Lors d’un déplacement à Pirou, dans la Manche, le Premier ministre Gabriel Attal a affirmé samedi qu’il « n’y aura jamais de droit au blocage » dans les universités, au lendemain d’une mobilisation pro palestinienne tendue à Sciences Po Paris, conclue par un accord entre manifestants et direction. Sur place, la journaliste Noémie Halioua a infiltré la manifestation et a dû se couvrir le visage. Selon elle, «j’ai couvert plusieurs guerres et je n’ai jamais eu besoin de me couvrir».
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00:00 Non, il y avait d'autres militants, c'est évident.
00:02 Et en plus, j'ai envie de vous dire, ça se voit visuellement,
00:04 parce qu'il y avait beaucoup de jeunes, même des lycéens.
00:07 Il y avait vraiment une…
00:09 On était vraiment sur des étudiants, mais aussi sur des…
00:12 Et puis il y avait aussi des personnes âgées.
00:13 Donc là, je doute qu'ils soient eux aussi étudiants à Sciences Po.
00:16 Non, véritablement, c'était des gens qui venaient de partout,
00:18 parce qu'en fait, c'était ouvert.
00:20 Il y avait même des touristes, quelques journalistes.
00:23 Il y avait des gens qui passaient,
00:24 mais évidemment que c'était complètement ouvert.
00:26 Et alors, il y avait une masse comme ça,
00:28 qui respectait complètement ce qu'on lui demandait de faire.
00:30 Et il y avait quelques-uns qui avaient des mégaphones
00:32 qui disaient aux autres ce qu'il fallait faire.
00:34 "Asseyez-vous, à un moment donné, il y a quelques organisateurs
00:38 qui disent aux autres comment ils doivent se comporter,
00:40 qu'est-ce qu'ils doivent faire."
00:41 Et c'est eux, finalement, les cerveaux.
00:43 Je voudrais vraiment, et je demande à la régie de le faire,
00:45 qu'on retrouve cette photo,
00:47 parce que vous avez dû vous masquer le visage avec une écharpe,
00:52 par exemple, pour pouvoir infiltrer cette mobilisation.
00:57 Vous êtes restée combien de temps, Noemi, vendredi ?
01:02 Je suis restée quelques heures,
01:03 mais c'est vrai que c'est important ce que vous notez,
01:04 parce que vous savez, moi, j'ai couvert plusieurs guerres.
01:07 J'ai travaillé au Moyen-Orient pendant plusieurs années.
01:09 J'ai couvert des choses très difficiles
01:11 entre Israël et les Palestiniens.
01:14 J'ai vraiment été, si vous voulez,
01:15 au contact de l'histoire et de guerres du Moyen-Orient.
01:20 Et je n'ai jamais eu besoin de me couvrir.
01:21 Je n'ai jamais eu besoin de me grimer.
01:23 Je n'ai jamais eu besoin.
01:24 Et là, en allant en plein Paris, quand même,
01:26 je me suis dit, bon, tu as travaillé en Israël,
01:29 ça peut être dangereux pour toi,
01:31 on va peut-être te reconnaître, on ne sait jamais.
01:33 Quand même, mets une écharpe, même si tu as l'air bien ridicule,
01:36 couvre-toi, on ne sait jamais,
01:37 pour que tu puisses être juste libre d'observer.
01:40 Et c'est vrai que se dire qu'en plein Paris,
01:41 on soit obligé d'en arriver là,
01:43 alors même que dans d'autres pays du monde,
01:46 qui peuvent paraître beaucoup plus dangereux,
01:48 on n'a pas à le faire,
01:49 et bien, c'est des questions aussi qui restent en suspens.
01:52 - Zébi.
01:53 Sous-titrage Société Radio-Canada
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