Regardez L'édito d'Alba Ventura avec Alba Ventura du 29 avril 2024
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00:00 RTL Matin
00:02 Bonjour Alba Ventura. Bonjour à tous. Vous revenez ce matin sur le refus de Jordan Bardella de répondre aux journalistes sur son programme de campagne.
00:10 Ça vous choque ? C'est inadmissible, enfin pardon, vous convoquez la presse et vous filez à l'anglaise comme si ça n'allait pas se voir.
00:17 Alors c'est ce qu'a fait Jordan Bardella jeudi dernier. Il avait organisé une conférence de presse après le discours d'Emmanuel Macron pour répondre au président.
00:26 Jordan Bardella a lu un texte préparé pour lui et il est parti en laissant son directeur de campagne aux questions des journalistes.
00:32 Quand on est tête de liste, on défend des positions, des principes, surtout quand on est en tête dans les sondages. Bardella, c'est l'art de l'esquive.
00:40 Pourquoi a-t-il refusé de répondre aux journalistes ?
00:42 Il faut quand même que je vous dise Yves qu'il a quand même eu le toupé d'expliquer hier qu'il avait eu un pépin de santé, sans commentaire.
00:48 Non mais comme il est le favori, vous comprenez, il ne veut prendre aucun risque et il sait que chaque prise de parole est un risque.
00:54 D'ailleurs, toutes les fois où il s'est exposé, il a montré ses failles.
00:57 C'est pour ça qu'il a été notamment remplacé sur des plateaux télé par d'autres membres du RN, plus à l'aise que lui sur certains sujets.
01:04 C'est pour cela qu'il choisit ses adversaires comme par exemple Raphaël Glucksmann, le candidat PS Place Publique.
01:10 Alors sur le fond, il était nettement moins bon Jordan Bardella, mais sur la forme, il arrivait à faire illusion.
01:15 Et il pense que c'est suffisant aux yeux de ses électeurs. C'est pour ça aussi qu'il a boudé les débats.
01:20 Alors il va en faire désormais de plus en plus, et notamment sur RTL, tiens, le 5 mai avec tous les autres candidats.
01:25 Mais il en a refusé trois. Il a refusé d'aller parler sur la chaîne Publique Sénat en disant "ah non, mais moi je ne vais pas sur Téléco-Clico".
01:32 Un peu arrogant quand même sur les bords.
01:34 Vous savez, au RN, on est des traumatisés du débat depuis le crash en direct de Marine Le Pen à la présidentielle de 2017.
01:40 Donc on est dans ce qu'on appelle le "damage control".
01:43 Ça c'est un terme anglais de communication qui signifie le contrôle des dégâts, limiter les dégâts, ne pas se mettre en difficulté.
01:50 - Mais ça risque de dissuader les électeurs ?
01:52 - Non. Vous savez, chez les électeurs de Jordan Bardella, la plupart sont sûrs de leur vote pour les européennes.
01:58 Mais enfin, s'il veut être un leader politique, il va quand même falloir accepter d'abord le débat démocratique, avec les journalistes notamment,
02:06 et puis faire preuve de solidité, montrer qu'il y a quelqu'un derrière l'affiche.
02:09 Il a quand même dit qu'il aspirait à devenir Premier ministre, sauf qu'il apparaît plutôt aujourd'hui comme un objet de communication.
02:15 Alors il en maîtrise les techniques, il est doué, mais sur le fond il ne pèse pas.
02:19 Ce que n'a pas intégré Jordan Bardella, c'est que l'Europe porte des sujets importants pour le vote dans trois ans, à la prochaine présidentielle.
02:26 L'immigration, l'écologie, l'énergie, l'indépendance, la défense.
02:30 Alors il n'a pas investi ces sujets.
02:31 Bon, peut-être si, l'immigration.
02:33 Mais il fait surtout des punchlines, c'est un peu court, et ça commence à se voir.
02:37 - Merci beaucoup Elba Venturel.