec ces méthodes.
08:17 Mais aller ensuite calomnier, comme il l'a fait, les militantes de la France insoumise,
08:22 vous savez, je pense à tous ceux qui nous regardent,
08:24 les militantes et les militants de la France insoumise...
08:26 J'imagine qu'il ne le fait pas par hasard, il le fait en connaissance de cause,
08:29 il sait très bien ce que ça représente de dire de telles choses.
08:32 Et je pense qu'il doit en tirer les conséquences
08:35 et s'excuser pour avoir calomnié l'ensemble d'un mouvement politique.
08:38 On peut avoir des désaccords sur des votes.
08:40 Vous avez raison de le dire, M. Barbier,
08:42 moi j'ai un désaccord avec M. Glucksmann,
08:45 c'est notamment le fait qu'il ait rompu la NUPES pour ses élections européennes.
08:49 J'ai un désaccord avec les socialistes européens
08:52 qui votent les accords de libre-échange,
08:54 qui votent l'austérité budgétaire, qui sacrifient nos services publics
08:57 et la protection sociale.
08:58 Il était beaucoup question d'assurance chômage dans cette manifestation aujourd'hui.
09:01 Vous avez de nombreux désaccords, notamment en ce qui concerne la situation dans la bande de Gaza
09:07 et le conflit au Troisième Rien.
09:08 En démocratie, on traite nos désaccords de manière démocratique.
09:12 Vous lui demandez des excuses.
09:13 Oui, je lui demande des excuses d'avoir calomnié un mouvement politique
09:17 qui n'a pas de rapport avec ce qui s'est passé,
09:20 qui était certes présent dans la rue, mais je le redis,
09:22 nous ne cautionnons pas les méthodes violentes.
09:24 J'exprime toute ma solidarité avec Raphaël Glucksmann.
09:28 Il est le bienvenu pour venir en manifestation.
09:30 D'ailleurs, qu'il n'hésite pas à venir plus souvent dans les manifestations,
09:33 les manifestations contre la réforme des retraites,
09:35 les manifestations du 1er mai des années précédentes.
09:38 Mais bien entendu, moi je souhaite qu'on soit le plus nombreuses
09:41 et le plus nombreux possible dans les manifestations du 1er mai.
09:44 Et la violence n'a jamais été notre méthode.
09:46 Mais donc c'est quoi aujourd'hui ?
09:47 Ce qui s'est joué à Saint-Etienne, c'est la primaire de la gauche pour 2027 ?
09:51 Vous savez, on ne joue pas une primaire de la gauche à coups de violence dans la rue.
09:54 Attendez, on est dans un cadre démocratique.
09:57 D'ailleurs, il ne se joue pas non plus la primaire de la gauche dans les élections européennes.
10:01 Je ne pense pas, c'est un peu tôt pour parler des élections présidentielles.
10:04 Je vous l'ai dit, j'ai des désaccords stratégiques, politiques avec M. Glucksmann,
10:11 mais ce n'est pas mon ennemi, jamais de la vie.
10:14 Mes ennemis politiques, par ailleurs, ce sont d'abord et avant tout
10:17 les macronistes et l'extrême droite qui font tant de mal à notre pays.
10:21 Mais j'ai aussi des désaccords avec le Parti socialiste,
10:24 qui, je crois, se voit dans un grand retour de François Hollande,
10:28 raviver ce qui, à mon sens, a mené la gauche dans le mur.
10:31 Mais ça, ça se réglera.
10:33 Vous ne pouvez pas nier que Raphaël Glucksmann donne un nouvel élan à la gauche.
10:38 Je vais citer le dernier sondage BVRTL qui date du 29 avril.
10:42 Il est à 13% d'intention de vote.
10:44 Vous êtes à 6,5%.
10:46 Alors, dans le Harris Interactive, on est à 9%.
10:49 Dans le IFOP, on est à 7,5%.
10:51 Bon, on peut sortir tous les sondages qui, au passage,
10:54 s'agissant des élections présidentielles, nous ont donné 5 points en dessous
10:58 de notre score final en avril 2022.
11:01 Mais il donne un nouvel élan à la gauche.
11:03 Je crois qu'il redonne un élan passé à des déçus du macronisme
11:07 qui veulent reconstituer peut-être un bloc.
11:10 Personne ne peut nier aujourd'hui qu'il est soutenu par François Hollande,
11:14 par Daniel Kahn-Bendit.
11:15 Je vais vous dire, ce n'est pas ma gauche, ce n'est pas la raison pour laquelle
11:18 moi, je me suis engagée en politique.
11:20 Je me suis engagée en politique pour la retraite à 60 ans.
11:22 Je me suis engagée en politique pour une meilleure redistribution des richesses,
11:25 pour mon opposition aux accords de libre-échange.
11:28 Bon, il y a des nuances là-dessus avec M. Glucksmann et le Parti socialiste.
11:32 Mais ne faisons pas d'un conflit dans la rue,
11:36 ne le transposons pas dans un conflit politique.
11:39 Ce sont deux choses différentes.
11:40 Nous n'avons pas de rapport avec ce qui s'est passé dans la rue.
11:43 Maintenant, chacune et chacun de trancher le 9 juin,
11:46 ce qui veut le retour de François Hollande ou non.
11:48 Vous parlez des nuances et des clivages.
11:50 Il y a un sujet sur lequel certains membres de votre parti
11:54 semblent vouloir beaucoup insister ces derniers temps.
11:56 C'est évidemment ce qui se passe à Gaza.
11:59 Quelques réactions.
12:00 Mois de janvier, mois de février, mois de mars.
12:03 Écoutez.
12:04 Il faut que s'inflige des armes et des massacres.
12:08 Et il ne faut pas que le génocide qui se commet en ce moment à Gaza
12:12 devienne le mode à accepter de règlement des problèmes.
12:16 Ce que fait en ce moment Netanyahou à Gaza
12:19 est des crimes de guerre qui sont avérés par l'ensemble des ONG.
12:22 On a besoin que les hostilités, les bombardements s'arrêtent.
12:26 On a besoin que les opérations militaires
12:27 qui frappent des populations civiles s'arrêtent.
12:30 Et on a besoin qu'il y ait un cessez-le-feu
12:31 et ensuite une solution politique.
12:33 Comment est-ce que vous appelez un État qui tue 40 000 personnes,
12:38 qui empêche l'entrée de médicaments sur une zone de guerre
12:40 dans laquelle on ampute des enfants sans anesthésie,
12:42 dans lequel il n'y a pas d'eau, dans lequel il n'y a pas de nourriture,
12:45 dans lequel il y a actuellement une famine,
12:46 dans lequel le gouvernement israélien a annoncé
12:48 qu'il allait attaquer Rafa,
12:49 où se trouvent des millions de réfugiés ?
12:52 Vous appelez ça comment ?
12:53 Ce sont des extraits d'interviews
12:55 et ce n'est pas le seul sujet qui a été abordé
12:58 lors de ces entretiens.
13:00 Mais malgré tout, on a quand même le sentiment
13:02 que ce qui se passe à Gaza et, en marge de cela,
13:05 les manifestations pro-palestiniennes
13:06 dans certains établissements de l'enseignement supérieur en France,
13:10 sont devenus le thème central de cette campagne européenne
13:13 pour la France insoumise.
13:14 Est-ce que ce n'est pas dur pour vous, en tant que députée européenne,
13:17 de défendre votre bilan et de parler d'autres choses ?
13:21 Deux choses là-dessus.
13:22 D'abord, ce n'est pas nous qui avons choisi
13:25 de massacrer tout un peuple dans la bande de Gaza,
13:28 c'est le gouvernement d'extrême droite de Benjamin Netanyahou.
13:33 Et moi, je suis fière que dans cette campagne,
13:35 nous portions un message d'humanité.
13:38 Je le fais dans cette campagne,
13:39 mais je l'ai fait aussi au Parlement européen,
13:41 où, par exemple, j'ai fait adopter un amendement
13:43 appelant à un cessez-le-feu.
13:45 Et je me bats à l'heure actuelle pour un embargo sur l'envoi d'armes
13:48 pour que l'Union européenne n'envoie plus des armes
13:50 qui servent au gouvernement israélien
13:52 à massacrer la population palestinienne.
13:54 Ceci étant dit, je vous invite à regarder le reste de notre campagne.
13:57 Peut-être que BFM peut diffuser un de nos meetings.
14:00 J'étais en meeting à Grenoble hier soir.
14:02 Il y avait plus de 1000 personnes qui étaient présentes.
14:04 Et j'ai pu parler d'un certain nombre de sujets,
14:07 notamment de notre proposition d'écart de salaire maximum de 1,20,
14:10 d'un grand plan de relocalisation industrielle
14:13 pour qu'on puisse produire en France ce dont nous avons besoin
14:16 et pas importer, par exemple, des panneaux solaires
14:18 qui viennent à 97% de Chine.
14:21 Et, scoop, nous sommes parmi les seuls à avoir un programme pour cette campagne.
14:25 Je vous aide, parce que je suis sympa.
14:27 C'est sur l'unionpopulaire.fr, vous pouvez voir.
14:31 Mais on a quand même le sentiment ces derniers temps
14:33 que certains responsables du parti La France Insoumise
14:36 misent sur le sujet de la bande de Gaza du conflit au Proche-Orient
14:40 pour, d'une certaine manière, réveiller un peu la campagne.
14:42 C'est cynique, miser. C'est cynique.
14:45 Ça voudrait dire qu'on fait un pari électoral sur un massacre de gens.
14:49 Pardonnez-moi, mais c'est difficile à entendre.
14:52 Il y a une réalité politique, et on est des responsables politiques,
14:58 et on essaie, dans ce qui est de notre pouvoir, d'y apporter des réponses politiques.
15:02 Présentons les choses autrement dans votre mise en avant
15:04 ou dans cet investissement programmatique
15:07 qui est le conflit israélo-palestinien,
15:09 lu à la lueur des tensions dans la France.
15:11 Je pense que ça a trois conséquences
15:13 qui ne vous aident pas forcément dans cette campagne.
15:15 La première conséquence, on l'a déjà dit,
15:16 c'est des tensions vives à l'intérieur de la NUPES.
15:19 On a vu ici même, sur ce plateau,
15:20 une altercation entre Antoine Léaument et Jérôme Gage,
15:23 deux élus de l'Essonne.
15:24 C'était extrêmement vif.
15:25 C'est vraiment un sujet qui déchire la NUPES
15:28 au-delà des divergences qui étaient les vôtres.
15:29 Depuis le 7 octobre, la NUPES a vraiment volé en éclat.
15:32 Deuxième point, ça entraîne toute une radicalisation du débat
15:35 parce que c'est un sujet depuis toujours,
15:37 le Proche-Orient, qui met le feu au débat,
15:39 dont une partie des militants, notamment les plus jeunes,
15:42 on le voit à travers les campus, a repris le flambeau.
15:44 Et cette tension-là, je ne suis pas sûr qu'elle serve
15:46 la mise en avant de votre programme économique et social,
15:49 tel que vous essayez de le faire ce soir.
15:50 Troisièmement, ça a mis en vedette Rima Hassan,
15:54 qui est sur votre liste, en septième position,
15:56 si je ne me trompe pas.
15:57 Et du coup, ce n'est pas facile pour vous,
15:59 tête de liste qu'il y était déjà en 2019,
16:02 de réaffirmer votre leadership,
16:03 mais votre égo n'est pas un problème dans cette campagne,
16:05 mais surtout les thématiques que vous, vous portez
16:07 depuis cinq ans au Parlement européen.
16:09 Vous savez, d'abord, moi, je suis très fière
16:12 d'avoir Rima Hassan sur ma liste.
16:14 Je pense que personne ne peut en dire autant
16:16 d'avoir son numéro 7 sur sa liste,
16:18 d'être aussi connu, reconnu.
16:21 Je vous invite d'ailleurs à regarder, je ne sais pas,
16:23 mon numéro 4 sur ma liste,
16:24 qui est un inspecteur du travail, Anthony Smith,
16:27 et qui porte notamment une proposition
16:28 de zéro mort au travail, puisqu'on est en ce 1er mai.
16:31 J'en dis un mot.
16:31 Mais ça, on ne l'entend pas, parce qu'il y a Sciences Po,
16:33 la Sorbonne, les campus.
16:34 Ça, c'est la première chose que je voulais vous dire.
16:37 La deuxième chose, sur les tensions dans la société.
16:40 Mais les tensions, en réalité, elles existent d'abord
16:42 dans la bande de Gaza, et nous, on tente d'y apporter
16:45 des réponses politiques.
16:46 C'est notre rôle en tant que responsable.
16:48 Et moi, j'assume tout à fait de dire qu'il faut un cessez-le-feu,
16:51 il faut un embargo sur l'envoi d'armes,
16:53 il faut suspendre l'accord d'association
16:55 entre l'Union européenne et Israël.
16:56 Il faut la libération des otages.
16:57 Il faut, bien sûr, la libération des otages.
16:59 Il faut la reddition des terroristes du Hamas.
17:01 Il faut la reddition, mais vous pensez que comme ça,
17:03 ils vont se rendre ?
17:05 C'est l'enjeu des accords du CAIR.
17:07 Je suis évidemment pour que ces négociations
17:10 aboutissent le plus rapidement possible,
17:11 qu'elles se traduisent non seulement par une trêve,
17:13 mais j'espère un cessez-le-feu permanent,
17:15 et la libération des otages.
17:17 Donc, vous voyez, nous, on joue notre rôle
17:19 de responsable politique, qui est d'apporter
17:22 des solutions, des propositions, compte tenu des leviers
17:24 que nous avons en tant que Français et en tant qu'Européens.
17:27 Et je regrette que certains fuient un petit peu le sujet,
17:30 comme s'ils étaient mal à l'aise.
17:31 Moi, je joue mon rôle, je fais des propositions,
17:34 mais comme je le fais sur d'autres sujets.
17:36 Et je crois que notre campagne fait la démonstration
17:38 qu'on traite à la fois ce sujet-là,
17:40 on a beaucoup traité le sujet agricole et du libre-échange,
17:43 on a beaucoup traité le sujet de l'austérité.
17:45 Après, forcément, l'actualité fait les sujets.
17:47 Et moi, je suis là pour essayer de convaincre.
17:49 C'est ça, la politique, donc j'espère avoir convaincu ce soir.
17:52 Dernière question.
17:53 Demain, à 21h sur BFMTV, il y aura le débat
17:57 opposant Jordane Bardella,
17:59 tête de liste du Rassemblement national,
18:01 à Valérie Ayé, tête de liste Renaissance.
18:06 Quel des deux a le plus à perdre, selon vous ?
18:09 Ce dont je suis sûre, quoi qu'il arrive,
18:11 c'est qu'à la fois Valérie Ayé et Jordane Bardella,
18:15 ils sont d'accord quand il s'agit de s'opposer
18:17 à une taxation des super-profits des grandes entreprises,
18:20 de s'opposer à la hausse du salaire minimum
18:23 ou de s'opposer à des écarts de salaire maximum
18:26 de 1 à 20 que j'évoquais à l'instant.
18:28 Donc, en la matière, finalement,
18:30 bon, ils vont peut-être essayer d'être le plus jusqueboutiste possible
18:34 sur les questions de migration, je ne sais quoi,
18:36 mais sur les questions sociales, permettez-moi, vous, de...
18:39 Vous ne répondez pas à ma question.
18:40 Avec lequel vous préfériez débattre ?
18:41 Je vais vous poser la question différemment.
18:43 Je suis prête à débattre avec les deux.
18:45 Je suis prête à débattre à la fois avec Valérie Ayé et Jordane Bardella.
18:48 Je leur ai fait la proposition et ils le refusent,
18:50 sans doute parce que c'est plus confortable
18:52 de jouer un duel qui se sert mutuellement.
18:55 Eh bien, moi, je le dis aux gens,
18:56 si vous ne voulez pas de ce duel entre les macronistes
18:59 et l'extrême droite, entre l'extrême libéralisme
19:03 et le raciste hexénophobe,
19:04 alors venez nous aider,
19:05 donnez de la force pour le 9 juin prochain.
19:06 Merci d'avoir été avec nous dans le 90 minutes et merci Christophe Barbier.